Eugène Poubelle

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Eugène Poubelle
Illustration.
Photo d'Eugène Poubelle par l'Atelier Nadar
Fonctions
Ambassadeur de France près le Saint-Siège

(2 ans)
Prédécesseur Édouard Lefebvre de Béhaine
Successeur Armand Nisard
Préfet de la Seine

(12 ans, 7 mois et 3 jours)
Prédécesseur Louis Oustry
Successeur Justin de Selves
Préfet des Bouches-du-Rhône

(4 ans)
Prédécesseur Louis Tirman
Successeur Émile-Honoré Cazelles
Préfet du Doubs

(1 an, 1 mois et 14 jours)
Prédécesseur Jean Laurent
Successeur Jean Roussel-Despierre
Préfet de la Corse

(3 mois et 11 jours)
Prédécesseur Antoine Charles Léon Daunassans
Successeur François-Antoine-Alphonse Vivaux
Préfet de l'Isère

(1 an et 22 jours)
Prédécesseur Henri Doniol
Successeur Prosper André
Préfet de la Charente

(9 mois et 24 jours)
Prédécesseur Léonide Babaud-Laribière
Successeur Victor de Langsdorff
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Caen (France)
Date de décès (à 76 ans)
Lieu de décès Paris (France)
Sépulture Cimetière de Grèzes, Carcassonne
Nationalité Française
Famille Émile Lades-Gout
Profession Professeur de droit

Signature de Eugène Poubelle

Eugène René Poubelle, né à Caen en Normandie le et mort à Paris le , est un juriste, administrateur et diplomate français. Il a donné son nom aux récipients contenant les déchets ménagers (les poubelles) à travers les décisions qu'il a prises à partir de 1883 en tant que préfet de la Seine, afin d'améliorer l'hygiène de la ville de Paris.

Biographie[modifier | modifier le code]

Issu d'une famille bourgeoise de Caen, il mène des études brillantes de droit et obtient un doctorat[1]. Nommé chargé de cours à l'université de Caen, puis de Grenoble et de Toulouse, Adolphe Thiers le nomme préfet de la Charente en [1]. Il poursuit alors une carrière dans la préfectorale, enchaînant successivement les postes de préfet de l'Isère, de Corse, du Doubs, des Bouches-du-Rhône, puis enfin de la Seine, de 1883 à 1896.

Notamment chargé de l'administration courante de la Ville de Paris, le préfet de la Seine exerce alors une grande influence à une époque où la fonction de maire de Paris est abolie. Il est ainsi amené à prendre les arrêtés du et du [2] obligeant les propriétaires d'immeubles à mettre à disposition de leurs locataires des récipients communs, munis d'un couvercle et d'une capacité suffisante pour contenir les déchets ménagers. La dimension et même la contenance de ces récipients sont alors strictement contrôlées : 40 à 120 litres. L'arrêté prévoit également le tri des déchets : trois boîtes sont obligatoires, une pour les matières putrescibles, une pour les papiers et les chiffons et une dernière pour le verre, la faïence et les coquilles d'huîtres, améliorant de manière considérable l'hygiène des foyers de la capitale. En effet, le nombre d'habitants à Paris – avoisinant les deux millions – et la présence de nombreux immeubles collectifs rendent indispensable l'organisation d'un ramassage régulier. Les Parisiens adoptent rapidement l'habitude de désigner les réceptacles à ordures du nom du préfet Poubelle. Mais ce nouveau règlement n'est que partiellement respecté, se heurtant à l'hostilité de la population. Les propriétaires perçoivent l'ajout de nouvelles charges, les concierges, des tâches supplémentaires à accomplir et les chiffonniers, comme une menace de perdre leur gagne-pain. Les boîtes détériorées ne sont alors pas remplacées, les anciennes pratiques perduraient par endroits. L'essentiel des décisions du préfet Poubelle a cependant été appliqué. Les ordures sont domestiquées et enfermées et l'exemple de Paris se répand dans les villes de province. Ce n'est toutefois qu'après la Seconde Guerre mondiale que les poubelles deviennent d'un usage courant. L'enlèvement des ordures est dès lors organisé avec régularité par les municipalités.

La définition de la « poubelle » est insérée en 1890 dans le supplément du Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle.

Eugène Poubelle est également l'instigateur de la mise en route du tout-à-l'égout, concept qui, à la suite de la dernière résurgence du choléra en 1892, gagne la faveur du public. Cela lui permet, en 1894, de faire passer un arrêté imposant aux propriétaires de raccorder leurs immeubles au réseau d'égout et de payer les frais d'exploitation afférents à la collecte de leurs eaux usées.

Contre l'avis des commissions médicales, il signe l'arrêté préfectoral qui autorise les femmes à s'inscrire au concours de l'internat. Daté du , cet arrêté met fin à l'interdiction faite aux femmes d'exercer la médecine et la chirurgie en France[3].

En 1896, il est nommé ambassadeur au Vatican et fait comte romain en 1898[4].

Conseiller général de l'Aude pour le canton de Saissac entre 1898 et 1904, à la suite de son beau-père le sénateur Émile Lades-Gout, il est président de la « Société centrale d'agriculture de l'Aude » et, à ce titre, un ardent défenseur des vins du midi.

Il meurt le à son domicile dans le 8e arrondissement de Paris[5].

Il repose au cimetière de Grèzes-Herminis, sur le territoire de la commune de Carcassonne. Son buste est visible au musée des Beaux-Arts de cette ville[6].

Honneurs et décorations[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Plaque de la rue qui porte son nom à Paris 16e.

La rue Eugène-Poubelle, une petite rue du 16e arrondissement de Paris, située entre l'avenue de Versailles et le quai Louis-Blériot, a été nommée d'après lui en 1933. Elle présente la particularité de n'avoir qu'un seul numéro, le no 2. Une autre rue porte son nom, à Mauregard, en Seine-et-Marne, dans une zone d'activités de l'aéroport Charles-de-Gaulle ainsi qu'à Carcassonne, au hameau de Grèzes-Herminis, à l'endroit où il possédait une propriété.

Le , un Google Doodle lui est consacré à l'occasion du 190e anniversaire de sa naissance[7],[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Le préfet Poubelle est un Cannais », dans Caen Magazine, Mairie de Caen, no 50, novembre-décembre 2001.
  2. « Histoire des déchets de Lutèce à Paris, le préfet Eugène Poubelle, l'inventeur de la poubelle - Planète Écho », sur www.planete-echo.net (consulté le )
  3. Source : La femme médecin au 19e siècle. Thèse de médecine soutenue par Caroline Schultze le 12.12.1888.
  4. Cazals et Fabre 1990.
  5. Archives de Paris 8e, acte de décès no 1598, année 1907 (page 12/31).
  6. Jean-Louis H. Bonnet, Carcassonne d'hier à aujourd'hui, éditions de La Tour Gile, coll. « Villes et terroirs d'hier à aujourd'hui », .
  7. « Eugène Poubelle : histoire d'un nom propre », sur Le Point, (consulté le ).
  8. « Il y a 190 ans naissait Eugène Poubelle », sur Google (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]