Audio On Line - H-Fi de Prestige (JM Reynaud Atoll Electronique B&W Elipson)

Enceintes JM Reynaud EMP (Enceinte Murale Plate)

 

Date de sortie : 1992

Cette fiche provient de documents qui m'ont été transmis par de nombreux internautes, par l'auditorium Enceintes et Musiques (78) et Martin Image et Son (14). Si vous avez des informations complémentaires concernant ce modèle, des photos, des bancs d'essais, des fiches techniques, merci de me contacter.

Fin 2007, Jean-Marie Reynaud et Jean-Claude reynaud ont repris le projet EMP pour créer EMP2.

Prix indicatif : nc

Type : enceinte murale / Dim. : H1092 x L317 x P92
3 voies 2 haut-parleurs

Présentation

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Galerie photo

JM Reynaud EMP

Banc d'essai paru dans le magazine LA NOUVELLE REVUE DU SON en 1992

L'EMP (Enceinte Murale Plate) de Jean-Marie Reynaud constitue l'une des nouveautés les plus intéressantes du Salon Hi-Fi 92. Comme ont pu s'en rendre compte les nombreux visiteurs de ce stand lors de la démonstration, très bien menée, ce système sort résolument des sentiers battus par son esthétique et par son écoute qui allie ampleur de la scène stéréophonique et clarté générale de la restitution.

Par ses proportions inhabituelles l'EMP ressemble à s'y méprendre à une enceinte électrostatique ou isodynamique. Le panneau mesure en effet, 1092 mm de haut pour une largeur de 317mm et une profondeur d'à peine 92 mm. Mais là s'arrête la comparaison, car il s'agit d'un système équipé de deux transducteurs électrodynamiques : un grave-médium de 17 cm et un tweeter à dôme de 25 mm de diamètre.

Comme toujours chez J.M. Reynaud, la finition est en laque noire ou blanche. Il existe un modèle blanc cassé également très réussi. Le cache haut-parleur tendu de Jersey noir a la forme d'un triangle dont le sommet est tourné vers le bas. Les deux enceintes sont livrées en paire miroir tant au plan esthétique qu'au plan acoustique. Deux pieds de section carrée fournis se vissent à la base et permettent de faire tenir le panneau debout : ils sont un tout petit peu courts (16 cm) et il faudra s'assurer de la stabilité de l'ensemble lors de l'installation définitive.

L'EMP peut également être suspendue à un mur grâce à un robuste dispositif d'ancrage intégré au panneau arrière. En effet, cette enceinte ne fonctionne pas en doublet acoustique : les deux haut-parleurs rayonnent vers l'avant tandis que l'évent d'accord débouche à la base de l'enceinte sur le côté. La mise en œuvre et l'installation en sont grandement facilitées d'autant que l'EMP offre une bonne insensibilité à l'environnement comme nous avons pu le constater lors de nos essais.

Jean-Marie Reynaud EMP

La mise au point de cette enceinte a exigé rigueur et pragmatisme, capacités que J.M. Reynaud a eu l'occasion de prouver avec ses précédents modèles. Le principe de l'enceinte panneau électrodynamique n'est certes pas nouveau : citons pour mémoire la Lansing Trimline, La Phonophone, la DCM Time Frame, la Carver... Mais ce type de panneau a toujours été délicat à optimiser. Le parallélisme des faces avant et arrière et, par définition, leur proximité sont favorables au développement d'ondes stationnaires et de surpression faisant apparaître des pics dans les courbes de réponse qui ont vite fait de lasser le mélomane épris de perfection sonore.

Les systèmes plats qui ne présentent pas ces défauts travaillent tous en dipôle acoustique, notamment les modèles électrostatiques, mais il faut alors les éloigner du mur arrière et l'on perd dans une certaine mesure le bénéfice de leur compacité. Leurs caractéristiques de directivité ne sont pas toujours bonnes avec notamment une directivité toujours prononcée. Enfin l'inévitable court-circuit acoustique est relativement haut en fréquence, ce qui limite leur capacité à reproduire du grave avec du niveau.

JMR EMPPour s'affranchir de ces défauts J.M. Reynaud a repris le principe connu de la ligne acoustique avec des transducteurs de haute technologie (cf. la coupe plus bas). La charge arrière est une sorte de chambre de compression qui canalise et comprime l'air dans la ligne acoustique jusqu'à l'évent, situé à la base du coffret sur le côté grâce à la paroi interne placée obliquement, cette ligne acoustique offre une section croissante. Elle se comporte ainsi comme un transformateur d'impédance acoustique avec d'un côté, une impédance élevée (chambre de compression) et de l'autre une impédance très basse en sortie par l'évent freiné avec de la mousse alvéolée à mailles larges (pour éviter les bruits d'écoulement d'air).
Bien entendu, la rigidité du coffret (réalisé en Médite d'épaisseur de 19 mm) et l'épaisseur des parois de la ligne acoustique ont été étudiées avec le plus grand sont pour éviter les colorations désagréables.

De plus, de par l'inclinaison de la paroi interne, aucune face n'est parallèle, ce qui explique l'absence de matériau absorbant, véritable étouffoir de micro-informations. On ne trouve qu'une couronne de mousse alvéolée qui épouse l'aimant du haut-­parleur grave. Cette ligne acoustique optimisée permet d'obtenir, avec un haut-parleur de 17 cm, une courbe de réponse linéaire descendant bien dans le grave, sans traînage.
Les deux transducteurs utilisés sont parfaitement à la hauteur de la tâche qui leur est assignée.

Ils sont placés de façon asymétrique sur le baffle support mais en miroir par rapport à l'autre enceinte, ce qui garantit une parfaite homogénéité de la diffusion. Le boomer de 17 cm est fixé non pas par son saladier mais par une vis de gros diamètre qui vient se visser au travers de la paroi du fond dans le trou fileté prévu à l'arrière du noyau du moteur. Cette fixation axiale évite tout contact mécanique du saladier avec l'ébénisterie qui ne lui transmet donc aucune énergie. La couronne du châssis est juste découplée du coffret par un joint en mousse.

Ce magnifique haut-parleur possède une membrane très légère en pulpe de cellulose à fibres courtes. La face avant reçoit un traitement amortissant à base de produit synthétique plastifiant qui ne durcit pas avec le temps.

Le classique cache noyau central est remplacé ici par une ogive centrale en aluminium. Elle a un effet antitourbillonnaire et, de par son rayon de courbure calculé, améliore les caractéristiques de directivité et la réponse en phase. La suspension périphérique en néoprène est de type demi-rouleau négatif. Sa souplesse et celle du spider de centrage sont calculées pour assurer un rappel optimal sans effet de basculement.

Le tweeter, placé sous le boomer, prend le relais à partir de 4 700 Hz. Il est entouré par une couronne de mousse qui empêche toute diffraction à la surface du baffle support. Le dôme en aluminium de 25 mm de diamètre est réputé pour rayonner de manière uniforme sans perte d'énergie jusque dans les fréquences très élevées. Son circuit magnétique de 75 mm procure un champ de 16 000 Gauss à la bobine correctement refroidie.

Le filtrage très soigné est symétrique à 12 dB/octave de part et d'autre de la fréquence relais de 4,7 kHz. L'enceinte est prévue d'origine pour le bi-câblage ou éventuellement la bi-amplification passive.

MESURES

Jean-Marie Reynaud sait mettre au point les enceintes acoustiques, cela s'entend mais aussi concrètement cela se mesure. Son panneau EMP extra-plat, aisément logeable ne faillit pas à cette tradition d'excellence. La courbe de réponse révèle une linéarité remarquable sans accident parasite. La réponse dans le grave est tout à fait satisfaisante, le rayonnement de l'évent vient compléter le niveau en-dessous de 80 Hz. Plaqué contre un mur, le niveau dans le grave doit naturellement remonter avec un nivellement de la petite dépression autour de 180 Hz.

La réponse impulsionnelle est remarquable pour une enceinte d'aussi faible épaisseur. I1 n'y a pas de traînage ni de réflexions parasites qui pourraient troubler la sérénité de l'impulsion. Les deux haut-parleurs sont très rapides dans leur mise en action avec aussi un bon calage en phase.

Côté distorsion les valeurs sont très faibles, même à niveau élevé. I1 est certain que le découplage du haut-parleur grave par rapport au baffle support apporte un plus dans l'absence de rayonnement parasite du coffret. Le montage mécanique du haut­parleur grave-médium par un point contre la paroi dorsale est une solution réellement efficace pour lutter contre toutes les formes de distorsion et de traînage.

Le rendement est correct 89dB/1W/1m. Avec un ampli de 35 W par canal, on obtient déjà un niveau confortable en écoute domestique. Le module d'impédance très régulier ne présentera pas une torture pour les amplificateurs qui travailleront dans d'excellentes conditions. Une étude remarquable qui souligne tout le talent de ce chercheur infatigable qui arrive à produire des enceintes d'une finition et d'une qualité qui ne laissent pas prise à la critique tout en restant dans des prix très raisonnables.

ECOUTE

Auditeur A

L'enceinte acoustique est un maillon encombrant que bien des chercheurs ont tenté de miniaturiser quitte à enfreindre les lois de l'acoustique. Les exemples ne manquent pas, depuis les Trimline de JBL (1960), les Fisher PL.6 (qui s'accrochaient au mur comme des tableaux) jusqu'aux beaucoup plus récents DCM Time Frame TF.500 (NRDS n° 101, octobre 1986), panneaux extra-plats à charge labyrinthe. Sans parler des nombreuses réalisations d'amateurs telles que les dérivés des TQWT (Tapered Quarter Wave Tube) ou les charges à labyrinthe replié en spirale ou en accordéon. Bien entendu le but recherché consiste à essayer d'obtenir à partir d'une charge extra-plate des capacités d'exploration du grave aussi bonnes que possible.

La solution proposée par Jean Marie Reynaud ne manquera pas de s'ajouter à la liste des «extra-plates qui marchent». Jean Marie Reynaud y ajoute comme il se doit une touche personnelle liée à sa longue expérience de spécialiste. La formule de la charge extra-plate assure en conjonction avec un haut-parleur de grave-médium de 17 cm à membrane légère, un grave parfaitement assis, mais léger et expressif à souhait, sans altération de personnalités sonores par rapport aux registres de bas-médium et de médium qui le suivent. Le principe de la charge ainsi que l'utilisation d'un minimum d'absorbants internes participent à cette impression de clarté, à cette absence de tendance sourde ou suramortie dont sont affligées bien des enceintes.
Dans le haut du spectre, le tweeter s'exprime avec assurance, capable de soutenir aussi bien de grands éclats de cymbales que le pétillement délicat d'un pizzicato de guitare ou la sonorité frêle d'un clavecin.

L'équilibre tonal est correct. II fait ressortir de façon peu commune dans la région 100-200 Hz des sonorités qui sont habituellement plus étouffées par les matériaux absorbants placés derrière les haut-parleurs. Les voix sont nettes, précises sur le plan de leur localisation spatiale. Le placement contre le mur modifie sensiblement l'équilibre tonal et il semble à ce niveau important d'effectuer différents essais de placement afin de déterminer celui qui, dans des conditions acoustiques précises procure les meilleurs résultats.

A remarquer que ce modèle peut se bi­câbler et que les borniers sont placés sous l'enceinte, ce qui n'autorise pas l'utilisation de câbles HP de fort diamètre et peu flexibles. Très peu encombrantes, les Jean Marie Reynaud EMP rendent de plus inutile l'usage de socles, ce qui n'est pas négligeable.

Auditeur D

Cette enceinte ultra-plate nous a agréablement surpris par la qualité générale de l'écoute qui n'est pas affectée par certains défauts de «panneaux acoustiques» : colorations diverses dues aux effets d'écho entre deux parois rapprochées, coloration de grandes membranes (effet «peau de tambour» ou de «porte de garage»), atténuation sensible du niveau sonore aux fréquences très basses.

Rien de tel ici car en fait l'EMP n'est un panneau que sur le plan esthétique : elle ne rayonne que par sa face avant et par l'évent rectangulaire situé à la base.

Le principe de la ligne acoustique, s'il n'est pas nouveau, est en revanche parfaitement optimisée ici avec des haut-parleurs de haut-niveau.
La linéarité subjective est bonne avec une absence de son de boîte dans le médium qui donne beaucoup d'aération au message sonore. Les ambiances en particulier sont bien respectées avec la proportion correcte de sons directs et de sons réfléchis. L'EMP procure un effet spatial peu commun qui fait totalement oublier l'enceinte concrète. Ce côté «grand écran» fait merveille sur des grandes masses orchestrales qui s'étalent avec réalisme devant l'auditeur. Mais cette ampleur n'est pas obtenue au détriment de la précision : comme au concert, les sources sonores restent ponctuelles au sein d'un vaste ensemble tout à fait homogène. La légère surcaractérisation dans l'aigu donne beaucoup de piqué à la restitution mais sans aucun côté ferraillant.
Le tweeter est remarquable par son absence de directivité marquée et son excellente réponse transitoire. Ainsi les coups de cymbales passent avec beaucoup d'énergie même si l'on se trouve à plusieurs mètres, ce qui est assez rare avec des tweeters à dôme.

Cette faible directivité combinée au caractère diffus mais naturel de la restitution donne presque l'illusion d'avoir affaire à un système équipé d'un grand nombre de transducteurs.

Le grave descend correctement avec une bonne différenciation des notes sans «cafouiller» ou talonner sur les fortes impulsions. Les jeux de violoncelle de Rostropovitch par exemple sont rendus avec beaucoup de réalisme sans effet de stress ou au contraire de relâchement. La ligne acoustique est particulièrement bien optimisée et réalisée ; elle met parfaitement en valeur les qualités du haut-parleur de 17 cm qui est bien découplé du baffle.

L'EMP est une enceinte très séduisante qui rallie tous les suffrages. Par sa restitution spatiale très «concert» et son esthétique fluide, elle se fait totalement oubliée n'est-ce pas là le but recherché.

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