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DSK reconnaît une "faute morale"

Invité sur TF1, dimanche soir, l'ancien directeur du FMI a reconnu "une relation inappropriée, une faute", mais a assuré que "ce qu'il s'est passé ne comprend ni violence, ni contrainte, ni agression, ni aucun acte délictueux".

Le Monde avec AFP

Publié le 18 septembre 2011 à 20h17, modifié le 19 septembre 2011 à 07h12

Temps de Lecture 4 min.

Dominique Strauss-Kahn est apparu le visage grave et fermé dimanche à 20 heures sur le plateau de TF1. Veste noire, cravate sombre, l'ancien directeur général du FMI, s'est dit "content de pouvoir s'exprimer". "Ce qu'il s'est passé ne comprend ni violence ni contrainte ni agression ni aucun acte délictueux, c'est le procureur qui l'a dit", a-t-il assuré.

L'ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) a reconnu "une relation inappropriée, une faute, vis-à-vis de [sa] femme et de [ses] enfants, de [ses] amis. Mais aussi vis-à-vis des Français". Il assuré que "ce n'était pas un rapport tarifé, c'était une faute morale". "Je n'en suis pas fier et je la regrette, et je crois que je n'ai pas fini de la regretter", a-t-il assuré. "J'ai du respect pour les femmes. Je comprends leur réaction. Je comprends que cela ait choqué. (...) Je l'ai payé lourdement. Je le paie toujours".

S'appuyant sur le rapport du procureur, Dominique Strauss-Kahn affirme que celui-ci "ne m'accuse en rien de traces ou de blessures. Ce tabloïd qu'est devenu L'Express a voulu présenter comme rapport médical ce qui n'était que la fiche d'entrée à l'hôpital. Il n'y a rien dans le rapport”.

"NAFFISATOU DIALLO A MENTI SUR TOUT"

"On a dit beaucoup de choses fausses, que j'avais voulu fuir, alors que mon billet pour l'Europe avait été pris depuis des jours, que j'avais déjeuné avec ma fille", a-t-il ajouté. "Le rapport du procureur dit quoi ? Ce ne sont pas mes avocats qui le disent, ce n'est pas moi. Il dit que Naffisatou Diallo a menti sur tout, elle a menti sur les faits, elle a présenté tellement de versions différentes que je ne peux plus en croire un mot, elle a menti à chaque entretien".

"Les charges ont été abandonnées, il n'y a pas lieu de poursuivre parce que les accusations sont tombées. Il n'y a pas eu de procès parce qu'il n'y avait plus aucune déclaration qui tienne. La poursuite au civil montre bien les motivations financières qui sont derrière tout cela. La procédure civile va se dérouler, je n'ai pas l'intention de négocier", explique-t-il aussi.

"J'ai eu peur, j'ai eu très peur", a répondu Dominique Strauss-Kahn quand Claire Chazal l'a interrogé sur la procédure judiciaire américaine. "Quand vous êtes pris dans les mâchoires de cette machine, vous avez l'impression qu'elle peut vous broyer. J'ai eu le sentiment d'être humilié avant d'avoir pu dire un mot. J'ai beaucoup perdu". Il a refusé de parler de complot contre lui, estimant : "un piège c'est possible, un complot nous verrons".

BANON A PRÉSENTÉ UNE "VERSION IMAGINAIRE, CALOMNIEUSE"

Il a également évoqué le "rôle de l'argent", "très choquant dans la justice américaine". Revenant sur son appartement luxueux à TriBeCa, DSK a reconnu que "les sommes ont choqué". "Que fallait-il faire ? Quand vous avez quelques heures pour vous loger vous n'hésitez pas. Anne avait loué un deux pièces, on n'a pas pu y rester, on a trouvé une location trois pièces, il restait trois jours. Il ne restait plus de temps, il fallait trancher, il falait une maison, qui satisfasse les conditions de sécurité. On a trouvé cette maison, je ne l'ai pas aimée, elle a coûté cher, mais c'était ça ou retourner à Rykers Island", la prison de l'Etat.

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Sur l'affaire Banon, dans laquelle il est accusé de tentative de viol par la jeune femme, l'ancien patron du FMI a assuré qu'il n'y a "aucun acte d'agression, aucune violence". "La version qui a été présentée est une version imaginaire, calomnieuse, d'ailleurs j'ai déposé une plainte, je n'en dirai pas plus", a-t-il ajouté.

"OUI, JE VOULAIS ÊTRE CANDIDAT" EN 2012

Dominique Strauss-Kahn est également revenu sur sa candidature à la présidentielle. "Oui, je voulais être candidat, je pensais que ma situation au FMI me donnait un regard aigu et que je pouvais être utile et apporter des réponses, a-t-il expliqué. Tout cela est derrière moi, je ne suis évidemment pas candidat, même si je continue de penser que la victoire de la gauche est nécessaire".

Il n'a pas souhaité soutenir officiellement l'un des candidats à la primaire. "Je souhaite le succès de la primaire", il a néanmoins ajouté que "Martine Aubry est une amie. Pendant cette période, elle a été très présente et j'y ai été sensible".

Interrogé sur son avenir, Dominique Strauss-Kahn a déclaré qu'il allait "prendre le temps de réfléchir". "Je ne suis candidat à rien et dans ces conditions je vais d'abord me reposer, je vais retrouver les miens. (...) Mais toute ma vie a été consacrée à essayer d'être utile au bien public... et on verra", a-t-il dit, concluant son interview. Auparavant, il avait souligné que le sujet de la dette et des systèmes financiers dans le monde, ainsi que celui de la "démographie" dans les pays "vieillissants", étaient des sujets qui le "passionnaient".

MANIFESTATION DEVANT TF1

Arrivé un peu plus tôt en voiture, DSK est entré par l'arrière de la tour qui abrite le siège de TF1 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Il a ainsi évité la cinquantaine de féministes qui manifestaient devant le siège de la chaîne. Peu après l'arrivée de M. Strauss-Kahn, les manifestants scandaient "DSK honte à toi" et "TF1 complice", en tapant sur des tambours.

Les manifestants, des femmes pour la grande majorité, s'étaient rassemblés en fin de journée derrière deux banderoles, l'une portant les mentions "DSK = déni de justice. Quand une femme dit non, c'est non" et "La barbe", du nom de l'un des collectifs qui appelaient à manifester contre l'intervention télévisuelle de l'ancien directeur du Fonds monétaire international.

Le Monde avec AFP

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