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GCAC Grupo de Capoeira Angola Cabula
... Me chamo de Barba Branca, E contigo quero brincar, A Capoeira Angola, os africanos ensinou Na roda da capoeira, eu reconheço seu valor, Eu vou louvando, vou louvando vou louvando, vou rogando a esse pai que nos ensinou. Na roda da capoeira, ele abençoi os jogadores Camaradinha.
Mestre Barba Branca
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Barba Branca & Dona Nice, femme de Mestre Pastinha


Chamada de Mestre avec Pedrinho,
un de ses élèves.


Contramestre Barberinho - Trenel Rato - Mestre Barba Branca


Mestre Barba Branca et
les membres de l'ABCA


Jogo avec Contramestre Valdec


Mestre Barba Branca avec Mestre Pele.


Barba Branca et son Contramestre Barberinho au Berimbau.


Mestre Barba Branca et ses jeunes élèves du GCAC France


Barba Branca & Trenel Tigrão


Mestre Barba Branca et Contramestre Barberinho lors du stage 2005 en France

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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Inerview de Mestre Barba Branca
Comment avez vous commencé la capoeira ?
J’ai commencé la capoeira………, bon, tout d’abord, mon nom….., mon nom est Gilberto Reis Ferreira Dos Santos Filho, je suis né à Calaveiras, dans le sud de Bahia, mais j’ai grandi à Liberdade (quartier de Salvador).
La premiére fois que j’ai vu de la capoeira, c’était à perovais à Aguinelo dans un « entrepôt »,…..il y a longtemps, j’avais 13/14 ans, c’est là que j’ai vraiment vu ce que c’était la capoeira.
Mon premier maître était Mestre Traira, de Liberdade, élève de Mestre Waldemar. J’ai appris peu avec lui car il est mort peu de temps après. Il a eu une scirose hépatique et je suis resté sans maître. C’est à ce moment là que je suis parti chez Mestre João Pequeno, c’est là que j’ai acquis toute cette expérience. Je remercie vraiment Mestre João Pequeno car c’est lui qui m’a transmis tout ce que je sais aujourd’hui ………c’est lui qui m’a tout transmis,….le savoir, et pour ma part chaque angoleiro est différent, personne n’est égal à personne, même moi je ne joue pas de la même façon que mon maître, vraiment, je joue d’une autre façon, j’ai ma propre technique de jeu de capoeira.
A l’époque, dans le quartier de Liberdade il y avait plusieurs maîtres anciens qui se réunissaient comme Zacharias, Waldemar, David, Dada, Belidelca de Manbasos, et moi en voyant cela, ce qui se passait entre ces maîtres, j’ai commencé a apprendre le respect, d’un maître pour un autre, du jeu de l’autre, donc j’ai appris beaucoup de choses en les observant.
Avec Mestre João Pequeno je suis resté une quinzaine d’années, et je suis sorti avec l’objectif de travailler avec des enfants, c’était le premier groupe que j’ai constitue, le Grupo de Capoeira Angola Cabula, ici dans le quartier ou j’habite, Cabula.

Comment avez vous obtenu votre diplôme ?
Ca fait vingt ans ou plus que j’aurais du l’avoir ………, en ce qui concerne le diplôme que j’ai reçu………à l’époque pour donner un diplôme de maître, les maîtres tardaient un peu car ils ne voulaient pas perdre l’élève. Car des que l’on formait l’élève celui ci partait pour créer son propre groupe. Et mestre João Pequeno voulait que je reste, alors je l’ai reçu qu’en 1994, grâce à Mestre Bobo qui lui a dit que s’il ne me donnait pas le diplôme c’est lui qu’il allait le faire. Du coup il se sont fâchés et mestre João Pequeno a dit : « C’est mon élève, c’est moi qui doit lui donner » Et là on a fait un évènement et j’ai reçu enfin mon diplôme de maître

Pourquoi avez vous voulu être maître, qui l’a décide ?
Non, qui a décidé en vérité c’est le « peuple », car tous les gens qui me voyaient jouer m’appelaient par le titre de maître et non de contremaître. Je crois a cause de ma façon d’être, de la manière dont je me comportais, la manière dont j’agissais avec les personnes, le respect que j’avais envers les gens, en prenant exemple sur les maîtres anciens que j’avais vu à Liberdade. Alors les gens trouvaient que j’étais déjà maître, que je pouvais enseigner. Dans une rode qui a eu lieu dans le fort Santo Antonio, Mestre Waldemar m’a vu jouer pour la première fois, quand je suis sorti de la roda il m’a dit : « Mon fils, tu es déjà prêt pour enseigner » et il a parle à Mestre João Pequeno.

Aviez vous envie d’être maître ?
L’envie…l’envie et la volonté je l’avais car c’était ma responsabilité de perpétuer le travail des autres maîtres
L’envie, comme je t’ai dit, c’était plus la préoccupation de conserver la propre culture de la capoeira angola et tout ce que j’ai appris. Pour pouvoir transmettre ça aux enfants et aux jeunes, les personnes qui ont vraiment besoin d’apprendre et de conserver cette culture. C’était plus pour ça que je suis resté aussi, et la responsabilité était aussi très grande, être maître est une responsabilité…en vérité…le maître est un peu comme un orientateur…
mais le vrai maître en réalité c’est celui qui est là haut…le maître c’est Dieu, et nous on remplit simplement un rôle, important, à cause de l’expérience qu’on a, la façon d’être, le charisme, la façon de parler, le respect qu’on a pour les personnes.
Ca c’est important dans la capoeira, parce que la capoeira ce n’est pas seulement jouer, la capoeira c’est beaucoup plus que ça, c’est quelque chose de beaucoup plus profond, une relation avec l’autre et soi.
La capoeira est dans tout l’univers de la propre vie de l’être humain. Je pense ainsi, je vois que c’est de ce côté là que l’on doit donner la continuité à ce travail, pas seulement moi mais ensemble avec les autres maîtres, les nouveaux qui sont en train d’arriver, et les autres qui m’accompagnent aussi, comme mestre Zé do Lenço, et des autres maîtres comme mestre Diogo, Gildo, mestre Pele, chacun a sa façon d’être mais ils ont la responsabilité de faire en sorte que les personnes apprennent, « que les personnes apprennent aussi ça », comme je te l’ai dit, c’est pas seulement taper, la capoeira c’est aussi savoir parler, il n’y a pas besoin de bagarres, : « Quand y en a 1 qui veut pas, 2 ne se bagarrent pas », c’est pas ça ?
Donc ce dicton, « quand y en a 1 qui veut pas, 2 ne se bagarrent pas », dans la philosophie de la capoeira, on ne doit pas se battre et ne pas chercher les « embrouilles » pour rien.
C’est pour ça qu’elle gère la violence tout le temps, si la majorité des gens pouvait s’harmoniser, cela n’arriverait pas

Comment devient-on maître ?
Toute personne sait déjà manger avec ses propres mains, n’est ce pas, et comme je dis toujours, ……. je compare toujours avec la nature, le « gavião »(oiseau) quand il naît, il commence à chanter, à appeler, à appeler, là arrive sa mère, elle lui donne la nourriture dans la bouche jusqu’à ce qu’il grandisse. Il grandit, et là, il prend son envol et commence à voler. Là, il passe une autre étape dans sa vie, il commence à apprendre à chasser son propre aliment. Quand il a appris, il sait quelle proie il doit attraper, et c’est la même chose pour la capoeira. En capoeira, tu commences en a quatre pattes (comme les bébés), et après avec le temps, tu passes sur deux pieds, et tu sais marcher. Et tu commences à comprendre ce qu’elle est, et après, là, « tu passes au stade de maître » par toi même, parce que , certes on doit être maître mais d’abord être soi-même, savoir se conduire

Quelle est l’implication du maître avec les élèves ?
La relation du maître avec les élèves est une relation de respect…d’égalité aussi…il doit y avoir une égalité, et savoir parler au moment juste quand il faut leur rappeler leurs erreurs et conduire l’élève dans le bon chemin, ça c’est le rôle fondamental du maître avec l’élève. Et l’élève aussi, il doit avoir l’intérêt d’apprendre, de comprendre, de questionner le maître, : comment cela se passe !, Qu’est ce que c’est! Comment on doit faire ?, Et comment on doit agir ?….., Tu comprends ?, C’est ça la relation généralement du maître avec l’élève.

C’est une relation de disciple ou de professeur à son élève ?
Non, la relation maître à élève.. la relation forte dont tu parlais, c’est celle d’être toujours accompagner l’élève, et l’élève doit aussi accompagner le maître.
Mais cela existe, il doit y avoir aussi ce type de relations, de…comme je t’ai dit, de questionner, chercher à faire attention ou à comprendre ce que le maître dit, et au maître aussi à faire attention et comprendre ce que son élève veut, tu vois, tu es avec une personne, tu ne sais pas ce que la personne veut, jusqu’au moment où ils se comprennent, c’est comme une symphonie, une fois que les deux st bien accordés, c’est là que ça devient important…cette relation. La relation, elle doit être homogène, comme une unité. Parceque parfois, son propre élève peut désavantager ou faire tomber le groupe, donc il doit vraiment savoir ce que le maître veut pour ne pas que cela arrive pas…n’est ce pas ?, ne pas faire du tort à son propre groupe, parce que on ne prend pas au sérieux les responsabilités.

Quelle est l’importance du maître dans la rode ?
L’important, c’est de la conduire, de ne pas la laisser devenir violente, et au moment où elle le devient, il faut appeler avec le berimbau…car qui commande vraiment la rode c’est le berimbau !…tu appelles les joueurs, et là tu les avertis : « Plus doucement ! ». Quand il n’y a plus le choix, il faut arrêter la rode et rappeler les 2 (joueurs), il faut retenir leur attention pour que ce genre de choses qu’arrivent aujourd’hui dans certaines rodes, n’arrive plus. Alors le rôle du maître est de conduire la rode , parce que sans le maître, generalment on peut commencer à jouer, et ne pas savoir répondre au chant, ou parfois on ne sait pas tout simplement chanter, on ne sait pas appeler pour rentrer dans le jeu, alors, le maître est là pour ça , pour pouvoir accorder tout le « mouvement » de la rode

Quelle est la différence entre une rode avec plusieurs maîtres et celle qu’avec que des élèves ?
Le contremaître est là en l’absence du maître, comme si c’était la deuxième personne après le maître. S’il n’est pas là, il y a le trenel, car le trenel a aussi la même valeur que le contremaître, celle de pouvoir conduire et organiser aussi. Quand il y a plusieurs maîtres lors d’une roda, l’un d’entre eux est appelé pour la diriger, ou à donner la rode à l’un d’eux. Par exemple, quand j’ai fait la rode de Mestre Bobo, il y avait plusieurs maîtres, alors il a dit : « je vais donner la rode à mestre Barba Branca », dans ce cas la rode est entre mes mains, les autres doivent respecter et suivre mes consignes. Et on respecte toujours cela car c’est une question de hiérarchie. Le plus vieux a parlé pour que le plus jeune « amène » la rode dans une bonne energie, parce qu’il veut que celui-ci, qui est plus jeune, commence à avoir une responsabilité, celle de bien conduire la rode. Mais ce moment est difficile car tous les autres maîtres observent et font attention a la moindre erreur.

Le jeu des maîtres dans la rode est-il vu d’une façon différente ?
Le jeu des maîtres est un jeu…pour ainsi dire des gens de capacité, qui a déjà une vivacité, l’un respecte l’autre dans sa façon de jouer, et là chacun sait déjà comment il doit se comporter avec l’autre.
Tu n’as pas besoin de « faire mal » à l’autre maître, car il sait qu’il peut aussi te faire mal, alors il y a toujours du respect, et quand le jeu touche à sa fin, cela se passe tranquillement, sans violence, dans l’entendement

Un maître préfère une rode avec des maîtres ou avec des élèves ?
Parfois le maître veut être meilleur qu’un autre…ça existe par ici. Mais il y en a toujours un qui s’oppose à ce comportement…personne n’est meilleur qu’un autre.

Les maîtres apprennent des autres maîtres de cette façon là ?
Oui, tu passes, tu transmets d’un maître à l’autre, d’élève à élève, et parfois il y a des commentaires, parce que c’est vilain quand un maître fait une chose pas dans les règles ou de mauvaise foi. Si un élève voit ça de son maître, il peut se détourner vers un autre « chemin », changer d’Académie. Alors, tout ce que je peux dire, ce que les actes du maître se répercutent sur l’élève étant donne que l’élève apprend avec le maître. Et l’élève peut se demander si c’est de cette façon là que l’on joue de la capoeira.

Quels liens peut-on faire entre le comportement dans une rode et le comportement dans la vie de tous les jours ?
Cela a de l’influence, et parfois, à cause du stress du quotidien, ou de la capoeira, et si tu n’es pas bien intégré, compris dans la société et en dehors de la société, cela fait que parfois tu as un certain comportement…et parfois non. Le comportement que tu as dans ta maison est différent du comportement que tu as dans la rode de capoeira ou dans la rue, alors tu dois savoir les séparer, mais aussi les concilier, parce que parfois, les personnes que tu côtoies dans la rue sont extrêmement violentes. Tu dois essayer de ne pas leur répondre violemment et essayer de comprendre ce comportement. C’est ça qui est important dans la vie, dans le quotidien, tout ce qui arrive dans la rode nous arrive dans la vie. Prête bien attention quand tu fais un jeu de la capoeira, tu remarqueras que quand tu sors dehors il arrive des choses similaires et tu te dis : « Mince, je me rappelle, c’est arrivé dans la rode ! » ,La roda et la vie c’est la même chose.

Pourquoi « la rode » ?
Parce qu’anciennement ou plutôt selon les anciens maîtres, dans les terreiros ou dans les senzalas, on faisait toujours une rode. La rode c’est l’univers, c’est une planète ou alors la rode symbolisait la planète, non……symbolise la planète. Anciennement dans la rode, il y avait les personnes du candomblé, et de la capoeira, qui faisaient leurs mouvements, leurs rituels. Et c’est pour ça qu’on l’appelle rode de capoeira.
Si tu observes lors d’une fête de candomblé, les bahiannaises qui dansent, et les entités, c’est une rode, elles dansent dans une rode, c’est l’univers. Et c’est pour ça qu’on l’appelle rode de capoeira.

Quelle est la fonction du maître de capoeira ?
La fonction, c’est accompagner ! C’est conduire ses élèves, et avoir des élèves, car sans élèves il n’y a pas de maîtres. Si tu n’as pas d’élèves, tu n’es pas un maître ! Tu dois avoir des élèves pour pouvoir apprendre et savoir conduire les élèves jour après jour et dans la capoeira.

C’est difficile d’enseigner le chemin pour devenir maître ?
Ca dépend de chaque personne, mais c’est difficile. C’est difficile de faire en sorte que la personne comprenne car l’être humain est complexe, c’est très difficile.
Mais ils assimilent peu à peu…car, la chose est la suivante : d’abord il y a l’âge du tigre, quand tu es très bagarreur, mais cela passe. Après arrive l’âge du dragon, je parle en termes chinois, c’est plus léger comme étape, on a plus de discernement, on est plus…on réfléchit deux fois aux choses avant d’agir, tu comprends, c’est la même chose en capoeira.
On pense que la capoeira n’a pas de philosophie mais oui, elle en a. Mais les personnes ne savent pas comment en parler, car la capoeira angola est plutôt oral qu’écrite. Alors ces questions là sont bonnes à poser car on pourrait mettre ces choses là par écrit. Dans notre cas, la capoeira est orale, c’est la même chose que pour le candomblé. Il y a des choses que je ne peux pas transmettre, je ne peux pas, non, je ne sais pas comment les transmettre.
C’est pour cela que la relation maître/élève devient plus difficile, pour que lui puisse être maître, ça dépend de lui aussi, il y a des élèves qui ne veulent pas être maître, ils veulent seulement jouer du berimbau. Car il y en a toujours un qui a le don d’enseigner, et des autres pas. Certains veulent seulement jouer ( tocar) du berimbau. Ils ne veulent pas enseigner ni prendre la responsabilité de transmettre ce qu’ils ont appris, mais bon c’est le droit de chacun.

Est-ce toujours le plus vieux qui est respecté ?
Oui, dans mon cas devant mestre João Pequeno, je suis toujours élève par rapport à son âge, à la vie qu’il a eu, il y a ce respect. Mais ... je suis encore nouveau né, je suis encore à quatre pattes.

Les origines de la capoeira et qu’est ce que c’est que la capoeira angola ?
Ceci est très polémique, très polémique. C’est venu vraiment d’Afrique selon certains écrivains. Selon mestre Pastinha qui est allé à Dakar en Afrique, et qui a vu une lutte, une danse, la danse du n’golo, qui traduit veut dire le pas du zèbre, par le fait de donner ce coup comme le chapa de costas, la capoeira viendrait d’afrique. D’autres disent qu’elle vient d’ici des descendants d’africains qui commençaient à danser et de la danse ils ont extrait la lutte. Quand le contremaître tapait avec le chicote ils faisaient la négative et d’autres mouvements, à partir de là ils ont commencé à créer d’autres mouvements. D’autres disent que c’est d’une autre lutte qui ressemble beaucoup à la capoeira la Lagia pratiqué en Martinique.. Mais pour moi elle a été crée ici à Bahia, ça oui !
A Santo Amaro Da Purificaçao, il y a beaucoup de maîtres là-bas comme Besouro de Manganga et aussi à Cachoeira, il y a eu beaucoup de bons maîtres à Cachoeira, tous descendants d’Africains car la majorité des Africains sont venus dans les champs de canne à sucre (Canaviais), couper la canne à sucre. Et là la population a augmenté et après certains sont venus ici à Salvador. Pastinha a appris avec un ancien esclave, un Africain.

Avant l’enseignement de Pastinha est-ce que la capoeira était connue ?
Elle l’était. Pastinha est né en 1889. Mais avant lui il y en avait d’autres, il y avait des maîtres comme Portão de mare, Livino de ovo, il y avait des MESTRES plus vieux que Pastinha, mais ils n’avaient pas la même célébrité que mestre Pastinha. Mestre Pastinha était quelqu’un qui en plus de savoir bien parler, était quelqu’un qui peignait, jouait bien de la capoeira, très bien de la capoeira, il faisait aussi de l’escrime, qu’il a appris dans la marine. Alors il avait un charisme très grand, les intellectuels l’aimaient beaucoup aussi. Quand ils le voyaient, avec sa tête toute blanche, ce petit vieux en train de jouer cette capoeira !!!!! car il passait sa vie à jouer !!! Il a crée aussi le CECA (centro esportivo de capoeira angola)

Pourquoi on parle peu de l’époque avant Pastinha ? On a l’impression que la capoeira angola n’est devenu connue qu’avec Pastinha ...
Mais on en parle, on raconte beaucoup d’histoires sur Besouro de Manganga, il était un peu provocant, il se bagarrait, c’est pourquoi à cette époque la capoeira était persécutée, marginale. Alors on ne pouvait pas avoir d’académies de capoeira.
C’est avec Pastinha que c’est devenu plus officiel, ça a évolué, il l’a montré au monde. Mais avant, non, la capoeira c’était de la bagarre, c’était pour se défendre des macaques, comme on les appelait à l’époque, c’était la police ; le nom de la patrouille était AIP, à cette époque j’étais petit.
Quand ils voyaient la capoeira dans la rue, ils arrêtaient la roda et tapaient sur tout le monde. Alors, il y avait cette résistance, là AIP arrivait, et ils se bagarraient avec les hommes de l’AIP. C’est pour ça qu’elle n’était pas valorisée, il y avait Onça Preta, mais avec Pastinha, elle s’est valorisée, elle est devenue plus connue.
Elle est devenue une chose plus de l’ordre de la culture brésilienne et non du Malandro.

Que peut-on apprendre sur l’histoire du Brésil avec l’histoire de la capoeira ?
Beaucoup de choses, on le voit avec les capitanies héréditaires. Lorsque a été faite la division du territoire entre l’Espagne et le Portugal, c’était la partie portugaise qui a amené d’Afrique les noirs ici, c’est le côté sociologique et anthropologique dans la capoeira. La manière de vivre du capoeiristes et du noir dans la société de l’époque …car leur société se constituaient en clans. Anciennement, on n’apprenait pas de la capoeira ni à vous ni à personne, c’était dans le clan, les familles apprenaient aux propres enfants à se défendre. Alors ça c’est important, vous devez lire pour savoir ce genre de choses, si vous trouvez des livres… mais comme ça a tout été brûlé… la plus grande partie des livres… par Rui Barbosa… par honte de l’histoire du noir ici. Ils sont rares les livres que tu peux voir sur la capoeira, sur la réalité du noir, car tu peux voir que même les poètes comme Cardoso, le poète de l’esclavage, parlait des horreurs de l’époque, ce que l’Eglise a fait aussi aux Africains, les prêtres qui tuaient les Noirs…
Les senhorsinhos (propriétaires) qui attrapaient les filles noires pour entraîner leurs fils à faire des enfants. C’est très intéressant cette question littéraire de la capoeira.

Est-ce que la capoeira a servi à valoriser les Noirs ?
Oui, pour la propre estime du Noir, elle a beaucoup servi aussi pour qu’il apprenne sa propre histoire. Oui, il a commencé à faire le « caprice » de se valoriser.

Est-ce que les maîtres apprennent aussi cette histoire aux élèves ?
Bien sûr, car ils doivent apprendre la difficulté, qui est encore celle du Noir, dans la ville de Salvador et dans tout le Brésil. Car le Noir est traité comme un vagabond. S’il fait quelque chose de mal, il est battu et il est amené (à la police) sans qu’on lui demande le pourquoi, si il la fait par nécessité, ou si ça a été vraiment lui qui a fait quelque chose, par le fait d’être Noir et pauvre, il est réprimé. S’il avait été blanc, il aurait eu en face un autre type de comportement. Alors il y a aussi cette question de la discrimination qui est très complexe et je n’aime pas rentrer dans ce thème, c’est trop complexe.

Comment la capoeira est-elle vue et considérée au Brésil ?
Elle est encore un peu mal vue, il y a des personnes qui ne la comprennent pas encore, ils ne connaissent pas le côté philosophique de la capoeira, ils ne savent pas la valeur qu’elle a, ils ne voient que la bagarre, à cause d’autres types de capoeira comme la capoeira régionale, qui, en général, se bagarre beaucoupplus, c’est l’adrénaline. Parfois, une jambe tape sur l’autre sans faire exprès, et l’autre pense qu’il a fait exprès, alors la bagarre commence. Et parfois, ils se blessent, ils cassent le nez de l’autre. Ici, il y a déjà eu des morts, dans l’île, un garçon a frappé l’autre d’un coup de pied il l’a mis par terre : il lui a cassé la colonne vertébrale et il est mort. Et comme il y a eu aussi à Espirito Santo, il y a quelqu’un qui a donné une ponteira, ce qui a fracturé le bassin à son adversaire. Il est mort aussi dans l’heure, ça a été filmé par la rede globo (TV brésilienne). Alors ça, ça a eu une mauvaise répercussion. Alors on pense que la capoeira angola est pareille. Ca existe aussi parfois dans la capoeira angola mais ça ne va pas jusqu’à tuer car ils savent les problèmes que cela peut causer.

La capoeira est encore vue de manière péjorative pratiquée que par les Noirs, ou non ?
Non, maintenant la capoeira tout le monde la pratique, autant les Blancs que les Noirs. Et il y a même la matière « capoeira » à l’université, mais « CAPOEIRA ».
Pourquoi « capoeira » ? car la « capoeira regionale », est assimilé et categorisé comme une capoeira pour « fils à papa ». Et capoeira angola il n’y en a pas car l’Angola est catégorisé comme étant la capoeira pratiqué par le peuple, par les défavorisés.

Est-elle connue par tout le monde ?
Maintenant, elle commence à être connue…après les années 80, elle a commencé à s’ouvrir vers l’extérieur car les personnes ont commencé à voir qu’il y a un fondement dans la capoeira angola. Il y a beacoup de Regionales qui commencent à avoir envie de jouer l’Angola, car l’Angola est en train de grandir.

Certains disent que la capoeira angola est dépassée. Qu’en pensez vous ?
Je pense que la capoeira angola est une capoeira qui a encore beaucoup a donner, à apprendre, même à lui (à celui qui a dit ça), ce n’est pas une capoeira de vieux, et nous on le sait. Elle est plus harmonieuse, plus jolie, plus disciplinée, c’est ça la capoeira angola. Certaines personnes ont une autre vision, quelle est leur vision ?, La violence, prendre la capoeira et la mélanger avec du jujitsu, jouer à jeter la personne au sol, donner des coups, c’est ça qui fait perdre toute la vraie essence de la capoeira regionale. Elle n’a pas été enseignée ainsi par mestre Bimba, elle a été enseignée d’une autre façon. Alors ces perssonnes sont est un peu perdues, elles ont besoin de connaître la capoeira de façon juste pour pouvoir parler de ce genre de chose.

Je me demande si c’est pour ça que la nouvelle génération a besoin d’un bon enseignement de la part des maîtres ?
Oui, c’est pour cela car tout ça va se divulguer ailleurs. Si on n’a pas un maître qualifié, on apprend les choses fausses, et par conséquent, par la suite on va s’embrouiller.

Quelle a été l’évolution de la capoeira angola ces dernières années ?
Elle est très bien, c’est très beau aussi, mais elle perd aussi certaines choses car aujourd’hui on ne voit plus la capoeira angola comme avant. Anciennement, la capoeira angola était plus synchronisé, plus jolie, plus souple, avec plus de respect, et il y a beaucoup de maîtres de capoeira angola qui n’apprennent plus à leurs élèves à respecter. … mais tout cela nous pourrons l’arranger avec le temps. C’est quelque chose que l’on ne peut pas laisser sans vigilance

Expansion de la capoeira dans le monde ?
Je trouve que c’est très bien, la capoeira angola dans le monde, c’est très bien. Car ils commencent à connaître notre culture, la manière que nous avons de jouer, le respect que certains maîtres ont ici, et à savoir avec qui ils doivent vraiment apprendre la capoeira. Car il y a beaucoup de personnes qui sortent d’ici et qui ne sont pas maîtres, ils arrivent là bas sans leur titre de maître. Pour avoir une vraie connaissance, il faut venir à Salvador. Il y a beaucoup de maîtres qui ont une bonne pédagogies d’enseignement, différente de celles de ceux qui vont là bas, ceux qui gagnent de l’argent comme ça, alors qu’il y tellement de varsi maîtres ici qui ne gagnent rien, qui souffrent, qui restent ici à se battre, à essayer d’enseigner, de faire un travail difficile dans la périphérie, comme mestre Zé do Lenço et sans la reconnaissance de notre propre gouvernement.

Est-ce qu’un capoeiriste étranger doit avoir le même respect qu’un capoeiristes brésilien ?
Ils doivent se respecter mutuellement.

Les maîtres se mettent d’accord par rapport à la pratique de la capoeira à l’étranger ?
Il n’y a même pas eu encore de débat sur cela, il n’y en a pas eu alors que c’est un point important, mais ils ne se préoccupent pas de ça ici, mais c’est le moment d’y penser.
Mais en général, les maîtres qui sont là bas (reconnus), comme Mestre João Grande, aux Etats Unis, à ses élèves, il leur transmet bien les choses, ils se comportent bien, ils savent bien jouer, ils savent quelle est la direction à suivre. Mais il y a aussi d’autres qui ne sont pas comme ça, qui st juste là bas pour gagner de l’argent. Chacun son rôle : moi je fais celui qui enseigne et toi tu fais celui qui apprend. Et je le fais avec responsabilité. Il y a des gens qui vont là bas pour s’amouracher, pour attraper les filles, parce que pour eux, c’est ça être un homme, mais c’est seulement dans le nom ! Alors, ils profitent de ça, ils se marient là bas, et ils veulent même en faisant des pirouettes gagner de l’argent. Et c’est comme ça.

La musique dans la rode ?
L’important c’est que c’est déjà traditionnel. L’importance que cela a, c’est qu’elle produit un meilleur «gingado », c’est important aussi pour la concentration dans les chants. La propre musique te donne une leçon de vie, vous apprenez avec la musique et vous apprenez en même temps à vivre. La musique est importante par rapport à cela, pour que tu développes tes mouvements correctementdans la rode. Chaque musique a une signification. En dehors de la rode, c’est autre chose. La musique est plus importante que la rode, là tu te développes en accord avec la musique, avec le jeu des berimbaus. Car c’est le berimbau qui fait que la musique soit meilleure, qui fait en sorte que tu te manifestes mieux dans la rode.

L’importance du berimbau ?
La gunga, c’est le son le plus grave. Le medio a un son plus moyen. La viola, c’est celui qui rebondit dans la rode, de la même façon qu’au candomblé. Il y a le « Hũ» (atabaque). Le Hũ, c’est le plus grand, le Lë, c’est le medio. Le « rumpi», c’est le mineur, alors chacun a une sonorité différente. Là est l’importance des 3. Le son reste plus harmonieux. Après, l’harmonie avec le son est encore meilleure avec le pandeiro et les autres instruments qui forment la batteria complète. Et il y a une chose intéressante : généralement, il y a des maîtres qui jouent plus de la gunga, d’autres qui jouent plus la viola, et il y a des maîtres qui jouent plus le medio.

Ca dépend ?
Oui ça dépend. Moi, personnellement, je préfère la gunga. Pour la viola, je suis faible. En ce qui concerne le « rebondissement », je ne suis pas très bon. Ce n’est pas comme mes élèves qui sont déjà bien habitués à manier les instruments. Il y a une autre chose intéressante : avant, il y avait un maître de berimbau, et c’est lui qui enseignait. Il ne jouait pas de la capoeira, il jouait seulement du berimbau. Je veux dire, il jouait mais très peu car il était maître berimbau.

Est ce qu’il y a toujours eu les mêmes instruments ?
Avant il y avait un berimbau : le berimbau de boca, c’est le premier berimbau, la résonance se faisait avec le bouche. Moi je n’ai jamais vraiment joué de ce berimbau, sauf une fois, mais jouer vraiment comme on doit le jouer, non, je ne l’ai jamais fait. Je parle de ce que je connais mais il existe bien un berimbau de bouche.

Y a t il toujours eu le pandeiro et l’agogo et l’atabac ?
Il y avait seulement l’atabac, après on a introduit le reste.

C’est Pastinha qui a introduit le reste ?
Non, je pense qu’ils y étaient déjà. Pastinha a introduit les deux bouts de bois (que l’on frappe l’un contre l’autre) et le viola.

De quoi parlent les chansons de capoeira ?
Elles parlent du passé, du présent, même du futur, ça dépend. De la musique, des choses qui arrivent dans le quotidien.
Elles parlent de la mort parce que la capoeira c’est le champ, la terre, et ça c’est des choses que je ne peux pas expliquer, il faudrait aller plus en profondeur

Les chansons que l’on chante sont les même chansons qu’avant ?
Oui, il y en a certaines communes que l’on chante depuis toujours et d’autres compositions qui sontt nouvelles.

Seulement les maîtres les composent ?
Les élèves peuvent aussi.
Treinel Rato, élève à moi, il a plusieurs compositions.

Ces nouvelles chansons sont elles gardées que pour le groupe ?
Oui, mais à force de les chanter, elles se transmettent d’un groupe à l’autre.

Que veut dire le « Ie» ?
« Ie », c’est pour arrêter, pour que les gens prêtent attention .

Le « Ie » du début est long et celui de la fin est court ?
Le « Ie » du début c’est pour attirer l’énergie pour que la rode commence bien. Le « Ie » de la fin est un « Ie » d’arrêt.

Pourquoi le capoeiriste est habillé en blanc ?
C’est normal, y il a certains capoeiristes qui aiment s’habiller en blanc, des maîtres aussi… Et en plus le blanc est la couleur de la paix.
Il y a d’autres habillés en noir et blanc, en bleu et blanc. Ca dépend de chaque groupe, de chaque maître

Le blanc a un sens ?
Il signifie la paix mais on n’est pas obligé de le porter, ce n’est pas un uniforme.
Il est porté, ici le blanc, mais par exemple comme uniforme il y a le noir et jaune.
Mais pas d’obligation d’uniforme. Tu dois être bien vêtu pour jouer
C’est pour être plus beau, c’est surtout les maîtres qui s’habillent en blanc.

Aucun rapport avec le costume des esclaves ?
Non, écoute bien : tout évolue. Le noir a commencé….quand il était « mal habillé », il voyait les autres personnes de la cour, tout beau, il disait « Bah, si ils peuvent moi aussi je le peux ! » «Ce n’est pas parce que je suis noir, même si je suis noir, je peux être joli !». Alors il mettait aussi des jolis habits, il était élégant. C’était un caprice. Si tu regardes tous les vendredis quad tu vas à l’église, tout le monde est en blanc. Beaucoupp de maîtres vont à l’église en blanc. Au candomblé aussi on est en blanc.

Que signifient les surnoms de capoeira ?
Anciennement il y avait des baptêmes dans la capoeira angola comme dans la capoeira régionale, là on donnait un surnom.
Sauva (contramestre du GCAC) parce qu’il ressemble à une petite fourmi. Barba Branca parce que q j’avais déjà la barbe blanche.
L’autre contramestre du GCAC, « Olhos de Anjo » (yeux d’ange), parce qu’il regarder les filles avec des yeux doux et il les fait toutes tomber.

Il est nécessaire de donner un surnom ?
Non ce n’est pas nécessaire mais on le donne par rapport au caractère de la personne, si on trouve qu’il a une belle personnalité.

Tout le monde a un nom de capoeira ?
Non…Pas tout le monde…Maître « Diogo », il est seulement connu comme maître diogo, son nom est «Diogo de Escanha Moço», « Zacharias Boa Morte » c’est son nom, c’est le maître Zacharias de Morte. « Bon cabrito » parce qu’il se prenait des raclées dans les rodes, c’est à cause d’un dicton qui dit «Le bon cabri ne braie pas!»

Et est ce que le maître aime bien donner des noms aux élèves ?
Y en a qui aiment bien, y a des autres non, alors c’est leurs camarades qui leur donnent des surnoms.

Différences entre régionale et angola ?
Y en a peu… La capoeira angola est primitive, c’est la capoeira mère, c’est une capoeira…on sait comment elle est nous….plus technique, moins violente.
La régionale est une capoeira faite et créée avec des séquences, des séquences de Bimba, des séquences à lui, des mouvements plus combinés, elle est presque similaire à l’angola sauf qu’elle est plus haute, elle a des mouvements plus hauts, plus rapides, les toques aussi sont plus rapides, et il y a qu’un seul berimbau

Pourquoi la régionale est restée une capoeira qui se joue debout ?
Maintenant elle est comme ça, anciennement elle n’était pas comme ça, anciennement on descendait beaucoup plus le jeu, plus maintenant.
Sauf que les mouvements qui étaient faits en bas étaient plus ouverts.
Mais aujourd’hui, ça a tout changé. Aujourd’hui la régionale est mélangée, ils ne sont pas tous comme ça mais ils ont changé… C’est comme je t’avais dit, ils ont mis du jujitsu, de la boxe… karaté, alors c’est tout mélangé, comme un cocktail d’avocat (« vitamina de abacate »), tu mélanges, tu mélanges, les uns voulant tuer les autres, ça c’est pas général à tout le monde. Il y a des régionales qui font une capoeira jolie, à l’ancienne… mais pas tous…

Quelles sont les valeurs de l’angola ?
Aah ce sontt les valeurs traditionnelles !
Elle est à l’intérieur de chacun, dans notre comportement, dans notre façon d’être. Dans la rode, il y a des gens qui ont un mauvais caractère, chacun a son style ou sa façon d’être et nous respectons ça. En réalité, la morale de la capoeira angola est dans sa fierté, l’importance de montrer son travail, (le travail )sérieux, c’est ça la morale même du capoeiriste.
Qui est capoeiriste, qui est maître, c’est ça sa morale, faire un travail sérieux, de montrer ce travail à la société, y en a d’autres qui n’ont pas ce type de comportement, ils ont un comportement erroné, c’est la justice, le capoeirsite est juste, il se doit d’être juste.

Comment la capoeira influence le quotidien ?
Oui pour influencer ça influence. Tu as vu la petite bête que j’ai attrapée tout à l’heure ? bah, c’est le réflexe, c’est la façon d’être, le comportement, le comportement au jour le jour, c’est ça ! L’honnêteté, tout ça ! La capoeira influence là dehors.

Votre travail avec les enfants : en quoi consiste t il ?
Ca consiste en la chose suivante : faire que les enfants n’aillent pas dans la rue trafiquer, se marginaliser, qu’ils ne sniffent pas de la colle, qu’ils ne volent pas, attraper le sac des autres, faire des choses mauvaises. Alors ça consiste à occuper le temps de ces enfants, pour qu’ils profitent, dans la capoeira, ils profitent des bonnes choses pour eux. C’est ma proposition, de faire en sorte que ces enfants soient des citoyens, des citoyens honnêtes, un bon citoyen, la capoeira aide à ça.

En quoi la capoeira les aide à rentrer ds la société ?
La capoeira les enlève de tout ça leur redonne de l’estime, de la force pour vivre, pour valoriser et pour se valoriser aussi. En faisant de la capoueira aujourd’hui tu peux étudier plus, parceque la capoeirae le besoin d’étudier plus,pour apprendre et comprendre encore plus la capoeira, c’est incroyable, n’est ce pas !
« Tout le monde lit des choses sur la capoeira, le maître parle de ces choses, qu’est ce que vous en pensez ? » Il ne sait pas lire, du coup il va courir à l’école pour apprendre à lire. Alors, elle crée cette nécessité chez l’élève, de chercher à s’instruire, chercher à être quelqu’un, pour comprendre ce que c’est vraiment la cap, qu’elle est leur clé pour n’importe quel projet, s’il n’y avait pas la capoeira, ça ne marcherait pas car depuis tout petit, ils ont appris à faire des pirouettes (=à se débrouiller).Alors c’est ça l’important.

Est ce que la violence se vit au quotidien au Brésil ?
La violence elle est jusque dans les salaires. Jusque dans notre poche, on est violenté ! Ce n’est pas seulement de la violence physique ou de la violence morale, nous sommes violentés à toute heure, tous les jours. Le gouvernement fait ce qu’il fait, et le peuple ici, qui est dans le besoin, ce n’est pas seulement dans le ghetto de la capoeira, mais ça commence à s’étendre aux terres de l’intérieur, on voit le peuple avoir faim, sans avoir un aliment, ils mangent des cactus !, ils boivent l’eau des cactus dans le « sertão » pour survivre, vivant dans des maisons en argile, sans couverture, seulement ça c’est la violence !

La cap aide à lutter contre cette violence ?
Oui ça aide, ça leur donne une opportunité

Ca les aide à apprendre à se défendre….
Contre ce type d’agression, mais aussi contre l’agression physique, les gens qui veulent les taper, ils savent se défendre au bon moment, avoir ce comportement (de capoeiristes)

Un système d’aides est-il mis en place ??
C’est très polémique ça ! Parce que, écoute-moi bien : l’Etat donne, mais il donne seulement à des gens qui n’en ont pas besoin ! Ou alors aux grandes organisations sociales et qui profite de leur statut pour se mettre l’argent dans la poche et ne regardent pas vers les enfants. Une organisation que je peux citer et qui a une vraie valeur c’est la FUNDAC. Au moins, il donne à manger aux enfants, il leur donne des vêtements, ils les enlèvent vraiment de la rue, parce que la bas ils ont des psychologues, qui peuvent travailler avec ces enfants.
Mais c’est une institution du gouvernement, la FUNDAC ,mais le gouvernement ne donne pas aux autres institutions. C’est très difficile

La FUNDAC a t elle un suivi au quotidien ?
Non, les autres fondations comme la mienne ne reçoivent rien pour donner aux enfants tous les jours, il n’y a pas d’aides financières du gouvernement

Interview réalisée à Salvador de Bahia, en juillet 2002.

 
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