Almazbek Atambaev

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Almazbek Atambaev
Алмазбек Атамбаев
Illustration.
Almazbek Atambaïev en 2016.
Fonctions
Président de la République kirghize

(5 ans, 11 mois et 23 jours)
Élection 30 octobre 2011
Premier ministre Ömürbek Babanov
Ali Karachev (intérim)
Jantörö Satybaldiev
Djoomart Otorbaiev
Temir Sarïev
Sooronbay Jeenbekov
Muhammetkaly Abulgazev (intérim)
Sapar Isakov
Prédécesseur Roza Otounbaïeva
Successeur Sooronbay Jeenbekov
Premier ministre du Kirghizistan[N 1]

(11 mois et 14 jours)
Président Roza Otounbaïeva
Gouvernement Atambaev II
Prédécesseur Roza Otounbaïeva (présidente du gouvernement provisoire)
Daniar Oussenov (indirectement)
Successeur Omurbek Babanov
Vice-président du gouvernement provisoire kirghiz

(3 mois et 8 jours)
Président du gouvernement Roza Otounbaïeva
Premier ministre du Kirghizistan
30 mars[N 2]
(7 mois et 29 jours)
Président Kourmanbek Bakiev
Prédécesseur Azim Issabekov
Successeur Iskenderbek Aidaralïev (intérim)
Igor Tchoudinov
Biographie
Nom de naissance Almazbek Charchenovitch
Atambaïev
Date de naissance (67 ans)
Lieu de naissance Arachan, RSS kirghize (URSS)
Nationalité kirghize
Parti politique SDPK

Almazbek Atambaev Almazbek Atambaev
Premiers ministres du Kirghizistan
Présidents de la République du Kirghizistan

Almazbek Charchenovitch Atambaev (Алмазбек Шаршенович Атамбаев, en transcription française Atambaïev), né le à Arachan, est un homme d'État kirghiz, membre du Parti social-démocrate du Kirghizistan (SDPK).

Brièvement Premier ministre en 2007, sous le régime de Kourmanbek Bakiev, il retrouve ce poste en 2010, après la tenue d'élections démocratiques.

De 2011 à 2017, il préside la République kirghize. Il est remplacé par son ancien Premier ministre, Sooronbay Jeenbekov. Devenu rival de celui-ci, il est arrêté en 2019 pour des soupçons de corruption.

Éléments professionnels et personnels[modifier | modifier le code]

Carrière[modifier | modifier le code]

Un opposant au pouvoir[modifier | modifier le code]

Candidat malheureux à l'élection présidentielle kirghize de 2000, où il recueille 6 % des voix, il devient ministre du Commerce et de l'Industrie le , un poste dont il démissionne le en dénonçant l'échec du gouvernement à combattre la corruption et le népotisme[1].

Premier ministre[modifier | modifier le code]

Le , il est nommé au poste de Premier ministre par le président Kourmanbek Bakiev, dont il est pourtant un opposant modéré. Sa nomination est confirmée trois jours plus tard par le Conseil suprême, par quarante-huit voix contre trois[2].

À la suite du succès du référendum constitutionnel du , le président Bakiev annonce sa démission et celle du gouvernement, assurant qu'ils seraient reconduits après les élections législatives de décembre. Toutefois, le 28 novembre, Atambaïev renonce définitivement à la direction du gouvernement[3].

À nouveau dans l'opposition[modifier | modifier le code]

Il annonce, le , sa candidature à la présidentielle du 23 juillet[4], à laquelle il ne recueille finalement que 8,4 % des voix. Il s'était cependant retiré de la course le jour du scrutin, considérant l'élection illégitime du fait de la fraude électorale[5], confirmée par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Premier ministre[modifier | modifier le code]

Après le renversement de Bakiev, lors de la révolution kirghize, Roza Otounbaïeva prend la tête du gouvernement provisoire, et le choisit comme premier vice-président du gouvernement jusqu'au 15 juillet. Lors des législatives du , il classe le SDPK en deuxième position avec 14,5 % des voix, derrière les nationalistes du parti Ata-Jourt.

Environ deux mois plus tard, le 17 décembre, Almazbek Atambaïev est investi Premier ministre pour la seconde fois, avec le soutien de 88 députés sur 120[6], prenant la tête d'une coalition unissant le SDPK, Ata-Meken et Respoublika[7],[8] qui ne compte en principe que 67 députés. Devant le Parlement, il se place dans une vision étrangère plutôt « pro-russe », annonçant qu'il fera son premier voyage officiel à Moscou, en reconnaissance du « soutien le plus fort » apporté par la Russie et qu'il essaierait d'intégrer le pays à l'union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan, tout en affirmant vouloir bâtir de bonnes relations avec ses voisins, et des rapports bilatéraux avec les États-Unis, l'Union européenne et la Turquie[9].

Le , il laisse la direction du gouvernement à son vice-Premier ministre, Ömürbek Babanov, pour se présenter à l'élection présidentielle du 30 octobre[10], qu'il remporte[11]. Le , il reprend ses fonctions[12].

Président de la République[modifier | modifier le code]

Il est investi à la présidence le , lors d'une cérémonie dans une grande salle de Bichkek, à laquelle assistent notamment Abdullah Gül et Mikheil Saakachvili, prenant la succession de Roza Otounbaïeva. Il s'agit de la première passation de pouvoir pacifique depuis l'indépendance, en 1991[13].

Emprisonnement[modifier | modifier le code]

Peu après son départ du pouvoir, Atambaev tente de continuer d'exercer le pouvoir dans l'ombre depuis sa résidence personnelle. Il critique ainsi de plus en plus violemment son successeur Jeenbekov, dont il devient le rival[14].

Il voit en juin 2019 son immunité levée pour des accusations de corruption. Le , les forces spéciales tentent sans succès de l'arrêter[15], et un mort et 57 blessés sont à déplorer du côté des forces de l'ordre. Il déclare alors que son peuple « ne vivra jamais à genoux, ne sera jamais un troupeau de moutons, ne sera jamais l'esclave du clan dirigeant »[16]. Il est finalement arrêté le lendemain, après un second assaut[17]. Il se rend ainsi après avoir réussi à obtenir des autorités que ses partisans, venus pour le défendre, soient épargnés. Dénonçant des « accusations sans fondement », il promet de saisir la justice internationale[18]. Le 13 août, le chef du service national de sécurité affirme lors d'une conférence de presse qu'il préparait un coup d'État.

En juin 2020, il comparaît devant la justice pour avoir facilité la libération du chef mafieux d'origine tchétchène Aziz Batoukaïev, qui purgeait depuis 2006 à Naryn une peine de prison de 16 ans en raison de son implication dans le meurtre de quatre personnes, dont un parlementaire kirghize, au vu d'un faux certificat médical affirmant que ce criminel était atteint d'un cancer en phase terminale. Le parquet requiert 15 ans de prison à son encontre[19].

Libéré par des manifestants le 6 octobre suivant[20], il est de nouveau arrêté le 10 octobre après la prise de pouvoir par Sadyr Japarov[21].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le premier vice-Premier ministre, Omurbek Babanov, assure l'intérim du 23 septembre au
  2. Par intérim jusqu'au .

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Le ministre du Commerce du Kirghizistan démissionne, Radio Free Europe, le
  2. (en) Le Parlement kirghize confirme le nouveau Premier ministre, Radio Free Europe, le
  3. (en) Porte-parole : le président kirghize accepte la démission du Premier ministre, Xinhua, le
  4. (en) L'opposition kirghize dévoile son espoir présidentiel, Radio Free Europe, le
  5. (en) Un candidat kirghize se retire du scrutin, BBC, le
  6. Le Parlement kirghiz approuve la nomination du nouveau Premier ministre, La Tribune de Genève, le
  7. Kirghizistan : Trois partis trouvent un accord de coalition, 20 minutes, le
  8. Coalition des partis kirghizes, Télévision centrale de Chine, le
  9. Kirghizstan : le parlement approuve un nouveau gouvernement, RIA Novosti, le
  10. Rulers, 25 septembre 2011
  11. Le Figaro
  12. Rulers, 15 octobre 2011
  13. « Le nouveau président kirghiz investi », Le Figaro, d'après AFP, le
  14. « Bataille de présidents au Kirghizistan », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  15. « Kirghizistan : les forces spéciales attaquent la résidence de l’ancien président », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  16. « L'ex-président kirghiz arrêté lors d'un raid près de Bichkek », sur France 24, (consulté le ).
  17. « L’ex-président du Kirghizistan arrêté après un nouvel assaut des forces spéciales », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  18. « L'ex-président kirghiz Atambaïev placé en détention avant son procès », sur L'Obs, (consulté le ).
  19. (en) « Prosecutors Seek 15-Year Prison Term For Former Kyrgyz President Over Release Of Crime Boss », sur rferl.org (consulté le ).
  20. (en) « Ex-Kyrgyz president Atambayev released from detention center », sur tass.com (consulté le ).
  21. « Kirghizistan : l’ancien président de nouveau arrêté, un nouveau premier ministre nommé », sur lemonde.fr, (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Source[modifier | modifier le code]