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Les Maines Coons polydactyles, chats avec des doigts supplémentaires

La polydactylie n'est pas une tare génétique

Traduit par Elisabeth.

Ceci est la traduction d'un article de Susan Grindell, Chatterie Mainelymagic Maine Coons, qui fait référence à l'étude conduite par Lettice, Hill, Devenney & Hill : " Point mutations in a distant sonic-hedgehog cis-regulator generate a variable regulatory output responsible for pre-axial polydactyly " - Human Molecular Genetics, 2008, V17 - [3]

Le Maine Coon Polydactyle

Les polydactyles constituaient une grande partie de la race Maine Coon avant qu’elle ne fasse l’objet de pedigrees, dans les années 1970. Bien qu’ils puissent être enregistrés au livre des origines et utilisés en élevage, les poly n’étaient pas autorisés à être exposés et ils commencèrent donc à disparaître de la race au fur et à mesure que les éleveurs étaient de plus en intéressés par les expositions. Pendant près de 40 ans, leur nombre a régulièrement diminué, mais alors que le nouveau siècle s’ouvrait, un groupe d’éleveurs du monde entier s’est rassemblé pour tenter de sauver cette caractéristique unique de la disparition totale.



J’ai importé Coonmtn Come Fly With Me (élevée par Kit Mounger aux USA) en 2004. Elle a été la première Maine Coon polydactyle en Australasie. Mon but était de les faire accepter en exposition et qu’ils ne fassent pas l’objet d’une discrimination due à un préjugé humain.

Il existe de nombreuses races de chats à pedigree, et beaucoup sont associées à une caractéristique qui leur confère un caractère unique. Parfois, cela peut aller de pair avec des problèmes de santé, mais elles sont cependant autorisées sur la table de jugement. Il ne semblait ni logique ni juste que le gène polydactyle, qui est totalement inoffensif, soit banni alors que ces autres gènes sont acceptés.C’est ainsi que ma mission commença.
Après de nombreuses années de discussions et de lobbying, en 2008, le New Zealand Cat Fancy a écrit l’histoire en devenant le premier livre d’origines au monde à accepter les Maine Coons polydactyles en exposition et en changeant le standard afin d'autoriser cette caractéristique.En 2009 les premiers Maine Coons polydactyles ont été exposés et se sont très bien comportés aux côtés des Maine Coons aux pattes habituelles.



Qu’est-ce que la polydactylie ?

Chez les humains, la polydactylie est considérée comme fréquente. Le Dr Alan Greene (MD FAAP) auteur, pédiatre, universitaire et conférencier dit : La polydactylie, ou avoir un ou plusieurs doigts ou orteils supplémentaires, est probablement l’anomalie de développement la plus commune constatée à la naissance. La polydactylie est rapportée pour environ 2 enfants sur 1000. Cependant, l’obstétricien ou le pédiatre s’occupent de la plupart des cas simples à la maternité et ils n’apparaissent pas dans les statistiques. [1]

Anne Boleyn, Winston Churchill et le roi de France Charles VIII (ref. World Knowledge Library) sont des polydactyles célèbres.

La polydactylie est un caractère ancien, et s’il n’y avait pas eu un caprice de l’évolution les animaux modernes auraient 7 ou 8 doigts au lieu de simplement 5. Les plus anciens animaux à quatre pattes connus, Ichthyostega et Acanthostega [ndt : ≈ -360 MA ], avaient 7 ou 8 doigts par membre. Les doigts «supplémentaires» étaient à côté du pouce. Les doigts supplémentaires ont disparu il y a 350 millions d’années, laissant les animaux modernes avec juste 5 doigts par membre. 100 millions d’années après que l’évolution ait opté pour cinq doigts, des survivances de la polydactylie ancestrale sont apparues, comme le prouve un fossile de reptile à sept doigts. Ce fossile, un reptile marin nommé Nanchangosaurus [ndt : ≈ -242 MA], était un mutant ou une survivance de l’évolution qui vivait 100 millions d’années après que les autres amphibiens à sept doigts se soient éteints. [2]



On s’est inquiété dans les cercles félins du fait que la polydactylie puisse être associée à d’autres anomalies qu'on ne souhaite pas encourager en élevage. Il est important de séparer la véritable polydactylie des autres syndromes qui peuvent inclure des doigts supplémentaires, comme le syndrome d’Ellis-van Creveld qui est un désordre du type dysplasie du squelette et comprend des malformations cardiaques, le nanisme, la fente palatine ainsi que des doigts supplémentaires. C’est un gène autosomal récessif trouvé sur le bras court du chromosome 4 et parfaitement distinct du gène polydactyle à dominance simple connu chez le Maine Coon.



Génétique

Le gène polydactyle chez le Maine Coon est le gène habituel autosomal dominant pour la polydactylie, Pd. Ce gène a été identifié suite au séquençage du génome du chat.La polydactylie pré-axiale est causée par l’ expression ectopique Littéralement «en dehors du lieu normal». Ici, SHH s'exprime au delà de son secteur normal, provoquant ainsi la construction de doigts surnuméraires. de la molécule signalisatrice Sonic Hedgehog (SHH) dans le bourgeon du membre en développement. Les mutations dans le cis-régulateur à longue distance spécifique aux membres, nommé ZRS, sont responsables de l’expression ectopique qui cause l’anomalie. Les populations de chats domestiques qui présentent des doigts supplémentaires (y compris les Maine Coons et les célèbres chats polydactyles d’Hemingway), présentent aussi des mutations au sein du ZRS. Les chats polydactyles augmentent de manière significative le nombre de mutations rapportées auparavant chez la souris et l’homme, et à ce jour ce sont toutes des SNP (Les Single Nucleotide Polymorphisms).
Les SNP désignent, en génétique, des variations (ou polymorphisme) d'une seule paire de base du génome, entre individus d'une même espèce. Ces variations sont très fréquentes (p.ex. 1/1000 paire de bases dans le génome humain).
Les SNP représentent 90% de l'ensemble des variations génétiques humaines, et des SNP avec une fréquence allélique de ≈ 1% sont présents tous les 100 à 300 paires de bases en moyenne dans le génome humain, où 2 SNP sur 3 sont une substitution de la cytosine par la thymine.



Illustration d'un SNP dans la double hélice d'ADN
Crédit illustration Wikipedia
ZRS, régulateur Cis
C'est une séquence ADN qui contrôle l'expression du gène SHH dans le bourgeon du membre.
C'est ce qu'on appelle une CNE.
Différentes mutations corrélées à de simples polydactylies (comme Hw du MC, UK1 et UK2 chez des chats en Grande Bretagne) ou à des phénotypes plus sévères (notamment chez des humains, voir famille cubaine) ont été repérées dans cette séquence régulatrice.

La variante du gène Pd trouvée chez le Maine Coon et d’autres chats nord-américains est nommée Hw et est légèrement différente des gènes Pd trouvés chez les chats de Grande-Bretagne (UK1 et UK 2). [3]


Différentes mutations découvertes dans la séquence régulatrice ZRS
(Cliquez sur l'image pour l'agrandir)

Le gène Pd est inoffensif même en cas d’homozygotie et on ne lui connaît pas d’association avec d’autres anomalies. Sa pénétrance est complète.Sarah Hartwell le décrit ainsi : La forme de polydactylie la plus communément rencontrée chez le chat est un caractère autosomique dominant simple (c’est-à-dire non lié au sexe) qui n’a aucun effet néfaste sur le chat et n’est pas associé à d’autres anomalies.[2]

Il est facile de sélectionner ou d’éliminer le caractère polydactyle quand on élève des Maine Coons. Vous devez avoir un polydactyle pour faire naître un polydactyle. Si vous n’avez pas de polydactyle, vous ne pouvez pas en avoir qui naisse dans une portée.

Il y a deux formes de polydactylie : pré-axiale et post-axiale. «Axial» se réfère au pli du membre embryonnaire. Le côté du «pouce» est avant l’axis (pré-axial) et le côté du «petit doigt» est post-axial. Chez l’homme, elle est généralement post-axiale, c’est-à-dire un petit doigt en plus, alors que chez le chat elle est normalement pré-axiale, le doigt supplémentaire étant du côté du pouce sur la patte.Le gène Pd chez le Maine Coon est d’expression variable et peut produire un nombre variable de doigts, avec un maximum naturel de 7 doigts sur chaque patte. Différents phénotypes sont associés au gène. Les plus fréquents sont la «patte en moufle» et la «patte en hamburger».
Les photos montrent :



une patte en moufle


une patte en hamburger

Dans l’un des premiers articles scientifiques sur la polydactylie chez le chat (1949), Charles Danforth (Dept of Anatomy, Stanford University School of Medicine) dit : Bien que le chat domestique ait normalement dix-huit doigts, cinq à chaque patte avant et quatre à chaque patte arrière, les cas d’individus avec plus que ce nombre ne sont pas rares. [4]

Des études antérieures sur les Cochons d’Inde avaient montré qu’une forme de polydactylie est létale lorsque homozygote.

Le Dr Danforth a élevé des chats polydactyles dans son laboratoire et a fait son rapport sur 234 chatons normaux et polydactyles en 55 portées. Ses accouplements ont révélé un caractère dominant simple et il a conclu qu’il n’y avait pas de preuve que la forme homozygote était naturellement létale : les données... (sont) suffisantes pour montrer que le type de polydactylie étudié se comporte comme un simple caractère dominant avec une bonne pénétrance mais une expression variable et pour montrer qu’il n’y a pas de raison de suspecter le gène d’être létal quand il est homozygote. [4]Pour une raison ou une autre, il semble qu’en Allemagne les instances officielles considèrent que le gène Pd chez le chat est en fait létal lorsque homozygote et ils se réfèrent à l’article de Danforth pour preuve de cela. Nous pouvons seulement conjecturer qu’une ancienne erreur de traduction les a amenés à cette conclusion erronée.

Plus récemment, l’article du Dr Solveig Pflueger dans le Cat Fanciers Journal en 1998 a étendu notre connaissance génétique sur la polydactylie. Dans cet article, elle affirme : elle ne semble pas affecter le chat de manière négative et on ne connaît pas d’association avec d’autres anomalies.[2]

Hypoplasie Radiale

Il y a eu beaucoup de psychose autour de l’éthique de l’élevage des chats polydactyles à cause de l’apparition des «Twisty Cats» (ndt : «chats tordus») en 1998.

Voir :
la page de Messybeast sur les Twisty Cats.
Une pétition pour dénoncer l'élevage des Twisty Cats.

Le Dr Pflueger (MD, PhD, FACMG) est considéré comme l’une des généticiennes les plus éminentes au monde. Son article de 1998 traitait du gène polydactyle habituel (Pd) et du gène Twisty Cat (Tw). Après avoir lu l’article, j’ai personnellement conversé avec le Dr Pflueger et nous avons discuté du gène Pd et du gène Twisty Cat. Le Dr Pflueger a catégoriquement affirmé que ces deux gènes étaient totalement différents, que le gène Tw n’a jamais été vu chez le Maine Coon et ne le serait jamais à moins que quelqu’un ne l’introduise par un mariage avec un chat outcross porteur du gène. [6]

Le gène Tw est aussi un gène dominant à expression variable qui cause une hypoplasie radiale avec un pouce à trois phalanges. Un chat polydactyle inconnu peut en fait avoir ce gène car dans son expression la plus faible, le chat sembler normal hormis des doigts supplémentaires. Cependant, si on utilise ce chat polydactyle inconnu comme reproducteur, il transmettra le gène Tw à 50% de ses descendants et certains auront une grave hypoplasie radiale (RH). Le Dr Pflueger m’a dit que si un chat polydactyle avait reproduit sans incidence d’hypoplasie radiale, c’était qu’il portait le gène inoffensif habituel Pd et non le gène Tw. [6]

Comme le gène polydactyle chez le Maine Coon a été reproduit depuis de nombreuses générations et peut être tracé jusqu’aux chats de fondation, il est évident que ce gène n’est pas chez le Maine Coon. On doit cependant être vigilant lorsque l’on introduit de nouveaux chats de fondation (comme c’est autorisé aux USA) et vérifier qu’aucun nouveau polydactyle ne porte le gène Tw.

Syndactylie

Un autre problème associé à tort avec la polydactylie est le pied fendu.La syndactylie (hypodactylie) ou pied fendu est le contraire de la polydactylie. Au lieu d’avoir des doigts supplémentaires, les pattes avant du chat (rarement ses pattes arrière) ont deux doigts qui lui donnent l’apparence d’une patte de crabe ou de homard. Chez l’homme, cette condition est parfois nommée «main de homard». Les autres doigts sont absents, ou chaque doigt du chat est formé de deux doigts ou plus soudés entre eux. Un article de A G Searle (dans "Annals of Eugenics" Vol. 17, Part 4, pp. 279-283, 1953) traite de la patte de homard chez le chat ; Searle a noté que l’anomalie était en générale héritée comme un gène dominant et il suggérait que le côté droit était souvent plus gravement affecté que le gauche.La syndactylie est plus rare que la polydactylie et est causée par le gène Sp.



Les effets de la polydactylie

Aucun effet négatif du gène polydactyle n’est référencé chez le Maine Coon. Il est totalement bénin et inoffensif, n’ayant pour effet que de produire des doigts supplémentaires sur les pattes. Selon ma propre expérience, c’est parfois limité aux pattes avant et parfois les chats ont des doigts supplémentaires aux quatre pattes. A ma connaissance, il n’y a pas de Maine Coon polydactyle asymétrique. Les deux pattes avant sont concernées, mais pas une patte avant et une patte arrière. Les Maine Coons aux pattes en moufle peuvent engendrer des chatons aux pattes en hamburger et vice versa.

Comme indiqué par Wright et Walters (1980) la polydactylie ne semble pas causer de mal à l’animal... ce qui ne peut pas être dit de certaines anomalies héréditaires. Ceci est soutenu par le Dr Montgomery (Spécialiste des os et des articulations, Auburn College of Veterinary Medicine) qui affirme La polydactylie est une anomalie assez commune chez le chat, qui ne nuit pas à leur robustesse orthopédique. Elle n’est pas liée au sexe et est à pénétrance complète.
Dans leur article de 2007 " Point mutations in a distant sonic-hedgehog cis-regulator generate a variable regulatory output responsible for pre-axial polydactyly ", Lettice, Hill et al écrivent : Comme ces mutations produisent un phénotype spécifique aux membres chez l’homme sans aucun autre défaut physiologique, nous considérons que ce type de polydactylie n’a pas d’effet négatif sur la santé du chat. [3]

La vétérinaire et chroniqueuse Néo Zélandaise bien connue, le Dr Mary Austin dit qu’elle n’a jamais rencontré de risque d’infection accru sur une patte polydactyle. Les Maine Coons polydactyles que j’ai vus (ceux élevés par l’auteur, sur une seule lignée), ont des doigts étalés avec une très bonne flexibilité entre les doigts, ce qui confère une bonne circulation de l’air et il ne devrait donc y avoir aucun problème en pratiquant l’entretien habituel aux chats.

Outre ces Maine Coons polydactyles à pedigree, le Dr Austin a de nombreux chats domestiques polydactyles qu’elle suit depuis de nombreuses années dans sa patientèle. Elle estime le nombre de ces chats domestique polydactyles à 30 à 40 individus. Elle n’a jamais vu aucun problème chez ces chats depuis qu’ils sont clients de sa clinique.Dans la population de Maine Coons que l’auteur connaît, le «pouce» supplémentaire, ou doigt pré-axial, est structuré comme un doigt normal avec une griffe rétractile et est totalement articulé. Il se frotte sur un grattoir de la même façon que les doigts habituels. Le polydactyle a parfois un ergot normal, et, comme pour le chat à doigts normaux, l’ongle de cet ergot doit être régulièrement raccourci.
Il faut expliquer aux propriétaires de polydactyles comment vérifier les griffes de leur chat et les raccourcir si nécessaire, tout comme on le fait pour les propriétaires de chats aux pattes ordinaires.



Pattes en moufle - Digitally Enhanced.


Mainelymagic Digitally Enhanced utilisant ses doigts supplémentaires pour taper ses courriels…

Sarah Hartwell déclare : De nombreux livres des origines félines reconnaissent volontiers des races caractérisées par des mutations qui peuvent avoir des conséquences létales ou handicapantes, telles que la spina bifida chez le Manx, mais refusent d’autoriser les chats polydactyles comme races ou variantes de races. Il est affirmé catégoriquement est que la polydactylie est une faute et que des chats avec de tels défauts ne sont pas autorisés à être exposés. Cette approche est totalement incohérente, puisque l’absence de queue est aussi une faute et pourtant la race Manx est perpétuée et exposée. Il y a bien moins d’effets collatéraux associés à la polydactylie qu’au Manx. L’argument habituel dans ce cas est que le Manx est une race historique alors que le caractère polydactyle est tout aussi historique …. Il faut noter que les clubs félins sont totalement incohérents dans leur approche de telles questions !

Il est reconnu qu’un fort pourcentage de la race était polydactyle à l’origine. Le livre définitif (qui fait autorité) sur le Maine Coon «That Yankee Cat» de Marilis Hornidge explique le standard : Les pattes sont grandes et rondes avec des touffes de poils saillantes. Le nombre de griffes de ces pattes a sans doute été la question la plus controversée de toutes lors de la phase finale de la rédaction du standard. Le MC traditionnel était fréquemment un chat polydactyle, ou à doigts nombreux, une mutation très fréquente dans la partie septentrionale du nord-est des Etats-Unis. Quelle que soit la raison de son abondance dans cette région, le «poly» ou chat à raquettes, fait partie de la légende du Maine Coon. La polydactylie était si chère au cœur du groupe original des enthousiastes qui ont rédigé le standard du MCBFA standard, que plutôt que de diviser les rangs, une classe spéciale avec son propre standard a été instaurée pour les chats possédant cette caractéristique.

Certains auteurs estiment que le pourcentage des polydactyles dans la race s’élevait à l’origine à 40%. Dans une interview en 1976 (peu de temps après que le Maine Coon ait été accepté pour la première fois en exposition) l’une des plus grandes expertes (connaisseuses ?) de la race, Beth Hicks, affirmait :Je ne sais pas si vous le savez mais dans les années 50 une étude qui montrait que 40% des Maine Coons étaient polydactyles a été faite par quelqu’un en lien avec une université. Maintenant, c’était avant qu’ils ne reviennent dans le circuit des expositions.

Malheureusement, il est patent que cette caractéristique est éliminée de la race Maine Coon simplement pour se soumettre aux diktats du monde des expositions.La polydactylie n’existait pas dans d’autres races félines quand le Maine Coon a été accepté comme race et tous les autres standards des races exposées mentionnaient 5 doigts à l’avant et 4 à l’arrière. Quand le Maine Coon Breeders and Fanciers Association (MCBFA) a élaboré un standard d’exposition, il y a eu beaucoup de discussions autour de la question de la polydactylie. Il y avait des résistances à la reconnaissance du Maine Coon —ce n’est qu’un chat de ferme après tout – et beaucoup ont pensé qu’insister pour autoriser le standard à refléter la variante polydactyle pourrait sonner le glas de son acceptation en exposition. Ce groupe d'amateurs dévoués du début a toujours eu l'intention de proposer le standard polydactyle une fois que le Maine Coon habituel aurait été accepté. De la correspondance et des écrits datant de 1969 montrent que l'intention de faire accepter les chats polydactyles en exposition a toujours existé et qu'ils n'ont jamais été considérés comme déformés ou préjudiciables.

La publication officielle du MCBFA, le «Scratch Sheet» de 1970 montre clairement qu'il y avait (et qu'il y a toujours) un standard du Maine Coon polydactyle voté par les members comme suit : Notre Standard Polydactyle du MCBFA a été voté par nos membres et il est rédigé comme suit. Le Maine Coon Polydactyle doit être conforme au standard du Maine Coon, à l'exception du fait que des doigts multiples sont autorisés sur les pattes avant ou arrière, ou sur les deux.[7]

Le standard du Maine Coon Polydactyle est toujours en application aujourd'hui, il n'a jamais été abrogé. Les Cat FAQ du site web du MCFBA citent la caractéristique : Cependant, les Maine Coons de pure race actuels sont rarement polydactyles. C'est parce que toutes les associations félines disqualifient automatiquement les polydactyles de la compétition dans les classes de chats de pure race. A cause de cela, la plupart des polydactyles ont été éliminés de la race Maine Coon il y a des décennies et seuls quelques éleveurs continuent à travailler avec eux.[8]
Ceci tend à établir que la tentative d'éradication du polydactyle était simplement motivée par des questions d'exposition et non par des raisons de santé.

La citation ci-dessus disant que toutes les associations félines disqualifient automatiquement les polydactyles de la compétition dans les classes de chats de pure race n'est plus exacte car le New Zealand Cat Fancy a accepté la polydactylie chez le Maine Coon en modifiant le standard afin d'autoriser les doigts supplémentaires.

L'article 4b des statuts du MCBFA indique clairement que l'un des objets de l'association est de protéger le Maine Coon Cat de l'extinction de ses caractéristiques naturelles. Mais malheureusement les éleveurs/amateurs qui sont maintenant à la barre sont à des années des fidèles des débuts et se sont bien éloignés de la caractéristique polydactyle et de la préservation de l'héritage.Les éleveurs des débuts, qui ont initié l'acceptation du the Maine Coon avaient clairement l'intention d'instaurer le standard polydactyle dès que la race aurait consolidé son statut de championnat. Dans une lettre du 29 septembre 1973, le Président d'alors du MCBFA, Mr Ljostad disait : Nous avons aussi un chaton à six doigts à la maison. Vous avez raison : ils ne sont pas encore acceptés en exposition. Nous savions que de nombreux Maine Coons étaient polydactyles et nous ne souhaitions pas que cette caractéristique disparaisse totalement de la race….[9]

Le mot «encore» à la fin de la seconde phrase indique clairement que cette caractéristique devait être reconnue à l'avenir.

Ci-dessous, les premiers polydactyles au monde à obtenir le titre de Champion.



Mainelymagic Digitally Enhanced


Mainelymagic The Jazzman P

Sarah Hartwell observe :On dit que les chats polydactyles sont quasiment inexistants en Europe, parce que les «chats à l'aspect inhabituel» ont été exterminés à cause des superstitions liées à la sorcellerie, éliminant pratiquement la particularité (Kelly, Larson, 1993). Je ne sais pas si la Grande-Bretagne est incluse dans le terme générique «Europe» ou s'il était compris comme «Europe continentale» uniquement. En Norvège, les chats polydactyles sont connus comme des «chats de bateaux» car les doigts supplémentaires étaient supposés leur conférer un meilleur équilibre sur les bateaux par temps de tempête ; ils ne sont pas rares et les chatons polydactyles sont recherchés pour la compagnie. On a rapporté des cas de chats polydactyles chez les chats de gouttière en Suède bien que d'autres amoureux européens des chats n'aient apparemment jamais vu un polydactyle (lieux non référencés). Ils sont assez fréquents en Grande-Bretagne pour être considérés comme banals.

Les chats polydactyles étaient considérés comme «porte-bonheur» par les marins. Les marins croyaient aussi que les chats polydactyles étaient des chasseurs de rats et souris supérieurs. Utilisés comme ratiers et mascottes porte-bonheur de navires, ils auraient atteint l'Amérique avec les premiers colons britanniques, d'où leur plus grande fréquence dans les états de l'Est. Un nombre en proportion anormalement élevé de chats polydactyles «porte-bonheur», comparé à celui des chats à doigts normaux, semble avoir trouvé son chemin vers cette région. Ceci a amené à une proportion de polydactyles plus importante que dans une population de chats aléatoire. L'incidence dans la race aujourd'hui n'est pas connue, mais elle est très nettement en retrait des 40% estimés à l'origine. C'est parce que la plupart des éleveurs traditionnels, qui aiment exposer, n'élèvent pas de polydactyles parce qu'ils ne peuvent pas être exposés.

Dans son article de 2004 dans «Maine Attraction», Lucinda King écrit : De récentes discussions montrent que de nombreux éleveurs britanniques sont opposés au polydactyle, et pourtant la recherche effectuée par l'auteur montre que beaucoup de ces éleveurs ont des polydactyles dans les 5 premières générations de leurs pedigrees. Certains des chats top show du Royaume Uni sont d'ailleurs issus de lignées polydactyles. L'un des arguments pour cela est que d'un mariage poly/non poly naîtra une portée dont 40 à 50% des chatons seront poly, mais tous les chatons de la portée ont en général une ossature plus forte. Donc peut-être produisant ainsi la taille souvent requise pour bien réussir en exposition chez les non poly.

Une analyse grossière des sites membres des deux Clubs de Maine Coons affiliés au GCCF au Royaume-Uni montre que, parmi ceux qui ont des pedigrees ou des noms de pedigree traçables sur leur site, 63% de ces éleveurs membres ont des polydactyles dans les 5 premières générations dans le pedigree d'au moins une de leurs reproductrices. Ce chiffre est inférieur pour les mâles reproducteurs, avec 37% d'entre eux ayant des polydactyles dans les 5 premières générations d'au moins un de leurs mâles reproducteurs. Cependant, il faut se rappeler qu'un mâle engendrera beaucoup plus de descendants qu'une femelle.[10]

Références et liens

1. Greene, Dr Alan.

2. Hartwell, Sarah - 2001-2004 -

3. Lettice, Hill, Devenney & Hill. " Point mutations in a distant sonic-hedgehog cis-regulator generate a variable regulatory output responsible for pre-axial polydactyly " Human Molecular Genetics, 2008, V17 (Etude «d'Edinburgh»). Article ici (en anglais).

4. Danforth C H. “Heredity of Polydactyly in the Cat”, Journal of Heredity.

5. Pflueger, Solveig. “Polydactyly and Related Traits” Cat Fanciers’ Journal Fall 1998.

6. Conversation between S Pflueger and S Grindell, 25 May 2005.

7. Scratch Sheet approx Spring 1970. The official publication of the MCBFA. Cliquez ici pour une copie du Scratch Sheet.

8. Transcription de l'interview.

9. Lettre privée du 29 septembre 1973 à Mrs Gould de Rodney A Ljostad Président du MCBFA. Cliquez ici pour une copie de la lettre, des archives du MCBFA

10. King, Lucinda. " So What Happened to the Maine Coon Polydactyls ? " Maine Attraction, 2004.

Polytrak, un site avec beaucoup d’informations, d’articles et une base de données de chats.

Pawpeds l'article complet de Sheila L Curtis & Lucinda King sur la polydactylie.

Résumé traduit de l'étude d'Edinburgh.

La polydactylie. Traduction de l'article de Solveig Pflueger.

Observation sur la polydactylie. Résumé de l'article de Sheila Curtis.

Polycats Association Française du Chat Polydactyle - Loi 1901 -.

Un court article sur les gènes contrôlant le développement des membres.

© Cooncept - 2009.