DROGUE - ALCOOL

Impact éventuel de la consommation des drogues
sur la santé mentale de leurs consommateurs

Auteur du rapport : Christian Cabal – député

Analysé pour vous par Hervé DIZY 
Dans le sens de la sécurité routière

Enquête de 60 millions de consommateurs sur le cannabis
Introduction

Pouvons nous au nom de la légitimité d'une activité "récréative" oublier les nombreux morts et les handicapés générés par les accidents de la route et du travail ?

Cette question posée par le député Christian Cabal résume le dilemme de ce problème grave de notre société:l'usage des drogues licites ou illicites est-il un risque acceptable pour soi et pour les autres ?

Note : mes conclusions personnelles sont en lettres italiques pour ne pas les confondre avec les propos de l’auteur.

Définition de la drogue

Le rapport de Christian Cabal permet d'informer pour que le lecteur puisse trouver les réponses à ces questions. Vous trouverez ci-après un condensé de ce rapport avec la référence des pages auxquelles vous pourrez vous rapporter. 

"La toxicomanie constitue un problème majeur et massif de santé publique" commence l'auteur, "le rapport s'appuie principalement sur des données scientifiques exactes apportées par les progrès en matière de biologie et d'imagerie médicale". 

Dans un premier temps l'auteur essaie de définir ce que l'on appelle de façon générique par la drogue. "La liste des produits stupéfiants et dangereux comporte 170 substances" (page 10), "cette méthode ne doit pas dissimuler l'absence de définition juridique des drogues ou des stupéfiants aussi en droit international qu'en droit interne". L'auteur signalera plus loin que les trafiquants détournent également les médicaments en s'inspirant du Vidal (encyclopédie pharmacologique à l'usage des médecins). On emploie alors le terme de substances psycho-actives.

Sur quelle base juridique  peut-on interdire la consommation de substances bénéficiant d'une AMM (autorisation de mise sur le marché) ? Comment les forces de l'ordre peuvent-elles raisonnablement, dans le cadre de la sécurité routière, s'assurer que le conducteur contrôlé n'est pas sous l'influence d'un produit prohibé quand tous les jours de nouvelles molécules ou cocktails de substances apparaissent, quand il n'est pas toujours possible de les détecter,  quand le niveau dangereux n'est pas connu et qu'il dépend de la réponse individuelle de chacun?

Définition de la comorbidité

L'auteur décrit ensuite la méthode d'évaluation des effets, il introduit (page 12) le terme de "comorbidité comme un syndrome psychiatrique lié à l'usage problématique de la drogue". "Le véritable problème scientifique est celui de l'atteinte neurologique (page 13), il est donc indispensable de s'interroger sur les conséquences à long terme", il précisera plus loin que les chercheurs soupçonnent certaines drogues de provoquer de façon précoce l'apparition des maladies de Parkinson ou d'Alzheimer. Il ajoute "la diversification des consommations rend difficile l'appréciation des effets sur le cerveau des drogues dites douces ou dures". 

Drogues dures, drogues douces

Le débat sur la qualification "drogue douce" ou "drogue dure" s'est compliqué suite à la parution en 1999 d'un rapport commandé par le Ministère de la Santé au Professeur Bernard Roques, spécialiste en pharmacologie moléculaire. Pour lui  (page 14) "la répartition n'aurait pas de sens dans la mesure où elle était fondée sur des suppositions quant à leur dépendance qui s'avéraient erronées". Une difficulté supplémentaire existe car "les milieux viticoles dénoncent un amalgame qui selon n'aurait pas de sens".

De ce fait ce rapport ne peut inclure une étude sur l'alcool qui fait l'objet d'un rapport indépendant. Pourtant nous verrons plus loin que l'alcool et le cannabis, les drogues les plus couramment consommées, sont le plus souvent associées, c'est alors de la polyconsommation, une étude conjointe est dont indispensable car l'interaction entre les produits génère de nouveaux dérivés (ex : cocaéthylène qui cumule la toxicité de la cocaïne et de l’alcool). Rappelons qu'en terme de dépendance psychique l'alcool est classé dans la même catégorie que l'héroïne et la cocaïne. 

L'auteur conclue ce chapitre en disant "qu'il existe une manière dure de consommer des drogues douces". 

Tableau des coûts pour la société (en millions de francs de l’année 2000).

Le tableau complet se trouve en annexe. 

Consommation                                         14 000 à 25.000
Dépenses de santé (Sida+Subutex)              1 524
Dépenses administrations                           4 855 
                                (dont justice :1 557, douanes :552, police+gendarmerie : 1 729) 
Pertes de revenus et pertes de production    6 099 
                                (dont 4 324 pour pertes de production sur le lieu de travail)
Pertes de prélèvements obligatoires                 866
Autres coûts supportés par le privé                     5

Total                                                        27 350 à 38350

Page 20, "Une étude aux Etats Unis montre qu'un tiers des consommateurs ont une comorbidité pour l'anxiété et la dépression avant l'âge de 20 ans". Les chercheurs s'interrogent (page 21) pour "savoir si la drogue est la cause de la maladie mentale ou son déclencheur". Page 22, "Une prédisposition biochimique (en fonction du patrimoine génétique) se mettrait en place au cours des premiers contacts.

Tout le monde n'est pas égal face à la drogue, les effets seront différents selon la personne, l'effet de mimétisme dans la consommation est pervers car il n'est pas possible de transposer une expérience individuelle, la consommation "sociale" pour "partager un voyage" est donc un leurre. 

Le chapitre sur la classification se termine par la définition de la "dangerosité", dans le premier groupe: héroïne, opiacés (opium), cocaïne et alcool, dans le second: psycho-stimulants, hallucinogènes, tabac et en queue de peloton la cannabis. 

Fonctionnement des drogues et risques associés

L'auteur décrit à présent les différents des principes d'action des drogues sur le cerveau. Page 24, l'auteur souligne "le rôle majeur de la dopamine qui est un neuro-transmetteurs entre les neurones". Page 25, il précise "les drogues jouent un effet de leurre en introduisant une récompense fictive non liée à un évènement". "Il y a augmentation de la quantité de dopamine soit par surproduction, soit par non recapture, soit par imitation du neurotransmetteur". "Certaines drogues affectent les circuits de récompense avec une intensité et une force inconnue".  

Je résumerai en disant que les drogues détraquent le cerveau par une espèce de surcharge, les drogues les moins dangereuses permettent une certaine récupération en dessous d'un certain seuil de consommation et d'une durée mal établis. 

Les risques sont précisés (page 28) "modification du cerveau et mort cellulaire des neurones, dépressions, troubles anxieux, hyper-activité avec troubles déficitaires de l'attention, désordre de conduite alimentaire".  

Les séquelles sont donc graves, même après un sevrage réussi, le handicap demeure et la question se pose sur l'opportunité de faire repasser le permis de conduire après une cure de désintoxication pour vérifier l'aptitude à la conduite puisque la personne n'est plus la même du point de vue psychique, l'argument tiendrait-il devant une cour de justice ? Pourtant la perte d'un membre peut impliquer une restriction pour le permis. Si une imagerie médicale prouve la mort neuronale d'une partie importante du cerveau ne permet-elle pas d'invoquer le principe de précaution ? 

La principale drogue à effet perturbateur: le cannabis

Page 31, "9,5 millions de Français ont expérimenté le cannabis, 3,3 millions sont consommateurs occasionnels, 1,7 millions en font un usage répété, 300.000 un usage quotidien". 

page 32, "Le principe actif est le tétrahydrocannabinol" abrégé par THC

page 33, "Le cannabis est un terme générique pour des produits contenant 2% de THC et d'autres jusque 35%". L'auteur, médecin, rapporte que ses confrères praticiens "notent des victimes très jeunes en proie à des délires d'origines cannabiques", il précise que "le cannabis représente 15% des prises en charge de toxicomanie" mais il dénote "une faible toxicité clinique du cannabis (pas de cas connu d'overdose)".

 

Effets du cannabis (page 35)

1 – accélération du pouls, élévation du pouls, congestion des conjonctives

2 - troubles de la lucidité et de la concentration, altération de la vigilance, excitation, distraction des facultés, dissociation des idées (tous ces effets sont hautement nuisible pour la conduite d’un véhicule)

3 – modification de l’humeur – euphorie ou dysphorie et hostilité

4- troubles sensoriels ou esthésiques, modification de la sensibilité de la vue (encore une contre-indication pour la conduite) , de l’ouïe (exaltation de la musique) ou de la perception corporelle (sensation de légèreté), illusion des sens

5 – phénomène de rêve éveillé, hallucinations visuelles, auditives et corporelles, libérations émotionnelles incontrôlées

6 – enchaînement d’un domaine sensoriel à un autre (bruit engendrant des visions) 

En page 37, l’auteur déplore « l’insuffisance des études sur le cannabis et l’échec scolaire », ainsi que celles sur celles sur le cannabis et les accidents de la route. 

Des comparaisons avec le tabac

En page 39, l’auteur évoque un risque sous-estimé à long terme : « le risque de cancer pour les gros fumeurs, le goudron est d’une qualité ‘invraisemblable ‘  plus cancérogène que le tabac » (les joints sont dépourvus de filtres), « l’inhalation plus profonde par rapport au tabac fait parvenir quatre fois plus de goudron dans les poumons ». Enquête de 60 millions de consommateurs sur le cannabis. Le cannabis se consume à plus haute température que le tabac augmentant l’agressivité des substances inhalées. En page 40, « on ne peut pas dédiaboliser le cannabis et en même temps lutter contre le tabac ». On note des « effets moindres que pour le tabac mais réels en ce qui concerne les femmes enceintes et un poids plus faible du fœtus ». 

D’autres études montrent que les jeunes qui commencent avec le cannabis poursuivent presque systématiquement avec le tabac, il faudrait donc que la campagne anti-tabac comprenne un volet anti-cannabis.

 

Santé mentale et cannabis
En page 41, « l’INSERM affirme de manière indiscutable l’existence de la psychose cannabique (réaction de panique, tentative de suicide ou de mutilation) ».

En page 42 « Nous ne savons pas grand chose des effets du cannabis pris à fortes doses sur la santé mentale à long terme », « les neurobiologistes ne savent pas si les troubles de dissociation sont révélés par le cannabis ou si ce dernier en est la cause ». Selon l’INSERM « le produit n’est pas anodin car sa consommation intensive produit des effets sur la santé mentale mais aussi sur le comportement social, elle conduit à des problèmes de type échec scolaire. Or, en France les jeunes de 16 ans consomment plus de cannabis qu’aux Pays Bas ». 

Depuis la crise de la vache folle, les autorités ont montré qu’elles pouvaient réagir au nom du principe de précaution. Nous ne savons pas grand chose des effets du prion mais nous avons abattu des milliers de bêtes, interdit la consommation des parties suspectes. Pourquoi le cannabis échapperait-il à ce principe de précaution ? Nous verrons plus loin l’incidence du cannabis sur les accidents de la route. 

Activités à risques

Page 45, l’auteur déplore «dans la région de Douai près de 25% des chauffeurs routiers feraient usage de drogue (lu dans un mémoire de DESS), Il faut bien se garder de généraliser les conclusions de cette étude dont les résultats sont probablement liés à la proximité des Pays Bas mais elle a le mérite d’illustrer un problème grave ».  

« L’INSEM reconnaît dans son étude que la question de la dangerosité routière du cannabis est posée. En effet, seize bouffées à 3,55 de delta THC correspondent environ à 70 g d’alcool or à ces doses l’altération porte sur la mémoire, les performances cognitives et psychomotrices et sur l’humeur ». puis plus loin « l’aptitude à la conduite est réduite pendant deux à quatre heures (maximum 8 heures) après avoir fumé du cannabis ».   

« D’après le Docteur Mura, vice-Président de la Société Française de toxicologie, le risque d’accident est multiplié par 2,5 après consommation de cannabis seul, 3,8 avec l’alcool seul, 4,8 avec un mélange alcool cannabis et , 20% des conducteurs de moins de 27 ans  impliqués dans un accident de la route ont fumé du cannabis avant de prendre le volant ».  

Page 47, l’exemple de la Sarre (Allemagne). Dans cette région, à partir du 1er janvier 2000, des dépistages de drogues ont été effectués de façon très fréquente au cours des week-ends chez les jeunes de moins de 25 ans. Sur les 8 premiers mois de l’année les résultats obtenus sont comparés à ceux du reste de l’Allemagne : -68% de tués dans la Sarre pour –3% sur le reste de l’Allemagne.  

L’exemple de la Sarre est significatif, une politique de contrôle anti-drogue mène à une réduction très importante de la mortalité sur la route.

Conclusion du Rapporteur concernant le cannabis.

Page 50, « beaucoup parlent du cannabis  comme un produit banal, mails le hachisch n’est plus le même qu’en 68 ». page 51, « au vu de la littérature scientifique que j’ai pu consulter, il existe un effet de plateau. Jusqu’à une dose qui n’est pas encore scientifiquement définie la réversibilité du cannabis est probable (avec peut être un délai de 6 mois) puis au delà d’une certaine dose cumulée on passe à un autre fonctionnement cérébral ».  

Page 52, l’auteur évoque la dépendance au cannabis « un risque beaucoup lus élevé dans la tranche des 15-24 ans » et page 53 ‘les cannabinoïdes induisent au long cours des processus neuro-adaptatifs qui peuvent engendrer une vulnérabilité à d’autres drogues ». 

L’auteur a déjà signalé la fréquence de la consommation concomitante d’alcool et de cannabis,l’alcool est de la loin la drogue la plus mortelle en France (page 106) qui provoque 25.000 morts par an (hors accidents de la route et homicides). 

La page 53 nuance la dangerosité du cannabis « Il est intéressant de noter la possibilité d’usage du cannabis à la place du somnifère ». « Le système immunitaire humain est relativement résistant aux effets immunosuppresseurs des cannabinoïdes, et les résultats de la recherche autorisent l’utilisation thérapeutique du THC chez les patients dont le système immunitaire est déjà affaibli par d’autres maladies (sida, cancers) ». 

Les promoteurs du courant cannabique avancent souvent cet argument thérapeutique, or l’usage qu’il en font détournerait le THC de cet emploi médicalisé – on retomberait dans le cas des benzodiazépines (BZD ex :rohypnol, diazépam), médicaments détournés de leur usage. Le seul avantage consisterait à pouvoir contrôler la qualité du produit grâce aux AMM. 

Les autres drogues à effet perturbateur 

LSD, champignons hallucinogènes (mescaline, psilocibine et les solvants)

Page 55, « le risque de ces produits est donc l’apparition de maladies mentales définitives, à caractère hallucinatoire. Ce sont don des troubles à vie qui se compliquent tuojours de dépressions un peu délirantes et se terminent très souvent par des suicides ». « Le LSD déclenche des hallucinations sans prise (parfois jusque 7 ans après la dernière prise) ». Le prix du LSD a diminué récemment passant de 1000 F en 1999 à 30 à 60 francs aujourd’hui. 

« Les solvants posent un problème particulier car le consommateur utilise des produits dont le commerce et le transport sont licites ». 

Les drogues à effet stimulant 

cocaïne, crack, amphétamine, ecstasy et les produits des raves parties. 

Ils stimulent le cerveau. C’est cet effet d’excitation couplé avec l’effet anti-douleur qui engendrent les accidents de « sur-régime » chez les sportifs qui en usent ou dans les « rave parties ».

Page 60, la cocaïne empêche la recapture de la dopamine au niveau des synapses. Ce faisant, elle augmente la présence et donc l’effet de la dopamine dans les synapses au niveau du cerveau des émotions (système limbique) ». Un mécanisme optimisé se développera pour tenter d’y faire face. 

En cas d’arrêt de consommation après un usage important et prolongé, le mécanisme optimisé de recapture va fonctionner et abaisser le taux de dopamine en dessous de la normale, ce qui se traduit non pas par des symptômes physiques mais par une dépressions ou à une forte anxiété. 

Page 63, « la dépendance à la cocaïne est très rapide, on estime que 10% des personnes ayant une consommation récréative deviendront des consommateurs abusifs ou dépendants ». La cocaïne est probablement à l’origine de petits accidents vasculaires  cérébraux ainsi que d’accidents cardiaques car elle augmente le risque de survenue de caillots sanguins par la diminution du calibre des vaisseaux (vasoconstriction) ». « La destruction à long terme des cellules neuronales est prouvée chez le singe ». « le véritable danger réside dans les dépressions ». 

L’ECSTASY, page 68, « on en parle beaucoup mais ne représente pourtant qu’une faible portion de consommateurs, de l’ordre de 5% ». Le principe actif est la MDMA, « elle entraîne des augmentations immédiates et importantes de sérotonine dans la synapse, mais aussi de la dopamine suivies d’un épuisement des stocks de neuromédiateurs ». « Elle agirait à la fois en bloquant le système de recapture et en détruisant les neurones par des réactions d’oxydation ». Page 70, « La MDMA est un produit toxique indépendamment de tout abus ». 

L’ecstasy perturbe le sommeil par une veille forcée, le consommateur alors épuisé n’est plus en mesure de reprendre le volant. La puissance de la musique des rave parties perturbent l’oreille interne et donc l’équilibre.

Les opiacés : l ‘héroïne, la codeïne, la morphine, l’opium.

Ils correspondent à 70% des prises en charge sanitaire. Page 77, « De toutes les drogues l’héroïne passe pour être la plus dure et la plus dangereuse pour la santé publique ». En cas d’overdose, « les dégâts se manifestent par des crises d’épilepsie et un déficit intellectuel définitif ». 

Page 81, « le problème le plus difficile en matière de désintoxication lorsqu’elle réussit est que l’angoisse demeure ».

Les médicaments psychotropes détournés de leur usage

BZD : Benzodiazépines (médicaments anxiolytiques), barbituriques rapides

Page 89, « L’usage régulier tend à faire augmenter les doses pour retrouver les mêmes effets : on parle de tolérance au produit ». 

Page 91, « il convient de souligner que l’usage des médicaments est le fait de personnes relativement âgées puisque le CNAM relève que l’age moyen était de 49 ans pour le Tranxène, 54 ans pour le Nordaz et 61 ans pour le Rohypnol ». « Pour les trois médicaments, les patients dépassant la posologie usuelle maximale ont consommé trois fois plus de produits…. Et 30 à 50% des patients dépassent les durées de traitements préconisées ».

Les précautions d’usage sur les notices des médicaments précisent les activités à risques dont la conduite. Combien de personnes circulent sous l’influence de ces médicaments dangereux ? Certainement beaucoup étant donné que la France est le pays où l’on consomme le plus de ceux-ci. Ne serait-il pas utile que le permis de conduire subisse des restrictions lors de la prescription de ces médicaments ? Ne pourrait-on pas imaginer un permis de conduire « carte à puce » mis à jour en pharmacie avec la classe de médicament reçu quand il y a danger de somnolence, confusion mentale, troubles de la mémoire, ébriété, … ?

Conclusions de Hervé DIZY.

Conduire un véhicule conçu pour atteindre 180 km/h ou plus nécessite des facultés physiques et mentales optimales. A la vitesse maximale autorisée sur autoroute 130 km/h, nous parcourons 36 m en une seconde, cette seconde est le temps de chronaxie, c'est-à-dire le temps de réaction pour réagir face à un danger ou un obstacle. Toute confusion mentale , tout défaut de coordination vont empêcher de trouver ou de donner la réponse adéquate en temps voulu. Or la raison de l'utilisation des drogues est de perturber le cerveau en quête d'une euphorie artificielle ou de stimuler artificiellement l'activité cérébrale pour être plus performant ou de forcer une sensation de bien être, avec des effets inverses plus ou moins catastrophiques en période de manque. Avec la drogue la vie ressemble à une montagne russe avec des pics de moins en moins hauts et des précipices de plus en plus profonds, au final c'est une descente progressive aux enfers.

Les drogues sont très souvent des produits toxiques, le dosage induit alors un risque de surdose augmenté par l'absence de recommandation ou de garantie sur la qualité du produit  puisque l'usage en est interdit car justement trop dangereux et aléatoire. Les drogues posent les problèmes de la dépendance et du sevrage: les produits ne donnent l'effet souhaité que pour une durée limitée, le plus souvent les effets secondaires indésirables persistent plus longtemps ou sont définitifs allant jusqu'à la mort neuronale d'une  grande partie du cerveau. Le danger est que, même à jeun, les perturbations demeurent, ainsi pour les alcooliques dépendants ( environ 2 à 3% des conducteurs), le temps de chronaxie peut atteindre 2 à 3 secondes car les neurotransmetteurs qui véhiculent les informations cérébrales ont été irrémédiablement endommagées. 

Le retour à la réalité est toujours difficile et les drogues causent des interférences dans le comportement social, l'euphorie laisse place à l'apathie ou à l'hostilité, les troubles d'anxiété et la schizophrénie mènent au suicide. Une personne dans un tel état mental est-elle apte à conduire lorsque les vertus fondamentales de la route sont la notion de  partage, le respect des autres et le bon sens? Lorsqu’une pathologie découle d’un usage abusif de la drogue celle-ci se traduit par un handicap sérieux. Une réévaluation du permis de conduire ne serait-elle pas impérative pour la sécurité des autres ? 

Avant de parler de dépénalisation du cannabis n'est-il pas souhaitable de connaître les risques et dommages encourus par sa consommation ?

ANNEXES


Le rôle majeur de la dopamine

Le système nerveux est constitué de cellules nerveuses ou neurones qui comportent un corps cellulaire, des prolongements (axones) et des ramifications (dendrites). Certains neurones sont regroupés en noyaux qui remplissent des fonctions spécifiques.

 

A l'intérieur du cerveau les informations circulent sous forme d'activité électrique appelées influx nerveux ; elles cheminent des dentrites au corps cellulaire où elles sont traitées, puis du corps cellulaire à l'axome.

Pour passer d'un neurone à un autre l'influx nerveux se transforme en messages chimiques qui prennent la forme d'une substance sécrétée par le neurone, le neuromédiateur qui traverse l'espace situé entre deux neurones, la synapse.Cocaïne, ecstasy, cannabis, tabac,  alcool, héroïne,  médicaments psychoactifs... Tous les produits qui peuvent déclencher une dépendance chez l'homme ont en commun une propriété : ils augmentent la quantité de dopamine disponible dans une zone du cerveau, plus communément appelée le circuit de récompense.

Cette molécule, la dopamine qui est un neurotransmetteur du système nerveux central synthétisé principalement par les neurones de la région mésencéphalique, joue un rôle essentiel dans l'action les drogues car elle est le support des circuits neuronaux du plaisir.

Les études sur les rongeurs ont pu établir un fait : la prise de produit psycho-actifs se traduit par une augmentation de la dopamine contenue dans le cerveau. La dopamine est libérée par le neurone présynaptique (c'est-à-dire celui qui transmet l'information), ce point est particulièrement important, comme nous l'examinerons au chapitre suivant, dans l'analyse des causes de la schizophrénie.

Le circuit de récompense, décrit dans le schéma ci-dessous, est actionné dans un certain nombre de circonstances normales de la vie, sentiment de plaisir, désir sexuel... Les drogues jouent un effet de leurre en introduisant une récompense fictive non liée à un événement en augmentant par divers canaux chimiques l'activité électrique des neurones dopaminergiques des circuits de récompense.

CERVEflU HUMAIN, REGIONS CEREBRALES ET CIRCUITS NEURONAUX (VOIES NERVEUSES)

Impact éventuel de la consommation des drogues sur la santé mentale de leurs consommateurs

 

Un débat sur les dangers de la drogue au volant est en cours de préparation vace le député Patrick Delnatte, si vous désirez y participer, envoyez un email.

 

 

 

actualités sur les drogues au 28/05/2004