Ligne de Saint-Girons à Oust (09) ... et Pobla-de-Segur (Espagne)...

HISTORIQUE (Source : Trains Oubliés : Volume 3 - PO-Midi)

(39 km en territoire français, chantier inachevé)

A la suite de la constitution en 1865 d’une commission franco-espagnole chargée d’étudier les possibilités de percées ferroviaires dans les Pyrénées, une demi-douzaine de projets sont mis à l’étude dans le dernier quart du XlXème siècle, en vue de relier par un passage central de la chaîne pyrénéenne les transversales Toulouse Bayonne en France et Barcelona Zaragoza en Espagne. En 1881, alors que le projet d’itinéraire Toulouse-Lérida, via Boussens, St-Girons, le col de Salau et Pobla de Segur semble connaître les faveurs des gouvernements des deux pays, son amorce de St-Girons à Oust est déclarée d’utilité publique afin de manifester la bonne volonté des autorités françaises. Le 18 Août 1904, une convention internationale est signée pour fixer le tracé définitif et décider du lancement des travaux, ce qui permet de concéder trois ans plus tard à la compagnie du Midi le tronçon restant d’Oust à la frontière espagnole.

Au départ de St-Girons, le tracé étudié suit sur quelques centaines de mètres celui de la ligne de Foix, dont il doit emprunter la plateforme prévue à cet effet au gabarit de la double voie. Remontant la vallée du Salat, la voie ferrée s’infiltre dans les gorges du Ribaouto entre les massifs du Couserans et de Larize, traversant au passage cinq tunnels et plusieurs ponts de faible portée. A Lacourt, elle doit desservir plusieurs carrières, tandis qu’à Oust prend naissance la voie métrique des Tramways électriques de l’Ariège conduisant à Aulus (Voir sur le site d'Alain Lecouvreur : http://trainscfso.free.fr/oustaulus.html ou sur cette page : Tramway_Oust_Aulus.htm), petite station thermale et siège de mines de plomb argentifère. En amont de Seix, la vallée s’encaisse encore pour aboutir à Couflens et à Salau, où doit être percé un souterrain de base de grande longueur sous le col du même nom et la Sierra Mitjana, débouchant en territoire espagnol près du hameau d’Esterri-de-Aneù, d’où les Ferrocariles del Estado doivent compléter l’itinéraire en direction de Pobla-de-Segur, Balaguer et Lérida.

Dans les années suivant la Première Guerre Mondiale, alors que l’Espagne pousse les travaux dans la vallée du Segre pour atteindre Balaguer, la France fait achever l’infrastructure entre St-Girons et Oust. La voie est posée sur près de 8 km pour faciliter l’exploitation des carrières de Lacourt, qui fournissent du ballast à la Compagnie du Midi. Par contre, rien n’est encore entrepris entre Oust et la frontière espagnole, malgré le classement de cette section parmi les travaux à entreprendre d’urgence en 1926. Deux ans auparavant, sans attendre l’arrivée du grand réseau, les T.E.A. ouvrent à l’exploitation le tramway électrique d‘Oust à Aulus, desservi par quatre navettes quotidiennes en correspondance à. un service routier montant de St-Girons. La petite entreprise demande même, sans succès, à pouvoir employer la plateforme inutilisée du Transpyrénéen pour faire venir ses trains de St-Girons et relier cette antenne isolée du haut Couserans à celle de Sentein.

Au début des années 30, les jonctions transpyrénéennes de l’ouest (Somport) et de l’est (Puymorens) sont en exploitation, mais la crise économique mondiale, s’ajoutant aux troubles politiques de l’Espagne, n’encourage pas à poursuivre le projet central. En 1933, le Conseil National Economique décide de surseoir à la pose de la voie de St-Girons à Oust et à la poursuite des études de cette gare à a frontière. Par contre, un projet de route internationale suivant le même itinéraire est pris en considération. Quelques mois plus tard, la guerre civile espagnole, suivie de la Seconde Guerre Mondiale, plonge la question dans l’oubli. Dans les années 40, la R.E.N.F.E. a néanmoins achevé les travaux en cours sur le versant catalan pour desservir Pobla-de-Segur dans la haute vallée du Noguera-Pallaresa.

Une photo du terminus de Pobla-de-Segur (Espagne) prise en direction de la France : (Merci à JM Almoyna pour sa photo)

En France, le court tronçon St.Girons-Lacourt a fonctionné comme embranchement particulier de la ballastière jusqu’en 1954, date à laquelle il a été abandonné presque simultanément à la ligne de Foix. De nos jours, la plateforme ferroviaire est partiellement réutilisée par la route, notamment sur l’ancien tronçon à double voie contournant par le sud la localité de St-Girons.

Le reste de cette ligne est aujourd'hui transformée en route dite "route des tunnels" à sens unique depuis Oust.

Photo de la tête française du tunnel de faîte projeté, réalisée avant sa destruction (Photo de Henri Lacoste)

Cliquez sur les points jaunes pour voir quelques photos. Le détail du tracé de cette ligne ICI.