BOULOGNE RADIO
d'aprés un article de presse ancien de feu Claude Chevallier


A L'ECOUTE DE BOULOGNE RADIO " FFB :
central téléphonique et télégraphique des navires en Manche et en mer du nord.

Boulogne-radio: pour les "terriens", ce sont quelques antennes et bâtiments à Otrohove et au Portel, en des positions particulièrement élevées et battues par le vent... Pour les marins et leurs proches, ces voix sont familières, comme l’est l’indicatif " FFB " que reçoivent les radios des chalutiers et des cargos.

LES ORIGINES DE LA STATION
Boulogne SUR MER RADIO " FFB " fut une des premières stations radiomaritimes construites en France. Sa création date de 1908, période des émetteurs à éclateurs et des récepteurs à galène. On travaillait alors avec une galène simple et les centres, émetteur et récepteur, étaient groupés à Ostrohove. Bien entendu, il s’agissait uniquement de télégraphie et la transmission et la réception étaient alternées. Les ondes moyennes étaient seules utilisées.

Le choix du site d’Alprech..

Celui-ci fut dicté par un impératif majeur : être dégagé au point de vue emplacement et propagation. Ceci impliquait de trouver les meilleures conditions de réception sans trop éloigner les deux centres , de découvrirun emplacement vide d’habitations, d’où nécessité d’un grand terrain, de ne pas trop isoler le personnel, d’être à proximité de la mer, etc.
Pour émetteur, pas de problèmes : s’il demeurait à Ostrohove, mais la station réceptrice fut l’objet de toutes les préoccupations. On pensa à la placer au Calvaire des marins du Portel, mais des inconvénients se manifestèrent (radiations parasitaires). A la capelle également, mais un transformateur de 40000 volts posait un problème identique.

Le choix se porta sur ALPRECH.On établit un centre provisoire, en 1948, au pied du phare et cela urgeait puisqu’à l’issue du conflit, il n’y avait plus de stations côtière en Manche. Les débuts furent artisanaux : les opérateurs travaillaient avec un émetteur de bateau récupéré et dans le cadre étroit d’une seule pièce.  

La liaison avec Ostrohove était assurée par un câble laissé par l’occupant et conçu à l’origine pour commander les batteries côtières.

Démontage Antennes
Ostrohoves en 1999

 

La transformation du centre.
Ce "bricolage ", pourtant fort utile, se poursuivit jusqu’en 1952 où naquit, à 100 mètres du précèdent, le centre définitif, celui qui apparaît au détour du chemin encaissé qui prend à droite dés la sortie du Portel : sur le coté gauche de la route menant au phare,
Un triangle s'allonge comme une proue de navire, d'un navire dont le mat est un grand pylône de 45 mètres. Avec 3 autres, de 25 m.

Il supporte les antennes de réception. A leur pied, le pavillon d'exploitation et, tout autour, les bâtiments d'habitation du personnel.
Dés I964, l'importance du trafic a nécessité un agrandissement du pavi1lon d'exploitation et la construction de nouveaux pavillons d'habitation, et, en I966, un centre moderne a été mis en service, avec une sa1le d'exploitation de I20m² et des positions de travail modernes et bien équipées.

Alprech ; Ostrohove, Escalles
La station émettrice d’Ostrohove est équipée de 2 pylônes de 75 mètres supportant les antennes et de 7 émetteurs d'ondes hectométriques (3 pour la graphie, 4 pour la phonie), d'une puissance d'un kilowatt et d'une portée de 600Km

 
     
Démontage Antennes
à Alprech en 2000
 

En fait, la zone d'action est bien supérieure, suivant les conditions de propagation: ainsi "Boulogne-radio" suit-il les chalutiers dans toute la manche et la mer du Nord, aux îles Feröes, sur les côtes nord de la Norvège, et, la nuit, le contact est établie avec des navires circulant en Méditerranée et même auprès des côtes algériennes. Ostrohove possède également 4 émetteurs d'ondes métriques(VHF) d'une puissance de 50 Watts et d'une portée de 50 km. Tous ces émetteurs sont télécommandés à partir du centre récepteur d’Alprech.
   La station réceptrice d'Alprech, dont les pylônes soutiennent Les antennes, abrite dans la sa1le d'exploitation 9 positions de travail bien équipées : récepteur d’appoint, télécommandé d’Alprech, est installé sur les hauteurs d’Escalles et permet une meilleure réception des appels émanant des navires circulant en mer du Nord.

   Née en 1904 sur l'île d'Ouessant, la station radio maritime côtière actuellement installée sur la commune bretonne du Conquet, a cessé ses émissions le 28 février 2000 à 21h20 (20h20 UTC).
   Avec elle deviennent silencieuses les stations télécommandées de Boulogne, Saint-Nazaire, Arcachon et Marseille.
   Une technique née au début des années 1900 vient de s'éteindre.
   Ces stations ont débutées avec le code morse. Plus tard la phonie a fait son apparition, en modulation d'amplitude tout d'abord, en bande latérale unique (BLU) ensuite.
   Des générations de marins ont pu, grâce à ces stations garder le contact avec leurs armateurs ou leurs familles. Les radiocommunications de sécurité y ont été assurées 24h/24.
   Les utilisateurs primaires, les épouses de marins et les radio-écouteurs perdent là, une source d'informations ou d'émerveillement.
   Une technique s'éteint remplacée par une autre plus performante mais moins conviviale. Bienvenue à l'ère du numérique et du satellite.


Le dernier message :

A toutes les stations et à tous les navires, ici Brest-Le-Conquet-radio, écoutez-moi sur 1635, 1686 et 1692 émetteur de Boulogne pour la répétition de ce dernier message.
Sécurité, sécurité, sécurité, sécurité, sécurité, sécurité, à tous les navires, à tous les navires et à toutes les stations, Brest-Le-Conquet-radio, Brest-Le-Conquet-radio.
Depuis très longtemps, les hommes et les femmes des stations radio maritimes ont été le relais entre les membres de la mer et les membres de la terre. Témoins et acteurs privilégiés des bonnes ou mauvaises fortunes de la vie des marins du monde entier.
Après plus de cinquante ans de service les stations radio maritimes de France Télécom vont définitivement fermer. La technologie a fortement évolué, ouvrant la voie à des nouveaux moyens de télécommunications apportant confort, confidentialité et sécurité.
A l’occasion de ce dernier message le personnel des stations radio maritimes tient à rendre hommage et à exprimer leur émotion à tous ceux, marins, famille de marins, personnels de centre de secours et de sauvetage ayant participé ce qui rend belle l’aventure des radios maritimes.
Le monde et les temps changent France Télécom sera plus que jamais dans sa mission de relier hommes, femmes, terre et mer et vous donne donc rendez-vous sur les réseaux de l’avenir.

Ici Brest-Le-Conquet-radio le 28 février 2000 à 21h locale

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