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CD album 2012 |
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cat-alogue | ffportraits |
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- | & de Patrick | ||
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a-liens--- |
"J'ai vu "MAGIE ZUTISTE & MAJESTE GORE" mes compliments, ça faisait une éternité que je n'avais pas goûté une ambiance Cabaret Voltaire, aussi généreuse et décomplexée
!
Votre présence sur scène a un côté Bonnie & Clyde qui peut tout dévaster, de l'amour comme subversion... C'est lucide et fringant,
Laurent Lunetta, réalisateur
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extrait du CD 23 titres : "Pigalle/Pey-Berland" |
"LA REINE GORE"
Exactement le style que j'affectionne (hors du binaire sonique bien sûr), mélancolique, empreint d'une douleur sourde..." Thierry Saltet, Stalingrad
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Le duo se produisait au festival Bordeaux Rock (2005), Son'Art (04), Bois des Fées, Bourbon Street (02), Zoobizarre (01), etc. |
"Cuirassés de satin en cabaret expérimental..." |
---Gueule De Bois |
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LA COULEUR DOMINANTE RESTE... LE ROSE POUSSIERE !
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"Marcher sur les eaux" : un martèlement, tandis que les orgues résonnent, entre péplum et film de la Hammer. "La Reine Gore" débute... Voici un disque paru il y a déjà trois ans, mais passé odieusement inaperçu à l'époque de sa sortie : la rencontre de Patrick Scarzello et Lys, couple à la ville comme à la scène, pour un disque surréaliste, dans tous les sens du terme. La Reine Gore est l'œuvre de Patrick Scarzello, esthète et multiactiviste de la chose rock et artistique depuis la fin des années 70 (musicien, écrivain, performer, une sorte de Billy Childish français) et de Lys, peintre (au style évoquant l'oeuvre d'Aubrey Beardsley) et chanteuse, égérie d'un univers décalé et délicieux. Cet album est un bric à brac tout à fait jouissif dans lequel s'entrechoquent nombre d'influences fondamentales : le jazz de Saint-Germain, Boris Vian ("Le gai-vivoir"), mêlé au cabaret de Kurt Weill ("L'opéra de quat' zyeux"), aux comptines, ou encore à la chanson réaliste et gothique ("Pigalle/Pey-Berland", magnifique). Les textes de ces 23 (!) chansons sont référencés et doucement surréalistes, et le tout est fabriqué maison. Cette dimension humaine rend ce disque profondément attachant, chaud. Lys développe un panel de styles vocaux impressionnants : de Marlène Dietrich ou Barbara (créatrice de la bouleversante "Dame Brune"), aux intonations d'Arletty. Le titre "Aladin" est un hommage au dandy décadent Alain Pacadis et ses vers "Ne laissez pas Alain tout seul / Des fois les Palaces sont des linceuls" se rapprochent de "Ne laissez pas Julien se perdre / là où l'entraînent les sirènes", extrait de "Julien", titre emblématique de Patrick Eudeline (l'ambiance générale des deux morceaux s'inspirant des "Ames mortes" de Gogol et de "Là-bas" de Huysmans, mais c'est une autre histoire, un autre jeu de pistes de références dont les deux dandys ont le secret...). Oui, la filiation est évidente, leurs obsessions (velours, uptown rhythm'n'blues, tournant dans une valse réaliste) se télescopent, (Yves Calvez, bassiste des Coronados, est d'ailleurs présent sur les deux disques) mais là où Eudeline développe le cabaret-blues gothique et le spleen baudelairien, le disque de Scarzello et Lys laisse davantage entrer la lumière, il y aurait comme une issue au bout du tunnel. Le titre "La Reine Gore" est à cet égard particulièrement réjouissant, avec sa rythmique quasi disco (*) et ses paroles très classes. L'ensemble du disque baigne dans une douce lumière, faite de successions de couleurs dont la dominante reste... le rose poussière. C'est un disque plein d'aventures, tout en bidouilles lo-fi et accumulations de styles pour un résultat essentiel : une œuvre sincère, honnête et vivante. Oui. Savourons donc cette "Reine Gore", sans aucune modération. En attendant le nouvel album , "De bon matin en robe du soir", décrit par le duo comme "des ballades sombres et Rock'n'Roll", dont la sortie est prévue à l'automne 2005. Ne passez pas à côté, cette fois. Et surtout, faites de leur cri votre devise : "Halte au confort !" Frédéric Antona, Pop News (2005)
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"... -Votre show m'a ravi, humour compris...
Une paye qu'on n'avait proposé ce genre d'alternative aux spectacles morts-vivants... techniquement, une synchro impeccable, et quelle attitude incroyable ! Franck Lantignac, musicien
"La dernière fois que je vous ais vus,
c'était en première partie de Daniel Darc au CAT, vous étiez
magnifiques !"
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"... j'ai été agréablement surpris de découvrir votre musique au festival, tes textes qui franchement me plaisent, en plus c'est en français. Et les CD, j'aime... un univers musical qui n'appartient qu'à
vous. Les paroles sont pleines d'humour, de dérision avec des notes
plus sensibles qu'il faut savoir déceler,
un côté
surréaliste fellinien.
Lenny Lafargue, bluesman
(produit notamment par BBBoy)
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ANGES DU BIZARRE
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Jadis esseulé, malgré la pénétrance d'outre-monde
d'un Orchestre Vide bien rempli (sculpteur sonore, arrangeurs et autres
tripatouilleurs d'ambiance), Patrick Scarzello dépose désormais
ses cris les plus déchirants aux pieds d'une Lys Reygor qui les
y foule avec un sourire narquois. Malgré quelques révoltes
de convention ("Sorcière !", "Tu n'as plus rien pour me plaire !"),
le voilà qui miaule langoureusement en deuxième partie de
concept, pour une chattemite pourlécheuse.
Le show s'en réchauffe. L'ironie battue à froid, la valse-hésitation face au public, laisse maintenant place à un pas de deux chaviré et gourmand, à l'humour hédoniste. Entre le cabaret punk aux angles aigus et la virulente peintresse, l'étrange est un langage actuel. L'amour est à poils et à plumes et piaille, gémit, ronronne, stridule, fredonne sur de somptueuses mini-symphonies baroques'n roll, figées sur bande. Tout comme avant, et malgré le nombre et la qualité des références, ils semblent inclassables ! Antoine de Baecke, "Sud-Ouest" (2001) |
AMATEURS DE DUOS POP GEN
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TILLETS... PASSEZ VOTRE CHEMIN !
Affamés d'ambiances sulfureuses, d'équivoques, d'ambiguïtés,
de déglingue et de paillettes, d'humour et de velours, entrez, entrez,
Mesdames et Messieurs, bienvenue au Ca Ba Ret !
Alias, "Presto !" (2002) |
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LOSE-STORY
D'ANGES BRISES
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... TOTALE
CLASSE !
Sous auspices dark-eudeliniennes et dandysme pounky-pounchy,
L'album "La Reine Gore" (23 titres), en duo avec la vénéneuse performeuse Lys Reygor, scalpe vingt ans d'activisme rock pour mieux mettre à nu une électro-java aux sexes et sentiments diffus, entre comptines de noctambules, griffures à la Gréco, poupées de cire et de bave, jettés au sol comme des rêves décalottés. Et "A rebrousse-toi" (180 pages), brosse dru la
lose-story d'Aimée Hell et de rV de Luz, sous la forme de missives
missiles adressées à une ex-dulcinée, héroïne
de 7 années de frustration, illustrée par le dessin gracile
de Reygor.
"Jade" (2002)
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SITE "Rock & Folk"
DU MOIS...
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Le retour du dandy masqué du Sud-Ouest : après quelques années de réflexion pure et intense, l'homme revient en force avec un nouveau CD en duo avec Lys Reygor, ainsi qu'un livre bien trash, également illustré par la dame. Dans la série des grands illuminés du rock et de la littérature
underground, il devient urgent de découvrir ce performer, qui se
situe dans la digne lignée de Costes et Patrick Eudeline.
Géant Vert, "Rock
& Folk" (2002)
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-"J'ai beaucoup aimé votre présence, vos chansons avec lys à la voix sublime lors de la premiere partie de Daniel Darc à Bdx ; j'avais aussi beaucoup aimé votre spectacle au Molière il y a quelque temps..." Claude Delout |
- "J'ai adoré le disque, votre univers, votre humeur, votre recul et votre intimité, tout mélangé !..sur scène c'est super craquant, il se passe vraiment quelque chose, un univers si particulier..." Nathalie Jaffré, boutique-galerie La Tentation du Citron |
TEXTES (DE)CULOTTES
ET
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CLIMATS ENVOUTANTS ...
Je viens de passer un peu plus d'une heure... en compagnie de la Reine
Gore ! Et j'en sors ravi, revigoré, enchanté !
Je n'oserai pas de comparaison, puisqu'aucune ne me vient à l'esprit.
Ce disque est une sorte d'ovni... Et je ne vais pas jouer les David Vincent
de la critique, plus habitué que je suis à disséquer
le riff qui tue ou le shuffle à papa !
Philippe Combe, programmateur (Cricketers, Bourbon Street) |
LA GRACE DE BARBARA...
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AUTOUR DE L'OISEAU NOIR !
Sombre héraut et opaline magicienne, prolixes et polymorphes, Patrick Scarzello et Lys Reygor nous honorent d'un nouvel album, "La Reine Gore", rassemblant, rien que ça, 23 titres, ainsi que d'un intime ouvrage au titre vaguement velu, mais épigraphique, "A Rebrousse-Toi". Tous deux promènent leurs quatre mains ravies sur ces objets du délit avec délectation, le dessin clair se moque du texte noir, le morceau de l'un, illustré par la voix de l'autre, prend une tournure inédite. Et le dialogue s'enchevêtre autour d'un rire irrévérencieux, se courbe en une déférence affectueuse, leurs voix se croisent, se donnent la parole, l'ironie de l’un poursuivant le cristal de l’autre. La grâce de Barbara, en plus acidulée, venant danser autour de "l'oiseau noir" ! L'opuscule "A Rebrousse-Toi" est une incantation
hirsute, une sauvage auscultation des sentiments. D'une écriture
élégante, alambiquée et libre, le narrateur retrace
et crache la saveur crépusculaire des amours ratées. Amour
sans réciproque pour une belle équivoque. De jeux
d'esprit en jeux de mots, d'allitérations en assonances, la langue
de l'auteur se délie et nous révèle toute sa richesse
et sa férocité.
Patrick Scarzello et Lys Reygor : deux moitiés d'orange, mi-figue
mi-raisin, enclavées parfaitement ; une ardente alliance dans l'art
al dente ; Eros et Thanatos plus unis que jamais, mêlant leur langue
singulière, en une preuve d'amour infrangible.
Anne Sérès, "Longueur
d'Ondes" (2002)
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CHAOS A FLEUR DE PEAU...
Artiste non formaté, Patrick Scarzello a trempé sa plume dans l'acide ; ce dandy autodidacte passe au coming-out via un CD et un livre. |
Alors que ressort Un Jeune Homme Chic chez Denoël,
Patrick Scarzello exhume sur son deuxième CD, La Reine Gore,
une chanson 80's dédiée à Alain Pacadis, "Aladin".
En équilibre fragile sur la corde du surréalisme et de la théâtralité néo-romantique, l'homme avoue une fascination pour la déglingue rock & rollienne, le dandysme à la Jean Lorrain... et peut-être aussi pour Gainsbourg ? Là où ce dernier faisait chanter à Birkin "Les autres filles ont de gros nichons, et moi je reste aussi plate qu'un garçon", le gandin bordelais chante à sa moitié, Lys Reygor : "C'est toi la plus jolie baleine, qu'on ait vue dans la plaine, le plus joli animal gros, qu'on ait vu de sitôt..." Roman entièrement dédié à la haine de son
ex-compagne, "A Rebrousse-Toi" compte 180 pages d'amour renversé.
"Ca
n'est pas une chanson de plus que j'écrirais si l'on se sépare,
mais un volume entier !" Une animosité née d'une profonde
cassure, d'un chaos à fleur de peau, exposé à travers
une collection de chroniques des jours qui se meurent, avec Pigalle en
toile de fond.
"Du fait de mes influences, Laurence Romance a parlé de "dandy punk" dans Libération (avant même que n'apparaisse le club, sur le site "L'interdit", et que l'expression ne s'impose). C'est resté. Je ne pense pas du tout que l'on naisse dandy, mais si on le devient, c'est à force d'incarnation et de nourritures choisies : tous les Barbey, Bloy, Remy de Gourmont, Huysmans, le sâr Peladan, Wilde, etc ; sans parler des contemporains ! L'idée, c'est qu'on se retrouve transformé sans même s'en apercevoir. Avec le temps, cela devient un tatouage aussi indélébile qu'invisible". "Punk, parce que 1977 a été le vrai début de
tout. J'avais 16 ans, et dans la foulée faisais mon propre fanzine,
premières répés, etc. Dans les années 80, quand
j'ai vraiment commencé à me produire, l'attitude primait
encore. Le public des Bérus et des Wampas pogotait sur mes chansons,
alors que le tempo était parfois deux fois moins rapide que le leur
! Mais je savais très bien pourquoi on me retrouvait là...
"
Christian Eudeline,
"Nova Magazine"(2002)
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DUO IMPROBABLE ENTRE UN DANDY UNDERGROUND ET UNE CASTAFIORE GRIMEE EN ARLETTY, |
BARBARA, DIETRICH, GRECO
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BIRKIN MEME, MAIS UNIQUE !
Déjanté, inclassable et génial...
Finalement, on se dit que l'un existerait difficilement sans l'autre,
et les 23 titres passent à une vitesse vertigineuse.
Marie-Claire, fanzine "Gueule de Bois"
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PARFOIS, LES LINCEULS SONT
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DES PALACES...
"La Reine Gore" : en exhumant quelques anciens titres, relus et complétés
avec sa Lys près de la boutonnière, le dandy punk justifie
son titre, et déborde donc de l'étiquette.
"Magie zutiste et Majesté gore" : un duo de charme et de choc, pour une série longue durée de presque deux heures, chantée avec queue et tête ! José Darroquy, "Clubs
& Concerts"
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-"Merci encore pour votre présence lors de notre ouverture !
Ce fut magique, cruel, tendre et malin, comme d'hab'... et quelle belle voix, Lys !" Patrick Ochs, Rue de la Muette |
-"Je ne t'avais vu qu'en solo,mais j'ai trouvé ce duo trés joyeux (denrée rare à notre époque), un bon style où ta partenaire y va bien de sa goualante (terme approprié), et bon ping-pong. Brel disait à Gainsbarre "n'oublie jamais que tu es un crooner" ; malgré la modestie, j'ai envie de te dire pareil ; ta voix va mieux dans le parler ou le phrasé lou reed-tom waits-dylan (excuse du peu), mais déraille un peu dans le rock fort.Puisque tu aimes charmer, et ta partner aussi, gardez bien ce cap, ce qui n'exclut ni l'humour ni les bons cauchemars -réels ou imaginés-" Christian Levraux, "Actuel" débuts 70 |
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ET DANDIES DE GRANDS CHEMINS...
Tout droit échappé d'un univers rive gauche, mêlé
de musique contemporaine, le duo de choc performe plutôt qu'il ne
chante.
Nino Noma, "Le
Bois des Fées"
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Un magnifique instrumental ouvre ce disque de cabaret gothique, deuxième réalisation de Patrick Scarzello après le très réussi "Les Armées de Verre soufflé", avec cette fois la voix exquise de Lys. Cet album est complètement intemporel, les textes superbes chantés par le couple nous transportent autre part, dans d'autres temps, évocants Jean Lorrain, Kurt Weill ("L'Opéra de Quat'Zyeux") ou Nietzsche ("le Gai-Vivoir"). Très bel hommage à Alain Pacadis, célébré dans "Aladin", ("Ne laissez pas alain tout seul, des fois les palaces sont des linceuls...) On connaissait le timbre de voix si particulier
de Patrick, Lys est une vraie chanteuse, les deux se complètement
parfaitement. Ce disque est sorti en 2002, et alors ? Puisque je vous dis
qu'il est intemporel !
Certains morceaux sont assez courts, véritables petites comptines gothiques en déséquilibre, titubantes, 23 chansons en tout ! Un beau disque, à découvrir ou redécouvrir absolument : la voilà la vraie nouvelle chanson française ! Julien Z, "L'Ordonnance"
(2005)
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SUR FOND DE "TEENAGE LOBOTOMY"... On s'éloigne du hardcore punk musicalement, mais pas obligatoirement dans l'esprit. 23 titres où notre Reine Gore, Lys, fait honneur aux plus grandes chanteuses à textes qu'on ait eues (Gréco, Barbara) sur une musique "new wave" minimaliste, créant l'ambiance idéale. Nos deux compères sont des artistes complets, puisque Lys Reygor peint, et que Patrick Scarzello écrit. Ce dernier bourlingue dans la scène punk/indé depuis des lustres. C'est tout dire de son univers de "théâtre punk". En plus donc de soutenir musicalement la poésie de Lys, il vient d'accoucher d'un récit érotico-punk, où l'amour fait mal, de Pigalle à Bordeaux, sur fond de "Teenage Lobotomy".
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RAPPELLE L'HIGELIN 70's...
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AVEC FONTAINE, OU LA RINGER
Ce ne sont pas les vainqueurs du dernier Star
Club, mais vous les rencontrerez peut-être au détour d'un
concert, et on espère bien qu'ils tourneront. Comment qualifier
cet album ?
Et tous deux ont la flamme, ce petit quelque chose qui fait qu'on retient un album non formaté, aux textes balayés par l'absurde, la tendresse et l'ironie vacharde. Les notes se mettent au diapason de ce patchwork aux intonations tour à tour jazzy, psychédéliques et rock. Mais j'arrêterai là cette chronique peut-être virtuelle, car dixit "Les Virtuels", "ces enlettrés débonnaires, natifs du dictionnaire et des salons littéraires, ont un verbe sans verge, sans asperge ni superbe..." Don't act. "Factotum" (2005) |
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LA DARK LYS...
POINTURE D'UN FRANC-TIREUR ! Après avoir trouvé une chanteuse à sa pointure,
la dark Lys, Patrick Scarzello a publié "La Reine Gore",
collection de 23 morceaux entre Patrick Eudeline et gothique, Pigalle et
province profonde.
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"... très chouette, intimiste et référenciel." Ladzi Galaï, éditions Rytrut |
-"Un disque nature au ton à la fois soft, déjanté et qui récure !" LMA, Multiprises
Portrait de Patrick Scarzello dans "Abus
Dangereux"
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"Dansons sous les bombres" (Grasset), Patrick EUDELINE (Actuel/Denoël) |
ACIDE, VIOLENT, CYNIQUE...
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_ETET MECHAMMENT
DROLE !
Le titre, "A rebrousse-toi", contient beaucoup de ce qui compose le
personnage de P.Scarzello, cet autre éternel "Jeune Homme Chic".Et
comme feu le Parisien Alain Pacadis, il a le dandysme a fleur de peau,
et l'âme comme du velours, qui change de couleur quand il s'amuse
à y passer la main...
Quand au CD en duo avec Lys Reygor, il évoque un cabaret où
Kurt
Stéphane C. Jonathan, "Sud-Ouest" |
LE RAP DE MUSSET... |
Trop épidermique pour l'équilibre rigoriste d'une chanson ; insuffisam- ment distancié pour la plume du rock critique : "A Rebrousse-Toi" ouvre une troisième voie. Patrick Scarzello y donne le précipité d'un désamour violent. Le flow est dans l'urgence, partagée avec Christine Angot, qui bouscule les mots. Il ne laisse dans l'ombre aucunes lacérations des sentiments sur lesquelles se recompose l'itinéraire tourmenté de l'échec. On ne rentre pas dans le récit, porté par la musique de
l'écriture,
Pascal Rigeade, "Sud-Ouest Dimanche" (2002) |
"LA REINE GORE"
"Un très scabreux opéra
en crypte..."
Alias, "Presto!"
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Les Armées de Verre Soufflé
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SCARZELLO illustré par
LYS
"A Rebrousse-Toi" (186 pages) : "Un beau texte, mi journal, mi fiction, très dandy, très
personnel et intéressant... qui mérite un éditeur
tendance !"
Christian
PIROT, éditeur
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-cat-alogue |
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& critiques |
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Scarzello & Lys Slowmotion Orchestra 2007-2011 |
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Poupée Barbue 2006-7 |
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"DE BON MATIN EN ROBE DU SOIR..."
CD 2005, gigs, chroniques 2006 & interviews :
a-LIENS portraits & critiques le site de Lys et de Patrick La Poupée Barbue Rock School Barbey, balance avec Sam, Arnault & Pascal des Wonky Monkees (photo Bruce Milpied)
rencontre avec
"L'Ordonnance""PopNews" "Abus Dangereux"
+ interview"Dig it !" concert
"Sud-Ouest"" Gueule de Bois" "Longueur d'Ondes" "Factotum"
LA BANDE-SON DES LATE 70'S C'est toujours la même chose : on a beau évoluer, grandir (ouh le gros mot), multiplier les expériences, lire des bouquins, voir des centaines de films, écouter toutes sortes de musiques, il y a toujours des morceaux fondateurs, des héros absolus de l'adolescence, qui ont permis de façonner notre manière d'être, de voir la vie sous un prisme différent, des disques qui nous ont convaincus que la marginalité était le prix à payer pour échapper à une société ayant fait de la lobotomie des masses et la no-culture la politique nationale ("to live outside the law, you must be honest", disait Dylan...), et que non, "I'm not Like Everybody Else".
Ces morceaux, on le sait, nous poursuivront dans la tombe... Ces galettes à la pochette éclatée, ces photos jaunies, qu'on finit par délaisser (car elles ont été tellement écoutées qu'elles se trouvent dans les chromosomes, le jukebox mental), mais qui donnent un coup au cœur dès que les premières mesures déboulent de la chaîne hi-fi un jour, par hasard, sans que l'on s'y attende...Après avoir affirmé et affiné son style dandy, thuriféraire de l'esthétique décadente, entre cabaret et décharges d'électricité rock'n'rolliennes, avec des disques aussi indispensables que "Les armées de verre soufflé" ou bien "La Reine Gore", Patrick Scarzello, accompagné une fois encore de sa dulcinée/diva Lys Reygor, fait ressortir les obsessions originelles de son adolescence.
La thématique "Back to the roots" de l'album frappe dès sa pochette, qui reproduit le papier peint de la chambre d'ado de Scarzello entre 1977-79, sur lequel Thunders côtoie les Stooges, où Sid et Nancy dansent un bop avec le premier EP d'Asphalt Jungle (là où tous les coups sont permis !). Dans cet album où l'évocation des héros côtoie les citations directes des styles fondateurs, Scarzello & Lys, accompagnés de la section rythmique des Wonky Monkees et du guitariste lettré OD, renouent avec la bande-son des late 70's, de l'été de la haine, en 9 titres de rock'n'roll punk (mais n'est ce pas la même chose ?)."Le Dernier des tailleurs de pierres", évocation de la génération perdue des punks, dédié à GrandClaude, qui aurait pu être Rikki Darling, Alain Z Kan, ou Riton, est une élégie à tous ces visages hantant les rues mouillées de Paris, Bordeaux, Lille et ailleurs... Ces armées de la nuit décimées par l'héroïne, l'alcool, les Walter PPK ou l'âge adulte, Scarzello & Lys les évoquent dans ce titre hanté, tout comme l'était, en 1981, "Avenue du Crime " de Taxi Girl ("Avenue du crime / les bottines jaunes revivent / sous les pantalons straight"). Le duo renoue avec le style de textes-slogans, maladroits et touchants, du rebelle de 18 ans ("Carriérisme, je te claquerai... Matérialisme, je te fouetterai..."). "Comme une Overdose de pose", entre Undertones et Heartbreakers, pour un texte au croisement de Jankélévitch, Jean-Jacques Schuhl et Spinoza ("Un je ne sais quoi, je ne sais rien").
Les morceaux ressuscitent les rythmiques des Stooges ("Halte au confort", qui aurait pu être joué par Ron Asheton), de Johnny Kidd & the Pirates, de T. Rex... Mais le morceau le plus important de l'album reste à mes yeux"Sans adresse ni téléphone",une évocation des transes velvetiennes, Thunders période "Can't put Your Arms Around a Memory", pour une référence directe à "Like a Rolling Stone". Nos Bonnie & Clyde bordelais réaffirment ici la connexion Bob Dylan-Lou Reed, tellement évidente mais pourtant jamais évoquée. L'instrumental "Ethéromanie", qui clôt l'album, est un petit bijou d'efficacité. Un seul regret : que l'on n'entende pas assez la voix de Lys dans ces élégies aux mythes disparus.
Au final, bien qu'il lui manque la diversité de "La Reine Gore" (ceci tenant au fait que le nouvel album ne se compose que de neuf titres, contre 23 pour le précédent), cet album indique de leur part, en ces temps de retour en grâce d'une certaine esthétique, une volonté de rappeler les styles, les titres qui les ont sortis de leur torpeur adolescente, mais plus par l'évocation d'influences dans des morceaux originaux que par des reprises pures et dures. Ils font tomber le masque et révèlent les fenêtres qui leur ont fait voir la lumière (beginning to see the light...). Cet album est en quelque sorte leur "Copycats ".
Frédéric Antona, "PopNews"
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balance
à la Rock School Barbey avec les Wonky Monkees (photo Bruce Milpied)
... EVOQUANT LES RYTHMEURS OU LES GLOIRES LOCALES
Ne
cherchez rien ici d'usiné au format classique, la cage est ouverte
et nos oiseaux s'envolent où bon leur semble. Pour mieux porter
la lame dans la plaie, ils ont engagé une poignée de solides
ferrailleurs, venus de la nébuleuse Wonky Monkees, à charge
pour eux de distiller ce poison sonique hérité de certains
grands anciens, évoquant sur son versant français, Asphalt
Jungle, les Rythmeurs ou les Gloires Locales.
Alain
Feydri,"Abus Dangereux"
PUNK UN JOUR, PUNK TOUJOURS...
Musicalement, on navigue entre pub-rock ("Les affameurs", "Une journée bête"), Marie et les Garçons et leur electure du Velvet Underground ("Comme une overdose de pose", "Le dernier des tailleurs de pierres"), les Stooges (le riff de "1969" recyclé sur "Halte au confort !") et des morceaux qui auraient pu directement atterrir chez les Jakes come le tendu "cacahuètes, Mars & codéine". Ca
reste un peu bancal parfois, mais comme on dit par ici, "punk un jour,
punk toujurs"... Sur cette base, Patrick Scarzello lâche ses textes
très réalistes. La vie, la dope, les illusions perdues et
ce putain de monde qui tourne à l'envers. C'est pas complètement
mon truc, mais ça mérite en tout cas l'écoute. Gaffe
aux interventions de Lys Reygor, d'un lyrisme toujours surprenant.
LES INTOUCHABLES
Je
pourrais énumérer mes titres fétiches, mais cela reviendrait
à réécrire la liste des morceaux (excepté le
premier, pour raisons perso). Une question, quand repartez-vous en studio
? S'il est vrai qu'il vaut mieux susciter le désir que l'ennui,
20 minutes c'est tout de même un peu court, non ?
Eric
J Eulone, auteur
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LA TANDY FAMILY Ecouter Scarzello c'est toujours profiter de compos hors du temps, surtout hors du temps présent. Rien à foutre des modes, le son est toujours rock'n'roll dans l'esprit, ici made in Fixed Up, la Tandy family, etc. Bref ce que j'écoutais souvent sous format vinyle dans les années 80 avant l'alterno. Pour accompagner le bonhomme, il y a OD des Jakes + 2 Wonky Monkees (dont le dernier album, je le répète, est excellent), tout ça allié aux textes conçus comme des petits poèmes. C'est un bon bol d'air avec des choses simples, des instantanés de la vie du monde d'en bas, pour une vision en forme spontanée, rock quoi ! NQB,
"Cafzic"
Un
bien beau titre, un couple a priori improbable, mais pourtant dans une
extraordinaire osmose musicale. Cet album marque une évolution par
rapport au précédent : plus rock, plus no future. Les textes
de Scarzello sont du vitriol, incisifs, il sait manier les mots avec une
redoutable précision, tout en leur gardant une extraordinaire poésie,
mais une poésie vénéneuse, qui raconte un monde en
décomposition, en désespérance.
La voix “unique” de Patrick Scarzello traduit bien ce monde, et est parfaitement mise en valeur par les “acrobaties” vocales de Lys Reygor. Du travail d’orfèvre ! Marie-Claire,"Gueule De Bois" BEAT GENERATION
A
eux deux, duo d¹enfer, les Bonnie & Clyde de la poésie
rock, tueurs (de cafards) nés, capable en 20 minutes (et entourés
pour l¹occasion des Wonky Monkees et d¹OD des Jakes) de réinventer
la chanson électrique et l¹ironie écorchée, la
ballade sonique et la poésie intemporelle de la Beat Generation.
Jonathan
Hénault,"Longueur
d'Ondes"
balance
avec les Wonky Monkees, photos Bruce Milpied
Dès
le deuxième morceau, on change pas mal d'atmosphère, les
riffs de gratte ultra garage rock, tu vois le style.
En fait le premier morceau est un peu une exception,les autres pistes sonnent plus comme je viens de le dire, garage rock tranquille avec ce double chant masculin/féminin, eux-mêmes citent les frères Tandy pour la frénésie, Ramones pour la lourdeur, Stooges pour la pointe de glam, voilà quoi, fais ton bizz avec ça. Perso
j'accroche grave et je serais bien curieux de les voir en concert. Niveau
prod', le son pourrait être meilleur et les voix moins en avant,
en même temps ça doit être un peu le concept du truc,
donc...
HB,
fanzine «Sedition» (2007)
UNE
ENERGIE JOUISSIVE
D'autant
qu'on les aime, ces 9 titres, avec leur ironie, leur côté
noir revendiqué. La rythmique d'Arnault Arpajou et de Pascal Babin
(Wonky Monkees), et la guitare de OD soutiennent sacrément bien
ce duo, rendant hommage au bon vieux binaire, et capable d'exprimer la
noirceur des choses avec une dérision et une énergie jouissives...
"Factotum" mag' |
-"EXTRATERRESTRES
!?"... MAIS C'EST UN COMPLIMENT !
Jonathan HENAULT : Lys, sur quoi étais-tu en train de travailler avant d'arriver ? Lys
: une nouvelle expo, à base de collages de mes dessins, de petits
gribouillis : j'y gagne beaucoup en vivacité, un peu comme une écriture
automatique. Je rajoute ces dessins un à un, ce qui augmente le
sens de l'ensemble, et chaque tableau raconte une histoire.
Ca vous est arrivé d'être très contents de votre travail, et de vous prendre des retours ? Lys
: oui, quand je travaillais sur la femme, ça a dérangé
certaines et certains : celles qui voulaient gommer leur féminité,
et les hommes qui y voyaient trop de féminité.
Lys, si tu devais décrire Patrick en un mot ? Rock'n'roll ! Avant de le connaître, je l'avais vu sur scène se donner à fond, alors que l'époque n'était pas à la sincérité premier degré ; et j'adorais aussi son écriture... C'est un romantique au premier sens du terme ! Patrick, même question... la plus riot grrrl que j'ai jamais rencontrée. Elle a comme ça, un art très ornemental, mais avec des plantes venimeuses derrière : toujours un double niveau de lecture, ça ressemble tellement à la vie. Quand elle utilise du rose, il faut se méfier du coup de griffe dark qui arrive ! Et cette rencontre, alors ? Lys : on faisait chacun de la musique de son côté, en travaillant avec des musiciens, mais ça devenait lourd à gérer. La peinture, l'écriture, c'est plus simple, tu n'as de compte à rendre à personne... Patrick : on s'est retrouvés à répéter les dernières chansons à deux avec OD qui composait, puis à les proposer à la rythmique des Wonky. Chacun garde son indépendance, ils ont leur groupe, nous notre répertoire, mais on pourrait se rejoindre pour une date (comme ce fut le cas pour le lancement de l'album). Quand on les a jouées à cinq, les titres de l'album sonnaient exactement comme depuis des lustres dans ma tête ! Ce titre extravagant, "De bon matin en robe du soir..." ça vous va comme un gant... vous vous rendez compte que vous passez pour des extraterrestres ? Lys : il y a vingt ans, oui ! J'ai une dégaine beaucoup plus simple aujourd'hui... . Patrick
: extraterrestre, j'prends plutôt ça comme un compliment
!... Je rêve d'écrire une chanson qui s'appellera "J'avais
peur de déranger", et n'ai jamais aspiré à une vie
"normale"...
Lys : c'est vrai qu'on n'a jamais changé d'idée : rien n'était impossible, rien n'était trop beau. Il fallait tendre vers ça... petite, je savais juste ce que je ne voulais pas. Patrick : on fait quand même partie d'une génération qui ne voulait pas travailler, et on y est plus ou moins arrivés... Je suis fier de n'avoir jamais été salarié ! Jonathan
Hénault, "Abus Dangereux" (2006)
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GEISHAS
DE SOIE & TAILLEUR DE PIERRE NO FUTURE
Plus qu'un duo, ils forment un couple à
la vie comme à la scène.Les années passent, la complicité
demeure.
Le décor est là, rappelant des geishas de soie que jamais on ne voit. La musique de Mikael de Supermika sur "Il est un pays" enfonce le clou de la japonaiserie. Sous un plafond de ballons de jade, elle et lui jouent à cache-cache. Les voix se cherchent et se répondent. Celle de Lys caresse le velours, celle de Scarzello triture le cuir. La musique balaye large (jazz, rock'n'roll, ballades...) mais on n'en perd pas une miette, même quand "la Reine Gore" s'essaye au ukulélé. Véritables saynètes, les chansons
racontent des histoires de Sélénites qui habitent où
vous savez, d'un "Dernier des tailleurs de pierre" No Future qui saute
du Pont de pierre, et des histoires d'amour qui ne fissent pas toujours
mal. Elles reviennent en rappel avec "Chéri, darling, mon amour",
et "La dame et l'éléphant". Scarzello & Lys s'en sont
allés "Main dans la main" en fredonnant Elli & Jacno en version
électrique (leur seule reprise), laissant sur leur passage comme
un parfum d'ambiance.
Jacky Sanudo, "Sud-Ouest" (2005)
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PHANTOM OF THE PARADISE...
Un moment bien agréable, tantôt acidulé, tantôt langoureux, avec la pointe de saccades rock'n'rolliennes à laquelle je m'attendais...Un jour de 96, une étudiante a écrit sur Patrick Scarzello : "... aujourd'hui, j'ai rencontré le rock'n roll... !!! " Mais ces deux là ont la malice du chat... Spectacle cabaret touchant, copieux mais jamais de trop et toujours poétique. Le mélange s'y fait entre le mauve et le noir. Ici point de ketchup (ou alors fait maison), mais le pourpre tirant sur le rose des cabarets espagnols. En 82, j'étais à New York. J'y ai le souvenir ouaté d'un petit spectacle au fond d'une cave aménagée avec deux personnages assis au bord d'une scène de fortune... Comme au bord d'une rivière d'absinthe, chantant des vers de Verlaine... Phantom of Paradise... " mail & photo : Denis Fouquet auteur du livre "Bordeaux rock(s)"
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FROM CABARET MUTANT... TO GOTHIQUE FLAMBOYANT !?
"De
bon matin en robe du soir...", c'est le titre du très attendu
deuxième album de Patrick Scarzello et Lys Reygor. Toujours surprenants,
ils ont délaissé un temps le cabaret gothique du précédent,
"La
Reine Gore", pour une musique plus proche des racines punk-rock'n'roll.
Là où "La Reine Gore" était miraculeux, "De bon matin..." est un disque coup-de-poing, rapide et bien balancé. Rapide puisqu'il s'agit de huit morceaux de 2 ou 3 minutes chacun (et un instrumental, "Ethéromanie"), comme à la grande époque des 45 tours punks, à laquelle ils rendent hommage dans "Le dernier des tailleurs de pierre", le premier titre, où Scarzello raconte un passé agité. La pochette représente le décor de sa chambrette d'ado en 77-79, avec affiches de Rotten, Asphalt Jungle, Sid & Nancy, etc. Ce disque rappelle que Patrick, avant de chanter en solo "Les armées de verre soufflé" en 1998, avait été aussi l'agitateur du groupe "sonique et écorché" Des Claques. Réalisée avant la sortie de ce nouvel album, l'interview qui suit n'en tient pas compte, mais nous éclaire sur la magie du meilleur couple rock français depuis les Rita et Elli & Jacno. Julien
Z,"L'Ordonnance" (2005)
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Julien Z : dans une chanson, Lys dit "je me suis réveillée mordue par le rock", vous considérez-vous comme des rockers ? Lys : moi non, pas spécialement, la culture rock je l'ai acquise vraiment sur le tard, on me taxe volontiers de rockeuse, ça m'amuse plutôt, me flatte même... je ne me suis jamais trop posée la question. Quand j'ai écrit cette chanson, une comète était passée très près de la Terre, on en a beaucoup parlé parce qu'on pouvait l'observer à l'oeil nu, et j'avais adoré ce nom, "Elbop", ça swingue, c'est vachement joli, dont il y a un jeu de mots entre tout ça. Peut-on comparer "La Reine Gore" à "Patrick Eudeline & Myriam" (1995), avec une sorte d'humour en plus ? Patrick
: Lys et Myriam ont de très jolies voix, dans des registres assez
différents, ça a donné un cachet aux morceaux... d'ailleurs
j'adore aussi les titres avec Myriam sur le disque de Patrick. Lys a amené
ses couleurs, une touche, qui m'ont décidé à mettre
sur le disque des chansons que je n'avais pas osé sortir avant...
Patrick
: sacrément bonnes ! Oui, et puis y'a des trucs de fond, le disque
de Patrick c'est le sien, il a écrit, composé, fait des choix,
tout ça. Alors que moi, j'ai toujours cherché des instrumentistes-compositeurs
pour me soutenir.
Son'Art, photo Denis
Fouquet
L'appellation de "cabaret gothique" vous convient-elle ? Patrick
: tu sais, ce sont toujours des raccourcis tronqués, qui en disent
plus long sur ceux qui les profèrent, que sur ceux qui seraient
sensés les véhiculer... Mais cabaret renvoie à des
influences anciennes, ou des trucs qu'on peut toujours apprécier...
j'ai d'ailleurs eu un set 90's qui s'appelait "Cabaret mutant". Et gothique...
les derniers à faire vraiment plaisir quand je les vois dans la
rue, des gamins qui font penser à tout ce que j'ai toujours aimé...
Y avait déjà des cyberpunks aux cheveux bleus et compagnie,
dans les BD fin 70's débuts 80's de "Métal Hurlant", aujourd'hui
c'est la réalité, une espèce de romantisme qui perdure
comme ça, conservant une flamme...
Julien Z : Tu dis que ce sont les derniers qu'on voit... Lys
: jusqu'à ces dernières années, en fait, Patrick...
Pouvez-vous raconter un spectacle ? Lys
: ouahh (rires) ! On pense souvent que tout est rodé à la
seconde, qu'on a une mise en scène, que tout est écrit. C'est
faux. Chaque prestation est différente, et tout est improvisé,
sauf bien sûr les chansons et la musique. Il y a une grande peinture
que j'amène, ou un décor que je vais fabriquer exprès.
Les costumes n'en sont pas, ce sont des fringues qu'on est amenés
à porter dans la vie ; ça va être un poil au dessus,
des robes un peu plus glamour, plus sirène, plus XIXème,
enfin un petit plus que dans la vie, mais ça ressemble. Patrick
est un peu comme d'hab' aussi, sauf qu'il va peut-être finir en costume
rouge.
balance
à la Rock School Barbey, avec les Wonky Monkees
Parvenez-vous à tourner ? Lys
: un peu, mais c'est dur, parce qu'on nous trouve complètement inclassables.
Par exemple, il y a un tourneur de metal, qui est sûr que si l'on
était découverts... Il nous dit "je voudrais faire des choses
pour vous, mais je n'ai pas les connections". On a un ami spécialisé
indus' rock, pareil : il adorait, nous a fait jouer, mais "pas de connections".
Et nous n'aimons pas nous mettre d'étiquette, ça ne correspond
pas non plus à ce qu'on appelle "la nouvelle chanson française"...
Patrick, est-ce que ta musique a changé depuis que tu as rencontré Lys, aurais-tu continué sinon ? Patrick : c'est le genre de question que je commençais forcément à me poser, parce que tout seul avec des bandes, c'était un peu raide, dans tous les sens du terme d'ailleurs (sourire). Que faire après !? Et le fait de rencontrer Lys, quinze jours après on chantait ensemble, on télescopait nos répertoires. On s'y est mis avant même d'y penser, en fait. Ca m'a par exemple permis de faire entendre et d'enregistrer une bonne fois des chansons sur "La Reine Gore", qu'autrement je n'aurais peut-être jamais publiées... Je les savais très connotées dans le son et les compos, ou un peu sous influence, et je ne trouvais pas toujours que ma façon de les chanter suffisait. Lys les a enrichies de sa voix et de ses envies, et de me dire qu'elle y tenait aussi, m'a fait penser qu'il devait y avoir de bonnes raisons... C'est pour ça qu'il y a autant de morceaux sur l'album ? Lys : oui, c'est la croisée de nos univers, de ce qu'on faisait chacun séparément, avec nos premiers titres ensemble.
Sur scène, vous avez un groupe derrière ? Patrick
(réponse actualisée) : au fil du temps, j'ai frayé
avec des formations très très diverses... Mais avec Lys,
à part quelques guitaristes ponctuellement, on s'accompagnait juste
de l'Orchestre Vide. Depuis la rencontre aux débuts du millénaire
avec OD, l'enregsitrement puis la sortie live de "De bon matin...", à
six avec les Wonky Monkees, ça s'imposait : on a fait quelques répés
courant 2006 avec le chanteur-guitariste des
Sheer
Aches. Puis La Poupée Barbue a joué de l'automne
2006 jusqu'au printemps 2007, de l'Inca au festival Staccato de Miramont,
en passant par Luxey, etc.
Il y a une chanson qui s'appelle "Le chaînon manqué", au milieu du contexte cabaret-goth, avec une baterrie super speed à la death-metal, qu'est-ce qui vous a pris ?... Lys
: (gros rire)
OD
avec les Melmoths
Patrick
: Bien sûr, ça a commencé comme ça à
la fin 70's, un 14 juillet dans mon bled, où le groupe punk de lycée
qui daignait s'essayer à la chose, m'avait fait monter sur scène
au rappel, pour saccager un morceau des Stooges ou des Pistols, je ne sais
plus, mais ça s'imposait plus qu'un peu... Après, ça
a pris du temps pour que ça devienne une obsession à suivre,
comme ce fut quotidiennement le cas durant toutes les 90's. Y'a eu
notamment la reprise de "Planté comme un privé" en 84 avec
les Scurs, un grand déclic, et à partir de là, j'ai
commencé à penser à ce que je pouvais faire pour monter
un répertoire, avoir une formation, etc ; les ébauches en
ce sens se ont alors succédées, sans cesse.
En
fait, j'ai toujours oscillé entre des trucs genre ballades, plus
spleen, intimistes, apparemment minimalistes, avec des trucs qui sont toujours
raffut, destroy et tout ce qui va avec. Ca continue à me passionner,
c'est pour ça que sur le nouvel album, il y a une ballade sombre
pour débuter, et 5/6 morceaux R'n'R, basse-batterie-guitares, un
peu l'axe Mick Green/Stooges-Ramones/frères Tandy, mais avec un
titre lent au milieu (c'est cette direction qu'on compterait creuser par
la suite avec OD, obsessions velvetiennes obligent). Et il n'y a pas tant
virage que ça, j'y vois le genre de chansons que j'ai toujours aimées,
portées, mais que je n'avais pas toujours pu aboutir auparavant.
Lys
: je l'ai vu live en solo, il tombait au sol, transpirait, été
hanté par ses chansons, je trouvais ça merveilleux. Parce
que je ne conçois ça qu'ainsi, c'est à dire vivre
ce que tu chantes, y croire. Pas tant être théâtral,
mais le faire à fond, rire quand c'est drôle, pleurer quand
c'est triste, même devant un petit comité, j'avais trouvé
ça génial.
Patrick
: pour te répondre par rapport à l'humour, j'y reviens, c'est
vrai que j'ai toujours eu le plus grand mal avec le second degré
en général. Et l'humour dans la musique, c'est un truc que
j'abomine absolument, même les bons très rares... En revanche,
Lys m'a permis des trucs, par exemple je miaule après elle sur scène,
après tout Iggy faisait le chien, je fais le chat... (rires)
Lys
: l'humour ne me faisait pas peur, la seule chose que je n'aime pas, pour
te rejoindre, c'est un humour décalé, des gens qui se regardent
faire les imbéciles, et qui ne croient pas une seule seconde à
ce qu'ils racontent. Tu as des groupes issus de milieux favorisés,
qui racontent des histoires de boucher, de populo, en riant gras, et ils
ne savent même pas ce que c'est, ne connaissent pas, donc pour moi
c'est pas drôle. Au début, j'ai mis de l'humour dans mes chansons
par pudeur, parce qu'il y avait des choses graves que je n'arrivais pas
à dire autrement qu'en riant. Maintenant, tu verras dans les nouveaux
morceaux, j'arrive à dire des choses beaucoup plus intimes de façon
simple, mais ça aussi tu l'apprends. Patrick a osé parce
qu'il s'est dit qu'il n'était pas ridicule. Et moi j'ai osé
aller vers le premier degré, c'est donc ça qu'on s'est apporté
tous les deux. Et c'est formidable de se faire ainsi évoluer, l'un
l'autre.
Côté tournées et enregistrements, quel est l'intérêt de la province ? Patrick
: ça a l'avantage de ses défauts.
C'est comme ça depuis toujours à Bordeaux ? Patrick
: oui. et Noir Désir en a bénéficié en fait,
pas l'inverse. Ca a commencé au début des 70's, avec des
gens qui, sans chauvinisme puisque je ne suis pas bordelais d'origine,
mais je le sais assez, ont fait des festivals rock dans leurs bleds. Et
puis, ce sont les mêmes qui, quelques temps après, jouaient
à Mont-de-Marsan, voire qui aujourd'hui encore se reforment, font
des compiles, etc. Donc il y a une base super vivace. Et ça perdure,
regarde n'importe quelle compil genre "Nouveau rock'n'roll français",
tu as les Magnetix,
The
Film, qui sont vraiment bons, chacun dans leur genre. Pareil, y'a une
double compil lyonnaise en hommage au Gun Club, tu trouves plusieurs formations
bordelaises dont les
Jakes de notre cher OD.
Peut-être un peu plus depuis 4/5 ans ? Patrick
: non, j'ai l'impression que ça c'est renouvelé tout le temps.
Et logiquement depuis peu, avec les nouveaux kids.
Justement, qu'avez-vous pensé des Naast hier ? Patrick
: entre le voyage et les gens à voir, je n'étais pas devant,
mais je les ai trouvés sympathiques et rafraîchissants.
Patrick, qu'est-ce qui compte le plus pour toi, l'écriture ou la musique ? J'ai
une image pour ça : les deux permettent de marcher plus droit, une
jambe pour l'une, la seconde pour l'autre.
Te rappelles-tu les premiers concerts que tu as vu ? Patrick
: ah oui, très bien, avant même Dentists (futurs Play Boys,
dont on parle sur l'intéressant http://sdz.free.fr),
le premier c'était Abject à Nice, un groupe de punk rock
qui incarnait à mes yeux tout ce qu'était aussi 77... à
tel point que c'était rockab' et sonnait heavy à la Stooges.
Rockab' parce qu'avec des racines fiftos, dans mon souvenir, le chanteur
d'Abject ressemblait plus à un Elvis punk qu'à un Rotten
ou à un Strummer. Et les premiers disques importants c'était
Asphalt, les Pistols et toute la clique...
Peut-on regretter les 70's/80's par rapport à maintenant ? Lys
: maintenant, non, mais tu nous aurais posé cette question dans
les années 90...
Je rencontre des musiciens de 24/25 ans commeThe Film, qui me citent des groupes que je devrais connaître, donc non seulement ça me rappelle que j'ai des lacunes, mais ça fait tellement plaisir que je trouve cela épatant et très troublant. Des fois j'ai l'impression qu'il va y avoir une effervescence aussi considérable qu'il a pu s'en passer. Et puis des fois, je me dis que j'y crois encore un peu trop, mais on va citer toujours les mêmes parce qu'on les adore, Darc a enfin sa juste place. C'était quand même navrant en plein "Nijinski" (l'album de Daniel mid-90's), que les gens ne se rendaient pas compte, ils s'en rendent compte maintenant, on ne va pas regretter que tout ça se passe comme ça. Lys : hier, ça allait de 14 à 50 ans (The Naast/Patrick Eudeline au Tryptique), c'est fabuleux de voir ça ! Patrick : je regrette moins cette espèce de vulgarisation terrible qu'il y a eu à un moment donné, où soi-disant tout le monde connaissait tout, juste en lisant le dernier "Inrocks", où tout le monde était rock, alors que je trouve ce qui se passe maintenant plus réel. Lys : c'est plus frais, plus sincère. Au début, "le retour du rock" ressemblait à une mode, une question d'apparence, pareil pour les commémorations du punk, on était furieux de voir des tee-shirts vendus déjà déchirés avec des épingles à nourrice fichées dessus... Patrick
: tu vois, je suis aussi noir que toi, mais je me souviens de ces années
où je cherchais du vert bouteille, n'importe quelle couleur pour
ne pas ressembler à tous ces mecs qui s'habillaient en noir. Et
je me disais "ils nous ont même pris ça !", j'avais l'impression
que tout était perdu. On a oublié que c'était génial
d'effrayer monsieur-madame, parce que tu te reconnaissais avec tes frères
de l'ombre, et tu ne te trompais pas. Alors qu'il y a eu tout ce temps,
où je me plantais en branchant certains qui avaient de bons looks,
j'étais catastrophé : ils n'avaient que ça ! C'est
des moments super-tristes où tu ne crois plus en rien, même
si c'est épidermique, superficiel, c'est aussi très révélateur...
Par rapport à ta chanson, qui sont vraiment "Les Virtuels" ? Patrick
: tous ceux sur lesquels il faut taper sans hésiter, parce qu'ils
sont creux justement, mais toujours là pour te faire la leçon,
quoi que tu aies envie de faire, ou de simplement tenter.
Patrick
: j'ai toujours tout eu contre le boulot, je ne me lève pas le matin
pour ça...
Patrick Eudeline vous a-t-il influencé ? Patrick
: beaucoup, et je crains que ce soit pour la vie (sourire). L'un des premiers
contacts avec la fibre eudelinienne -comme Lys je ne baignais dans rien
du tout, j'ai fait mes armes et ma culture seul-, je m'en souviens très
bien, c'est quand j'ai acheté "L'Aventure Punk" en plein 77, et
je revois encore la librairie de la rue piétonne de Nice où
ça s'est joué. Et je me souviens avoir commandé chez
le disquaire le EP d'Asphalt, entre autres anglo-saxons et groupes français.
De façon concomitante, en quelques mois avant-après, je me
suis tout pris ; j'avais déjà dû voir courant 76, une
bonne émission de télé tard le soir, où il
y avait les Ramones, Patti Smith et les autres, tous ces gens en noir avec
des Perf' et déjà ça me parlait, c'était le
début de quelque chose de merveilleux, enfin !
Et
Patrick est apparu, c'était extraordinaire de l'écouter,
incroyable de le lire. J'ai toujours adoré comme il chante, ce qu'il
raconte, des images à tomber à la renverse. Et même
si, évidemment, à l'époque je n'avais pas la culture
pour me rendre compte ce qu'il y mettait, de tout ce que cela signifiait
par rapport au rock'n'roll, au rhythm and blues et tout, peu importait
: "Déconnection ! C'est la grande déconnection !" Quel divin
appel dans le contexte d'alors... et puis "Planté", "Polly magoo"
évidemment. C'est bien simple, longtemps j'ai pas mal picolé
et tous les tremblements, et chaque fois que j'étais décalqué,
je chantais en boucle "Love Lane", ou "Asphalt Jungle bébé
!". Parmi ces chansons que tout le monde, mort-bourré m'a entendu
chanter partout pendant des décennies, y avait entre autres toujours
celles d'Eudeline.
Quelque chose à rajouter ? Lys : tu m'as demandé si je préférais la peinture ou la musique... J'avais envie de toucher les gens, de les faire entrer dans mon univers, de faire ce que je n'ose pas dans la vie, et la musique m'a permis ça, d'aller vers les gens. C'est un art complètement populaire, alors que la peinture reste élitiste. J'avais envie que ma peinture soit démocratique et populaire, c'était terrible, ça ne l'était pas, c'est vraiment réservé à une certaine classe, qui a un peu de culture et d'argent. Alors que tout le monde peut écouter de la musique, c'est plus ouvert, ca touche plus de monde. Et j'avais certainement des trucs à dire, parce que je raconte la même chose dans ma peinture que dans la musique, c'est évident. D'ailleurs, des gens qui ne comprenaient pas ma peinture, au premier concert, m'ont dit "ca y est, j'ai tout compris à ta peinture, c'est génial, j'adore", en écoutant les paroles des chansons. Donc je raconte exactement les mêmes choses, et là elles sont reçues. Julien Z,"L'Ordonnance" (2005) |
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Dixit Patrick. ce pourrait être un autoportrait de Lys... |
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2001-2005 |