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    2001-2005

"... en première partie de Daniel Darc, comme des effluves B 52's" 
(Georgina Tacou, "Rock & Folk")

 

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CD album 2012
 
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  cat-alogue ffportraits 
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- & de Patrick
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  a-liens---  

 

 

"J'ai vu "MAGIE ZUTISTE 
& MAJESTE GORE"
mes compliments, ça faisait une éternité que je n'avais pas goûté une ambiance Cabaret Voltaire,
aussi généreuse et décomplexée !
Votre présence sur scène a un côté Bonnie & Clyde 
qui peut tout dévaster,
de l'amour comme subversion...

C'est lucide et fringant, 
mordant plutôt que morbide,
on est dans la politesse 
du désespoir."

Laurent Lunetta, réalisateur 
(Arte, Nova prod)

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extrait du CD 23 titres : "Pigalle/Pey-Berland" format Real Player

 

"LA REINE GORE"
comprend de grandes chansons, 
mes préférées sont "Anges de glaise", trashy/malaisé, "Aladin" pour son excellent texte sur Paca, mais surtout "Pigalle/Pey-
Berland", titre magique, qui chaque fois impose le "repeat" à ma platine. 

Exactement le style que j'affectionne (hors du binaire sonique bien sûr), mélancolique, empreint d'une douleur sourde..." 


Thierry Saltet, Stalingrad


 




   PopNews -   --L'Ordonnance-
---Presto!--
-Rock & Folk-
Abus Dangereux
 -Bourbon Street-
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Le duo se produisait au festival Bordeaux Rock (2005), Son'Art (04), Bois des Fées,  Bourbon Street (02), Zoobizarre (01), etc.
"Cuirassés de satin en cabaret expérimental..."

 

---Gueule De Bois
-Longueur D'Ondes-
-Nova Magazine--
--Sud-Ouest--
--WebCity--
--New Wave--


 



LA COULEUR DOMINANTE RESTE... 
LE ROSE POUSSIERE !
 
 





live Son'Art 05, photo Bruce Milpied

 


 "Marcher sur les eaux" : un martèlement, tandis que les orgues résonnent, entre péplum et film de la Hammer. 
"La Reine Gore" débute...
Voici un disque paru il y a déjà trois ans, mais passé odieusement inaperçu à l'époque de sa sortie : la rencontre de Patrick Scarzello et Lys, couple à la ville comme à la scène, pour un disque surréaliste, dans tous les sens du terme. La Reine Gore est l'œuvre de Patrick Scarzello, esthète et multiactiviste de la chose rock et artistique depuis la fin des années 70 (musicien, écrivain, performer, une sorte de Billy Childish français) et de Lys, peintre (au style évoquant l'oeuvre d'Aubrey Beardsley) et chanteuse, égérie d'un univers décalé et délicieux.

Cet album est un bric à brac tout à fait jouissif dans lequel s'entrechoquent nombre d'influences fondamentales : le jazz de Saint-Germain, Boris Vian ("Le gai-vivoir"), mêlé au cabaret de Kurt Weill ("L'opéra de quat' zyeux"), aux comptines, ou encore à la chanson réaliste et gothique ("Pigalle/Pey-Berland", magnifique). Les textes de ces 23 (!) chansons sont référencés et doucement surréalistes, et le tout est fabriqué maison. Cette dimension humaine rend ce disque profondément attachant, chaud. Lys développe un panel de styles vocaux impressionnants : de Marlène Dietrich ou Barbara (créatrice de la bouleversante "Dame Brune"), aux intonations d'Arletty.

Le titre "Aladin" est un hommage au dandy décadent Alain Pacadis et ses vers "Ne laissez pas Alain tout seul / Des fois les Palaces sont des linceuls" se rapprochent de "Ne laissez pas Julien se perdre / là où l'entraînent les sirènes", extrait de "Julien", titre emblématique de Patrick Eudeline (l'ambiance générale des deux morceaux s'inspirant des "Ames mortes" de Gogol et de "Là-bas" de Huysmans, mais c'est une autre histoire, un autre jeu de pistes de références dont les deux dandys ont le secret...). 

Oui, la filiation est évidente, leurs obsessions (velours, uptown rhythm'n'blues, tournant dans une valse réaliste) se télescopent, (Yves Calvez, bassiste des Coronados, est d'ailleurs présent sur les deux disques) mais là où Eudeline développe le cabaret-blues gothique et le spleen baudelairien, le disque de Scarzello et Lys laisse davantage entrer la lumière, il y aurait comme une issue au bout du tunnel. 

Le titre "La Reine Gore" est à cet égard particulièrement réjouissant, avec sa rythmique quasi disco (*) et ses paroles très classes. L'ensemble du disque baigne dans une douce lumière, faite de successions de couleurs dont la dominante reste... le rose poussière. C'est un disque plein d'aventures, tout en bidouilles lo-fi et accumulations de styles pour un résultat essentiel : une œuvre sincère, honnête et vivante. 

Oui. Savourons donc cette "Reine Gore", sans aucune modération. En attendant le nouvel album , "De bon matin en robe du soir", décrit par le duo comme "des ballades sombres et Rock'n'Roll", dont la sortie est prévue à l'automne 2005. Ne passez pas à côté, cette fois. Et surtout, faites de leur cri votre devise : "Halte au confort !" 


                                Frédéric Antona, Pop News (2005)


(*) composition de Nel, arrangeur sur l'album de plusieurs titres du guitariste Patrick Bruneau.
 

"... -Votre show m'a ravi, humour compris... 
Une paye qu'on n'avait proposé ce genre d'alternative aux spectacles morts-vivants... techniquement, une synchro impeccable, et 
quelle attitude incroyable !

Franck Lantignac, musicien 
(batteur notamment de Ulan Bator)
 

"La dernière fois que je vous ais vus, c'était en première partie de Daniel Darc au CAT, vous étiez magnifiques !"
Sophie Viguier
 


 
 

"... j'ai été agréablement surpris de découvrir votre musique au festival, tes textes qui franchement me plaisent, en plus c'est en français.

Et les CD, j'aime... un univers musical qui n'appartient qu'à vous. Les paroles sont pleines d'humour, de dérision avec des notes plus sensibles qu'il faut savoir déceler, un côté surréaliste fellinien.
Tiens-moi au courant pour un concert !"
 

 Lenny Lafargue, bluesman
(produit notamment par BBBoy)

 
 
 
 
 

 


 
 

ANGES DU BIZARRE
Plus on les connaît, plus on est surpris ! 


(+ de photos live de... Philippe Taris)

 

Jadis esseulé, malgré la pénétrance d'outre-monde d'un Orchestre Vide bien rempli (sculpteur sonore, arrangeurs et autres tripatouilleurs d'ambiance), Patrick Scarzello dépose désormais ses cris les plus déchirants aux pieds d'une Lys Reygor qui les y foule avec un sourire narquois. Malgré quelques révoltes de convention ("Sorcière !", "Tu n'as plus rien pour me plaire !"), le voilà qui miaule langoureusement en deuxième partie de concept, pour une chattemite pourlécheuse.

Le show s'en réchauffe. L'ironie battue à froid, la valse-hésitation face au public, laisse maintenant place à un pas de deux chaviré et gourmand, à l'humour hédoniste. Entre le cabaret punk aux angles aigus et la virulente peintresse, l'étrange est un langage actuel. L'amour est à poils et à plumes et piaille, gémit, ronronne, stridule, fredonne sur de somptueuses mini-symphonies baroques'n roll, figées sur bande. Tout comme avant, et malgré le nombre et la qualité des références, ils semblent inclassables !  


Antoine de Baecke, "Sud-Ouest" (2001)


AMATEURS DE DUOS POP GEN

 
 
 
 


"Aladin"
 
 
 
 


"Les Sélénites" 

TILLETS... PASSEZ VOTRE CHEMIN !

Affamés d'ambiances sulfureuses, d'équivoques, d'ambiguïtés, de déglingue et de paillettes, d'humour et de velours, entrez, entrez, Mesdames et Messieurs, bienvenue au Ca Ba Ret !
Entrez, nightclubbers, dandys gothiques et punkoïdes !
Vous verrez sur une seule et même scène : à ma droite la troublante héritière de Juliette Gréco, diva jazzy à l'assurance sans failles, j'ai nommée... LYYYS REY GOR !
A ma gauche, le frère de sang de Patrick Eudeline, c'est comme si on l'entendait en surimpression, celui-là, brailler "Ne laissez pas Alain tout seul"... Alain ?... Mais Pacadis, bien sûr, le prince de la déjante  parisienne, souvent imité, jamais égalé -frère d'Alain Kan aussi, dont le fantôme se pâme tout au long de ce disque, quand il ne s'exclame pas, "Oh les bars... les bars ferment toujours trop tôt..." ce qui aurait pu être le titre du disque... 
J'ai nommé : PatRICK... SCAR ZE LLO !
Oui, mesdames et Messieurs, les loups et les faunes entrent à l'Alcazar, la fiancée du pirate piège ses amants, et les coulisses sont du dernier périlleux. Baroque, baroque rock, performance, voyage dans la lune en première classe théâtrale, vous ai-je dit que ce très scabreux opéra en crypte s'appelle "La Reine Gore" ? Ah, et puis aussi que Patrick SCARZELLO sort à la même maison, un livre appelé
"A Rebrousse-Toi", présenté comme une leçon d'humour dandy (dans le sens de la politesse du désespoir) ?
Et encore, que Lys excelle dans le dessin, mais alors mes amis, des dessins, on dirait des auto-portraits de Claude Cahun, les pin-up des fifties ou les traits coquins du dix-neuvième siècle, selon les tours de kaléïdoscope !...
Enivrant tout cela, les têtes tournent...
Ah, Mesdames et Messieurs, je vous aurai prévenus ! 
On ne peut pas plus décadent que cela !
  



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LOSE-STORY D'ANGES BRISES
 
 




...   TOTALE CLASSE !

Sous auspices dark-eudeliniennes et dandysme pounky-pounchy,
Patrick Scarzello vient d'écrire, après un 1er album "Les Armées de Verre Soufflé" (1988), les 2ème et 3ème tomes de son écume des jours d'ange brisé, ce cabaret dada foutraque et luxuriant, bizarro- trépidant et gothiko-barok.

L'album "La Reine Gore" (23 titres), en duo avec la vénéneuse performeuse Lys Reygor, scalpe vingt ans d'activisme rock pour mieux mettre à nu une électro-java aux sexes et sentiments diffus, entre comptines de noctambules, griffures à la Gréco, poupées de cire et de bave, jettés au sol comme des rêves décalottés.

Et "A rebrousse-toi" (180 pages), brosse dru la lose-story d'Aimée Hell et de rV de Luz, sous la forme de missives missiles adressées à une ex-dulcinée, héroïne de 7 années de frustration, illustrée par le dessin gracile de Reygor. 
C'est réglements de compte à OK-Souffrance, points de non-retour et images immondes, toutes dents dehors et autres pointes acerbes et acérées, comme Ferré s'enferrant "Avec le temps"...
"Je recrache finalement peu, comparé à ce que j'ai dégusté". 
Du pur lone-some cowboy ; totale classe !

"Jade" (2002)
 


SITE "Rock & Folk" DU MOIS...
 
 

 


Le retour du dandy masqué du Sud-Ouest : après quelques années de réflexion pure et intense, l'homme revient en force avec un nouveau CD en duo avec Lys Reygor, ainsi qu'un livre bien trash, également illustré par la dame.

Dans la série des grands illuminés du rock et de la littérature underground, il devient urgent de découvrir ce performer, qui se situe dans la digne lignée de Costes et Patrick Eudeline.
 

Géant Vert, "Rock & Folk" (2002)

-"J'ai beaucoup aimé votre présence, vos chansons avec lys à la voix sublime lors de la premiere partie de Daniel Darc à Bdx ; j'avais aussi beaucoup aimé votre spectacle au Molière il y a quelque temps..."  

Claude Delout

- "J'ai adoré le disque, votre univers, votre humeur, votre recul et votre intimité, tout mélangé !..sur scène c'est super craquant, il se passe vraiment quelque chose,  un univers si particulier..."  

Nathalie Jaffré, boutique-galerie La Tentation du Citron
 


TEXTES   (DE)CULOTTES   ET
 
 


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CLIMATS   ENVOUTANTS  ...

Je viens de passer un peu plus d'une heure... en compagnie de la Reine Gore ! Et j'en sors ravi, revigoré, enchanté !
Textes (dé)culottés, alchimie des mots et poésie de l'âme, surfent sur des musiques aux climats envoûtants... parfois ! ("Aladin", "Virus Killer"), rafraîchissants... souvent ! ("Pigalle/Pey-Berland", "Les Sélénites", "Sorcière", "Le hoquet")...

Je n'oserai pas de comparaison, puisqu'aucune ne me vient à l'esprit. Ce disque est une sorte d'ovni... Et je ne vais pas jouer les David Vincent de la critique, plus habitué que je suis à disséquer le riff qui tue ou le shuffle à papa !
Mais ce CD singulier possède une vraie richesse, faite de connivences, de dérision, mais aussi d'amours enfouies et exhumées.
Voilà, je le range à portée de mains, entre Gainsbourg et Bobby Lapointe... et vous adresse à tous les deux, félicitations et encouragements amicaux.  


Philippe Combe, programmateur (Cricketers, Bourbon Street)


LA GRACE DE BARBARA... 
 
 


 
 
 
 
 

 

AUTOUR DE L'OISEAU NOIR !

Sombre héraut et opaline magicienne, prolixes et polymorphes, Patrick Scarzello et Lys Reygor nous honorent d'un nouvel album, "La Reine Gore", rassemblant, rien que ça, 23 titres, ainsi que d'un intime ouvrage au titre vaguement velu, mais épigraphique, "A Rebrousse-Toi". Tous deux promènent leurs quatre mains ravies sur ces objets du délit avec délectation, le dessin clair se moque du texte noir, le morceau de l'un, illustré par la voix de l'autre, prend une tournure inédite. Et le dialogue s'enchevêtre autour d'un rire irrévérencieux, se courbe en une déférence affectueuse, leurs voix se croisent, se donnent la parole, l'ironie de l’un poursuivant le cristal de l’autre. La grâce de Barbara, en plus acidulée, venant danser autour de "l'oiseau noir" ! 

L'opuscule "A Rebrousse-Toi" est une incantation hirsute, une sauvage auscultation des sentiments. D'une écriture élégante, alambiquée et libre, le narrateur retrace et crache la saveur crépusculaire des amours ratées. Amour sans réciproque pour une belle équivoque. De jeux d'esprit en jeux de mots, d'allitérations en assonances, la langue de l'auteur se délie et nous révèle toute sa richesse et sa férocité.
Entre, les illustrations soupirent doucement. 

Patrick Scarzello et Lys Reygor : deux moitiés d'orange, mi-figue mi-raisin, enclavées parfaitement ; une ardente alliance dans l'art al dente ; Eros et Thanatos plus unis que jamais, mêlant leur langue singulière, en une preuve d'amour infrangible.
 

Anne Sérès, "Longueur d'Ondes" (2002)


CHAOS A FLEUR DE PEAU...
 
Artiste non formaté, Patrick Scarzello a trempé sa plume dans l'acide ; ce dandy autodidacte passe au coming-out via un CD et un livre.

 
 
 
 


 
 
 
 
 
 
 

Alors que ressort Un Jeune Homme Chic chez Denoël, Patrick Scarzello exhume sur son deuxième CD, La Reine Gore, une chanson 80's dédiée à Alain Pacadis, "Aladin"
En équilibre fragile sur la corde du surréalisme et de la théâtralité néo-romantique, l'homme avoue une fascination pour la déglingue rock & rollienne, le dandysme à la Jean Lorrain... et peut-être aussi pour Gainsbourg ? Là où ce dernier faisait chanter à Birkin "Les autres filles ont de gros nichons, et moi je reste aussi plate qu'un garçon", le gandin bordelais chante à sa moitié, Lys Reygor : "C'est toi la plus jolie baleine, qu'on ait vue dans la plaine, le plus joli animal gros, qu'on ait vu de sitôt..." 

Roman entièrement dédié à la haine de son ex-compagne, "A Rebrousse-Toi" compte 180 pages d'amour renversé. "Ca n'est pas une chanson de plus que j'écrirais si l'on se sépare, mais un volume entier !" Une animosité née d'une profonde cassure, d'un chaos à fleur de peau, exposé à travers une collection de chroniques des jours qui se meurent, avec Pigalle en toile de fond.
Exorcisme ? Complaisance ? Cruauté ordinaire ?
La valse des habitudes et des rancoeurs semble enivrer l'auteur, à l'image de ces tempos improbables jouées à l'orgue de fortune, sur
un album volontairement non formaté pour les radios FM... 
Trop de violence non contenue, sans doute trop de naturel aussi ; car Patrick Scarzello est avant tout un original.

"Du fait de mes influences, Laurence Romance a parlé de "dandy punk" dans Libération (avant même que n'apparaisse le club, sur le site "L'interdit", et que l'expression ne s'impose). C'est resté. Je ne pense pas du tout que l'on naisse dandy, mais si on le devient, c'est à force d'incarnation et de nourritures choisies : tous les Barbey, Bloy, Remy de Gourmont, Huysmans, le sâr Peladan, Wilde, etc ; sans parler des contemporains ! L'idée, c'est qu'on se retrouve transformé sans même s'en apercevoir. Avec le temps, cela devient un tatouage aussi indélébile qu'invisible"

"Punk, parce que 1977 a été le vrai début de tout. J'avais 16 ans, et dans la foulée faisais mon propre fanzine, premières répés, etc. Dans les années 80, quand  j'ai vraiment commencé à me produire, l'attitude primait encore. Le public des Bérus et des Wampas pogotait sur mes chansons, alors que le tempo était parfois deux fois moins rapide que le leur ! Mais je savais très bien pourquoi on me retrouvait là... "
 

Christian Eudeline, "Nova Magazine"(2002)


L'ANGE  DE  GLAISE  A  RENCONTRE  SA  MAJESTUEUSE  DIVA
DUO IMPROBABLE ENTRE UN DANDY UNDERGROUND ET UNE CASTAFIORE GRIMEE EN ARLETTY, 
PATRICK SCARZELLO ET LYS REYGOR ACCOUCHENT D'UN ALBUM DECALE.

Entre Pigalle et Pey-Berland, Scarzello a rencontré sa diva. Perdu dans sa mélancolie solitaire, après avoir posé sa voix sur "Les Armées de Verre Soufflé en 1998, le vilain petit canard bordelais a toiletté ses plumes pour poursuivre l'aventure à quatre mains. La fée tombée d'un arbre porte un nom de fleur, Lys, mais qu'on ne s'y trompe pas,
la couleur dominante est bien le noir, avec juste ce qu'il faut d'humour et de légèreté. 
Cette alchimie moderne catalysée par une double errance nocturne offre une musique souvent enfantine, aux échos jazzy, entrecoupée çà et là de quelques partitions plus rock, et de sonorités expérimentales, à deux doigts sur un clavier dont on venait de changer les piles... Un décalage assumé jusqu'au bout de l'album, qui se conclut sans instrument par une comptine acide, s'achevant en points de suspension pour une suite dont on espère déjà les murmures.

DUO DETONNANT. La vraie force du duo vient cependant du mélange vocal, entre le timbre fluet d'un jeune homme triste, talk-over à peine travaillé sur un texte taillé à la serpe, et l'assurance déconcertante d'une cantatrice échevelée. Lys Reygor, majestueuse, illumine cet album du début à la fin en jouant sur les variations de sa voix, changeant de style et de personnalité au gré des masques qui se croisent dans cette tragi-comédie humaine. 
Dans leur univers gris et urbain, les papillons ne sont que des phalènes, les poupées de son ont perdu leur tête, et on se saoûle au litre d'éther. Deux vies de guingois dont le texte est contrebalancé par une musicalité joyeuse et, finalement, tissée d'espérance. 
Le couple atypique pousse l'aventure jusque dans les librairies, couchant aussi à l'encre les maux d'une rupture :
"A Rebrousse-Toi", illustré par l'une et griffonné par l'autre, est un roman aux allures de journal intime, psychothérapie auto-administrée qui prolonge agréablement l'univers du CD. Un style au vitriol, parfois cru et violent, mais tellement vrai qu'on pourrait le prendre pour un scénario de sitcom trash !
Au terme de ce premier voyage en tandem, Lys et Scarzello semblent s'être rencontrés pour ne plus se quitter : guettez-les à la rentrée sur les scènes...
Stéphane Gireau, "Webcity" (2002)
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BARBARA, DIETRICH, GRECO

 
 
 

...     BIRKIN  MEME,  MAIS  UNIQUE !

Déjanté, inclassable et génial... 
La très belle voix de Lys rappelle Barbara, Dietrich, Gréco... 
même Birkin ; et en même temps, unique ! 
L'accompagnement musical est souvent minimal, et sert juste à souligner les voix, qui semblent si peu faites pour aller ensemble...
Mais Scarzello & Lys détaillent de vrais petits joyaux de poésie et d'humour, dont ils sont les auteurs.

Finalement, on se dit que l'un existerait difficilement sans l'autre, et les 23 titres passent à une vitesse vertigineuse.
A posséder absolument dans sa discothèque, et très certainement à voir en scène... Un pur joyau !

Marie-Claire, fanzine "Gueule de Bois"


P.S. : quand ils ne chantent pas, Lys expose ses peintures, sculptures, parures et autres bizarreries poétiques et Scarzello écrit_:  il a publié "A Rebrousse-Toi", premier roman speed et mal pensant.



PARFOIS, LES LINCEULS SONT
 
 

 DES PALACES...

"La Reine Gore" : en exhumant quelques anciens titres, relus et complétés avec sa Lys près de la boutonnière, le dandy punk justifie son titre, et déborde donc de l'étiquette. 
Miaulements rauques, roucoulades tremblantes, rugissements contenus, hoquets soyeux, cette chanson en duo, opéra-bouffe d'ascète, est pétrie de délicatesse. 
Par ailleurs, révélation d'une voix féminine.

  "Magie zutiste et Majesté gore" : un duo de charme et de choc, pour une série longue durée de presque deux heures, chantée avec queue et tête ! 

José Darroquy, "Clubs & Concerts"
 
-"Merci encore pour votre présence lors de notre ouverture ! 
Ce fut magique, cruel, tendre et malin,
comme d'hab'... et quelle belle voix, Lys !"

Patrick Ochs, Rue de la Muette


-"Je ne t'avais vu qu'en solo,mais j'ai trouvé ce duo trés joyeux (denrée rare à notre époque), un bon style où ta partenaire y va bien de sa goualante (terme approprié), et bon ping-pong. Brel disait à Gainsbarre "n'oublie jamais que tu es un crooner" ; malgré la modestie, j'ai envie de te dire pareil ; ta voix va mieux dans le parler ou le phrasé lou reed-tom waits-dylan (excuse du peu), mais déraille un peu dans le rock fort.Puisque tu aimes charmer, et ta partner aussi, gardez bien ce cap, ce qui n'exclut ni l'humour ni les bons cauchemars -réels ou imaginés-"  

Christian Levraux, "Actuel" débuts 70


INCURABLES ESPRITS LIBRES
 

 

ET DANDIES DE GRANDS CHEMINS...

Tout droit échappé d'un univers rive gauche, mêlé de musique contemporaine, le duo de choc performe plutôt qu'il ne chante. 
Ses airs semblent bricolés en chambre, la gâchette collée sur le clavier Bontempi, scènes d'amour torrides entre le punk et le siècle dernier.
Ca transpire la chaleur moite d'une nuit d'Orient, entre le rouge de Chine satin, et le costume velours violine, d'où émerge l'immanquable dentelle... 

Nino Noma, "Le Bois des Fées"
 

"SORTI EN 2OO2, ET ALORS ?
IL EST INTEMPOREL JE VOUS DIS !"
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


photo Bruce Milpied


 
 
 

Un magnifique instrumental  ouvre ce disque de cabaret gothique, deuxième réalisation de Patrick Scarzello après le très réussi "Les Armées de Verre soufflé", avec cette fois la voix exquise de Lys.

Cet album est complètement intemporel, les textes superbes chantés par le couple nous transportent autre part, dans d'autres temps, évocants Jean Lorrain, Kurt Weill ("L'Opéra de Quat'Zyeux") ou Nietzsche ("le Gai-Vivoir"). Très bel hommage à Alain Pacadis, célébré dans "Aladin", ("Ne laissez pas alain tout seul, des fois les palaces sont des linceuls...)

On connaissait le timbre de voix si particulier de Patrick, Lys est une vraie chanteuse, les deux se complètement parfaitement. Ce disque est sorti en 2002, et alors ? Puisque je vous dis qu'il est intemporel ! 
Les compositions sont soignées, notre duo s'étant bien entouré, faisant de ce premier album la somme de plusieurs talents bien inspirés, mais avec une vraie cohésion. Du grand art, loin devant les acteurs d'une médiocre "nouvelle chanson française", et peut-être pas à la portée de ceux qui payent pour écouter Delerm ou Bénabar... 

Certains morceaux sont assez courts, véritables petites comptines gothiques en déséquilibre, titubantes, 23 chansons en tout ! Un beau disque, à découvrir ou redécouvrir absolument : la voilà la vraie nouvelle chanson française !

Julien Z, "L'Ordonnance" (2005)

 
 
 
 
 
 
 
 

 


 
 

SUR FOND DE "TEENAGE LOBOTOMY"...

On s'éloigne du hardcore punk musicalement, mais pas obligatoirement dans l'esprit. 23 titres où notre Reine Gore, Lys, fait honneur aux plus grandes chanteuses à textes qu'on ait eues (Gréco, Barbara) sur une musique "new wave" minimaliste, créant l'ambiance idéale. Nos deux compères sont des artistes complets, puisque Lys Reygor peint, et que Patrick Scarzello écrit. 

Ce dernier bourlingue dans la scène punk/indé depuis des lustres. C'est tout dire de son univers de "théâtre punk". En plus donc de soutenir musicalement la poésie de Lys, il vient d'accoucher d'un récit érotico-punk, où l'amour fait mal, de Pigalle à Bordeaux, sur fond de "Teenage Lobotomy".

Patrice herr sang Lamare, "New Wave"


RAPPELLE L'HIGELIN 70's... 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

AVEC FONTAINE, OU LA RINGER

Ce ne sont pas les vainqueurs du dernier Star Club, mais vous les rencontrerez peut-être au détour d'un concert, et on espère bien qu'ils tourneront. Comment qualifier cet album ?
D'abord, ça me fait penser à un duo qui a marqué une certaine chanson française dans les années soixante-dix, celui que formait Jacques Higelin et Brigitte Fontaine, déjà bien allumée. Ou bien aux Rita mitsouko. Lys Reygor a les intonations de Catherine Ringer et de la zazoue version 2002. Patrick Scarzello, lui, a la justesse de chant improbable du grand Jacques.

Et tous deux ont la flamme, ce petit quelque chose qui fait qu'on retient un album non formaté, aux textes balayés par l'absurde, la tendresse et l'ironie vacharde. Les notes se mettent au diapason de ce patchwork aux intonations tour à tour jazzy, psychédéliques et rock. Mais j'arrêterai là cette chronique peut-être virtuelle, car dixit "Les Virtuels", "ces enlettrés débonnaires, natifs du dictionnaire et des salons littéraires, ont un verbe sans verge, sans asperge ni superbe..." Don't act. 


"Factotum" (2005)

 
 


photo Bruce Milpied

LA   DARK  LYS... 
POINTURE D'UN FRANC-TIREUR  !

Après avoir trouvé une chanteuse à sa pointure, la dark Lys, Patrick Scarzello a publié "La Reine Gore", collection de 23 morceaux entre Patrick Eudeline et gothique, Pigalle et province profonde. 
Le bordelais n'a pas fait les choses à moitié, puisqu'il a publié dans la foulée "A Rebrousse-Toi", roman trash et rose, illustré par sa muse Lys... deux francs-tireurs !


"... très chouette, intimiste et référenciel."
Ladzi Galaï, éditions Rytrut

-"Un disque nature au ton à la fois soft, déjanté et qui récure !"
LMA, Multiprises 
Portrait de Patrick Scarzello dans "Abus Dangereux"


"ABUS DANGEREUX, 15 ANS"
 
 
 
 

 

 PLAY - LIST GUILLAUME GWARDEATH :


  • "Nos années punk", Christian EUDELINE (Denoël, X-trême)

  •  
  • "Ce siècle aura ta peau" (J'ai Lu), 

  • "Dansons sous les bombres" (Grasset), Patrick EUDELINE
     
  • "Un jeune homme chic", Alain PACADIS (Denoël, X-trême)

  •  
  • "Underground l'histoire", présenté par Jean-François BIZOT

  • (Actuel/Denoël)
     
  • "A rebrousse-toi", Patrick SCARZELLO (Le Récif)



            Portrait de Lys Reygor dans "Sud-Ouest"
                                                              + le site de "Abus Dangereux"...


ACIDE, VIOLENT, CYNIQUE...
 
 

_ETET MECHAMMENT DROLE !

Le titre, "A rebrousse-toi", contient beaucoup de ce qui compose le personnage de P.Scarzello, cet autre éternel "Jeune Homme Chic".Et comme feu le Parisien Alain Pacadis, il a le dandysme a fleur de peau, et l'âme comme du velours, qui change de couleur quand il s'amuse à y passer la main...
Acide, violent, cynique et méchamment drôle, ce très punk
"A rebrousse-toi", est un vrai roman d'amour et d'humour dandy.

Quand au CD en duo avec Lys Reygor, il évoque un cabaret où Kurt
Weill ivre d'éther papillonnerait avec une Gréco limite gore, dans un ballet amoureux violemment addictif.
Musicalement, on y saute avec malice du coq à l'âne, en toute liberté
jouissive et décomplexée.  


Stéphane C. Jonathan, "Sud-Ouest"


LE RAP DE MUSSET...
 
 


 

Trop épidermique pour l'équilibre rigoriste d'une chanson ; insuffisam- ment distancié pour la plume du rock critique : "A Rebrousse-Toi" ouvre une troisième voie. Patrick Scarzello y donne le précipité d'un désamour violent. 
Le flow est dans l'urgence, partagée avec Christine Angot, qui bouscule les mots. Il ne laisse dans l'ombre aucunes lacérations des sentiments sur lesquelles se recompose l'itinéraire tourmenté de l'échec.

On ne rentre pas dans le récit, porté par la musique de l'écriture,
et la peinture du désordre amoureux. Il nous percute.C'est le rap de Musset, impasse romantique d'un dandy exigeant condamné par le dénuement à "n'avoir nul projet, ni aucune place pour le désir, ni personne, puisqu'on a trop honte". Le lecteur sort sonné de la confession référencée punk du narrateur rV de Luz.
  


         Pascal Rigeade, "Sud-Ouest Dimanche" (2002)


 

"LA REINE GORE"
"Un très scabreux opéra en crypte..."
Alias, "Presto!"
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Les Armées de Verre Soufflé
le CD solo de Patrick Scarzello, avec paroles, revue de presse, interviews, story, etc

Scarzello et Lys
SCARZELLO illustré par LYS
 "A Rebrousse-Toi" (186 pages) :

"Un beau texte, mi journal, mi fiction, très dandy, très personnel et intéressant... qui mérite un éditeur tendance !"
 

Christian PIROT, éditeur
(après avoir lui-même écrit un livre sur le rock français, il publie les textes de ses préférés, dont Brigitte Fontaine. 
Et réédite des volumes de référence dans sa collec' Autour de 1900, tel le fétiche "Une femme par jour", sous de belles couvertures art nouveau)
 



-cat-alogue
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le site de Lys-
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& critiques
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album 2012

Scarzello & Lys Slowmotion Orchestra 2007-2011

 
 

 

- La 
Poupée Barbue
2006-7 
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"... sulfureux, ambigus, ils ont mis leurs extravagances en commun... On a enfin 
trouvé les enfants de Magali Noël et de Boris Vian !"  (Radioclub FM, Valenciennes)

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"DE BON MATIN EN ROBE DU SOIR..."
CD 2005, gigs, chroniques 2006 & interviews :


a-LIENS
portraits & critiques
le site de Lys
et de Patrick
La Poupée Barbue

Rock School Barbey, balance avec Sam, Arnault & Pascal des Wonky Monkees (photo Bruce Milpied)

rencontre avec
 "L'Ordonnance"
 "PopNews"

"Juke-Box Mag"

"Abus Dangereux"
+  interview 
 "Dig it !" 

"New Wave"

  concert
"Sud-Ouest"
" Gueule de Bois"  "Longueur
  d'Ondes"
"Factotum"

"Cafzic"

 
 

LA BANDE-SON DES LATE 70'S

C'est toujours la même chose : on a beau évoluer, grandir (ouh le gros mot), multiplier les expériences, lire des bouquins, voir des centaines de films, écouter toutes sortes de musiques, il y a toujours des morceaux fondateurs, des héros absolus de l'adolescence, qui ont permis de façonner notre manière d'être, de voir la vie sous un prisme différent, des disques qui nous ont convaincus que la marginalité était le prix à payer pour échapper à une société ayant fait de la lobotomie des masses et la no-culture la politique nationale ("to live outside the law, you must be honest", disait Dylan...), et que non, "I'm not Like Everybody Else".
Ces morceaux, on le sait, nous poursuivront dans la tombe... Ces galettes à la pochette éclatée, ces photos jaunies, qu'on finit par délaisser (car elles ont été tellement écoutées qu'elles se trouvent dans les chromosomes, le jukebox mental), mais qui donnent un coup au cœur dès que les premières mesures déboulent de la chaîne hi-fi un jour, par hasard, sans que l'on s'y attende...

Après avoir affirmé et affiné son style dandy, thuriféraire de l'esthétique décadente, entre cabaret et décharges d'électricité rock'n'rolliennes, avec des disques aussi indispensables que "Les armées de verre soufflé" ou bien "La Reine Gore", Patrick Scarzello, accompagné une fois encore de sa dulcinée/diva Lys Reygor, fait ressortir les obsessions originelles de son adolescence.
La thématique "Back to the roots" de l'album frappe dès sa pochette, qui reproduit le papier peint de la chambre d'ado de Scarzello entre 1977-79, sur lequel Thunders côtoie les Stooges, où Sid et Nancy dansent un bop avec le premier EP d'Asphalt Jungle (là où tous les coups sont permis !). Dans cet album où l'évocation des héros côtoie les citations directes des styles fondateurs, Scarzello & Lys, accompagnés de la section rythmique des Wonky Monkees et du guitariste lettré OD, renouent avec la bande-son des late 70's, de l'été de la haine, en 9 titres de rock'n'roll punk (mais n'est ce pas la même chose ?).

"Le Dernier des tailleurs de pierres", évocation de la génération perdue des punks, dédié à GrandClaude, qui aurait pu être Rikki Darling, Alain Z Kan, ou Riton, est une élégie à tous ces visages hantant les rues mouillées de Paris, Bordeaux, Lille et ailleurs... Ces armées de la nuit décimées par l'héroïne, l'alcool, les Walter PPK ou l'âge adulte, Scarzello & Lys les évoquent dans ce titre hanté, tout comme l'était, en 1981, "Avenue du Crime " de Taxi Girl ("Avenue du crime / les bottines jaunes revivent / sous les pantalons straight"). Le duo  renoue avec le style de textes-slogans, maladroits et touchants, du rebelle de 18 ans ("Carriérisme, je te claquerai... Matérialisme, je te fouetterai..."). "Comme une Overdose de pose", entre Undertones et Heartbreakers, pour un texte au croisement de Jankélévitch, Jean-Jacques Schuhl et Spinoza ("Un je ne sais quoi, je ne sais rien").

Les morceaux ressuscitent les rythmiques des Stooges ("Halte au confort", qui aurait pu être joué par Ron Asheton), de Johnny Kidd & the Pirates, de T. Rex... Mais le morceau le plus important de l'album reste à mes yeux"Sans adresse ni téléphone",une évocation des transes velvetiennes, Thunders période "Can't put Your Arms Around a Memory", pour une référence directe à "Like a Rolling Stone". Nos Bonnie & Clyde bordelais réaffirment ici la connexion Bob Dylan-Lou Reed, tellement évidente mais pourtant jamais évoquée. L'instrumental "Ethéromanie", qui clôt l'album, est un petit bijou d'efficacité. Un seul regret : que l'on n'entende pas assez la voix de Lys dans ces élégies aux mythes disparus.

Au final, bien qu'il lui manque la diversité de "La Reine Gore" (ceci tenant au fait que le nouvel album ne se compose que de neuf titres, contre 23 pour le précédent), cet album indique de leur part, en ces temps de retour en grâce d'une certaine esthétique, une volonté de rappeler les styles, les titres qui les ont sortis de leur torpeur adolescente, mais plus par l'évocation d'influences dans des morceaux originaux que par des reprises pures et dures. Ils font tomber le masque et révèlent les fenêtres qui leur ont fait voir la lumière (beginning to see the light...). Cet album est en quelque sorte leur "Copycats ".

Frédéric Antona, "PopNews"



"Il est chouette ce disque !
J’aime bien ta voix et celle de Lys, les textes aussi et les arrangements aussi. 
Morceau préféré : cacahuètes, Mars & codéine."
Ann Scott
  

"... les fantômes de Johnny Kidd, du Velvet, Dylan ou Thunders se téléscopent, c'est assez remuant émotionnellement... n'ai qu'un regret, qu'il se termine trop vite !
"Cacahuètes, Mars et codéine", est franchement à arborer sur des badges..."
Frédéric Antona,"PopNews"


  "... les guitares de votre nouvel album sonnent Johnny Thunders"
Philippe "U-Bahn" Saintlos
 producteur entre autres des pertinents Messagero Killer Boys
 
 

"Sombre et élégant, ce nouvel album évoque une éternelle jeunesse sonique, le désenchantement du monde et des émotions à fleur de peau. Scarzello & Lys sont accompagnés d'un groupe ad hoc, guitare millésimée, rythmique enlevée, qui sied parfaitement à une voix toujours vraie".
Florent Mazzoleni, "Spirit"


"... vétéran punk"
Matthieu Recarte, "Libération"
 
 

"... avec la rythmique des Wonky Monkees, le guitariste OD (Jakes, TV Killers) & un auteur aux paroles stylées, que l'on retrouve dans le livret."
Jean-Wiliam Thoury, "Juke-Box magazine"
 
 



(1) Le dernier des tailleurs de pierre
(2) Les affameurs 
(3)Halte au confort !
(4)Une journée bête
(5)Sans adresse ni téléphone
(6)cacahuètes, Mars & codéine
(7)Comme une overdose de pose
(8)Demi-monde
(9)Ethéromanie 



 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

... bel opéra punk ! 
aux doubles voix masculine et féminine avec des textes en français poignants, réalistes, qui viennent du fond des tripes, sur une musique voyageant de ballade 60's velvet punk, au punk rock direct façon 77, avec un son précieux et précis apporté par la guitare d' OD qui, comme à son habitude, tranche comme un rasoir, sur une section basse-batterie pleine de finesse et de groove 60's, BRAVO !

Jet Boy, Flying Over

"... ce retour aux racines est très heureux, et vous va si bien ! 
Chronique + interview dans "L'Ordonnnance" numéro 7 avec AS Dragon en couv', Burgalat, Lucas Trouble, Gomm, etc "
Julien Z, "L'Ordonnance"
 
 

"... en train d'écouter "De bon matin en robe du soir". J'adore ! Les Wonky + O D portent vraiment bien les morceaux, avec l'impression que vos voix se posent très naturellement sur cette base solide.
C'est un peu l'effet que donne Jad Fair dans Half Japanese. J'aime particulièrement les 2 et 3 et 6...
et les autres en fait !

Capucine Frey, The Peels


 
 
"Notre duo bordelais, avec en prime le célèbre OD et deux Wonky Monkees, pour neuf titres lignée punk français fin 70's."

 
 

"... je trouve les chansons très belles, très incisives et écrites au rasoir... les voix toujours aussi émotionnelles... jaloux de la poésie dark de Patrick..."

Patrick Ochs, Rue De La Muette
 

"Emotions... la première sur "Le tailleur de pierre" à failli me faire oublier tout le reste...
Ce garçon avait raison : cette époque était gavée de bouffons et je ne la regrette en rien ! 
Dis à Lys que sa voix est vraiment sexy"

Captain, Nova-Sauvagine 94,9 Mhz
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 

 

balance à la Rock School Barbey avec les Wonky Monkees (photo Bruce Milpied)

 

... EVOQUANT LES RYTHMEURS OU LES GLOIRES LOCALES
Ne connaissant pas personnellement Patrick Scarzello, c'est bien à l'abri du flétrissant soupçon de connivence que j'entreprends ces quelques lignes... Lui et mademoiselle Lys n'ont pas choisi la méthode facile. Funambulant sur la corde raide avec cet humour acide ou décalé dont seuls sont capables les vrais élégants. 

Ne cherchez rien ici d'usiné au format classique, la cage est ouverte et nos oiseaux s'envolent où bon leur semble. Pour mieux porter la lame dans la plaie, ils ont engagé une poignée de solides ferrailleurs, venus de la nébuleuse Wonky Monkees, à charge pour eux de distiller ce poison sonique hérité de certains grands anciens, évoquant sur son versant français, Asphalt Jungle, les Rythmeurs ou les Gloires Locales.
Avec une légèreté dans l'ironie que ceux-ci n'avaient pas. Garanti sans filet ! 

Alain Feydri,"Abus Dangereux"
 
 
 
 
 

PUNK UN JOUR, PUNK TOUJOURS...
Un punk "historique", écrivain et chroniqueur, qui chante avec sa muse. Ca ne vous rappelle personne ?
Ne sautez pas tout de suite du pont, le dandy bordelais a su s'entourer des plus fines lames girondines. OD à la guitare et la section rythmique des Wonky Monkees. 

Musicalement, on navigue entre pub-rock ("Les affameurs", "Une journée bête"), Marie et les Garçons et leur electure du Velvet Underground ("Comme une overdose de pose", "Le dernier des tailleurs de pierres"), les Stooges (le riff de "1969" recyclé sur "Halte au confort !") et des morceaux qui auraient pu directement atterrir chez les Jakes come le tendu "cacahuètes, Mars & codéine".

Ca reste un peu bancal parfois, mais comme on dit par ici, "punk un jour, punk toujurs"... Sur cette base, Patrick Scarzello lâche ses textes très réalistes. La vie, la dope, les illusions perdues et ce putain de monde qui tourne à l'envers. C'est pas complètement mon truc, mais ça mérite en tout cas l'écoute. Gaffe aux interventions de Lys Reygor, d'un lyrisme toujours surprenant.
Lo Spider, "Dig it !"
 

LES INTOUCHABLES 
Dés la première écoute "De bon matin..." l'évidence : Les Intouchables sont de retour ! Oui, ceux des années 80. Et puis non, cette rythmique-là est irréprochable, ce guitariste n'a jamais été aussi classieux, puissant et inspiré, tant qu'aux voix... Dissemblables et pourtant complémentaires, elles ont ce côté unique et classieux (décidément) d'un rock français que j'avais, faute de combattants, oublié.

Je pourrais énumérer mes titres fétiches, mais cela reviendrait à réécrire la liste des morceaux (excepté le premier, pour raisons perso). Une question, quand repartez-vous en studio ? S'il est vrai qu'il vaut mieux susciter le désir que l'ennui, 20 minutes c'est tout de même un peu court, non ?
Encore bravo. Enfin du rock chanté en français avec des tripes et du coeur, vous nous manquez cruellement.

Eric J Eulone, auteur
 


LA TANDY FAMILY
Ecouter Scarzello c'est toujours profiter de compos hors du temps, surtout hors du temps présent. Rien à foutre des modes, le son est toujours rock'n'roll dans l'esprit, ici made in Fixed Up, la Tandy family, etc. Bref ce que j'écoutais souvent sous format vinyle dans les années 80 avant l'alterno.

Pour accompagner le bonhomme, il y a OD des Jakes + 2 Wonky Monkees (dont le dernier album, je le répète, est excellent), tout ça allié aux textes conçus comme des petits poèmes. C'est un bon bol d'air avec des choses simples, des instantanés de la vie du monde d'en bas, pour une vision en forme spontanée, rock quoi !

NQB, "Cafzic"
 
 


"Les Bonnie and Clyde du Son' Art !... merci pour cette soirée, pour le rêve."
Love & rock'n'roll, Sophie Viguier



 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

POESIE VENENEUSE
“De bon matin en robe du soir...”
Un bien beau titre, un couple a priori improbable, mais pourtant dans une extraordinaire osmose musicale. Cet album marque une évolution par rapport au précédent : plus rock, plus no future. Les textes de Scarzello sont du vitriol, incisifs, il sait manier les mots avec une redoutable précision, tout en leur gardant une extraordinaire poésie, mais une poésie vénéneuse, qui raconte un monde en décomposition, en désespérance.
La voix “unique” de Patrick Scarzello traduit bien ce monde, et est parfaitement mise en valeur par les “acrobaties” vocales de Lys Reygor. Du travail d’orfèvre ! 
 

Marie-Claire,"Gueule De Bois"

 
 
 
 
 

BEAT GENERATION
Difficile de chroniquer ce second disque (après "La Reine Gore" en 2002) du couple infernal sans verser immédiatement dans la déclaration d¹amour. Une vraie, en bonne et dûe forme.
A Patrick Scarzello, génie rital, dandy post-punk qui parle comme il écrit, et dont la science du mot qui tranche a réjoui plus d'une oreille attentive mais qui, sans sa fleur de Lys, n'aurait pas ce port si altier.
A Lys Reygor, madone moderne, Castafiore survoltée, muse et poétesse, plasticienne drolatique, "De bon matin en robe du soir", parce qu¹elle le vaut bien et lui aussi. 

A eux deux, duo d¹enfer, les Bonnie & Clyde de la poésie rock, tueurs (de cafards) nés, capable en 20 minutes (et entourés pour l¹occasion des Wonky Monkees et d¹OD des Jakes) de réinventer la chanson électrique et l¹ironie écorchée, la ballade sonique et la poésie intemporelle de la Beat Generation.
Pour les vieux fans, la clope sera toujours une salope, mais ce nouvel album nous emmène définitivement ailleurs, définitivement higher.
 

Jonathan Hénault,"Longueur d'Ondes"

 
 
 
 
 
 
 balance avec les Wonky Monkees, photos Bruce Milpied


DES RIFFS ULTRA GARAGE
 Le premier morceau « Le dernier des tailleurs de pierre » est vraiment taré, ultra glauque, lent, avec un petit arpège lancinant de gratte, volume sonore assez faible, chant parlé/chanté avec des paroles rock'n'roll/décadentes, j'accroche direct en fait, ça serait comme une sorte de Scott Kelly version française, franchement c'est sombre et je kiff bien.

Dès le deuxième morceau, on change pas mal d'atmosphère, les riffs de gratte ultra garage rock, tu vois le style.
Le chant devient plus chanté et puis le chant féminin arrive, putain merde, la voix me fait penser à la meuf' des Rita Mitsouko, incroyable quoi, mais résultat vraiment sympa.

En fait le premier morceau est un peu une exception,les autres pistes sonnent plus comme je viens de le dire, garage rock tranquille avec ce double chant masculin/féminin, eux-mêmes citent les frères Tandy pour la frénésie, Ramones pour la lourdeur, Stooges pour la pointe de glam, voilà quoi, fais ton bizz avec ça.

Perso j'accroche grave et je serais bien curieux de les voir en concert. Niveau prod', le son pourrait être meilleur et les voix moins en avant, en même temps ça doit être un peu le concept du truc, donc... 
Paroles cynico-engagées, coolos, j'accroche aussi. 

HB, fanzine «Sedition» (2007)
 
 
 
 


  photos : Denis Fouquet

UNE ENERGIE JOUISSIVE
Les Rita Mitsouko bordelais sont de retour !
Quelques années après "La Reine Gore", voilà un disque de rock'n'roll, un peu court, certes, et qui laisse sur sa faim une fois les 9 titres avalés à la vitesse d'un cheval au galop... 

D'autant qu'on les aime, ces 9 titres, avec leur ironie, leur côté noir revendiqué. La rythmique d'Arnault Arpajou et de Pascal Babin (Wonky Monkees), et la guitare de OD soutiennent sacrément bien ce duo, rendant hommage au bon vieux binaire, et capable d'exprimer la noirceur des choses avec une dérision et une énergie jouissives...
A écouter de bon matin, habillé comme bon vous semble.

"Factotum" mag'

-"EXTRATERRESTRES !?"... MAIS C'EST UN COMPLIMENT !
 

Jonathan HENAULT : Lys, sur quoi étais-tu en train de travailler avant d'arriver ?

Lys : une nouvelle expo, à base de collages de mes dessins, de petits gribouillis : j'y gagne beaucoup en vivacité, un peu comme une écriture automatique. Je rajoute ces dessins un à un, ce qui augmente le sens de l'ensemble, et chaque tableau raconte une histoire.
 


 

Ca vous est arrivé d'être très contents de votre travail, et de vous prendre des retours ?

Lys : oui, quand je travaillais sur la femme, ça a dérangé certaines et certains : celles qui voulaient gommer leur féminité, et les hommes qui y voyaient trop de féminité.
Patrick : il y a toujours des gens plus ou moins bien intentionnés, plus ou moins avertis, pour y aller de leurs leçons, ce qu'il faut faire et comment. Avec Lys, on s'est souvent confrontés à ça. Tu y penses, forcément... mais la création est souvent une réaction à une perte, ou à un sentiment de manque ; appelle ça bouée de sauvetage, table rase, coup de talon :  lorsque ça redevient viscéral, tu ne te poses plus la question.
 

Lys, si tu devais décrire Patrick en un mot ?

Rock'n'roll ! Avant de le connaître, je l'avais vu sur scène se donner à fond, alors que l'époque n'était pas à la sincérité premier degré ; et j'adorais aussi son écriture... C'est un romantique au premier sens du terme !

Patrick, même question...

la plus riot grrrl que j'ai jamais rencontrée. Elle a comme ça, un art très ornemental, mais avec des plantes venimeuses derrière : toujours un double niveau de lecture, ça ressemble tellement à la vie. Quand elle utilise du rose, il faut se méfier du coup de griffe dark qui arrive !

Et cette rencontre, alors ?

Lys : on faisait chacun de la musique de son côté, en travaillant avec des musiciens, mais ça devenait lourd à gérer. La peinture, l'écriture, c'est plus simple, tu n'as de compte à rendre à personne...

Patrick : on s'est retrouvés à répéter les dernières chansons à deux avec OD qui composait, puis à les proposer à la rythmique des Wonky. Chacun garde son indépendance, ils ont leur groupe, nous notre répertoire, mais on pourrait se rejoindre pour une date (comme ce fut le cas pour le lancement de l'album). Quand on les a jouées à cinq, les titres de l'album sonnaient exactement comme depuis des lustres dans ma tête !

Ce titre extravagant, "De bon matin en robe du soir..." ça vous va comme un gant... vous vous rendez compte que vous passez pour des extraterrestres ?

Lys : il y a vingt ans, oui ! J'ai une dégaine beaucoup plus simple aujourd'hui... .

Patrick :  extraterrestre, j'prends plutôt ça comme un compliment !... Je rêve d'écrire une chanson qui s'appellera "J'avais peur de déranger", et n'ai jamais aspiré à une vie "normale"...
C'est par le rock que je suis arrivé au décadentisme, au symbolisme, etc : tu fais d'abord tout pour t'en rapprocher, et puis un jour, ce n'est plus une quête, mais juste devenu ton quotidien. Je ne me verrai pas sortir sans lunettes noires et tête de mort autour du cou... parce que j'ai toujours été comme ça ! De toute façon, j'adore les aliens, les mutants, les freaks... et les petites Goths dans la rue font toujours plaisir à voir.

Lys : c'est vrai qu'on n'a jamais changé d'idée : rien n'était impossible, rien n'était trop beau. Il fallait tendre vers ça... petite, je savais juste ce que je ne voulais pas.

Patrick : on fait quand même partie d'une génération qui ne voulait pas travailler, et on y est plus ou moins arrivés... Je suis fier de n'avoir jamais été salarié !

 Jonathan Hénault, "Abus Dangereux" (2006)
+"Une journée bête" sur la compil' CD du fanzine

 

GEISHAS DE SOIE & TAILLEUR DE PIERRE NO FUTURE


  photo : Denis Fouquet

Plus qu'un duo, ils forment un couple à la vie comme à la scène.Les années passent, la complicité demeure.
Ce sont deux artistes qui touchent à tout (peinture, littérature, chanson) avec un bonheur égal. Dans leur univers, il y a les mots. Ils les tournent dans tous les sens sans les trahir. Ils les apprivoisent. Mardi soir, ils étaient au Son'Art pour les livrer tous crus. Un spectacle, un vrai en trois tableaux, on vous l'assure. Dans la verve du cabaret qu'on affuble dans les programmes du qualificatif réducteur : "rock". Ce fut pour le public un moment délicieux, fait d'intimité, de fantaisie, d'émotion, de sourires, de nostalgie et de coups de sang. Scarzello & Lys ont le sens de la théâtralité.

Le décor est là, rappelant des geishas de soie que jamais on ne voit. La musique de Mikael de Supermika sur "Il est un pays" enfonce le clou de la japonaiserie. Sous un plafond de ballons de jade, elle et lui jouent à cache-cache. Les voix se cherchent et se répondent. Celle de Lys caresse le velours, celle de Scarzello triture le cuir. La musique balaye large (jazz, rock'n'roll, ballades...) mais on n'en perd pas une miette, même quand "la Reine Gore" s'essaye au ukulélé.

Véritables saynètes, les chansons racontent des histoires de Sélénites qui habitent où vous savez, d'un "Dernier des tailleurs de pierre" No Future qui saute du Pont de pierre, et des histoires d'amour qui ne fissent pas toujours mal. Elles reviennent en rappel avec "Chéri, darling, mon amour", et "La dame et l'éléphant". Scarzello & Lys s'en sont allés "Main dans la main" en fredonnant Elli & Jacno en version électrique (leur seule reprise), laissant sur leur passage comme un parfum d'ambiance.
 

Jacky Sanudo, "Sud-Ouest" (2005)

 

 

PHANTOM OF THE PARADISE...

Un moment bien agréable, tantôt acidulé, tantôt langoureux, avec la pointe de saccades rock'n'rolliennes à laquelle je m'attendais...Un jour de 96, une étudiante a écrit sur Patrick Scarzello : "... aujourd'hui, j'ai rencontré le rock'n roll... !!! " Mais ces deux là ont la malice du chat...

Spectacle cabaret touchant, copieux mais jamais de trop et toujours poétique. Le mélange s'y fait entre  le mauve et le noir. Ici point de ketchup (ou alors fait maison), mais le pourpre tirant sur le rose des cabarets espagnols.

En 82, j'étais à New York. J'y ai le souvenir ouaté d'un petit spectacle au fond d'une cave aménagée avec deux personnages assis au bord d'une scène de fortune... Comme au bord d'une rivière d'absinthe, chantant des vers de Verlaine... Phantom of Paradise... " 


mail & photo : Denis Fouquet
auteur du livre "Bordeaux rock(s)"

 
 

 

 

...

" ...très rock’n’roll classieux, mais j’aimerais bien avoir l’occasion de vous voir accompagnés d’un véritable groupe assez sauvage (et crois savoir que vous le souhaitez...)"

Thierry "Stalingrad" Tuborg

FROM CABARET MUTANT... TO GOTHIQUE FLAMBOYANT !?

"De bon matin en robe du soir...", c'est le titre du très attendu deuxième album de Patrick Scarzello et Lys Reygor. Toujours surprenants, ils ont délaissé un temps le cabaret gothique du précédent, "La Reine Gore", pour une musique plus proche des racines punk-rock'n'roll. 
Les textes sont toujours superbes et malicieux, il y est question de sexe, de drogue, de rock, on sent une rage, que seul un groupe pouvait accompagner, et les deux voix se complètent et se répondent encore une fois à merveille, deux voix amoureuses, avec une complicité à faire des jaloux ! Et, insistons, la musique ici peut être qualifiée de "punk rock à textes". 

Là où "La Reine Gore" était miraculeux, "De bon matin..." est un disque coup-de-poing, rapide et bien balancé. Rapide puisqu'il s'agit de huit morceaux de 2 ou 3 minutes chacun (et un instrumental, "Ethéromanie"), comme à la grande époque des 45 tours punks, à laquelle ils rendent hommage dans "Le dernier des tailleurs de pierre", le premier titre, où Scarzello raconte un passé agité. La pochette représente le décor de sa chambrette d'ado en 77-79, avec affiches de Rotten, Asphalt Jungle, Sid & Nancy, etc.

Ce disque rappelle que Patrick, avant de chanter en solo "Les armées de verre soufflé" en 1998, avait été aussi l'agitateur du groupe "sonique et écorché" Des Claques. Réalisée avant la sortie de ce nouvel album, l'interview qui suit n'en tient pas compte, mais nous éclaire sur la magie du meilleur couple rock français depuis les Rita et Elli & Jacno.

Julien Z,"L'Ordonnance" (2005)
 


 

Julien Z : dans une chanson, Lys dit "je me suis réveillée mordue par le rock", vous considérez-vous comme des rockers ? 

Lys : moi non, pas spécialement, la culture rock je l'ai acquise vraiment sur le tard, on me taxe volontiers de rockeuse, ça m'amuse plutôt, me flatte même... je ne me suis jamais trop posée la question. Quand j'ai écrit cette chanson, une comète était passée très près de la Terre, on en a beaucoup parlé parce qu'on pouvait l'observer à l'oeil nu, et j'avais adoré ce nom, "Elbop", ça swingue, c'est vachement joli, dont il y a un jeu de mots entre tout ça.

Peut-on comparer "La Reine Gore" à "Patrick Eudeline & Myriam" (1995), avec une sorte d'humour en plus ?

Patrick : Lys et Myriam ont de très jolies voix, dans des registres assez différents, ça a donné un cachet aux morceaux... d'ailleurs j'adore aussi les titres avec Myriam sur le disque de Patrick. Lys a amené ses couleurs, une touche, qui m'ont décidé à mettre sur le disque des chansons que je n'avais pas osé sortir avant...
Lys : c'est difficile de se comparer, quand on nous rapproche de Elli & Jacno, c'est très sympa, Rita Mitsouko aussi, vachement, mais on ne s'est pas dit "imitons-les", on n'y a même jamais pensé, mais on ne va pas se plaindre, ce sont de bonnes références, quand même.

Patrick : sacrément bonnes ! Oui, et puis y'a des trucs de fond, le disque de Patrick c'est le sien, il a écrit, composé, fait des choix, tout ça.  Alors que moi, j'ai toujours cherché des instrumentistes-compositeurs pour me soutenir.
Et puis "La Reine Gore", on l'a partagé  complètement avec Lys, elle a écrit elle-même des chansons, co-composé, a trouvé des mélodies, m'a fait chanter les siennes aussi. C'est un vrai duo, au sens de duettistes, chacun amène son univers, ses influences, ses envies, dont on se prête une part, alternativement.
Lys : on se prête nos univers, et on a chacun adapté le sien pour faire entrer l'autre, c'est un challenge aussi. En ce moment, une de mes dernières envies c'est de composer pour Patrick. Qu'il chante mes chansons, mais en solo, et que je puisse l'accompagner au piano ; chacun continue à interpréter quelques chansons en solo durant les live.
Patrick : chanter les paroles de quelqu'un d'autre, à part pour des reprises et des adaptations en français, je ne l'avais jamais fait...
 
 

Son'Art, photo Denis Fouquet

 
 
 

L'appellation de "cabaret gothique" vous convient-elle  ?

Patrick : tu sais, ce sont toujours des raccourcis tronqués, qui en disent plus long sur ceux qui les profèrent, que sur ceux qui seraient sensés les véhiculer... Mais cabaret renvoie à des influences anciennes, ou des trucs qu'on peut toujours apprécier... j'ai d'ailleurs eu un set 90's qui s'appelait "Cabaret mutant". Et gothique... les derniers à faire vraiment plaisir quand je les vois dans la rue, des gamins qui font penser à tout ce que j'ai toujours aimé... Y avait déjà des cyberpunks aux cheveux bleus et compagnie, dans les BD fin 70's débuts 80's de "Métal Hurlant", aujourd'hui c'est la réalité, une espèce de romantisme qui perdure comme ça, conservant une flamme... 
Il n'y a pas grand chose dans la culture et l'univers gothique, au sens littéraire, qui me déplaisent finalement... même si ça n'est pas la musique que j'écoute.
Lys : moi, je dirais "gothique flamboyant".

Julien Z : Tu dis que ce sont les derniers qu'on voit...

Lys : jusqu'à ces dernières années, en fait, Patrick...
Patrick : oui, maintenant ça va mieux, à un moment donné il n'y avait que les Goths...
Lys : il y a eu une période de crise, dans les années 90 où il y avait très peu de looks, à part quelques vieux rockers, c'était pas facile...
Patrick :... et des grungeries atroces !
Lys : il n'y avait pas de looks, il n'y avait rien. Seuls les Gothiques osaient, c'est ce qu'il voulait dire. C'est moins vrai maintenant, il y a un retour de plein de choses...

Pouvez-vous raconter un spectacle ?

Lys : ouahh (rires) ! On pense souvent que tout est rodé à la seconde, qu'on a une mise en scène, que tout est écrit. C'est faux. Chaque prestation est différente, et tout est improvisé, sauf bien sûr les chansons et la musique. Il y a une grande peinture que j'amène, ou un décor que je vais fabriquer exprès. Les costumes n'en sont pas, ce sont des fringues qu'on est amenés à porter dans la vie ; ça va être un poil au dessus, des robes un peu plus glamour, plus sirène, plus XIXème, enfin un petit plus que dans la vie, mais ça ressemble. Patrick est un peu comme d'hab' aussi, sauf qu'il va peut-être finir en costume rouge.
A chaque fois qu'on nous dit "bravo pour la scénographie", on est morts de rire !
Patrick : on se casse la gueule ensemble, quel effet ! (rires)...
Lys : il y a une part de hasard, de feeling du moment dans ce qu'on fait. Ca pourrait être complètement raté, mais il y a un tel plaisir à le faire... On n'est pas issus du théâtre.
 

balance à la Rock School Barbey, avec les Wonky Monkees 
photo Bruce Milpied
 

Parvenez-vous à tourner ?

Lys : un peu, mais c'est dur, parce qu'on nous trouve complètement inclassables. Par exemple, il y a un tourneur de metal, qui est sûr que si l'on était découverts... Il nous dit "je voudrais faire des choses pour vous, mais je n'ai pas les connections".  On a un ami spécialisé indus' rock, pareil : il adorait, nous a fait jouer, mais "pas de connections". Et nous n'aimons pas nous mettre d'étiquette, ça ne correspond pas non plus à ce qu'on appelle "la nouvelle chanson française"...
Patrick : l'extrême avantage qu'on a, c'est d'avoir aussi bien une vraie guitare de jazzman du côté de Lys, que l'éléctricité de chansons pur R'n'R de groupe, donc une ouverture super large, avec des couleurs et des sons différents, un éventail d'orchestrations, dont on est plutôt contents. Peu à peu, notre histoire nous a amenés à ce répertoire...
Et puis à contrario, les gens ont surtout envie, un peu comme l'époque, d'un surconformisme de format, savoir comment te répertorier, savoir quel public tu vas toucher, sous-entendu combien de monde tu peux ramener. Donc on se retrouve souvent face à des gens motivés, mais qui ne savent par où commencer. La dernière tourneuse intéressante qui s'est proposée, est depuis partie à Toulouse, avant bien sûr d'avoir résolu la quadrature du cercle...

Patrick, est-ce que ta musique a changé depuis que tu as rencontré Lys, aurais-tu continué sinon ?

Patrick : c'est le genre de question que je commençais forcément à me poser, parce que tout seul avec des bandes, c'était un peu raide, dans tous les sens du terme d'ailleurs (sourire). Que faire après !? Et le fait de rencontrer Lys, quinze jours après on chantait ensemble, on télescopait nos répertoires. On s'y est mis avant même d'y penser, en fait. Ca m'a par exemple permis de faire entendre et d'enregistrer une bonne fois des chansons sur "La Reine Gore", qu'autrement je n'aurais peut-être jamais publiées... Je les savais très connotées dans le son et les compos, ou un peu sous influence, et je ne trouvais pas toujours que ma façon de les chanter suffisait.  Lys les a enrichies de sa voix et de ses envies, et de me dire qu'elle y tenait aussi, m'a fait penser qu'il devait y avoir de bonnes raisons...

C'est pour ça qu'il y a autant de morceaux sur l'album ?

Lys : oui, c'est la croisée de nos univers, de ce qu'on faisait chacun séparément, avec nos premiers titres ensemble.

Sur scène, vous avez un groupe derrière ?

Patrick (réponse actualisée) : au fil du temps, j'ai frayé avec des formations très très diverses... Mais avec Lys, à part quelques guitaristes ponctuellement, on s'accompagnait juste de l'Orchestre Vide. Depuis la rencontre aux débuts du millénaire avec OD, l'enregsitrement puis la sortie live de "De bon matin...", à six avec les Wonky Monkees, ça s'imposait : on a fait quelques répés courant 2006 avec le chanteur-guitariste des Sheer Aches.  Puis La Poupée Barbue a joué de l'automne 2006 jusqu'au printemps 2007, de l'Inca au festival Staccato de Miramont, en passant par Luxey, etc. 
Et depuis la rentrée 2007, on se produit désormais sous le nom de Scarzello & Lys Slowmotion Orchestra (avec à la batterie Stéphane Skull Duggery, à la basse Olivier Heartbeeps/Sentimentals..., et à la guitare Jon Smith).
Lys : il y avait aussi un clavier et un ukulélé dont je jouais un peu, et d'autres instruments dont je jouerai, harmonica, guitare.

Il y a une chanson qui s'appelle "Le chaînon manqué", au milieu du contexte cabaret-goth, avec une baterrie super speed à la death-metal, qu'est-ce qui vous a pris ?...

Lys : (gros rire)
Patrick : en fait, avec "Anges de glaise", ces morceaux appartenaient à mon groupe 90's, Des Claques. On a fait un répertoire avec Olivier Adamczyk, en duo, qui a été jusqu'au trio noise avec une bassiste, sa guitare abrasive et ses rythmes au hachoir, et c'était donc deux titres d'un répertoire complet.
Les boîtes, j'ai tendance à dire que ça me rappelait dignement celles de Metal Urbain dans l'efficacité, et au niveau de ses
guitares, c'était  influencé par des trucs comme Big Black... toute cette scène dite noise. Sur scène, je croyais entendre le lointain écho des Pistols and co, j'étais donc super-content du raffut qu'on faisait, parce qu'Olivier est super-bon pragrammateur et compositeur, je le qualifiais lui et sa guitare de Terminator sonique. Et je trouvais chez ces gens du HxC évolutif de l'époque, des débuts et courant 90's mettons, quelque chose qui me touchait certainement plus que le grunge, ou autres trucs dominants... Je retrouvais un feeling, une créativité et une pertinence qui collaient avec mes aspirations.
On a monté un set live, enregistré une démo, le gimmick était "musique écorchée, textes à vif", et l'on s'est pas mal produits, je crois que ça a marqué...  En tout cas, avant nos expériences récentes de groupes, c'était l'une des formations live dont je reste le plus fier, à l'optique très cohérente.  Il en est resté quelques chansons que j'ai continué à interpréter avant de connaître Lys, "Le chaînon manqué" donc, qui va en cinglant droit au but, et "Anges de glaise", l'une de mes préférées.
Lys : et moi, je l'ai vu se produire en solo quelques années avant d'être ensemble, et j'avais été épatée parce qu'à l'époque tout le monde se la jouait un peu cold, les musiciens ne bougeaient pas un cil, on passait pour des fous si on s'exprimait, et Patrick chantait ses trucs premier degré en se donnant à fond...

OD avec les Melmoths
Etais-tu un chanteur énervé ?

Patrick : Bien sûr, ça a commencé comme ça à la fin 70's, un 14 juillet dans mon bled, où le groupe punk de lycée qui daignait s'essayer à la chose, m'avait fait monter sur scène au rappel, pour saccager un morceau des Stooges ou des Pistols, je ne sais plus, mais ça s'imposait plus qu'un peu... Après, ça a pris du temps pour que ça devienne une obsession à suivre, comme ce fut  quotidiennement le cas durant toutes les 90's. Y'a eu notamment la reprise de "Planté comme un privé" en 84 avec les Scurs, un grand déclic, et à partir de là, j'ai commencé à penser à ce que je pouvais faire pour monter un répertoire, avoir une formation, etc ; les ébauches en ce sens se ont alors succédées, sans cesse.
Mais  après des trucs de furieux complet (dont une ou deux répètes, pas vraiment historiques me concernant, avec les Bad Losers 70's de Toulon), y'a eu très vite des ballades, certaines qu'on fait encore avec Lys, comme "Sans adresse ni téléphone", parce qu'enfin ces compositions me paraissent comme qui dirait achevées, présentables.

En fait, j'ai toujours oscillé entre des trucs genre ballades, plus spleen, intimistes, apparemment minimalistes, avec des trucs qui sont toujours raffut, destroy et tout ce qui va avec. Ca continue à me passionner, c'est pour ça que sur le nouvel album, il y a une ballade sombre pour débuter, et 5/6 morceaux R'n'R, basse-batterie-guitares, un peu l'axe Mick Green/Stooges-Ramones/frères Tandy, mais avec un titre lent au milieu (c'est cette direction qu'on compterait creuser par la suite avec OD, obsessions velvetiennes obligent). Et il n'y a pas tant virage que ça, j'y vois le genre de chansons que j'ai toujours aimées, portées, mais que je n'avais pas toujours pu aboutir auparavant.
 
 

Lys : je l'ai vu live en solo, il tombait au sol, transpirait, été hanté par ses chansons, je trouvais ça merveilleux. Parce que je ne conçois ça qu'ainsi, c'est à dire vivre ce que tu chantes, y croire. Pas tant être théâtral, mais le faire à fond, rire quand c'est drôle, pleurer quand c'est triste, même devant un petit comité, j'avais trouvé ça génial. 
Des années après, ce qui est amusant, c'est quand on se croise dans une soirée, où il faisait un unique titre au chant avec un violoniste, et y a une connaissance commune qui, alors qu'on n'avait fait que se croiser, demande : "quand est-ce que vous faites des chansons ensemble !?". Alors qu'a priori, on avait des univers très éloignés. Mais elle a vu la connexion. On avait répondu "pourquoi pas ?" Et genre quinze jours après, on se retrouvait et on s'y est mis illico... incroyable, non !?
 

Patrick : pour te répondre par rapport à l'humour, j'y reviens, c'est vrai que j'ai toujours eu le plus grand mal avec le second degré en général. Et l'humour dans la musique, c'est un truc que j'abomine absolument, même les bons très rares... En revanche, Lys m'a permis des trucs, par exemple je miaule après elle sur scène, après tout Iggy faisait le chien, je fais le chat... (rires)
Lys n'est pas une punk à chien, mais une punk à chats, voilà. Parce que des filles ceci-celà, rock'n'roll et tout ce que tu voudras, j'en ai croisées, rencontrées, connues, etc. Mais des personnes qui vont jusqu'au bout, qui comme elle se met une banane dans l'oeil (rire), c'est pas courant... Donc tu arrives à partager des trucs, sans y avoir songé une seule seconde, comme oser le faire en première partie de Daniel Darc, alors que ça compte tellement, que tu trouves ça sacré et tout... mais parce que c'est sa chanson, l'impression de la soutenir et d'accompgner son propos, j'y trouve un sens, et du coup, ce n'est même pas tant de l'humour ou quoi qu'est-ce, c'est comme dans la vraie vie, un peu de fun.

Lys : l'humour ne me faisait pas peur, la seule chose que je n'aime pas, pour te rejoindre, c'est un humour décalé, des gens qui se regardent faire les imbéciles, et qui ne croient pas une seule seconde à ce qu'ils racontent. Tu as des groupes issus de milieux favorisés, qui racontent des histoires de boucher, de populo, en riant gras, et ils ne savent même pas ce que c'est, ne connaissent pas, donc pour moi c'est pas drôle. Au début, j'ai mis de l'humour dans mes chansons par pudeur, parce qu'il y avait des choses graves que je n'arrivais pas à dire autrement qu'en riant. Maintenant, tu verras dans les nouveaux morceaux, j'arrive à dire des choses beaucoup plus intimes de façon simple, mais ça aussi tu l'apprends. Patrick a osé parce qu'il s'est dit qu'il n'était pas ridicule. Et moi j'ai osé aller vers le premier degré, c'est donc ça qu'on s'est apporté tous les deux. Et c'est formidable de se faire ainsi évoluer, l'un l'autre.
 

 
Festival "Bordeaux Rock" janvier 2005 

Halte au confort !
(on ouvrait le festival avec notre actualité, quand Stalag, Les Standards, Les Corbeaux du Reichstag, etc, se reformaient...")
photo Laurent Theillet

 

Côté tournées et enregistrements, quel est l'intérêt de la province ?

Patrick : ça a l'avantage de ses défauts.
Lys : c'est facile de répéter, de trouver des musiciens, il habitent tous dans les mêmes quartiers... dont le nôtre !

C'est comme ça depuis toujours à Bordeaux ?

Patrick : oui. et Noir Désir en a bénéficié en fait, pas l'inverse. Ca a commencé au début des 70's, avec des gens qui, sans chauvinisme puisque je ne suis pas bordelais d'origine, mais je le sais assez, ont fait des festivals rock dans leurs bleds. Et puis, ce sont les mêmes qui, quelques temps après, jouaient à Mont-de-Marsan, voire qui aujourd'hui encore se reforment, font des compiles, etc. Donc il y a une base super vivace. Et ça perdure, regarde n'importe quelle compil genre "Nouveau rock'n'roll français", tu as les Magnetix, The Film, qui sont vraiment bons, chacun dans leur genre. Pareil, y'a une double compil lyonnaise en hommage au Gun Club, tu trouves plusieurs formations bordelaises dont les Jakes de notre cher OD.
 

Peut-être un peu plus depuis 4/5 ans ?

Patrick : non, j'ai l'impression que ça c'est renouvelé tout le temps. Et logiquement depuis peu, avec les nouveaux kids.
Lys : la différence, c'est la qualité, le son et la technicité. Un groupe qui arrive et fait son premier concert, tout de suite il est dedans, c'est calé. Alors qu'il y a 20 ans, les premiers concerts étaient hyper-touchants mais quelque fois aussi n'importe quoi, et ça on l'a pas inventé, les petits groupes qui sortent le montrent assez, tout le monde le reconnaît...
 

Justement, qu'avez-vous pensé des Naast hier ?

Patrick : entre le voyage et les gens à voir, je n'étais pas devant, mais je les ai trouvés sympathiques et rafraîchissants.
 

Patrick, qu'est-ce qui compte le plus pour toi, l'écriture ou la musique ?

J'ai une image pour ça : les deux permettent de marcher plus droit, une jambe pour l'une, la seconde pour l'autre.
Y'en a une qui reste vachement plus dans l'imaginaire, le symbolique, c'est la musique, alors que l'écriture semble plus ancrée dans le réel... et disons que je crois que ça penche côté musique, parce que le plus vivant et le plus proche des gens, il se passe finalement plus de trucs.
Et en même temps, un des rares sports que je pratique étant l'ascétisme social, ça me rapproche de l'écriture, se retrouver face à soi-même, prendre du recul et tout. Mais heureusement qu'on n'a pas à choisir des fois, j'ai beau aimé les trucs tranchés, radicaux, là j'ai envie de dire "pourvu que les deux soient permis, que ça dure..." Et puis l'un repose parfois de l'autre, dans le bon sens du terme, il faut pouvoir recharger ses batteries. A force de mariner dans ton jus, faut pas que ça s'assèche, donc faut aller voir ailleurs, rebondir. Même si certains musiciens se révèlent parfois difficiles à supporter...
Lys : je crois que c'est la règle, avec des gens sensibles, donc ils ont des relations un peu vives des fois, mais comme nous. Ce ne sont pas forcément des personnes faciles à vivre tout le temps, c'est à la fois des rapports formidables, sans être toujours sereins ou simples.

Te rappelles-tu les premiers concerts que tu as vu ?

Patrick : ah oui, très bien, avant même Dentists (futurs Play Boys, dont on parle sur l'intéressant http://sdz.free.fr), le premier c'était Abject à Nice, un groupe de punk rock qui incarnait à mes yeux tout ce qu'était aussi 77... à tel point que c'était rockab' et sonnait heavy à la Stooges. Rockab' parce qu'avec des racines fiftos, dans mon souvenir, le chanteur d'Abject ressemblait plus à un Elvis punk qu'à un Rotten ou à un Strummer. Et les premiers disques importants c'était Asphalt, les Pistols et toute la clique...
Lys : moi ça  n'était pas aussi pointu, je ne baignais pas du tout dans ce milieu-là, le premier disque acheté c'était Dylan sans savoir qui c'était en fait, et ensuite ça a dû être les Sex Pistols, Clash, mais c'était de la découverte. Après j'ai rencontré de vieux musiciens, je devais avoir 17 ans, mais c'était des requins de studios qui devaient avoir notre âge maintenant (rires), mais qui avaient tourné avec des gens comme Hugues Aufray, Nougaro, des pros retirés des voitures, dans le Périgord, très rigolos, qui m'ont fait découvrir des trucs comme Marianne Faithfull, Little Feat, Joe Jackson, Kid Creole...
 

Peut-on regretter les 70's/80's par rapport à maintenant ?

Lys : maintenant, non, mais tu nous aurais posé cette question dans les années 90...
Patrick : c'est pas une question d'avoir de la nostalgie, je crois qu'en revanche il y a des rapports de hiérarchie et d'impact collectif ; il y a eu des trucs qui aujourd'hui encore sont impeccablement bons, tout le monde semble le reconnaître... En revanche, côté electro, quand on essayait de faire croire qu'il y avait que ça qui en valait la peine, parce que c'était en plein boum... pfff !
Lys :... et qu'il fallait brûler tout le reste...
Patrick : ... voilà, tu étais obligé de t'insurger !
Lys : on est contents que tout ça soit finalement un peu derrière.
Patrick : j'ai un sentiment un peu bizarre, qui s'accentue, et je ne sais si je plane, ou si je commence à devenir éthéré à ce point, mais j'ai l'impression que ça ressemble, dans le côté atroce et tristoune, sombre et formaté, à ce que je voyais quand j'étais gamin. On regardait les adultes en se disant : ils sont vraiment menaçants et horribles... et en même temps l'impression, comme dans les heures cruciales des 70's, qu'il y a un truc qui s'annonce, où de nouveau ce qui compte se trouve réhabilité, revient et compte pour les gens. Les gamins hier, portaient des futs en cuir, les filles des diadèmes, y'avait du glam et du décadent, des frous-frous, elles étaient contentes d'être là, et l'entrée du gig ressemblait de nouveau vraiment à celle d'un concert, avec ces grappes entre elles qui d'évidence partageaient tout un esprit.
 
 

Je rencontre des musiciens de 24/25 ans commeThe Film, qui me citent des groupes que je devrais connaître, donc non seulement ça me rappelle que j'ai des lacunes, mais ça fait tellement plaisir que je trouve cela épatant et très troublant. Des fois j'ai l'impression qu'il va y avoir une effervescence aussi considérable qu'il a pu s'en passer. Et puis des fois, je me dis que j'y crois encore un peu trop, mais on va citer toujours les mêmes parce qu'on les adore, Darc a enfin sa juste place. C'était quand même navrant en plein "Nijinski" (l'album de Daniel mid-90's), que les gens ne se rendaient pas compte, ils s'en rendent compte maintenant, on ne va pas regretter que tout ça se passe comme ça.

Il y a des gens qui ont plus que connu les 70's, et qui sont dans les bons rôles. Manoeuvre, on le voit sur I-Télé avec Burgalat, ils sont fun-issimes. Je regardais les joutes du "Rock Press Club" avec très grand plaisir. Hier soir, il y avait des gens comme Busty et Despentes, ça donne un axe réjouissant...
Lys : hier, ça allait de 14 à 50 ans (The Naast/Patrick Eudeline au Tryptique), c'est fabuleux de voir ça !
Patrick : je regrette moins cette espèce de vulgarisation terrible qu'il y a eu à un moment donné, où soi-disant tout le monde connaissait tout, juste en lisant le dernier "Inrocks", où tout le monde était rock, alors que je trouve ce qui se passe maintenant plus réel.
Lys : c'est plus frais, plus sincère. Au début, "le retour du rock" ressemblait à une mode, une question d'apparence, pareil pour les commémorations du punk, on était furieux de voir des tee-shirts vendus déjà déchirés avec des épingles à nourrice fichées dessus...

Patrick : tu vois, je suis aussi noir que toi, mais je me souviens de ces années où je cherchais du vert bouteille, n'importe quelle couleur pour ne pas ressembler à tous ces mecs qui s'habillaient en noir. Et je me disais "ils nous ont même pris ça !", j'avais l'impression que tout était perdu. On a oublié que c'était génial d'effrayer monsieur-madame, parce que tu te reconnaissais avec tes frères de l'ombre, et tu ne te trompais pas. Alors qu'il y a eu tout ce temps, où je me plantais en branchant certains qui avaient de bons looks, j'étais catastrophé : ils n'avaient que ça ! C'est des moments super-tristes où tu ne crois plus en rien, même si c'est épidermique, superficiel, c'est aussi très révélateur...
Lys : en fait, c'est pas les gens qui ont le plus de look, qui sont le plus rock ou le plus punk, c'est évident.
 

Par rapport à ta chanson, qui sont vraiment "Les Virtuels" ?

Patrick : tous ceux sur lesquels il faut taper sans hésiter, parce qu'ils sont creux justement, mais toujours là pour te faire la leçon, quoi que tu aies envie de faire, ou de simplement tenter.
Lys : parce qu'ils ne vont pas au bout ni des choses, ni  de leurs rêves.
Patrick : dans le morceau, ils y passent symboliquement tous...
Lys : ils te disent comment il faut vivre, gagner sa vie, faire ci, faire ça... et ils oublient de préciser qu'ils n'ont pas fait tant de choix que ça, mais suivi un courant, qu'ils vivent à moitié... et ce sont les mêmes qui ensuite se plaignent parce que tout d'un coup ils ont 40 ans, et qu'il n'y a rien derrière ou devant.

Patrick : j'ai toujours tout eu contre le boulot, je ne me lève pas le matin pour ça...
Lys : "Les Virtuels" je l'adore, la connais par coeur parce que je le rejoins totalement là-dessus. C'est une abomination générale de tous ces gens qui croient être dans le vrai, et qui ne font que faire semblant. A la limite, je préfère quelqu'un qui a une vie simple et qui l'a choisie, qu'un artiste qui joue un rôle, qui suit l'air du temps, pas par intelligence, le second ou le troisième degré, normalement c'est un signe d'intelligence, c'est des tiroirs, comme Peter Greenaway qui a douze niveaux de lecture dans ses films, comme les douze apôtres... Mais pour beaucoup de gens après, le second degré c'est parce que justement on n'ose pas aller au front, prendre des risques, être devant, au premier degré, sincère.
Patrick : ou alors ces ectoplasmes de l'art contemporain et assimilés, par exemple, qui travaillent en fonction du budget qui va leur être alloué, qui produisent exactement le genre de projet esthétique qui va leur assurer leur salaire, leur pitance, sans défendre un univers, sans avoir forcément des choses à dire, qui ont juste compris comment fonctionnait le système. Aujourd'hui, j'abomine en permancence par exemple la façon dont les gens essayent de te faire croire qu'ils vont te vendre quelque chose, dont tu es sensé avoir besoin... des VRP de l'existence, c'est ça "Les virtuels" !
 

Patrick Eudeline vous a-t-il influencé ?

Patrick : beaucoup, et je crains que ce soit pour la vie (sourire). L'un des premiers contacts avec la fibre eudelinienne -comme Lys je ne baignais dans rien du tout, j'ai fait mes armes et ma culture seul-, je m'en souviens très bien, c'est quand j'ai acheté "L'Aventure Punk" en plein 77, et je revois encore la librairie de la rue piétonne de Nice où ça s'est joué. Et je me souviens avoir commandé chez le disquaire le EP d'Asphalt, entre autres anglo-saxons et groupes français. De façon concomitante, en quelques mois avant-après, je me suis tout pris ; j'avais déjà dû voir courant 76, une bonne émission de télé tard le soir, où il y avait les Ramones, Patti Smith et les autres, tous ces gens en noir avec des Perf' et déjà ça me parlait, c'était le début de quelque chose de merveilleux, enfin !
Je voyais des mutants comme dans "Strange", sauf qu'ils étaient réels, enfin je voyais des freaks comme dans les films, sauf qu'ils faisaient du bruit, donc je tendais l'oreille, tout allait dans le même sens...

Et Patrick est apparu, c'était extraordinaire de l'écouter, incroyable de le lire. J'ai toujours adoré comme il chante, ce qu'il raconte, des images à tomber à la renverse. Et même si, évidemment, à l'époque je n'avais pas la culture pour me rendre compte ce qu'il y mettait, de tout ce que cela signifiait par rapport au rock'n'roll, au rhythm and blues et tout, peu importait : "Déconnection ! C'est la grande déconnection !" Quel divin appel dans le contexte d'alors... et puis "Planté", "Polly magoo" évidemment. C'est bien simple, longtemps j'ai pas mal picolé et tous les tremblements, et chaque fois que j'étais décalqué, je chantais en boucle "Love Lane", ou "Asphalt Jungle bébé !". Parmi ces chansons que tout le monde, mort-bourré m'a entendu chanter partout pendant des décennies, y avait entre autres toujours celles d'Eudeline.
 

Quelque chose à rajouter ?

Lys : tu m'as demandé si je préférais la peinture ou la musique... J'avais envie de toucher les gens, de les faire entrer dans mon univers, de faire ce que je n'ose pas dans la vie, et la musique m'a permis ça, d'aller vers les gens. C'est un art complètement populaire, alors que la peinture reste élitiste. J'avais envie que ma peinture soit démocratique et populaire, c'était terrible, ça ne l'était pas, c'est vraiment réservé à une certaine classe, qui a un peu de culture et d'argent. Alors que tout le monde peut écouter de la musique, c'est plus ouvert, ca touche plus de monde. Et j'avais certainement des trucs à dire, parce que je raconte la même chose dans ma peinture que dans la musique, c'est évident. D'ailleurs, des gens qui ne comprenaient pas ma peinture, au premier concert, m'ont dit "ca y est, j'ai tout compris à ta peinture, c'est génial, j'adore", en écoutant les paroles des chansons. Donc je raconte exactement les mêmes choses, et là elles sont reçues.

Julien Z,"L'Ordonnance" (2005)



 



Dixit Patrick. ce pourrait être un autoportrait de Lys...

 
 
 

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