edit · history · upload · logout · print

LyonSaintéLyon 2010 – Off course

Lyon-Saint Etienne aller/retour par les monts du lyonnais. Ce n'est pas une nouveauté. Cela a déjà été fait lors du 50eme anniversaire de la course ainsi que l'année dernière par Jean-François (avec en partie Christophe).

Cette année Jean-François a fait pas mal de promo sur les différents sites de course à pied. C'est au final 8 coureurs (dont une coureuse) qui se sont lancés dans l'aventure.

Cécile, Jean François, Christophe, Killian, Thierry, Reynald, Jean-Michel et moi-même sommes prêt pour 136km, une partie en "off" pour l'aller et une partie course pour le retour. 136km ce n'est rien quand on les compare à un UTMB, un GRR ou un TOR des GEANTS.
Mais dame nature avait décidé de nous compliquer la tache. Mercredi 1 décembre alerte orange neige sur Rhône-Alpes. Résultat plus de 20cm de neige sur Lyon (23cm mesuré chez moi en banlieue à 235m d'altitude). Autant dire que sur les hauteurs c'est pire.

Le départ initialement prévu à 9h30 est avancé à 8h30. Grand beau, pas un nuage, mais il fait frais, -7°C au thermomètre de la voiture en faisant le trajet pour venir au palais des sports de Lyon. Le père d'Arthur récupère nos sacs qui contiennent nos affaires de rechange pour le retour. Il assura aussi un ravitaillement à Ste Catherine (merci à lui).

Pour la navigation, pas de problème, j'ai téléchargé la trace sur le site et après traitement (réduction du nombre de points) je l'ai téléchargé dans mon Foretrex 401. De plus jusqu'à Ste Catherine je pourrais y aller les yeux bandés et après j'ai de bon souvenir des différentes éditions auxquels j'ai participé. En cas de problème on a quand même pris les cartes IGN du parcours.
Le petit groupe se met tranquillement en mouvement, le parc de Gerland, les quais de Saône puis la remontés vers Ste Foy les Lyon. On est en ville et c'est globalement dégagé (sauf quelques passages sur les quais). La montée de Ste Foy se coup-ci nous la faisons en descente vraiment facile dans ce sens.
Nous arrivons à Beaunant, qui sera le dernière ravitaillement lors notre retour, et attaquons la remontée vers Chaponost. Le parcours dans cette zone est différent cette année, moins de route et plus de sentier. Notre petite compagnie attaque les premiers sentiers enneigés. Après une centaine de mètre on se retrouve devant des grosses marches de 50cm de haut à grimper. Entre les marches (1.5 à 2m) des gros cailloux. Le tout recouvert de neige. Je sens tout de suite que je ne vais pas les apprécier au retour. En haut de la montée l'organisateur a eu la bonté de mettre un panneau "Attention descente technique". Personnellement j'aurais rajouté "sinon attention à tes chevilles et tes genoux".

Le parc de Chaponost tient ses promesses: de la neige, un peu de glace et dans la "montée" (pour le retour) de la boue. On traverse Chaponost en direction de la passerelle du Garon. Contrairement à mes attentes la "descente" sur la passerelle est "carrossable". On remonte sur Soucieux et la neige devient plus présente.

Soucieux est notre premier arrêt ravitaillement. Certain dévalise la boulangerie, d'autre la supérette. Personnellement je me contente d'un Coca et j'attaque mon premier sandwich comté/jambon cru. Contrairement à mes compagnons je suis très large question sac. Lors de la préparation j'ai hésité un certain temps avant de prendre un sac de 30L. Autant dire que je n'ai pas de problème pour mettre mon ravito. De plus c'est un off donc j'ai le minimum vital pour se genre de périple (une petite trousse à pharmacie, 2 baudriers réfléchissants, la frontale…)

Une fois les batteries rechargées, nous voilà repartis. Le ciel est bleu et dès que nous sortons du village nous entrons dans un paysage de carte postale.La neige recouvre les chemins mais ceux-ci sont au final très praticable car peu de personnes sont passées dessus (voir personne).

Plus nous avançons et plus la couche de neige augmente et notre plaisir aussi.
L'ambiance de notre groupe est excellente. Chacun découvre l'autre. Parmi nous il y a de sacré CV. Certain sont arrivés au bout d'une petite coursette qui s'est déroulé début septembre en Italie (TOR des Géants-320km de montagne en non-stop), d'autres ont courus sur les 7 continents (dont l'antarctique) et au final tout le monde se retrouve ensemble à parcourir les paysage enneigés des monts du Lyonnais... la magie du off.

Les sujets les plus improbables sont abordés. La VMA du pingouin vous connaissez? Nous non plus! Heureusement nous avons une spécialiste du sujet qui a couru en antarctique à coté de Pingouins. Autant dire que nous l'abreuvons de question. Ce n'est pas tous les jours que l'on vous narre l'histoire de palmipède qui se prennent pour Usain Bolt. Comme vous le constatez l'humeur n'est pas à la déprime et en plus on avance...

A Saint Genoux nous passons au milieu des tentes qui seront utilisés pour le ravitaillement de la course. Nous saluons les bénévoles et ils engagent la conversation:
- Vous allez où?
- A saint Etienne!
- Vous rentrez en car?
- Non! Nous revenons avec la course
- Ah!!!!
- Allez à ce soir.

Nous quittons St Genoux en direction du bois d'Arfeuille. Cette zone, c'est mon terrain d'entrainement quand je veux faire des sorties natures, mais je me rends compte que le bois d'Arfeuille je le fais que très rarement dans le sens de montée. La neige nous fait un peu patiner dans les parties les plus raides. Je pense tout de suite qu'au retour pour les premiers cela devraient passer sans trop de problèmes mais après quelques milliers de passages j'ai vraiment peur que cela deviennent une grosse galère. L'avenir nous le dira si je me trompe!
A la sortie de la fameuse descente (montée pour nous) nous croisons un quad de l'organisation qui est chargé de baliser et de dégager les sentiers.
- Après Moreau il y a des congères de 1m à 1.5m vous ne pourrez pas passer. Il faut que vous preniez l'ancien parcours.
Pas de problème, c'est une zone que j'ai reconnu plusieurs fois de jour. On devrait rester à moins de 200m du parcours officiel.
Nous remercions nos G.O. (gentils ouvreurs) et nous revoilà reparti en direction de Sainte Catherine.

Là nous retrouvons le père de Jean-François qui nous attend avec une petite table de camping. Thé, café, coca, des tucs... un festin. On en profite pour faire la recharge en eau (j'ai très peu bu) et certain en profite pour faire quelques ajustement dans leur tenue. La majorité porte 3 couches mais Jean-Michel nous gratifie d'un short, tee shirt avec des manchettes qui me donne froid uniquement à le voir. En plus avec cette tenue il transpire...
Nous avons beau avoir un grand ciel bleu la température est largement en-dessous de 0°C. Pour beaucoup chaque ravitaillement se solde par 10 à 15 minutes de main complètement gelé même avec les gants.

Nous partons en direction de Moreau et rencontrons nos premières congères. Sur les hauteurs l'épaisseur de neige est vraiment plus importante. Nous croisons quelques randonneurs et des skieurs.

A Moreau, nous constatons que vue la couche de neige qu'il y a sur le bord du chemin sur les hauteurs cela doit être pire surtout que le sentier est sur la crête. Nous suivons les conseils de nos G.O. et prenons l'ancien parcours. Un peu plus loin nous rencontrons de nouveaux des G.O. qui ouvrent les sentiers avec leurs Quads.

Le jour commence à décroitre et nous arrivons sur le point haut du parcours. La vue est superbe, au loin le ciel tourne à l'orange. Une vraie carte postale.

Par contre beaucoup moins glamour, un message subliminal semble avoir intimé l'ordre à la gente masculine de marqué le territoire. Il faut être motivé car à cet endroit on s'enfonce jusqu'à la taille. Mais bon... C'est la nature (d'ailleurs au retour n'ai pas manqué de confirmer mon emprise sur ce territoire).
On arrive de nuit à Saint Christo en Jarez. Nous entrons dans la tente de ravitaillement. Il fait chaud. Les bénévoles sont affairés à préparer le ravitaillement de la course.
- D'où vous venez?
- De Lyon
- Vous allez où?
- Saint Etienne
- Puis vous rentrez en car?
- Non! Nous revenons avec la course
- Aaah... (interrogation sur notre santé mentale :) )

Sans rien leur demander (si ce n'est qu'un peu de chaleur) ils nous offrent le ravitaillement. On en profite pour sortir les frontales et ont ajuste notre tenue car il commence à faire bien froid. J'en profite pour mettre le baudrier réfléchissant.

Après avoir remerciés les bénévoles nous éclipsons et prenons la direction de Saint Etienne. Au loin nous voyons les lumières de la ville.
A partir de Sorbier nous récupérons la route et la magie de cette super journée disparaitre d'un coup. Les trottoirs sont gelés et nous obligent à courir sur la route. Les 7 derniers kilomètres seront fait en file indienne à contre sens sur la route. Sans trop m'avancer je pense que personne n'a apprécié se passage.
11h17 c'est le temps qui nous aura fallu pour franchir l'arche de départ Stéphanoise. Michel Sorine (un des organisateurs de la Saintélyon), qui par hasard se trouvait dans le coin, nous accueille.

Une photo souvenir et nous filons dans le hall A pour retirer notre dossard. Whaou!!! C'est l'ultra queue. Plan B, Cécile grâce son statut de journaliste et au fait que nous venons de Lyon nous obtiens en un temps record nos dossards (ce sera notre seul privilège). Je distribue les autocollants que nous avons prévus de coller sur l'avant et l'arrière de nos dossards chasubles.

"LyonSaintéLyon 2010 – 136km Pour amateurs (un trop) éclairés"
C'est un signe distinctif qui doit nous permettre de nous retrouvez dans la masse des coureurs et aussi de faciliter les échanges avec les autres coureurs.
Avec une partie du groupe nous allons manger avec les Kikourou qui ont réservé une salle dans chez un traiteur juste à coté du hall des sports. Je mange avec mes compagnons, me change et essaie tant bien que mal de me reposer. 23H30, nous dirigeons vers la ligne de départ. Avec le monde le groupe s'est éparpillé. Je pars dans les derniers avec Reynald puis rapidement je me retrouve seul.
Contrairement à l'édition 2008 ou j'avais mis 6h52 pour rallier Lyon cette année pas de chronomètre. D'ailleurs je suis inscrit en tant que randonneur et je n'ai pas de puce donc pas de temps officiel. Je reste dans la logique du off. D'ailleurs mon entraiment ne me permet pas d'espérer des miracles.
Un peu avant Sorbier je rejoins Reynald. Je le reconnais grâce à l'autocollant. Nous courrons ensemble et il m'indique qu'il vise 9h30 pour le retour et je lui indique que si j'arrive avant la remise des prix (10h30) je serais très content… mais sans trop de convictions.
Dans les premières pentes Reynald s'échappe.
Je continue tranquille jusqu'à Saint Christo. A la sortie du ravitaillement je rejoins Cécile et nous continuons en ensemble. Nous marchons tranquille dans les montées et relançons sur le plat et dans les descentes. La neige des sentiers que nous avons parcourus à l'aller c'est bien tassé. Dans certain cas, cette neige est devenue de la glace. Depuis le début de notre périple j'ai mes Yatrax accrochés à la ceinture. Je ne les ai pas mis jusqu'ici mais je sens que bientôt il va falloir que je les chausse.

Avec Cécile nous traçons tranquillement notre route jusqu'à Ste Catherine. Dans la descente vers le ravitaillement le sentier est complètement verglacé. Trop tard pour mettre les Yatrax. Tel Brian Joubert dans ses meilleurs jours nous dévalons la pente à la vitesse de l'escargot. Le ravitaillement nous permet de nous remettre de nos émotions et nous repartons en direction St Genoux.
Sur les hauteurs de Sainte Catherine j'indique à Cécile que je ne sens pas le bois d'Arfeuille et que je vais mettre les Yatrax à La Bullière, le hameau avant le début du bois. Dans le bois d'Arfeuille ma crainte se confirme, c'est Bagdad. La pente est verglacée. Certain essaie de prendre sur les cotés (c'est presque impossible à cet endroit). D'autres, dans un style très particuliers, descendent sur les fesses avec un contrôle de la vitesse et la trajectoire des plus aléatoires. Nous, tranquille, nous descendons la pente debout en zigzagant entre les voltigeurs. Nous sortons du bois sans avoir fait sentir la fraicheur de la glace à notre séant.

A St Genoux, Cécile me dit qu'elle est vidée et qu'elle désire abandonnée. J'attends un peu mais elle semble vraiment décidée.
Je quitte seul le ravitaillement. Durant tout notre périple je n'ai pas arrêté de me dire qu'au retour sur la route je me remettrai à courir à bonne allure. Bon, je suis un peu en avance sur le programme et je me lance à bonne vitesse dans la pente. J'ai toujours mes Yatrax aux pieds et j'en profite pour doubler pas mal de voltigeur. De retour sur la route je me cale sur mon rythme de croisière. Je ne le perdrais plus jusqu'à Soucieux.

Le vent c'est levé et la température ressentie diminue. Au ravitaillement de nombreux coureurs ajustent leur tenue.
Autant le dire, le retour est beaucoup moins "fun" que l'aller, ce qui me décide de ne pas m'attarder et de rejoindre le plus rapidement possible Lyon.
Juste avant la descente sur la passerelle du Garon je remets mes Yatrax. Cette descente, je la connais par cœur et je suis convaincu quelle est verglacée. Bingo! C'est une vraie piste de bobsleigh. En trottinant je me glisse entre les voltigeurs (ils font de vrais miracles :) ).
La traversée de Chaponost se passe sans encombre. Le passage technique à la sortie de Chaponost est au final carrossable et j'arrive assez rapidement au ravitaillement de Beaunant.

Une soupe chaude et un verre de Coca et me voilà dans la montée de Sainte Foy. J'en profite pour manger mon dernier sandwich. Lorsque la pente diminue je tente de relancer… rien, plus de force. Je prends mon mal en patience et j'en profite pour discuter avec les coureurs qui sont autours de moi. Dans la descente je retrouve un peu d'énergie et j'en profite pour trottiner. Je garde ce rythme sur les quais. Nous ne prenons pas le même chemin qu'à l'aller (le tracé téléchargé sur le site était faux). Le quai est partiellement verglacé mais la proximité de l'arrivée me motive. Je traverse le pont pasteur et le parc de Gerland. Je mobilise toute l'énergie restante et enfin je rentre dans le palais des sports.

12h15. C'est le temps qu'il m'aura fallu pour faire le retour. C'est de loin le plus mauvais temps que j'ai mis sur toutes les éditions de la Saintélyon que j'ai couru. Mais quelle joie. Que d'émotions… Un paradis à l'aller et un enfer glacé au retour.

Au final Cécile a retrouvé Killian et ils ont terminés ensemble ce qui a permis d'avoir 100% d'arrivant à la LSTL. Reynald a tenu ses promesses et a bouclé le retour en moins de 9H30. Grand bravo à tous.

Lundi matin 5h30. La neige a disparu, la pluie de l'après-midi a fait fondre le paradis blanc (ou l'enfer tout est une question de point vue). Je prends le TGV en direction Paris chargé comme une mule. La ligne 13 du métro me réserve encore une de ses surprises… elle est (encore) en panne. Le plan B n'est pas réjouissant car mon petit périple va se transformer en ultra au vu de mes bagages. Mais cette fois il ne sera pas blanc!

Merci aux photographes du groupe pour ces superbes photos (Reynald, Killian, Jean-Michel...)

Les récits des autres membres sont sur:
Cécile: http://www.courir-au-feminin.com/les-courses/les-comptes-rendus/lyonsaintelyon-2010-souvent-femme-varie.html
Jean-François: http://www.arthurbaldur.fr/index.php/2010/12/06/les-saintenews-de-decembre/
Thierry: http://www.kikourou.net/recits/recit-11323-saintelyon-2010-par-tidgi.html
Reynald: http://fulgurextase.blogspot.com/2010/12/lyonsaintelyon-pour-amateur-un-peu-trop.html

Le site de la LyonSaintéLyon: http://www.lyonsaintelyon.com


Ajoutez un commentaire 
Votre nom 
Entrez le code:


edit · history · upload · logout · print
Page last modified on September 18, 2011, at 08:02 PM