Porte-bonheur des moissons

Atelier Paille Ronchin

Documentation


Sommaire de la page


 
  I - OBJETS TRADITIONNELS
  II - TRADITIONS
  • Historique des bouquets de moisson
  • En Grande-Bretagne
  • La dernière gerbe des moissons
  • Le premier bouquet des moissons
  • Rites et croyances
  • Sainte-Brigitte
  • Langage des couleurs
  • La moisson au fil des mois
  •   III - LES CEREALES
  • Le froment
  • L'orge
  • L'avoine
  • Le seigle
  •   IV - LES GRAMINEES

     
    Une partie des informations nous ont été fournies par Madame 
    Yvette Cattiau.
    Mme Cattiau



    I - OBJETS TRADITIONNELS

    Les objets en paille ont une histoire. Ils sont les témoins de nos traditions. Ce ne sont pas des nids de poussière, pas plus que des bibelots.

    Leur entretien : à la belle saison nettoyer l'objet en paille avec de l'eau savonneuse, puis sécher sur les deux faces naturellement ou avec un sèche-cheveux éventuellement.

    II - LES TRADITIONS

    Historique des bouquets de moisson

    Pour la petite histoire, sachez que les bouquets de moissons existent déjà depuis plus de 5000 ans. On en trouve dans le monde entier sous des formes variées. Ils étaient généralement symboles de fertilité. La dernière gerbe de moissons coupée, on en faisait une figurine, ce qui donnait lieu  à des festivités et des cérémonies rituelles.
    Cybèle, déesse de la moisson, vivait pensait-on, dans les figurines tressées dans les épis mûrs que l'on gardait à l'abri l'hiver durant, pour protéger la déesse. Au printemps, on avait coutume de les jeter dans les champs pour que la déesse favorise la germination du grain.
    Ces objets servaient aux sacrifices et au culte rendu à une divinité agraire. On en a retrouvé des spécimens sous forme d'anges au Mexique, en Allemagne, et en Scandinavie on réalisait aussi des objets décoratifs avec du blé. En Bulgarie, on en fait avec du maïs. Ces "fétiches" peuvent prendre forme de figurines, mais souvent ce sont des formes traditionnelles, la plupart du temps symboliques. Les plus beaux spécimens se trouvent au musée de l'Homme. Ils viennent de différentes parties de l'Europe. Partout où pousse le blé, de la Russie à la Suède, de la Lithuanie au Yorkshire, de la Grèce à la France, de l'Albanie à l'Italie, il est porte-bonheur, symbole de fécondité.

    En Grande-Bretagne

    Les Corn Dollies font partie des fêtes traditionnelles de la moisson en Grande-Bretagne. Considérées comme symboles de fertilité, elles étaient conservées d'une moisson à l'autre. On les tressait avec les dernières bottes de la récolte.

    Presque toutes ces coutumes exprimaient la joie des moissonneurs et des batteurs de voir arriver la fin du travail ardu et leur reconnaissance pour le bon achèvement de la moisson. Avec les dernières gerbes ils fabriquaient des mannequins de paille qu'ils abandonnaient sur les champs. Tout en exprimant leur reconnaissance, ils formulaient des pensées pour obtenir une moisson fructueuse l'année suivante car ils ne savaient que trop combien de dangers menaçaient la jeune semence. Une bonne moisson signifiait pour eux la possibilité de survivre et d'avoir du pain une année entière.

    La dernière gerbe des moissons

    En Champagne, on l'appelle "gerbe des volailles" et on l'offre à la plus belle fille de la maison.
    En Normandie, c'est la "gerbe de la maîtresse" et le maître la lie lui-même avant de la donner à sa femme.
    En Bretagne, la patronne délie la "mère gerbe" et offre à boire.
    En Bourgogne, la "gerbe cuisinière", qui vaut dix gerbes normales, est réservée aux femmes ayant préparé le repas de la moisson.
    Dans les Deux-Sèvres, la "gerbe de pampaille", préparée par les filles, est destinée à celui qui a moissonné le premier sillon.

    Le premier bouquet des moissons

    "Acceptez ce bouquet, il n'est ni beau ni bien fait, mais de bon cœur il est donné, acceptez-le tel quel !" dit un refrain populaire à propos du premier bouquet de moissons.
    En Lorraine, on l'offrait à la maîtresse de maison, décoré de fleurs et de rubans.
    Dans le Pas-de-Calais, on lui ajoutait des bleuets et des pavots, et après bénédiction du curé, on le suspendait au plafond de la chambre.

    Rites et croyances

    Le blé a ses dieux et ses rites oubliés aujourd’hui il est vrai. Un peu partout on a cru à un esprit du blé qui se logeait dans la dernière gerbe de la moisson et on l’a matérialisé sous la forme d’une vannerie à l’image de l’homme ou de l’animal symbolique (chèvre, chien, renard, coq).
    En Écosse, cette représentation de l’esprit prend la forme d’une femme, que l’on nomme la « Vierge ». Mais chaque pays a ses couronnes et gerbes naïves ou savamment  tressées.
    A Kermland en Suède, la fermière emploie les grains de la dernière gerbe pour faire un pain en forme de petite fille... on le partage et toute la famille en mange.
    Dans l’île d’Ossel, les habitants refusent de manger le pain fabriqué avec le nouveau blé avant d’avoir mordu un morceau de fer. Le but de l’opération est de rendre inoffensif l’esprit qui se loge dans le blé.
    Actuellement en Lithuanie, un usage étrange continue à se perpétrer. Lorsque l’on mange les miches faites avec le blé nouveau, chacun, à la table, tire sans vergogne les cheveux de son voisin.

    Sainte-Brigitte

    Comme Saint-Patrick, Sainte-Brigitte est un des premiers saints en Irlande.
    Elle est connue comme "Mary de Gaël" patronne de l'Irlande. La père de Saint-Brigitte était un chef païen. Quand le moment de sa mort arriva, elle s'assit près de lui et tout en priant, pendant qu'elle observait sa longue veille, elle tissait sa première croix avec de la paille (à cette époque le sol était recouvert de paille et de nattes). Son père, voyant la croix, lui demanda de lui expliquer sa signification, et par suite devint profondément intéressé par  la croix du Christ - le symbole chrétien - ; il mourut d'ailleurs en chrétien et la croix devint emblème de Sainte-Brigitte.
    Il est cru pieusement que cet emblème préserve du mal et de la faim les maisons dans lesquelles il est exposé.

    Langage des couleurs

    Ces bouquets peuvent aussi être langage d'amour, tel le ruban à cinq pailles.
    C'était les valets de ferme qui les réalisaient, et ces faveurs constituaient des gages d'amour pour l'élue de leur cœur.
    Les rubans qui décoraient ces objets traditionnels ont diverses significations :
    le rouge représente le coquelicot et la chaleur,
    le vert : le printemps et la fécondité,
    le bleu : le bleuet et la vérité,
    le jaune : le blé et la déesse Cérès,
    le blanc : la pureté,
    le marron : la terre.

    La moisson au fil des mois

    Ô Soleil ! … Toi sans qui les choses ne seraient pas ce quelles sont ! a chanté le poète.
    L'astre des belles journées et aussi celui, grâce à qui sur notre globe la moisson ne s'interrompt jamais…

    - En janvier, les blés sont dorés en Australie, en Argentine, au Chili et en Nouvelle-Zélande.
    - En février, les épis mûrs tombent sous les faucilles des moissonneurs hindous.
    - En mars, on moissonne en Égypte et au Soudan.
    - En avril, vient le tour de la Syrie, de l'Iran, de l'Asie mineure.
    - En mai, la moisson commence en Afrique du Nord, en Chine et au Japon.
    - En juin, c'est en l'Italie, en Grèce, au Portugal et en Espagne que les blés sont coupés… En Juillet, La Russie méridionale et l'Autriche sont en pleine moisson.
    - En août, bien sûr, c'est notre tour et avec celui de la France et de la Belgique, ceux du Canada et des États-Unis, de l'Allemagne.
    - En septembre, la Colombie britannique et les territoires de la baie d'Hudson voient leurs récoltes s'engranger.
    - En octobre, Suède, Norvège et Russie du Nord coupent à leur tour.
    - En novembre, on moissonne au Pérou et sur les Hauts-Plateaux de l'Afrique du Sud.
    - En décembre enfin, les moissonneurs Birmans se livrent aux gestes millénaires en chantant la gloire du Soleil bienfaisant.

    Extrait de l'Almanach du Pèlerin 1987

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    III - LES CÉRÉALES

    Le froment

    Les gens difficiles préfèrent par dessus tout le pain de froment. Dans leurs exigences, ils oublient que le froment a aussi les siennes. Certes, on le trouve partout dans le monde, mais il demande un meilleur sol que la plupart des autres espèces céréalières ; il a un temps de croissance assez long et doit, une fois mûr, être récolté rapidement. Le froment pousse exceptionnellement bien non seulement sur les terres sablonneuses riches en humus et mélangées d'argile, que l'on rencontre en Europe Occidentale et dans le sud de l'Allemagne.
    Les 200 variétés du froment font qu'on le cultive dans le monde entier. Le berceau de l'épeautre semble être en Asie Mineure. Le néerlandais "enkoren" et l'allemand "Einkorn" désignent à la perfection cette céréale dont l'épi ne porte qu'un seul grain.
    Cette espèce fut cultivée en Moyen-Orient, dans la presqu'île balkanique, en Hongrie et par les habitants des cités lacustres en Suisse. Elle était aussi connue des Troyens. La culture la plus répandue  est celle du blé dit tendre (triticum aestivum). Il s'agit d'un froment de printemps ou d'été, qui couvre 90 % de la culture totale.
    Maintenant, c'est chaque mois que l'on récolte du froment dans le monde , le froment suit le soleil de l'hémisphère nord à l'hémisphère sud.

    L'orge

    L'orge était l'espèce céréalière la plus importante en Égypte. Dans le "Livre des Morts", une âme délivrée s'écriait dans l'au-delà "Les dieux vivent comme moi, enfin je vis comme les dieux. Je vis en que grain de semence, je grandis en tant que grain de semence, je suis l'orge".  Homère aussi louait l'orge dans son Iliade. La Farine d'orge sacrée était incorporée aux offrandes faites aux dieux. L'orge était appréciée comme "moelle de l'homme" et Platon voulait que, dans son état idéal, seuls l'orge et le froment servent à l'alimentation de base.
    Un champ d'orge est particulièrement agréable à la vue. Les épis sont légèrement courbés et les longues barbes, telles des rayons, semblent émettre de la lumière. Le grain elliptique pointu à son extrémité, d'une couleur jaune paille, est entouré de deux glumelles solidement attachées. L'orge ne se prête pas particulièrement à la panification, aussi sa farine est-elle souvent mélangée à du froment ou du seigle. Si le pain contient trop d'orge, il sèchera vite.
    Mais, grâce à une teneur faible en gluten et élevée en amidon, elle se transforme facilement en malt et est donc une matière première idéale pour le brassage de la bière.
    L'orge s'adapte bien à chaque climat et à chaque sol, sauf un sol acide ou sablonneux. Elle mûrit même au Groenland, en Norvège à 70 degrés de latitude et au Tibet à une altitude de 4000 mètres.

    L'avoine

    L'épi de l'avoine n'a pas la structure stable et régulière de l'épis de seigle ou de froment mais se divise en plusieurs panicules contenant chacun quelques grappes de grains. Il se balance légèrement au moindre vent et au moment de la moisson l'avoine nous donne le spectacle de ses tiges d'un beau brun doré. L'avoine fut principalement ajoutée au pain dans les régions pauvres en céréales et aux époques de famine. Le pain contenant de l'avoine a un goût fade, il sèche vite et est cassant. La farine d'avoine fut cependant utilisée anciennement pour cuire le pain dans les montagnes d'Écosse, dans le centre de l'Allemagne (Spessart) et dans la province polonaise de Galicie.
    L'avoine a toutefois une autre qualité essentielle :  sa teneur en matières grasses est élevée, trois fois plus que celle de l'orge, du froment et du seigle et 10 fois plus que celle du riz brut.
    A l'origine, les peuples du bassin méditerranéen connaissaient à peine l'avoine. L'omniscient et pédant Pline considérait l'avoine comme une orge malade. Le docteur Samuel Johnson, ce grand génie anglais, écrivit avec mépris dans son célèbre "Dictionnaire de la langue anglaise" : "L'avoine est connue en Écosse comme nourriture pour les hommes et en Angleterre comme aliment pour les chevaux". Un Écossais lui répliqua sèchement : "Si l'Angleterre est célèbre pour ses chevaux, l'Écosse l'est pour ses hommes forts".

    Le seigle

    Pline l'Ancien, habitué aux bonnes choses, qualifiait le seigle de "céréale inférieure". D'après lui, le seigle était seulement bon à manger quand on n'avait rien d'autre. Il devait toutefois concéder qu'il présentait certains avantages : "Les épis de seigle renferment des grains nombreux et lourds". La sombre farine du seigle avait la réputation de répandre une odeur âcre. Les Roumains n'aimaient pas le pain de seigle alors que les Allemands le préfèrent. Au Moyen-Âge, le seigle était d'ailleurs apprécié dans toute l'Europe. Au début du dix-huitième siècle, la pâte à pain contenait 40 % de seigle et dans l'ancienne Angleterre, on nommait le mois d'août, pendant lequel on récoltait l'orge, "Rugern". En 1800, le pain anglais ne contient plus que 5 % de seigle. La Suède et le Danemark, pays où le seigle était très répandu, se détournèrent de celui-ci et donnèrent de plus en plus la préférence au froment. Ce changement dans le goût pénétra même en Pologne.
    En ce qui concerne la nature du sol, le seigle n'est pas aussi exigeant que le froment. On le cultive dans la moyenne montagne en Allemagne, jusqu'à 900 mètres d'altitude, dans les Alpes jusqu'à 900 mètres et dans le Valais jusqu'à 2000 mètres. Le seigle a de longues barbes mais pas de balles. Il peut atteindre 2 mètres de hauteur de sorte que sa paille fournit un excellent matériau de couverture pour les toits.

    IV - LES GRAMINEES

    Les graminées

    Voir le site INRA : http://www.inra.fr/

    Tissage en cornet
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