Le néoréalisme italien

La Libération provoque en Italie la naissance d'un nouveau courant cinématographique : le néo-réalisme.

Les objectifs :
Examen de conscience, envisager la réalité, être utile à l'homme à travers l'étude de tous les problèmes de l'Italie et de l'Europe au lendemain de la guerre.
Les moyens :
Décors réels, acteurs professionnels et non professionnels, image grise et sans effets techniques, dialogues naturels, cadrage proche de celui des" Actualités ", intérêt pour les milieux populaires et les problèmes du quotidien, mise en scène très souple à la limite de l'improvisation.

 

Les œuvres et les auteurs :

R. Rosselini : Allemagne Année zéro ; Rome ville ouverte
L. Visconti : La terre tremble
V. de Sica : Le voleur de bicyclette
G. de Santis : Riz amer

Le néoréalisme italien est un mouvement cinématographique qui s'étend sur une petite dizaine d'années Riz Amer(1945-1953). Bien qu'il soit difficile de le déterminer de manière précise, le point de départ en est le film Rome Ville Ouverte de Roberto ROSSELLINI sorti en 1945. Le néoréalisme est né à la suite d’un moment historique exceptionnel.

Après vingt années d'oppression et de mensonges, le fascisme mussolinien s'effondre dans les horreurs, les détresses et les humiliations de la guerre.Ce qui caractérise principalement tous les films de ce mouvement, c'est un retour au réel, au monde réel, aux hommes et aux drames réels. En effet, sous la dictature fasciste puis sous l'occupation allemande, le cinéma italien fût soumis à une rude censure et fût de ce fait coupé des réalités sociales et politiques.Concrètement, ce retour au réel se traduit par un tournage principalement en extérieur avec des acteurs non professionnels qui parlent parfois des dialectes (comme les pêcheurs siciliens de La terre tremble).

Il impose aussi une certaine retenue, une certaine pudeur face aux sentiments et aux émotions que l'on montre et il évite de ce fait tout élan mélodramatique.Ce retour au réel permet aux cinéastes de se faire l'écho des interrogations de la société italienne et de pratiquer un examen de conscience de cette société meurtrie par la guerre et par le fascisme.

Comme le montre bien Barthelemy Amengual dans son introduction au néoréalisme parue dans le numéro de CinémAction consacré à ce mouvement, cet examen de conscience s'accompagne d'une prise de position face au réel que l'on montre. Cette prise de position s'est faite selon trois tendances principales:

- Chrétienne (ROSSELLINI, De SICA, FELLINI)

- Marxiste (De SANTIS, VISCONTI)

- Agnostique (BLASETTI, ZAMPA)

L'intention des cinéastes néoréalistes était de faire des films utiles, de changer la réalité en la transposant de manière très précise à l'écran.