RACHAMARKT à BURNHAUPT-LE-BAS

L’origine de la Foire aux Râteaux : le pèlerinage de Saint-Wendelin.

Selon une légende allemande, Saint-Wendelin, fils du Roi d’Ecosse, quitta ses richesses et ses terres avec un bâton de pèlerin. Il vécut en Allemagne vers l’an 600, très pauvrement, en gardien des troupeaux et se retira en ermite. C’est pourquoi, il devint le saint-patron des bergers et des paysans.

Fortement vénéré depuis le XVème siècle en Alsace, le plus important lieu de culte qui lui a été dédié dans la région se trouve à Burnhaupt-Le-Bas. C’est la chapelle située à la sortie du village en direction de Bernwiller qui a été reconstruite à plusieurs reprises suite à d’importants dommages de guerre.

Chaque année, le 20 octobre, jour de la Saint-Wendelin, la foule de pèlerins s’y rassemblait. Paysans, bergers et artisans apportaient leurs offrandes pour la bonne saison écoulée (objets de culte et divers produits de la ferme). Tout cela était vendu aux pèlerins au profit de la chapelle.

Ainsi le culte de Saint Wendelin fut à l’origine d’une foire, qui en fit renommée.

Existant depuis des siècles, elle fut interdite lors de la révolution française de 1789 en raison de son caractère civil et religieux à la fois, et à nouveau autorisée officiellement en 1821 sous Louis XVIII.

Comme le profane (danse, autres réjouissances et foire) se mêlait de plus en plus au sacré au cours de ces fêtes patronales, l’Eglise autorisa bientôt l’institution d’une fête civile à une autre date, fixée par délibération du conseil municipal.

Les édiles de Burnhaupt-Le-Bas fixèrent alors la "Kilbe " (fête foraine), ainsi que le transfert de la foire de la Saint Wendelin au lundi de Pentecôte.

Comme les "Rachemacher" (les fabricants de Râteaux) de Burnhaupt étaient réputés pour leurs râteaux à faner légers, commodes, solides et plus modernes, qu’ils proposaient à la vente avant le début de la fenaison, cette foire reçut le nom de "Rachamarkt" (ou "Rachemarkt"), foire aux râteaux vers 1855.

Le choix de cette date est également du au fait que depuis 1672, le lundi de Pentecôte était aussi la fête des gardiens de troupeaux.

Le matin, un cortège de quête de "Pfingstpflitter" (frileux de Pentecôte) défilait dans le village. Ce personnage symbolique était légèrement habillé et décoré de verdure, portait un chapeau de joncs et représentait l’hiver finissant, ainsi que l’état de verdure des prés permettant l’ouverture des pâturages de printemps. L’après-midi, une course de chevaux se déroulait sur les "Blingen" (prés situés entre l’actuelle salle des Fêtes et la rue du Blingen), suivie de la danse de Pentecôte.

Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la "Kilbe" avait la primauté.

Plus tard, la foire ou "Rachamarkt" prit la prépondérance et grandit d’année en année.

 

Sources "les deux Burnhaupt", éditions COPRUR, Paul STINZI .

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