Les algues en eau douce et en aquariophilie dulcicole


En aquariophilie eau douce, en eau douce, les algues sont considérées comme des ennemies; seul un aquarium dépourvu d'algues est vu comme un bon aquarium, car par la concurrence pour l'espace vital et pour la nourriture, les algues prennent sensiblement le pas sur les plantes aquatiques. Le poisson rouge en sera friand tandis que le poisson combattant (espèce Betta splendens) ne les appréciera pas du tout!

Le tableau est différent en aquariophilie marine. Ici on peut tout au mieux donner la priorité aux algues supérieures par rapport aux algues inférieures, afin que ces dernières subissent de la part des premières une rude concurrence. Par algues supérieures, on entend les algues calcaires rouges et les algues en chapelet du type caulerpe, les algues du genre Chaetomorpha. Mais un aquarium récifal sans algues est pratiquement irréalisable, car sous quelque forme que ce soit les algues sont toujours présentes, même lorsqu'on ne s'en rend pas compte. Les algues calcaires qui recouvrent les pierres de couleurs roses ou de concrétions rouges sont souhaitables tout comme le phytoplancton que l'on peut reconnaître à la coloration verte de l'eau et qui sont récupérées par l'écumeur.

Elles servent de nourriture naturelle à toutes sortes de micro-organismes dans l'aquarium, qui à leur tour nourrissent divers poissons et invertébrés. De même, les algues symbiotiques sont la base vitale de plusieurs de nos coraux. Sans algues, il n'existerait rien dans un aquarium récifal. Il est donc important de trouver un équilibre: entre les différentes espèces d'algues, entre leur croissance et entre leur consommation par différents herbivores. Si cet équilibre était rompu, on se retrouverait vite en présence d'un phénomène de croissance et de reproduction incontrôlable. Lorsque cela se passe dans le cas des algues filamenteuses ou dans le cas des algues bleues en tapis (Cyanobactéries), le milieu biologique de l'aquarium change drastiquement et s'éloigne des bonnes conditions requises pour la santé des coraux. À travers une utilisation massive du dioxyde de carbone, le pH s'élève à des teneurs nuisibles pour le corail, de même que la photosynthèse des algues enrichit considérablement le milieu en matières organiques dissoutes. Cela est visible à travers les innombrables bulles de nutriments présentes partout sur le décor pendant l'après-midi, car l'eau est saturée de nutriments pendant la journée. Les coraux perdent toute chance de relâcher dans l'eau environnante les molécules de nutriments excédantes issues de leur photosynthèse, car la concentration même de ces nutriments est plus importante à l'extérieur que dans leurs propres tissus (Comme réponse immédiate ils ne peuvent rien faire d'autre que d'expulser leurs algues symbiotiques et blanchissent). Cela représente un challenge pour l'aquariophile, tout particulièrement dans le cas d'un aquarium récifal récemment installé qui n'a pas encore pu développer un équilibre dans la croissance algale. Chaque groupe d'algue se bat pour sa suprématie, et l'eau de mer fraîchement préparée avec obligatoirement de l'eau osmosée leur fournit précisément tous les minéraux nécessaires pour une croissance débridée.

Il est également indispensable de limiter les nitrates et les phosphates. Les nitrates sont assez simples à limiter par l'installation d'un support bactérien comme de nombreuses pierres vivantes et un épais lit de sable corallien fin, et les phosphates par l'intermédiaire d'un absorbeur de phosphates. Tout aussi indispensables sont les poissons herbivores comme les poissons chirurgiens (Acanthuridés) et les poissons lapins (Siganidés), d'autres organismes qui se nourrissent d'algues comme les oursins, surtout pour réaliser une oursinade (miam, miam) ou certains bernard l'ermite ou escargots sont également indispensables. Les Lièvres de mer (genre Aplysia), qui comme les oursins ont besoin d'une grande quantité d'algues car ils ont toujours faim sont aussi très efficaces. Mais les Aplysies sont rarement disponibles dans le commerce. On se reportera dans ce cas sur les bernard l'hermite et les escargots, mais ceux-ci peuvent ne pas suffire et il nous faudra toujours veiller à ôter le surplus d'algues par aspiration ou brossage. Il faut aussi considérer qu'un aquariophile muni d'une brosse à algues est un concurrent pour les herbivores, et si son intervention peut s'avérer indispensable, c'est qu'il y a rupture dans l'équilibre entre la croissance des algues et leur consommation.
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