mercredi 28 mars 2007

CHEVALIER [vocabulaire]

I Sens dans notre extrait.
Toujours "chevalier"

II Etymologie.
De l'étymon latin caballarium (dérivant de caballum, "cheval") qui dénommait un soldat de la cavalerie, un aide militaire ou, à partir du IXème siècle, un homme à cheval.

III En ancien français.
1) "cavalier" ; avant le XIIème s., chevalier signifie "cavalier de guerre monté"
2) "homme équipé pour le combat", cette dénomination correspond à un équipement spécifique. Il désignait alors aussi un seigneur féodal possédant un fief suffisament important pour assurer l'armement à cheval.
3) "guerrier de métier".
4) "membre de l'ordre de la chevalerie". A ce caractère initialement technique et professionnel s'attache un statut social. Avec la valorisation du métier de combattant, chevalier devient un terme laudatif, dénommant un guerrier d'élite. Cette valorisation est à l'origine d'une nouvelle signification apparue à la fin du XIIème s. et qui deviendra dominante, parallèle à l'évolution sémantique de la chevalerie qui, désignant tout d'abord un groupe de guerriers, finit par impliquer la noblesse, la bravoure, la générosité des sentiments et des actions. Chevalier a dénommé un membre de cette catégorie sociale.
5) Le chevalier errant, c-à-d itinérant, est le type même du héros des romans de la Table Ronde. Il chevauche de par le monde pour combattre dans les tournois, redresser les torts et acquérir du renom. (Cela restera un topos de la littérature, cf. Don Quichotte)

IV En français moderne.
Le mot chevalier est resté comme tel dans le vocabulaire des institutions médiévales. Il peut encore désigner un membre d'un ordre honorifique (Chevalier de Malte, chevalier de l'Ordre du Temple, etc...) et garder la valeur d'une distinction honorifique (ex : chevalier de la Légion d'honneur). A partir du XVIIème s., il correspond à un titre de noblesse ( au-dessous de baron).
On retrouve encore des traces de l'idéologie du XIIIème s. au XVIIIème s. dans l'expression chevalier de qqun où le terme signifie "protecteur".
En revanche, certaines expressions sont péjoratives : chevalier de l'industrie (1633) : "individu qui se sert d'expédients".



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1 commentaire:

nicolas a dit…

J'y vais encore de mon petit paradigme sémantique avec pour le sème de l'homme a cheval le chevaucheur qui est présent du 13ème au 16ème siècle puis pour le sème du combattant le serjant.
Pour le paradigme morphologique on note en vrac chevalerec, chevaleros, chevalerot, chevalerel.