La sémiologie du Vertige est très riche et complexe. Nous essaierons de rester clairs et simples, autant que ce chapitre le permet. Tout d'abord, un coup d'oeil sur les urgences :
Vertiges brutaux + Mal de tête
= urgence (ramolissement du cervelet, hématome...)(Scanner...)
Vertiges + Signes neurologiques (atteinte
du trijumeau sensitif, syndrome de Claude Bernard Horner, syndrome cérébelleux,
hémi-anesthésie croisée, troubles de la déglutition,
hoquet = atteinte du tronc cérébral) (ramollissement bulbaire
de Wallenberg avec diplopie) (syndrome inflammatoire (SEP)) (tumeur du
tronc cérébral (gliome) = URGENCE !
Vertiges + Syndrome infectieux = risque
de labyrinthite infectieuse, de méningite purulente = hospitaliser
d'URGENCE.
Périphérique : (atteinte du labyrinthe de l'oreille
interne ou de la portion terminale du nerf acoustique, VIIIème paire
crânienne) le vertige est le plus souvent intense et rotatoire,
de durée assez brève, par crise, sans trouble entre les crises.
Les signes auditifs sont souvent présents : hypoacousie, bourdonnements
du côté de la lésion.
Le cas typique est la maladie de Ménière, glaucome
de l'oreille interne. Vertige net, de quelques minutes à quelques
heures, par crise, avec bourdonnement d'oreille unilatéral et installation
progressive d'un déficit auditif avec le temps. Les signes végétatifs
sont importants. Si l'atteinte auditive n'est pas présente, on parle
de neuronite, sorte de névrite virale, probablement. A l'examen
du malade, on note un nystagmus, battement du regard en côté,
par attirance du côté opposé. (la secousse lente montre
le côté de la lésion).
On va explorer ces vertiges par des épreuves caloriques visant
à explorer les réflexes de l'oreille. Souvent on notera ici
une hypoexcitabilité calorique. On fera aussi un scanner des conduits
auditifs internes à la recherche de neurinome.
Le vertige paroxystique de position est parfois intense, mais
bref et déclenché par une position précise de la tête
avec nystagmus rotatoire. Ce vertige serait dû à une cupulolithiase
qui se coincerait, éventuellement aidée par une inflammation.
Dure quelques semaines. Si plus, chercher une autre cause! Si le tableau
est typique, on peut ne pas faire d'examens complémentaires.
Le cou, l'arthrose cervicale ne serait qu'exceptionnellement
responsable de vertige. Une insuffisance vertébro-basilaire,
associant des troubles visuels, cérébelleux (trouble de la
coordination), des drops-attacks (ou le sujet tombe à genou sans
perte de connaissance) peut en revanche le provoquer. Mais souvent c'est
le vieillissement de l'oreille interne, à l'instar de la
déficience auditive, qui est en cause.
L'otospongiose est une cause de vertige périphérique.
C'est une calcification progressive et irréversible de l'oreille
moyenne, des osselets, et parfois aussi de l'oreille interne, cochlée
et labyrinthe. La cause est génétique à pénétrance
variable, plutôt féminine.
Les infections et inflammations, otites séreuses chroniques,
labyrinthites (rare tuberculose et syphilis), le zona du ganglion de
Scarpa, sont des causes de vertiges.
Enfin, les traumatismes crâniens, fracture du rocher,
d'un osselet (bilan per-opératoire) entraîne parfois des vertiges.
Central : (c'est-à-dire venant du système nerveux central,
bulbe, tronc cérébral, cervelet) le vertige est moindre, prolongé,
avec un déséquilibre entre les crises, pas de signes auditifs
associés. A l'examen du patient, on note une différence entre
le nystagmus et la déviation à la marche. On parle de dysharmonie.
Le vertige central peut être rotatoire (bulbaire), vertical (atteinte
du tronc cérébral), ou multidirectionnel. S'il n'y a pas d'atteinte
auditive, parfois le malade a du mal à comprendre les mots. Enfin, des
signes neurologiques associés peuvent orienter sur l'origine centrale:
atteinte du nerf facial, indiquant une compression par un neurinome de l'acoustique,
lequel peut au départ être classé dans les vertiges périphériques.
Les tumeurs de l'angle ponto-cérébelleux et fosse postérieure
(cervelet), quatrième ventricule peuvent provoquer des vertiges centraux.
La sclérose en plaque entraîne des lésions sur les
gaines nerveuses du système nerveux central et peut entraîner,
entr'autres des vertiges d'origine cérébelleuse.
Les vertiges post-traumatiques surviennent quelques temps après
un traumatisme crânien, et peuvent durer des années. Le facteur
psychosomatique est présent et doit être pris en compte.
Les intoxications peuvent toucher le système vestibulaire
central ou périphérique : médicaments comme quinine
et dérivés : quinidine, streptomycine, l'alcool...
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