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Les paroles de Freeman

Album : L'palais de justice

 

Combien j'ai ramé

Elle, chienne

Bladi

Le voile du silence

 

Combien j’ai ramé

(Freeman - K.Rhyme Le Roi / Nabil Ghrib - Christophe Seys) 

 (K.Rhyme Le Roi)

Il m'a fallu du temps pour en arriver là, personne se flatte,

J'ai les mains moites, soit,

Chaque mot, chaque phrase un come back,

Un combat, mate ma rancœur pleure,

Pue la sueur,

Un poids sur mon stylo de moulo,

Mot à mot, je revois mes parents

Qui me disaient "Eh oh dit, oh lève-toi, fini repos,

T'es en retard, pars idiot, pense à l'école

Au lieu de veiller toute la nuit pour tes idoles"

Quand j'y repense c'est pas drôle

Ce que je faisais, j'haussais les épaules, couché au sol

Curieux derrière l'écran j'avais le mauvais rôle

Sérieux, c'est pas de eux qu'on rigolait

Quand je partais tous les matins sur mon chemin

Sans rien, sans cahier, baskets aux pieds,

Sans lacets, et eux ils flippaient

Eux ils s'en foutaient

Quand je planais le soir sur mes feuilles pleines de fautes

A chaque regard je sursaute

J'étais parmi tant d'autres, je rêvais de sortir avec mes potes

Maintenant ce que je note pour elle

Me rappelle une telle Stelle

Enfant brisé par l'amour maternel

Combien j'ai pu ramé avant d'ouvrir un livre sans elle

Quand elle n'était pas là.

 

Refrain (x2)

(Freeman)

Combien j'ai ramé

Comment je rame

Maintenant vois où ça en est

Soigner mes feuilles, je fais que ça

Borné, un mort-né

Sous mon nez, un cornet suffit

Pour corriger les jets de langue de ...

 

(Freeman)

J'revendique une nouvelle donnée,

De mon site posé le six n'a pas fini

De causer sur des mixs aux platines,

Satine mon ambition, je patine sur des sillons

Rions, ça fait pas mal de temps qu'on trime quand même

Comme un crew qui inscrit, donnons l'exemple qui s'acquit

Loin du mal, l'inverse, où je naquis

L'averse m'avait prévenu, fallait de l'adresse,

C'était convenu

Machine arrière, c'était pour les vendus

Pas de manière sans arrière-pensées,

J'ai tracé mon chemin

Sans penser au lendemain qui trace le sien

Depuis gosse, j'rosse le mauvais sort, me force à bouger

Fausse mes appréciations bien dirigées

Irriguer mon savoir m'a intrigué,

Infligé pas mal de sentences

Le droit pour la connaissance doit se payer

Sinon, comment s'en tirer, retirer sa chance,

Ne pas voir son état s'empirer

Danse avec les brels tant que t'y es

Frère, enquiller les miens, faut le faire

Tous empilés, loin de plaire, on se démerde,

On nous blaire pas

La vision du plan j'aimerais la voir mais c'est pas le cas

L'odeur de la pisse reste,

Avant le sacrifice, le geste

Si on comprend vite, on s'éloigne des pestes en disant

A jamais, à jamais cousin, moi je veux pas, garde les restes

 

Refrain

 

(Freeman)

Je suis un mec d'caverne avec laser mic et capote

Sans fric faut pas que je capote

Voilà mon flight nine, eight, nine nine, va falloir en soigner des ânes

Cette année va être mine, mayena, alik

Le design c'est fait dans le bordélique

Bagne du cerveau, rien d'angélique

Pas de pot on a, euphorique devant rien, plein de pachas

Devant on se pencha dans un plancher plein de crachats

Pour se lancer 10 ans sont passés déjà, ma patience perd le dessus

Tu parles déçu, on parle du vécu,

Continue parle, c'est nos sécus

Et pas les bons d'allocs, tu peux en faire du P.Q.

 

Refrain (x2)

 

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Elle, chienne

 

Elle chienne, putain d'mélodie, sans cesse dans ma tête,
Bloquée, sans elle, j'parais trop bête, frère,
Amoureux, rien à dire, l'amour d'un pouilleux,
Tout dedans, mon sang bout, pour mon penchant, elle, chienne
Combien la chevauchent, combien touchent le côté gauche, mioche
Je libère mes pensées, mes arrières, l'impression de l'adultère, me hante,
Les belles paroles manquent, pour elle chienne, la querelle tente
Combien d'crampes paralysent, tente de piger, essaye, réalise, 10 ans
Sont passés déjà, combien d'alexandrins, dans tes bras, vois qui t'aime
Ce thème est fait pour, chienne, tu m'ensorcelles, me coucher sans toi,
Pas possible, mon cœur me crible, chienne, pour toi, j'transpire, reine
À qui j'confesse mes peines, du matin au soir, en selle sur mes nuages
Le brouillard se dissipe aujourd'hui, pour te rendre hommage,
J'anticipe ceux qui vont dire que j'flippe, loin d'là,
C'est qu'elle mérite toujours mieux que c'qu'elle a, chienne
Tu m'as donné tant d'noms, le mien, un gros nom, aux mélodies dont j'tairais le …
J'suis descendu, trop profond, chienne, entends, vois qui t'aime

Refrain (x2):
Entends comment l'amour se répand
Cherche le bon son, bon sang, pour du bon, prétexte
J'attends, depuis longtemps, le contexte, pour te prouver mon amour sur texte,
Chaque crépuscule vexe, je pense à tes exs, chienne que j'aime, flex
Pas évident, l'esprit tordu, sur hampe, sonne, la pomme j'ai mordue,
Mon nom est paru, sur son, représentant, tes aires étendues
Foutu, sans toi, j'suis perdu, chienne,
Mon miroir, mon double, tes airs troublent, créateurs d'émotions
Frit, le répertoire s'ouvre, même si tu couves un autre,
Mes peines forgeront ma haine, pour accomplir ma dote, chienne
Gagner ton amour sur des notes, sans baisser mon froc, comprends
Ton champ me bloque, quoi faire, j'accepte la compétition, puisions-nous
Trouver le meilleur, l'orateur se meurt, chienne,
L'autre, est-ce qu'il en passe du temps avec toi ?
Mon toit sans toi n'en serait pas un
Chienne, j'm'en fous des voisins, combien d'peine
Ça n'en vaut pas la peine, une aubaine, que j'sois encore en vie
Envie d'toi, elle est là mon envie, hors scène
Hors d'moi, y a l'studio, y a rien qu'ça qui m'va

Refrain (x2).

Les propres se salissent vite, chienne, pour toi, j'édite,
Du jdide, dégain, j'imite, vois qui mérite, parmi les hafrites,
La jalousie n'existe pas quand j'effrite, chienne
Choisis, quitte tes chaînes, parmi les moisis
Ton amour se détruit, pour qui va savoir mes paroles, de l'or noir
Chienne, le monde voudrait t'avoir, j'te laisse le choix,
Pas d'problème, vois qui foire, chienne, mon foie saigne pour l'oubli,
Rien m'a sourit, sans toi j'étais fantôme
T'as fait de moi, un homme aux neurones grillés, t'y est,
Ma destinée, tu es, je suis encré dans la merde
Je fume de la verte, pour l'espérance, chienne,
L'innocence n'est plus, le vice de partout se situe,
Les jeunes, tous des têtus
Qu'en penses-tu ? Dieu, donne seulement d'la viande, à ceux qu'ont pas d'dents
Chienne, pas d'illusions, les miennes encore intactes
C'est pas, pour l'moment la fusion, mais ça viendra, chienne,
Dans mes bras, tu finiras, j'attendrais l'temps qui faut, chienne
Ils sont à toi mes mots, mémo, du frit en 9.8.

Refrain (x2).

 

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Bladi

 

Même en étant plein, y'a toujours moyen de se plaindre,
Geindre avec mes yeux, des cœurs vont s'éteindre,
Hana, rien n'a changé, mentalité du bled
Rho, nif, respect, fierté, jamais j'changerai de peau
Marron, le daron là-bas, moi au milieu des barons,
Faut c'qu'il faut, la caillasse manque,
Intelligent compté, inculte escroqué,
Base pays du gaz, on fait, des fâchés sans Butagaz,
Sachet, la blanche, représente ma fierté,
Mon peuple se bat, tu vois, jamais on s'est arrêtés
Chez nous , tous les jours, des princesses meurent,
Se meurent, après l'horreur, le cœur ne vit plus
Sans parti, patrie, si j'suis parti, c'est pas d'ma faute,
Certains tahanes acceptent pas leur vie,
Trop d'monde te fuit, tu manques, cette encre est peu d'chose
Je guette mon retour comme un gardien devant sa tour close,
Quelque prose pour ma famille que j'connais pas,
Au 20ème siècle c'est pas admis, c'est pas que j'peux pas,
Mais j'veux pas y aller, j'suis pas un zorro,
J'dis seulement c'que j'ressens et pas en solo,
C'est la ville, l'pays, le monde qui crie,
Et certains comme moi écrivent le bled mon pays,
Plus de liberté d'expression, ya Hassima,
Chahal matou alyk Nasse, ya moussiba
Seule une heure d'avion nous sépare
Seul, sur Notre-Dame à l'horizon, je rêve de te voir en bonne santé
Quelle gloire, pour un pays sans peuple,
Déchiré, manipulé pour le blé.

REFRAIN :
De là, je pense à toi,
Le bled mon pays,
Hassima avec des treillis,
Est-ce là le prix d'une liberté ?
D'une liberté oubliée avec
Ces tueries,
Le bled c'est pourri !

Assis en silence sans cesse,
Je ressasse mes souvenirs près de ma fenêtre, un reflet
Reflète une ombre sombre sur ma feuille blanche, pour toi la blanche qui pleure
Loin des terreurs, près de mon cœur,
La peur se meurt quand vient la nuit,
Ici j'écris pour ceux qu'on oublie
Le bled mon pays, est-ce ça le prix ?
Le prix d'une liberté oubliée sous les cris escarpés
De là mon crayon noir fait couler mes pensées,
Pour elle la blanche persécutée d'un soir
Au fond de ma mémoire, sSe repose l'espoir
Sur des lignes fines la guigne du désespoir
Faut voir, quand elle tient dans sa main le destin,
Mesquin, mesquina, oh baïda
Mon amour, pour toujours quand le jour reflète, pourvu
Que tout s'arrête, je le souhaite, sur mes lettres froissées,
Mon seul vœu guette mes versets,
Pour ces dames vêtues de blanc hantées par les drames,
Sous les charmes, loin des armes, j'ai vu des larmes tomber en silence sur le seuil en deuil couvert de feuilles mortes,
Déçues, déchirées par une guerre qui continue
Qu'est devenu le respect, un passé, à force d'y penser,
J'ai mal au cœur et mes phrases cessent d'avancer.

REFRAIN.

 

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Le voile du silence

 

 

Grandie dans les régions d'Alger situées dans
Les maquis loin des marchands de tapis,
Exposés le long des rues, ruées de gens sur le pavé,
En se passant le calumet près d'une tasse de thé à la menthe
Sur un air de hutte qui chante sous les tentes, sans arrêt,
C'était en plein été sur la blanche ensoleillée,
Vêtue de blanc sous un immense palmier
Sur le grand port d'Alger, dans sa main un panier
Juste de quoi manger pour le trajet
Assise sur un banc, elle n'a que 18 ans quand elle prit
Son premier bateau pour la Méditerranée,
En direction de Marseille ville rebelle, sous un coucher de soleil,
Où ses parents se sont installé y'a 17 ans, 4 enfants, pas un franc
Seule valise en main, comme compagne sans rien,
Accueillies comme des mesquines, loin des regards des regards mesquins,
Pour y travailler, gagner son pain,
Subvenir à ses besoins, faut bien

Refrain :
Elle brise le voile du silence pour prendre les voiles à 18 ans
Elle pense à l'évasion, prisonnière
D'une tradition millénaire sur terre, que faire
Si je revendique des choses pour mes sœurs,
C'est que dans leurs cœurs ça va mal
Combien parmi vous ont fait la cavale

Maintenant on pense à vous
C'est dans les annales
Oubliée dans le désarroi, elle n'a pas le choix,
Elle voit comment les traditions, les coutumes de ses parents,
Dirigent son intégration
Loin du temple, de la tentation
Renfermée dans sa maison, elle n'a pas de chance,
Prisonnière sous le voile du silence la sentence,
Elle fait partie de celles qui pensent à l'évasion,
Voyager vers l'horizon, sa seule passion
Etait collée sur les murs blancs de sa chambre,
Quelques posters de mannequins au regard tendre, sur son regard
Près du miroir, ses larmes tombés comme des cendres,
Elle rêvait de se rendre, partir loin là-bas,
Loin de son lit froissé, mains liées par sa destinée
Dans son 10 mètres carré, près de sa fenêtre,
La tête posée sur ses lettres
Elle s'inquiète, rien à mettre sur ses cahiers de maths
Près des petits frères qui font l'ariate, les pâtes sont cuites,
La faim crie, les frères crient, toute seule
Dans ce bruit, la nuit, le mal elle subit
Elle se couche il est minuit

Refrain.

Après les cours elle rentre chez elle, pour elle pas de week-end
Renfermée dans sa maison, en pleine méditation
Le moindre retard était la moindre explication,
Sinon c'était sans réveillon, cloîtrée dans sa chambre
Avec ses rêves et ses crayons, en larme
Sur son carnet secret ses sentiments de femme dévoilée,
En grandissant sans pouvoir parler, rien demander,
Elle n'osait pas, elle haussait pas la voix, pas le choix,
Pas le droit de choisir, désobéir,
Il lui a fallu du temps avant de revenir de là
Où ses cris se broient dans le silence sans rien dire,
Elle inventait les fausses sorties,
Bibliothèques, copie chez la copine complice au combiné,
Cours de rattrapage pour un ciné qu'elle signait sur le cahier
Tout ça pour profiter de la moindre seconde d'une vie volée
Sans clé, sans blé qui se répétait dans sa tête,
Elle a appris à tout faire en cachette,
Depuis l'enfance en cachette, qu'était sa seule devise, sa façon d'être,
D'exister, autant que ces maillons fermés
Obligée de se cacher, pour une envie d'aimer,
Dans une force de liberté, qu'était plus forte que les regrets,
Donnés par les coups de ceinture affligés,
En suppliant jusqu'à maintenant,
Aujourd'hui elle exhorte son passé,
Le temps passe peu à peu, les blessures,
Fatiguée de lutter, elle décida de s'enfuir.

Refrain.

 

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