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L’aménagement des espaces extérieurs

de la partie est de la Presqu’île Malraux

 

Juin 2013

 

 

 

L’APSANE et « Pour Neudorf » réagissent ensemble au projet d’aménagement des espaces extérieurs de la presqu’ile Malraux, entre Rivetoile et les trois futures tours, autour du bassin d’Austerlitz.

Sans renier l’intérêt des propositions, notamment pour ce qui est de la végétalisation, les deux associations considèrent que le coût du projet, pour un total de 9 490 000 € HT est inacceptable, particulièrement en ces temps de crise. Sur ce montant, 7 860 000 € HT sont à la charge de la CUS et de la Ville de Strasbourg, le solde étant du ressort du maître d’ouvrage des aménagements de la presqu’ile Malraux. L’APSANE et « Pour Neudorf » plaident pour une révision de certains points, pour en baisser les coûts.
 

En bref

 

L’APSANE et « Pour Neudorf », tout en approuvant pour partie les aménagements proposés pour les espaces extérieurs de la presqu’ile Malraux, demandent que :

- la Place Jeanne Helbling soit définitivement classée comme non constructible, au titre de poumon vert dans un secteur de forte densification urbaine,

- le coût pour la passerelle qui franchira le bassin d’Austerlitz soit revu à la baisse, ou pour le moins, que son montant de 1 130 000 € HT soit techniquement justifié,

- les gabions et la roselière du bassin d’Austerlitz, pour un coût estimé de 480 000 Euros, soient remplacés par une solution qui apporte de la végétation à moindre frais,

- la passerelle basse soit reconsidérée quant à son utilité, au vu de sa taille et de son prix de 3 430 000 € HT

 


Entre Rivetoile et UGC

La Place Jeanne Helbling, qui s’étend à l’arrière du parking, entre Rivétoile et le cinéma UGC, ne sera pour le moment pas construite. Des arbres en pleine terre et d'autres en pots semi enterrés devraient l’agrémenter. Elle accueillerait des jeux pour les enfants et serait ouverte à certaines animations. Cependant, l’APSANE et « Pour Neudorf » insistent sur leur demande de toujours : que cette place soit déclarée définitivement inconstructible. Dans un environnement densifié par des bâtiments en hauteur, elle sera l’un des rares espaces de respiration et de détente.

Dans le même esprit, nous souhaitons que la façade nord du silo (côté place Helbling) soit, en tout ou partie, végétalisée. L'argument sécuritaire ne saurait à nos yeux justifier cette non-végétalisation. Nous sommes persuadés qu’une solution satisfaisante pourra être trouvée.
 


Le bassin d’Austerlitz

Tout promeneur longeant le bassin d’Austerlitz constatera sans peine qu’il s’apparente à une poubelle à ciel ouvert. Qui plus est, l’eau est sale, et l’odeur qu’elle dégage fait douter de sa qualité.

Dans le cadre de sa future mise en valeur, ce bassin sera raccourcit au total de 80 mètres sur les 500 qu’il compte : 40 mètres seront dévolus au parking souterrain des futures tours, et nous n’allons pas nous en plaindre, car le manque croissant de stationnement pose un réel problème. 10 mètres du bassin disparaîtront au profit d’une passerelle, dont le coût annoncé est de 1 130 000 € HT. Si une passerelle est indispensable – ce que nous ne contestons pas – ne peut-elle être construite à moindre frais ? Le coût de celle du Heyritz (plus longue) se monte à 900 000 € HT. Quelle est la justification d’un tel écart entre ces montants ?

Dans ce bassin, il est projeté d'implanter une roselière. Pour ce faire, un gabion en grillage métallique, remplis de pierre, seront mis en place dans l’eau pour séparer la partie plantée du reste du bassin. Le coût de cette roselière et de ce gabion s’élève à 480 000 euros, nous parait simplement hors de proportion pour un apport purement esthétique. Nous pensons que d’autres solutions, toutes aussi satisfaisantes visuellement, existent à moindre frais. Enfin, il ne faudra pas négliger l'entretien de ce bassin dans les années à venir. Nous n’avons à ce stade aucune information ni estimation financière sur ce point.
 


Strasbourg Plage ?

Implanter, parallèlement à la passerelle haute, une passerelle basse de 1 200 m2 ainsi qu’un ponton le long du quai des Docks (partie nord du bassin d’Austerlitz) pour un montant de près de 4 millions d’euro HT nous interpelle. Quelles animations possibles sur cette passerelle basse de 30m sur 40 ? Quelles normes de sécurité à respecter sur celle-ci ?

Le réchauffement climatique annoncé justifie-t-il à lui seul l’aménagement de Strasbourg plage dans ce site et à un tel coût ?

Ramené au mètre carré, pour y étaler quelques serviettes durant les jours de beau temps, le coût parait prohibitif. Strasbourg dispose non loin de là le Jardin des Deux Rives, peu attrayant car désespérément en manque d’animations estivales. Ce Jardin n’est pour le moment pas encore desservi par le tram, mais le sera dans un proche avenir.

Enfin, ce coût exorbitant à nos yeux ne permettra pas même un aménagement qui satisfasse les personnes à mobilité réduite. Ces dernières accéderont au grand ponton au ras de l’eau, mais ne pourront pas emprunter les escaliers qui remonteront du coté UGC. Pour parvenir de ce coté-ci du bassin, il leur faudra tout simplement rebrousser chemin et le contourner.
 


D’autres interrogations

D'autres questions devront trouver une réponse prochainement. Malgré les montants annoncés, nous n’avons pas vraiment idée des choix faits pour le mobilier urbain, la sécurité au bord de l’eau, l’éclairage public, ou encore le pavement des sols.
 


Conclusion

L’APSANE et « Pour Neudorf », militent toutes deux pour un cadre de vie agréable et pour les investissements en conséquence. Elles estiment néanmoins qu’il faut effectuer les dépenses nécessaires avec réalisme : presque 9.5 millions d'€ dont 7 860 000 € pour la Ville et la CUS nous paraissent quasi somptuaire en ces temps difficiles. Afin que les habitants de la Ville et partant, de la CUS, n’aient pas le sentiment d’un gaspillage de leur argent, le bon sens commanderait que le projet d’aménagement des espaces extérieurs de la presqu’ile Malraux soient revus à la baisse. L’APSANE et « Pour Neudorf » plaident en ce sens, en espérant être entendues et écoutés, au nom des habitants qu'elles représentent.

 

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