Montagne Magazine - 13 mars 2003

Sauvons le secours en montagne

Camptocamp : "En février 2002, une nouvelle loi est votée, en catimini, qui vient ébranler les secours en montagne. Camptocamp a voulu s'associer à la démarche de Montagnes Magazine qui a réalisé un dossier complet sur le sujet, dans son numéro de Mars. Editorial de Philippe Descamps ..."
 

Solidarité

Lorsqu'au printemps dernier nous avons révélé et dénoncé le vote en catimini d'une loi autorisant les communes à exiger le remboursement des frais de secours, peu de gens nous ont pris au sérieux. Le monde de la montagne se croyait à l'abri d'une menace maintes fois brandie. Cet hiver, au moins une cinquantaine de communes ont adopté des textes organisant le paiement des secours pour la randonnée à skis, en raquettes et toutes activités de glisse. D'autres textes déjà votés ou en préparation visent les activités estivales, réduisant un peu plus notre liberté d'aller en montagne. Le démantèlement du secours en montagne est en marche pour le seul profit des assureurs ou des compagnies d'hélicoptères.

En quelques mois, l'esprit boutiquier de quelques élus - appartenant aux communes les plus riches des Alpes - est en train de l'emporter sur un principe élémentaire de la vie en société : l'entraide et la solidarité face aux périls. S'engouffrant dans la brèche voulue par le sénateur Jean Faure, ces maires ont décidé de rompre avec un principe général du droit vieux de plus de deux siècles et demi. Aucune de leurs motivations ne résiste pourtant à l'examen.

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La première motivation tiendrait au caractère « insupportable » que les factures des secours représenteraient pour les communes. Les deux exemples généralement cités sont tout simplement faux : Engins n'a pas payé pour le secours au gouffre Berger et Pralognan n'a pas payé pour les rescapés de la Vanoise. Jusqu'à présent, les communes n'étaient quasiment jamais impliquées financièrement. En 1957, l'affaire Vincendon et Henry avait démontré l'incapacité des communes à pourvoir au secours en montagne, ce qui avait conduit à la mise en place d'un service public constitué de professionnels compétents. Le dernier film de Denis Ducroz sur cette affaire rappelle le risque d'un retour en arrière. Pour libérer les communes de cette charge, il fallait logiquement transférer le coût et pourquoi pas la responsabilité du secours à un échelon administratif plus adapté comme le département.

La seconde motivation des communes vise à « responsabiliser » les pratiquants. Comme si l'engagement d'une somme d'argent pouvait avoir plus d'effet que l'engagement de sa vie. Les (rares) pays faisant payer (partiellement) les secours n'enregistrent pas moins d'accidents. Un tel raisonnement témoigne d'une grande méconnaissance de la montagne, et de ceux qui la pratiquent. Le discours, complaisamment entretenu par certains médias, devient insupportable quand il transforme en « inconscient » tout individu souhaitant faire autre chose de ses week-ends que de regarder la télé? Tous les secouristes honnêtes vous diront que si les pratiques évoluent, il n'y a pas plus de prises de risques inconsidérées que jadis et que rares sont les dérangements inutiles.

L'urgence conduit d'abord à exiger de l'État qu'il n'abandonne pas un service public unanimement reconnu pour son efficacité, même si une rationalisation de l'organisation actuelle n'est pas à exclure. Il faut également s'assurer que l'État ne demandera pas aux communes le remboursement des frais engagés par ses services spécialisés, comme la loi l'y autorise déjà (article 13 de la loi du 22 juillet 1987). L'urgence est aussi de soutenir les élus courageux, comme ceux de Chamonix, qui refusent de sombrer dans l'hystérie ambiante, avant de tenter de ramener à la raison les autres. Les mêmes élus de montagne multiplient les interdictions, les péages (ski de fond, raquette), bradent le secours pour mieux « plumer le touriste », et se lamentent par ailleurs de voir la montagne arriver au dernier rang des destinations touristiques, après la mer, la campagne et les villes?

Cette loi de circonstance conduit la France à se singulariser en Europe. En rendant lucrative l'activité de secours, elle autorise l'arrivée de prestataires de services dictant leurs tarifs, avec son exigence d'obligation de résultats, et son corollaire de contentieux. L'inégalité est déjà patente d'une commune ou d'une activité à l'autre. Le texte qui prévoit le paiement pour « toute activité sportive ou de loisir » est déjà en contradiction avec la Convention de Bruxelles signée en 1910 par la France et qui rend obligatoire la gratuité du secours en mer. Il est temps de se mobiliser pour le faire abroger et refermer cette boîte de Pandore.

Philippe Descamps, rédacteur en chef de Montagnes Magazine

Spelunca Mundi - 27 février 2003

Vers une fusion tripartite ?

Lors de sa dernière Assemblée Générale, la fédération des CAF (Club Alpin Français) a voté son intention d'entamer une procédure de fusion avec la Fédération Française de Montagne et d'Escalade, avec l'intention de créer une nouvelle fédération à l'horizon 2005.

2022003_1.jpg (5618 octets) Les travaux, qui ont commencé le 21 janvier dernier, doivent permettre de faire le point sur tout ce qui rapproche et sépare aujourd'hui les deux fédérations afin de construire une entité viable, respectant les valeurs fondamentales des deux structures.

Cette fusion probable, initiée par le ministère des Sports, s'inscrit dans une démarche de mise en conformité avec la politique affirmée du ministère, et notamment à travers les déclarations du ministre, qui vise à regrouper les institutions oeuvrant sur un champ quasi identique.

Selon Serge KOENIG, chargé de mission au Cabinet du Ministre, "Il s'agit avant tout d'avoir une meilleure lisibilité vis à vis des pratiquants et de pouvoir mieux prendre en compte leurs attentes et un paysage institutionnel plus simple."

Si cette fusion avait lieu, la nouvelle entité représenterait quelque 150000 licenciés, et aurait ainsi plus de poids lors de futures négociations.

Reste le problème qui va se poser pour les sections spéléos du CAF qui se retrouveront perdues dans une fédération spécifiquement "Montagne", et l'activité canyon qui déborde sur plusieurs fédérations et dont la FFS et la FFME se disputent la délégation. A moins qu'une telle fusion en entraîne d'autres et dans ce cas, pourquoi ne pas imaginer une grande fédération des sports et loisirs de pleine nature regroupant outre le CAF et la FFME, la FFS ?

Centre Presse - 9 février 2003

Gages : un projet qui fera grimper aux arbres

A Gages-le-Bas, sur les rives de l'Aveyron, les arbres cet hi ver donnent déjà de bien curieux fruits, perchés à plusieurs mètres du sol. Promontoires, plates-formes, cordages en échelle ou en passerelle... Voilà tout un équipement arrimé aux branches et aux troncs que le feuillage enrobera au printemps, à l'heure où les premiers aventuriers viendront défier les lois de la gravitation. Cette mise en scène, que le public ne s'est pas encore approprié, constitue la première approche du projet développé par la société Benaventure : faire de l'ancien terrain de camping municipal, à portée de voix de la RN 88, une base de sports et de loisirs, louée à la commune. Ce nouveau site, résolument axée sur les activités de pleine nature, fera une large place à un " parcours aventure dans les arbres ", accessible à tous, à la fois ludique et physique, décliné en quelque 50 ateliers selon la taille des participants, enfants, adolescents et adultes. L'un des parcours proposé aux intrépides se conclura même par une tyrolienne de 120 mètres, véritable vedette du site... Frissons et sensations garantis. " Nous avons choisi ce site car il offre de nombreux avantages : proximité d'un axe routier important, de falaises pour l'escalade, de grottes d'initiation pour la spéléologie, d'un parcours d'orientation mis en place par le conseil général, de la rivière Aveyron et la possibilité qu'elle offre de louer des canoës... " : pour Thierry Laporte, responsable des activités de pleine nature au sein de la société Benaventure, ce terrain de Gages peut constituer le point de départ à tout un ensemble d'activités, à commencer par les chemins de randonnée (à pied ou à VTT) qui y prennent naissance pour entraîner les adeptes sur les contreforts du causse. Et l'escalade et la spéléo (sportive ou d'initiation) peuvent ainsi à leur tour faire partie du programme... Pour la famille avant tout " Nous ne cherchons pas à faire du "commercial' à tous crins, mais plutôt à préserver un aspect familial au site, accessible à tous les publics, poursuit Thierry Laporte. Les visiteurs peuvent passer une agréable journée de détente sur le site sans consommer d'activité. Un snack-bar voisin et son terrain de pétanque, des aires de pique-nique aménagées, d'accès gratuit, sont partie intégrante du projet ". Pour les activités, dûment encadrées par des animateurs brevetés, il faudra compter de 12 € (enfants) à 14 € (adultes), tarifs individuels et dégressifs pour les groupes, sur réservation. La société Benaventure et ses trois salariés permanents (dont le gérant, Patrick Henry, féru de spéléologie) comptent bien créer des emplois saisonniers grâce à sa nouvelle plate-forme. En pleine saison, ce sont ainsi huit personnes chargées de l'encadrement et de la gestion du site qui pourraient être mobilisées pour constituer une véritable équipe.

CCATHALA

Ouverture fixée le 19 avril Les travaux se poursuivent sur le site de Gages et l'ouvertu re au public est déjà prévue pour le 19 avril prochain. La base de loisirs sera par ailleurs ouverte tous les week-ends et jours fériés, de 10 heures à 19 heures. A l'approche de cette date, les groupes pourront réserver leur journée en appelant Thierry Laporte au 06.82.67.58.35. Créée il y a quelques années, la société aveyronnaise Benaventure, spécialisée dans les loisirs et les travaux acrobatiques, gère également une deuxième base à " Reycabrot " (Ruihac), moins complète côté activités mais bénéficiant d'un cadre environnemental remarquable.

Spelunca Mundi n°33 (voir le site)

Suite du projet de classement de Bramabiau

En mai 2001, un projet de classement de la cavité de Bramabiau avait fait grand bruit dans le petit monde de la spéléologie. Deux après, où en est-on ? Loin d'avoir été abandonné, ce projet initié par la DIREN (Ministère de l'Environnement) a été confié au SRA Languedoc-Roussillon (DRAC, Ministère de la Culture). Le spéléologue et archéologue bien connu Philippe Galant s'est vu confier la mission de monter un dossier par son patron, Xavier Gutherz, ancien spéléo nîmois.

Le classement devrait porter sur le réseau préhistorique "Félix-Mazauric" et n'empêchera pas la "libre pratique" de la spéléologie dans les autres parties de Bramabiau... après avoir obtenu toutefois toutes les autorisations nécessaires auprès des propriétaires de la grotte aménagée qui refusent rarement ce privilège.

Le but avoué de la DIREN était d'empêcher l'urbanisation excessive du plateau de Camprieu. Un peu trop hâtivement monté, le dossier qui ne prenait pas du tout en compte l'existence des spéléologues, c'était vu opposé, en février 2002 une fin de non recevoir par la commune de Camprieu et le Conseil général du Gard.

La nouvelle procédure de classement visera à assurer la conservation des vestiges anthropiques, mais aussi de l'ensemble exceptionnel de Bramabiau (contre les constructeurs et certains politiques mal avisés). Le spéléologue Daniel ANDRE a été consulté au sujet des découvertes préhistoriques qui avaient été faites en mars 1983. Il a précisé qu'il avait eu l'assurance par Philippe Galant que les spéléologues auraient toujours la possibilité d'effectuer la traversée.

Par contre, aucune garantie ne m'a été apportée sur sa possible participation à la gestion du réseau préhistorique dont il est le co-inventeur (empreintes de pieds et pistes humaines sur argile, sépultures du Chalcolithique).

"Il ne faut pas être systématiquement contre toute procédure de classement ; celui qui nous est proposé à Bramabiau est infiniment plus acceptable que le premier qui avait été diligenté par un spéléologue toulousain amateur de concrétions, et qui m'avait fait hurler il y a deux ans" a souligné Daniel André précisant qu'il n'était pas contre le fait que certaines cavités fassent l'objet d'un classement en Réserve naturelle, mais qu'il faudrait que la Fédération Française de Spéléologie et les inventeurs y soient toujours partie prenante, sans oublier les individus ou les clubs qui travaillent sur les trous "convoités" par l'Administration, ni même les propriétaires et les collectivités.

Malheureusement, Il n'existe pas de passerelle officielle entre la F.F.S., les DRACs et les DIRENs, pour toutes ces questions de classements, alors que la réunion spéciale d'Olargues (bureau de la F.F.S.) a montré qu'une entente était possible et souhaitée par tout le monde.

Mailing List FF Spéléologie - 29 janvier 2003

Enquête d'utilité publique à haut risque !

Depuis le lundi 6 janvier et jusqu'au 28 février 2003, une enquête d'utilité publique est lancée en Ariège concernant la création d'une réserve naturelle souterraine éclatée.

Le dossier du projet a été réalisé par la DIREN Midi-Pyrénées (Patrick Cabrol et Michel Grassaud) avec l'appui du Laboratoire souterrain de Moulis. Ce projet concerne la protection des habitats et des espèces souterraines (Coléoptères, Mollusques Hydrobiidae, chauves-souris, Euproctes).

23 sites ariégeois, non contiguës, proche du Couserans sont concernés (Grotte du Pigailh, Système souterrain du Lachein, Station du MSS S100, Fontaine de Fontestorbes et gouffre des Cajeous, Grotte de Pétillac, Aven du Trapech-d'en-haut, Grotte de L'estelas, Grotte de Peyort, Grotte de l'Espiougue, Grotte de l'Herm, Grotte de Pesquié, Grotte du Ker de Massat, Grotte de Malarnaud, Grotte de Liqué, Grotte du Sendé, Grotte de la petite Caougno, Grotte de Sabarat et miroir de faille, Gouffre du Plagnol de la Plagne, Grotte de Payssa, Grotte de Siech, Grotte de la Souleillos, Grotte de la Cigalère et gouffre Martel, Grotte de Toutouse).

Cela représente 750 ha de terrain où la spéléologie (explos, prospections) ne sera autorisée qu'après avis d'un comité scientifique où les spéléos ne seront pas représentés.

Ce dossier qui met en avant le coté "pilleurs", "amateurs", "perturbateurs" des spéléos n'hésite pas à utiliser sans scrupules des données (topos, éléments de biospéléologie, archéologie) issues des travaux des spéléologues sans citer aucune source.

Fait à la va vite, ce dossier mal ficelé, a été réalisé sans que les spéléos (CDS 09, clubs ariégeois) n'ai été ni consulté ni même tenu au courant. De nombreuse incohérences sont relevées : développement de safaris, spéléos payant dans les cavités les plus fragiles ; non introduction dans la réserve de la grotte d'Aliou - plus importante colonies de chauves-souris d'Ariège ; aucune études d'impact sur les projets touristiques, etc.

D'ores et déjà les spéléos ariégeois se mobilisent et des actions sont en cours.

Il est clairement indiqué dans le projet que cette réserve n'est que le début de la mise en place dans d'autres départements de projets identiques. La réalisation de ses réserves, si elles se font sans les spéléologues, contribuera encore une fois de plus à réduire nos champs de découverte et de liberté.

23/1/2003 - source : Mail list

Midi-Libre - 26 Janvier 2003

Ne pas mettre tous les oeufs dans le seul panier "viaduc"

A peine le ministre des transports Gilles de Robien a-t-il visité le chantier du viaduc de Millau, vendredi, que les conseillers de la communauté de communes Millau grands causses, à leur tour, ont constaté hier sur place l’évolution des travaux. Plus qu’une promenade de santé, Cette découverte aura été une invitation à prendre la mesure des enjeux qui attendent les collectivités locales à l’horizon du contournement A 75. Lequel horizon semble s’éclaircir un tant soit peu aux yeux du président de la communauté, Jean-Luc Gayraud, « plutôt satisfait » de la visite ministérielle. Qu’il s’agisse de l’accompagnement routier ou de la valorisation touristique du viaduc, Gilles de Robien a apparemment « rassuré » ses interlocuteurs locaux. A l’instant d’adresser ses vœux aux élus et personnels de la communauté, Jean-Luc Gayraud a également placé en exergue la journée de travail du commissariat à l’aménagement du territoire Massif central, mardi dernier. Journée qui a permis aux acteurs de la politique de Massif d’évaluer les actions du territoire communautaire en matière de sports-nature. Dans la continuité, le président de Millau grands causses a annoncé la prochaine mise en place d’un Centre de ressources "tourisme pleine nature", émanation du centre pour les métiers du tourisme rural actuellement existant à la CCI, auquel serait donné une dimension régionale et même hexagonale. Ce que Jean-Luc Gayraud appelle « ne pas même tous ses œufs dans le seul panier du viaduc ». En somme, la semaine n’aura pas semblé infructueuse à la communauté de communes, dont le président a brossé à grands traits quelques chantiers pour 2003. A commencer par « l’aménagement d’espaces à vocation économique au sud du viaduc » afin de pallier, pour les entreprises, l’aspect dissuasif du péage. Une réflexion est d’ores et déjà engagée avec le Conseil général. Deuxième enjeu évoqué, la couverture du secteur communautai re en internet haut débit : Jean-Luc Gayraud aannoncé « la mise en place d’un plan ambitieux, basé sur des technologies plus souples et moins coûteuses » pour résorber « l’inégalité de traitement » qui, en la matière, existe en France. Une démarche de désenclavement numérique, en quelque sorte. Dans le domaine des déchets, Jean-Luc Gayraud a pris date, déterminé à ce que des évolutions se concrétisent avant la fin de ce millésime 2003. A plus longue échéance, a été mentionné l’élargissement éventuel du territoire de la communauté, qui englobe aujourd’hui dix communes et n’entend pas obligatoirement s’arrêter à ce chiffre rond. En attendant que l’esprit communautaire gagne les localités voisines, il semble plutôt bien ancré chez les communes-membres, comme l’a relevé le directeur général des services Jean-François Dumas. Exemple le plus « frappant » en l’occurrence : la définition des voies d’intérêt communautaire, de la route de Brunas à celle du Sonnac, où « la cohérence du schéma a prévalu sur des intérêts spécifiquement communaux ». En d’autres termes, une boucle reliant les causses et vallées de la communauté a pu être établie sans le souci latent des frontières communales. Et parce qu’une date peut en cacher une autre, Jean-François Dumas a observé que l’enjeu de 2003 n’était autre que la préparation de 2005, échéance de la mise en service du contournement de Millau. Un enjeu incontournable, justement.

Journal de Millau - 17 décembre 2002

" Faire de Millau, une destination et non une simple ville de passage."

La formule n'est pas nouvelle puisque voilà plus de dix ans que Jean-Louis Esperce l'a prononcé à l'occasion d'une assemblée générale de l'office de tourisme.

 

Pour autant durant toutes ces années, il faut bien reconnaître que la situation n'a guère évoluée et que notre ville a continué à se satisfaire d'un tourisme de cueillette.

Depuis peu sous l'impulsion d'une dizaine de professionnels du tourisme, une association vient de voir le jour sous le nom de "Destination qualité Sud Aveyron" L'intitulé à lui seul annonce l'ambition de cette dernière.

Et son président, Thierry Dupuis, directeur de l'International Hôtel d'indiquer: "Il faut que lorsqu'un touriste entre chez un adhérent, celui-ci puisse le conseiller sur un restaurant, un site touristique, une activité de sport de pleine nature."

Une réflexion qui peut sembler évidente mais qui est loin de l'être à écouter Christian Combemale, directeur de l'Agence Avenir qui n'hésite pas à souligner que: "certains hôteliers ne connaissent pas la région. Ils ne peuvent pas la vendre."

Car l'objectif premier de l'association est bien sûr de vendre notre région clef en mains: "c'est ce que les gens recherchent, que l'on s'occupe d'eux."

Pour autant, les membres fondateurs de cette association ne souhaitent pas faire n'importe quoi et veulent privilégier la qualité.

"Même si nous avons mis la barre un peu haute, notre but c'est de proposer des produits de qualité." précise Alain Girard, patron de l'Hôtel Jalade en souhaitant que s'instaure un véritable travail en réseau. Ainsi que lorsqu'un hôtel affiche complet, il essaye de trouver une chambre au client qui vient d'arriver chez un autre confrère. L'accueil que l'on réserve à cette personne, fera qu'elle reviendra une autre fois dans notre région parce que la qualité de l'accueil aura été déterminant.

Et si l'association ne compte pour l'instant qu'une dizaine de membres, elle compte pouvoir en afficher une cinquantaine dés l'année prochaine.

Enfin ce regroupement de professionnels s'inscrit dans une démarche de complémentarité avec l'office de tourisme de Millau notamment en ce qui concerne la participation à des salons en France comme à l'étranger. Le but étant toujours de faire connaître notre région pour y faire venir des gens

 

Midi-Libre - 16 Décembre 2002

L'Aveyron, terre d'accueil des aventuriers en herbe

Encore en bas âge, le "challeng'Aveyron aventure" a déjà tout d'un grand. Ce n'est pas Thierry Gintrand, chargé de promotion au Conseil général et responsable de l'organisation de cette manifestation, qui dira le contraire : " Notre défi inter-entreprises est en train de s'imposer comme la référence de ce type d'événement, dans le grand Sud ".Présentée en avant-première, à la Maison de l'Aveyron de Paris, la deuxième édition, qui se déroulera les 21 et 22 juin prochains sur la commune de Saint-Geniez-d'Olt, serait même presque victime de son succès. " Nous avons déjà reçu des appels des quatre coins de la France, alors que les inscriptions ne sont pas encore officiellement ouvertes ", explique, tout sourire, le promoteur, qui " pour des raisons de sécurité et de qualité " promet de ne pas dépasser le seuil des quarante formations enregistrées. D'éventuels participants étrangers (Espagnols, Anglais) semblent même intéressés par ce concept.Le concept justement… Le "challeng'Aveyron aventure", dont la première session a rassemblé, l'an passé, 24 équipes dans la région du causse Comtal, est ouvert à toutes les entreprises, les organisations professionnelles et les institutions, désireuses de vivre deux jours de sport et de fête. Regroupés par équipe de quatre, les participants s'adonneront à des activités de pleine nature, qui permettront d'établir un classement.Mais le challenge ne se veut pas pour autant élitiste, comme peuvent l'être des raids aventure réservés à des sportifs accomplis. " Des personnes avec un faible entraînement doivent pouvoir participer, argumente le Millavois Emmanuel Barre, membre de l'organisation. Pour ce faire, nous avons opté pour une épreuve construite comme un rallye auto, avec des spéciales chronométrées et des étapes de liaison, où les candidats pourront prendre leur temps. " Et se ravitailler, en soignant leur diététique ou en se laissant tenter par les spécialités gastronomiques : Roquefort et fouace de Laguiole arrosés, comme il se doit, de Marcillac.Une bonne manière de se donner du courage avant de s'embarquer dans des "spots", plus ou moins à la carte, mais laissant tout de même une grande place aux émotions fortes. Course d'orientation, VTT, canoë et Frenzy, cross de montagne, parcours aériens (tyrolienne, pont de singe…) seront en effet au menu. Une soirée aligot, le samedi soir, devrait ensuite permettre de "requinquer les aventuriers" les plus éprouvés.Cette deuxième édition s'annonce donc sous les meilleurs auspices. Seule inconnue : la météo. Mais Jean-Claude Luche, vice-président du Conseil général et maire de Saint-Geniez-d'Olt, présent lors de la conférence de presse, l'assure : " Je sais déjà que ce sera un succès, car il fait toujours beau sur ma commune en cette saison ! ". Des conditions également souhaitées par Franck Cammas, skipper du trimaran Groupama (l'assureur est partenaire de l'opération) et parrain du Challeng'2003." Heureux d'aider à la promotion de ce genre de manifestation, tournant autour de la nature ", le navigateur avouait, hier, participer régulièrement à ce genre d'aventure, " l'hiver, en pleine neige ". Du coup, si son emploi du temps le lui permet, il pourrait bien pointer le bout de son nez, en juin prochain, sur les bords du Lot.

Jean-Christophe CORNETTO

Midi-Libre -  19 Novembre 2002

Le téléphone passe entre les pompiers et les spéléos

Hasard du calendrier, à peine quelques jours après une alerte signalée dans l'aven de Bonacous, sur le causse Méjean, pompiers du Grimp (groupement d'intervention en milieu périlleux) et quelques membres du spéléo secours de la Lozère s'y sont retrouvés ce week-end pour un exercice.

Une manoeuvre qui entrait dans le cadre des opérations annuelles (trois par an), à laquelle assistaient quatre apprentis spéléos de l'école de Chanac.

Au total, une équipe de 23 personnes était mobilisée pour la simulation d'un accident à la cote -146 m, dans cette cavité de Bonacous, profonde de 344 m, caractérisée par ses grands puits.

" La hauteur et le diamètre de l'aven sont importants, rendant les manoeuvres très aériennes. Cela demande un bon niveau de technicité ", a expliqué le capitaine Frédéric Robert, qui a coordonné les opérations, en tant que conseiller technique du spéléo secours et officier des sapeurs-pompiers. Il veillait donc au bon déroulement des opérations, facilitées par l'utilisation d'un nouvel outil de communication, un téléphone souterrain.

" Ce dispositif permet de garder une liaison constante entre le fond et la surface. Nous l'expérimentions pour la première fois, et le test s'avère plutôt concluant ", s'est satisfait le chef de centre du Grimp de Florac. Et d'ajouter : " C'est un atout de plus dans la qualité des secours, qui nous permet d'anticiper. "

L'appareil permettra par exemple d'adapter l'évacuation du blessé selon la gravité de l'accident constatée sous terre par les pompiers et spéléologues. Car ce type d'interventions en milieu vertical trouve sa particularité dans la conjugaison des spécificités. Professionnels du secours et experts du baudrier travaillent en effet de concert, et ce dans le souci d'une meilleure efficacité.

Si cette collaboration reste parfois difficile à mettre en oeuvre, elle a le mérite de bien fonctionner en Lozère. Un avantage lorsque l'on sait que l'assistance aux blessés ou personnes en difficulté en milieu souterrain nécessite un grand nombre de bras, de préférence expérimentés. On se souvient des gros moyens mis en oeuvre récemment après l'appel à l'aide lancé par quatre Auvergnats coincés dans la grotte de la Clujade à Sainte-Énimie. " Mais trop de monde peut aussi nuire à l'action ", nuance le capitaine Robert.

Les membres du spéléo secours sont donc réquisitionnés, à titre bénévole, en cas d'alerte (une grosse intervention a lieu tous les deux ans environ). Ils sont, dans ce cas, indemnisés, tout comme leurs confrères sapeurs.

Cette bonne entente s'explique aussi par le fait que nombre de sapeurs pratiquent la spéléologie à leurs heures perdues, côtoyant ainsi les adeptes locaux de la discipline. Il faut dire que le territoire lozérien, percé d'avens et de rivières souterraines, s'y prête tout particulièrement.

Au Bonacous, ce week-end, la civière a mis 1 h 45 pour remonter des entrailles du Méjean à la surface. Des dires du jeune homme qui jouait le rôle de la victime : " C'était bien, ça tournait un peu, mais il y avait toujours du monde autour de moi, c'est rassurant pour quelqu'un qui vient de vivre une situation de stress. "

Fanny PÉRUSSE

La Lettre de l'Aventure et des Sports de Nature - 15 novembre 2002

AVEYRON - Les ambitions nationales du syndicat des APPN

En juin 2000 la CCI de Millau a favorisé la création du syndicat des professionnels des activités physiques de pleine nature. Celui-ci regroupe aujourd'hui 26 adhérents des Causses et Cévennes, premières section constituée du Syndicat des APPN, qui vise un destin national. Le Syndicat fédère différents prestataires de loisirs sportifs, qu'ils soient en société, en association ou en individuel. "Nous nous sommes groupés pour défendre notre activité et nos sites de pratique, qui sont notre "matière première", et assurer une représentativité des professionnels auprès des acteurs de la gestion du territoire", explique Ivan Sorro, Président du Syndicat et gérant de la société Antipodes (Millau). "Depuis l'an dernier, nous avons ajouté l'appellation nationale car nous souhaitons nous étendre à d'autres départements ou territoires. Nous avons des contacts dans le Lot, pour monter une section. Nous comptons essaimer rapidement sur le Massif Central et les Pyrénées", précise Ivan Sorro.

La Dépêche du Midi - 18 novembre 2002

Millau en leader de la filière plein air

Au cours du conseil de la communauté de communes Millau Grands Causses qui a vu aborder, jeudi dernier, le choix de l'aire d'accueil des gens du voyage et les orientations budgétaires pour 2003 (« La Dépêche du Midi » des 16 et 17.11), les élus se sont également prononcés sur le projet de développement du Centre de ressources pour les métiers du tourisme en espace rural. Ce centre devrait in fine servir de socle à la qualification de Millau comme l'un des premiers sites français d'activités de pleine nature.

« Compte tenu des enjeux liés au développement économique du département avec notamment l'aménagement de l'autoroute A75 qui rapprochera notre territoire des clientèles touristiques, les acteurs locaux se sont fortement mobilisés pour favoriser le développement de cette filière », indique la délibération adoptée à l'unanimité. « La CCI de Millau a joué un véritable rôle d'incubateur avec le développement de son Centre de ressources pédagogiques pour les métiers du tourisme en espace rural qui doit maintenir et affirmer quatre missions: le conseil et l'accompagnement aux projets; l'analyse par la réalisation d'études; l'information par la documentation; et la formation. »

« OPPORTUNITE EXCEPTIONNELLE » Dès lors, la CCI, la Communauté, la Ville de Millau, le Parc naturel régional des Grands Causses et le Conseil général entendent « impulser une dynamique forte » à cette structure et ont lancé une réflexion sur quatre enjeux: la reconnaissance de Millau Grands Causses comme site pilote national des activités physiques de pleine nature; l'organisation des rencontres annuelles nationales du tourisme et des loisirs de pleine nature; la mise en place d'un dispositif complet de formation professionnelle avec notamment la création d'un Institut universitaire professionnalisé (IUP) spécialisé; la création d'un véritable réseau d'observation et de ressources de la filière pleine nature.

La réflexion sur ces quatre chapitres va passer par la réalisation d'un diagnostic du Centre permettant de définir une stratégie de développement. Cette étude d'un coût de 12.500 € (dont 2.411 € payés par la Communauté) est actuellement menée par le cabinet Euro Perspectives, qui rendra ses conclusions très prochainement.

« Nous avons là l'opportunité exceptionnelle de faire un site pilote national ou international pour les activités de plein air », s'est réjoui Jean-Luc Gayraud. De son côté, Guy Durand, estimant que « les activités de pleine nature constituent une filière pour le sud Aveyron et le Millavois », a fait observer qu'elles pouvaient être exploitées, au delà de leur aspect touristique, sur « les plans économique et de formation. » A cet égard, l'élu analyse l'IUP comme « une opportunité sur laquelle il faut se mobiliser très vite. »

Philippe RIOUX.

Aveyron Magazine - n°16

Millau Grands Causses - Le Grand défi (extraits)

[…] " Millau Pleine nature, j'ai toujours été pour. Je suis d'ici. Je ne connais pas un Millavois qui n'ait pas essayé la rando, la spéléo, l'escalade, le VTT ou le parapente. Il suffit de se promener su les Causses… Le Millavois est un Caussenard. Un amateur de pleine nature par définition. Qu'il soit simple randonneur ou canyonneur de haut niveau, c'est une question d'esprit. Je ne fais pas de différence entre cette famille qui se ballade sur le Larzac et celui qui basse une voie en 8b. La Communauté [de communes Millau Grands Causses] finance les voies, entretient des chemins, édite des guides, mais il n'y a pas besoin de pratiquer pour en comprendre l'intérêt. Avant même de faire ce saut, j'étais persuadé que le vol libre était un loisir fantastique, un moyen de développement fantastique. Parce que nous sommes ici, dans cette région exceptionnelle " […]
Propos de Jean Luc Gayraud - Président de la Communauté de Communes Millau-Grands Causses - recueillis par Stéphane Monnet.

Midi Libre - 28 octobre 2002

Mobilisation des secours à la grotte de la Clujade

Ils étaient partis d'Auvergne pour parcourir une cavité bien connue, la grotte de la Clujade. Celle-ci s'ouvre à flanc des gorges du Tarn, sur la rive droite, un peu au-dessus de la route et à quelques centaines de mètres en amont du hameau de Hauterives, sur le territoire de la commune de Sainte-Énimie. Les quatre spéléos auvergnats ne sont pas des débutants, mais des quinquagénaires expérimentés et bien équipés. La bande était suivie de loin par un cinquième homme, lui aussi spéléologue, et accompagné de sa fille. La grotte de la Clujade, indiquée même sur les cartes routières, développe un peu plus de 4 kilomètres de galeries, entrecoupées de siphons. Elle est accessible à des spéléologues de bon niveau. Après 800 mètres de chemin, le cinquième homme décidait pourtant de faire demi-tour. Inquiété par la montée de l'eau dans un siphon, il rebroussait chemin et, sachant les quatre spéléologues plus en avant, décidait de donner l'alerte. Dès lors, un impressionnant dispositif de secours se mettait en place. Du coté des pompiers d'abord : le Grimp (groupement d'intervention en milieu périlleux) de Florac se mobilisait, le capitaine Pierre Serrano reprenant du service. Les pompiers locaux et le Samu arrivaient avec leur matériel. Coté gendarme, c'est le capitaine Saulnier, commandant la compagnie de Florac qui mobilisait ses brigades de la vallée du Tarn. Enfin, le Secours spéléo français, dont le responsable lozérien habite Sainte-Énimie, battait le rappel de ses bénévoles. Un PC opérationnel s'installait sur place, avec le directeur de cabinet du préfet, pour coordonner le travail de la trentaine de personnes accourues sur les lieux. Au Codis (Centre opérationnel d'intervention et de secours) de Mende, une autre équipe se mettait en place autour du préfet Gérard Lemaire. Tout ce dispositif était en place dès 14 h 30. Vers 17 h, une première équipe pénétrait dans la galerie. Elle était suivie d'une seconde peu avant 18 h, chargée d'un matériel plus important. Au cas où… Le premier groupe revenait vers 18 h 30. Les deux spéléos, également pompiers volontaires, n'avaient vu personne. Mais ceux-ci se montraient plutôt rassurants. " En une heure de temps, l'eau n'est montée que deux à trois centimètres " rapportait le capitaine Serrano. Restait à attendre le retour de la deuxième équipe, partie un peu plus loin dans son exploration de la galerie. " Deux cas de figure peuvent se présenter à nous. Soit la jonction avec les spéléologues est réalisée et tout va pour le mieux, soit les siphons sont effectivement montés, et nous devrons mettre en place un dispositif plus important, notamment avec une équipe de plongeurs… " A l'entrée de la cavité, le doute régnait encore. Cette grotte de la Clujade est souvent fréquentée par les spéléologues, mais son hydrogéologie reste complexe. " Certaines infiltrations subsistent dans ce réseau, et même sans pluie, les eaux peuvent monter… " L'inquiétude sera finalement vite dissipée. A 19 heures, la seconde équipe de secours refaisait surface. Ils venaient de croiser les quatre hommes qui effectuaient leur retour en toute sérénité. Quinze minutes plus tard, ceux-ci retrouvaient également la lumière… de la nuit, surpris par un tel comité d'accueil. Sans rencontrer de difficulté, ils avaient suivi leurs prévisions. " Heureux dénouement " concluait le directeur de cabinet du préfet, finalement ravi d'avoir pu effectuer ce test grandeur nature. " Notre dispositif de secours semble efficace. " Dans l'histoire, les quatre spéléologues, héros bien malgré eux de l'histoire, avaient gagné… un bon repas chaud.

O.F et L.T.

Midi Libre - 22 Septembre 2002

Tourisme : une saison de transition entre progrès et attentes

La météo désavantageuse n’aura pas eu raison des charmes du Sud-Aveyron ; sans se réjouir excessivement, les professionnels du tourisme annoncent sinon une hausse modérée de la fréquentation, du moins une saison équivalente à l’an dernier. Et dans l’attente des chiffres officiels, en particulier ceux de la Maison départementale du tourisme, les premières satisfactions, réclamations et leçons ont été esquissées.

Depuis l’office de tourisme, où les demandes de renseignements ont augmenté de plus de 10 % en juillet et août, la présidente, Sylviane Truchetet, signale « un tournant dans la consommation touristique », attribué à plusieurs facteurs : conjoncture économique mondiale, arrivée de l’euro, réduction du temps de travail.

En premier lieu, l’attrait pour le tourisme vert s’est confirmé cet été. Au nom d’une plus grande « convivialité » et du plaisir de la découverte d’un mode de vie dépaysant, les gîtes d’hôtes - devenus les « créneaux porteurs » des activités de voyage - se voient littéralement pris d’assaut tout au long de l’année.

La réduction du temps de travail, source de séjours certes plus nombreux mais plus courts, explique la baisse des départs saisonniers. La saison estivale est donc amputée, se réduisant à une période allant de la fin juillet à la deuxième semaine d’août.

A contrario, les avants et les après-saisons accèdent au premier rôle et réclament de nouvelles habitudes et de nouveaux aménagements, notamment le logement, insuffisant en basse saison. Seulement, comme le résume Thierry Dupuis, directeur de l’International hôtel, ce « temps de loisir plus long se conjugue à une conservation du pouvoir d’achat de la clientèle ». Autrement dit, davantage de voyages ne se traduisent pas systématiquement par davantage de rentrées financières.

Les campings ne sont pas non plus épargnés par les nouvelles habitudesdes vacanciers, attirés vers le locatif, les mobil-homes. Avec pour conséquence de contrarier leur faculté de déplacement, de les rendre plus « captifs » et de corriger le basculement de Millau en ville-étape (actuellement, la moyenne de présence en hôtellerie y est de trois nuitées).

Et pour retenir son visiteur, Millau et ses alentours ont toutes les qualités nécessaires. Les activités sportives (la via ferrata, le parapente, le canoë), culturelles (Micropolis, la route des Seigneurs du Rouergue) et les grands rassemblements estivaux (Mondial de pétanque, Vittel Cup, festival de bande dessinée de Compeyre) sont autant d’atouts répondant aux demandes des estivants « zappeurs ».

Pourtant, ce potentiel est aujourd’hui sous-exploité. Ainsi Eric Tarrusson, président de "Roc et canyon", pointe du doigt les manques d’hébergement pour ses chalands. Aux seules conditions d’une meilleure concertation entre les partenaires du monde touristique - association, professionnels, élus - et d’un dynamisme à prolonger, les réalisations seront au faîte des aptitudes de la région.

Pour en témoigner, la reconduite cet été de l’opération "Sourire" à l’aire du Rascalat (distribution d’eaux, jeux pour les enfants) est l’une de ces initiatives qui peuvent inciter le voyageur de passage à découvrir plus profondément le Sud-Aveyron.

J.D

Midi-Libre - 31 Août 2002

Millau : le parapente aspire la ville dans son courant ascendant

Il suffit de lever le nez pour en prendre conscience. Les toiles de parapente ont définitivement pris possession du ciel de Millau. Jadis boudée par les élus, vilipendée par certains écologistes, l'activité est aujourd'hui en plein essor et contribue incontestablement à la renommée de la ville. L'âge de la maturité en quelque sorte. A l'origine de cette transformation, l'évolution conjuguée de la technologie, des aménagements et, surtout, la professionnalisation de l'encadrement. " Il y a quelques années, on n'emmenait que des gens en bonne condition physique. Les améliorations apportées au matériel ces dernières années, que ce soit du point de vue de la sécurité ou de la performance, nous permettent désormais de toucher un public beaucoup plus large ", confirme Jean Blasco, instructeur chevronné, qui fut l'un des pionniers du vol libre à Millau. " Certains sont même parfois déçus de la quiétude du vol, de ce côté promenade aérienne qu'offre le biplace ", s'amuse-t-il. De fait, le parapente est aujourd'hui accessible à tous. Sportifs, estivants en quête de sensation, familles ou comités d'entreprise, la clientèle s'est considérablement élargie. " Cela nous permet de mieux travailler sur l'année, à tel point qu'à force de vanter les mérites du hors-saison, on ne progresse que très peu sur les mois d'été ", observe Jean Blasco. Ce qui ne fléchit pas en revanche, c'est la fréquentation des deux principales aires d'envol millavoises de la Pouncho d'Agast et de Brunas. La rançon du succès en somme pour une ville qui a choisi, avec l'aide de la communauté de communes Millau Grands Causses, d'offrir aux pratiquants des sites d'envol accessibles et adaptés à la pratique du vol libre. " C'est vrai qu'il faut gérer cet afflux mais, franchement, il n'y a pas de meilleure publicité pour nous que d'être devenu une sorte de capitale du vol libre ", nuance Jean Blasco. Une cpitale qui doit aussi son essor aux professionnels.Avec trois écoles et deux instructeurs indépendants, Millau dispose aujourd'hui de structures d'encadrement aptes à inscrire la pratique dans la durée. Le tout dans un esprit " qui n'exacerbe pas le côté concurrentiel ". " Chacun a de quoi travailler, ainsi l'ambiance reste en phase avec l'esprit du vol libre ", constate le "Globe Trott'air" Blasco. Preuve du succès rencontré auprès des libéristes par la cité millavoise, des clubs du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées n'hésitent plus à faire le trajet pour venir voler en Aveyron. Car les atouts naturels du site de Millau en font rêver plus d'un. Accessibles par la route, spécialement aménagées, les trois aires d'envol, qui permettent de s'adapter aux conditions aérologiques, constituent autant de possibilités de voler. Un vrai rêve de libériste. Et l'assurance pour la cité du gant de conserver son rang patiemment acquis de capitale du vol libre.

Midi-Libre - 30 Août 2002

« Le vacancier ne veut passer d’un système de contraintes à un autre »

Docteur en anthropologie sociale et culturelle, expert au comité scientifique de l’Observatoire national du tourisme, directeur de prospective à la Délégation à l’aménagement du territoire et de l’action régionale, Jean-Didier Urbain est un spécialiste de la question touristique, à laquelle il a consacré plusieurs ouvrages. Il nous confie son analyse sur les dernières mutations constatées en ce secteur d’activité.

Midi Libre : professionnellement ou éditorialement, pourquoi cet intérêt pour le tourisme ?

Jean-Didier Urbain : par goût ! Et pour tenter de répondre à cette question : pourquoi les gens ont envie, ou pas, de bouger ? Ça ne va pas de soi, cela fait complètement partie de la réalité sociale et, à de rares exceptions près, les recherches sur ce sujet, en France, remontent à seulement quinze ans. C’est un sujet très sous-estimé. Quand on songe au poids économique de ce secteur, qui n’a toujours pas de ministère, rien qu’un secrétariat d’Etat. Alors que le tourisme rapporte plus que l’agriculture et la pêche réunies !

A l’heure des premiers bilans de saison, les professionnels du Languedoc-Roussillon évoquent la généralisation des congés raccourcis et éclatés. Un phénomène vraiment nouveau ?

Non, cette dispersion dans le temps, progressive, dure depuis vingt ans, même si sa réalité semble découverte cette année. Dans les années 1960, 85 % des Français partaient en juillet et août. Aujourd’hui, selon les derniers chiffres, ils ne sont plus que 50 %. Ce qui était une spécificité française s’est effondré.

Pour quelles raisons ?

D’abord, 13 % des Français ont une résidence secondaire. Ces vacanciers-là échappent donc au circuit économique traditionnel (hôtels, locations, etc.). Ensuite, il faut noter le grand développement de l’accès à la propriété individuelle, soit des personnes qui partent moins que ceux vivant en habitats locatifs. Mais on doit surtout tenir compte de l’urbanisation : aujourdhui, 90 % des Français vivent en ville et ont donc envie d’en sortir le plus fréquemment possible, même pour de courts séjours. Le citadin est en éternel transit dans sa ville de résident, sa logique est nomade.

Les 35 heures ont-elles renforcé cette tendance ?

Elles n’ont fait qu’accélérer un processus déjà en cours.

Ces mêmes professionnels du tourisme avouent aussi devoir composer avec des vacanciers désormais très avertis…

Bien sûr. On constate une plus grande vigilance du vacancier. En fait, c’est comme la conduite : plus on pratique, plus les réflexes se perfectionnent. Ceux qui partent en vacances le font avec des projets arrêtés. Ils ne veulent pas subir l’offre mais la déterminer eux-mêmes.

C’est tout un secteur d’activités qui va donc devoir s’adapter ?

Obligatoirement. En commençant par fragmenter cette offre. Le style Club Med ou VVF, avec la même pour tous, c’est terminé.

D’autres mutations à l’horizon ?

Il est aujourd’hui indispensable de tenir compte du désir d’autonomie du vacancier. Il souhaite du service tout en ne voulant plus être assujetti à un programme d’offres pré-déterminées. Il n’a pas envie de passer d’un système de contraintes à un autre. Je reconnais que c’est le profil type du client difficile, je n’aimerai pas être un pro du tourisme ! Et puis les vacances ne sont plus perçues comme une récompense, c’est un droit. Tout particulièrement dans une société où ce sont les loisirs, pour la génération des 15 / 20 ans par exemple, qui organisent une vie.

Cela risque de poser le problème de l’emploi saisonnier…

C’est le problème du passage d’une industrie discontinue à une industrie continue. Dans ce secteur, non seulement va devoir être intégrée l’idée d’un personnel permanent mais, par voie de conséquence, ce personnel va lui-même être obligé d’évoluer, pour devenir de plus en plus polyvalent.

Le Languedoc-Roussillon, son littoral particuièrement, va-t-il être confronté à une nouvelle révolution de son tourisme ?

Il y a eu, sur le modèle de la Costa Brava espagnole, dans les années 1970, une urbanisation du rivage languedocien. Vu la tendance actuelle, ce parc d’accueil va devoir se transformer, et pas seulement pour remédier à sa décrépitude. Ces immeubles collectifs répondent de moins en moins à la demande actuelle pour des espaces plus personnalisés. Si on s’échappe de la ville, ce n’est pas pour retrouver le même habitat en vacances. Et la culture du moment est plus pavillonnaire que collective.

Et quid de l’arrière-pays ?

L’arrière-pays languedocien, comme toutes les campagnes, se développe touristiquement. Particulièrement dans le sud, pour des raisons climatiques, ou grâce une plus grande facilité de transport, avec le TGV Méditerranée par exemple. Il faudrait envisager une politique suivie pour les résidences secondaires. On oublie souvent ces vacanciers-là, mais ils consomment eux aussi, même s’ils n’ont pas les besoins des autres touristes. Eux, ils ne veulent pas d’animations particulières, mais une qualité de vie, avec les services dont ils bénéficient chez eux. Moi, si j’étais responsable d’une collectivité locale, je serais très sensible au phénomène résidence secondaire…

Propos recueillis par Vincent COSTE

Jean-Didier Urbain, expert à l’Observatoire national du tourisme. Aujourd’hui, le citadin est en éternel transit dans sa ville de résident. Sa logique est nomade

Camptocamp.com

Rapprochement des grimpeurs et des naturalistes à l'occasion d'un colloque sur les milieux rupestres

Auteur: camptocamp

Les enjeux de conservation sont souvent difficilement conciliables avec le développement des activités d'escalade. Des conflits entre des naturalistes et des grimpeurs se sont instaurés. La Ligue pour la Protection des Oiseaux, délégation Provence Alpes Côte d'Azur (LPO PACA), souhaite rapprocher ces deux communautés et améliorer les relations avec les adeptes de la grimpe en les informant sur le dérangement causé par ces pratiques et en les sensibilisant à la faune et la flore rupestres.

La LPO PACA organise un colloque sur les milieux rupestres les 18, 19 et 20 octobre 2002 à Digne les Bains (Alpes de Haute Provence), en partenariat avec la Fondation de France, la Direction Régionale de L'Environnement (DIREN), le Conseil Général des Bouches du Rhône, le Conseil Général du Var et la Ville de Digne. Cette manifestation sera ouverte gratuitement au public et proposera des conférences, projections de films, animations, sorties nature? Elle aura lieu en collaboration avec la Fête de la Montagne qui se déroulera à Digne du 14 au 26 octobre 2002.

Les thèmes développés par les intervenants (Fédération Française de Montagne et d'Escalade, sociologue du sport, Direction Régionale de l'Environnement, Ligue pour la Protection des oiseaux?) seront : - Etat des lieux sur les espèces animales et végétales fréquentant les falaises. - Evolution des pratiques sportives de montagne. - Quelles sont les démarches pour créer une voie d'escalade ? - Peut-on aménager un site rupestre en respectant la biodiversité ?

Ce colloque intervient dans le cadre d'un appel à projet lancé par la Fondation de France « Concertation et médiation environnementales : pour une meilleure gestion des ressources naturelles et un développement durable des territoires ». Le projet de la LPO PACA portant sur l'aménagement des falaises et des roches tout en préservant la biodiversité et a été retenu et a aussi reçu le label « Année Internationale des Montagnes » attribué par la DATAR (Délégation à l'Aménagement du Territoire et à l'Action Régionale) rattachée au Ministère de la fonction publique, de la réforme de l'Etat et de l'aménagement du territoire.

Escaladecomptocamp.com - 29 août 2002
Petzl Roc Trip de Millau : Un régal pour les grimpeurs !
Auteur: PETZL

 

Un bilan très positif : de belles performances, et surtout une très bonne ambiance, un esprit convivial et un partage d'émotions qui a ravi tous les participants. Et comme il n y a pas d'effort sans réconfort, pas de compétition sans décompression, les soirées ont donné une allure de festival à ce rassemblement, avec en concert les groupes Sémalaya et Sons of Gaïa. Ce concept de compétition «nature» et festive a fait de nombreux adeptes : tous reviendront l'an prochain et espèrent déjà que d'autres rassemblements similaires verront le jour.

Deux évènements majeurs ont occupé les grimpeurs ce week-end dans les gorges de la Dourbie :

L'Open National Espoir

Le principe ? une feuille de route recensant les voies à gravir, sans ordre particulier, sans timing trop serré... pour les qualifs, 8 voies étaient proposées, il fallait en réussir 6. Une cinquantaine de nouvelles voies ont été ouvertes pour l'occasion. Les quelques 400 jeunes venus de tout le pays ont apprécié cette liberté et la bonne ambiance, comme l'explique Valentin " ce n est pas l'esprit compét comme d'habitude. Les grimpeurs sont là pour s'amuser, sans se prendre la tête. C'est comme quand on part en falaise, mais avec plus de personnes ! " Lors de la finale , le 3ème jour, sur une voie à vue, les grimpeurs ont été départagés sur des critères de temps incluant le déplacement autour de la voie, l'observation et l'escalade proprement dite.

Le défi de La voie ultime, au Boffi

Sur 18 des meilleurs grimpeurs mondiaux invités, seuls 7 ont répondu présents (Daniel Du Lac, Chris Sharma, Stéphane Julien, Yann Gesquier, Cédric Lo Picollo et Delphine Chenevier)... ce qui leur a laissé plus de temps pour s'entraîner et leur a permis de bien travailler en équipe. Ils ont eu 5 jours pour travailler, secteur par secteur, cette voie inédite de 65 mètres, cotée entre 8C et 9A. Puis deux essais seulement pour être le premier à enchaîner la voie. Les ouvreurs Laurent Triay et Géro Fanguin leur ont fait un " beau cadeau " comme dit Delphine, une voie qui semblait infaisable au premier abord. C'est un travail d'équipe qui leur a permis de progresser et de trouver peu à peu des solutions efficaces. Yann Gesquier fut le premier à réussir la voie, suivi dès le lendemain par Daniel Du Lac. Chris Sharma, très attendu, a chuté à 5 mètres du sommet samedi, et n'a pas pu refaire de tentative le lendemain à cause de l'orage. Quand aux autres, ils ont beaucoup apprécié ce travail en groupe, et reviendront tenter la voie très prochainement.

Ce qu'ils ont pensé de la voie ultime :

Yann " Je l'ai abordé comme une voie normale. Dès que j'ai touché le rocher, j'ai eu envie d'aller jusqu'en haut. Chapeau bas aux ouvreurs ... le principe est vraiment sympa, avec une bonne ambiance camaraderie/ falaise, sans trop de règlement. Tout le monde s'est régalé, grimpeurs comme spectateurs : à renouveler ! "

Daniel " Les premiers jours, je ne pensais pas y arriver. Et puis on a travaillé ensemble pour trouver des méthodes, optimiser les repos ... Yann, grâce à son expérience, a été le premier à profiter de ce travail d'équipe. Sa réussite nous a motivé à passer le cap ! cela a été un grand moment d'émotion et de partage. "

Chris " C'était excellent. Convivial. Amusant J'ai vraiment passé un bon moment. Ce concept de compétition sur rocher va à mon avis se développer : c'est beaucoup plus intéressant pour les grimpeurs, car plus proche de la réalité, mais aussi pour les spectateurs. "

 

Midi-Libre - 26 Août 2002

Quand la résine colle au raid du VTT régional

L'an dernier, le Vélo-club mendois craignait de ne pouvoir reconduire son épreuve de la finale de la coupe régionale de VTT. C'est aujourd'hui chose faite. Confortablement installé dans le calendrier local de fin de saison, le raid résine, la finale de la coupe régionale des épreuves de VTT, est pérennisé. Tout se déroulera ce week-end sur le Causse de Mende. La journée de samedi sera consacrée à la reconnaissance du terrain et à une démonstration de trial BMX qui aura lieu en soirée vers 21 heures sur la place du Foirail. Pour sa troisième édition, le raid Résine comptera environ 200 inscrits. L'épreuve régionale, plus pointue, plus technique, est réservée à un public plus averti, elle est aussi inscrite pour la coupe départementale de VTT. Le départ de la course phare du week-end est fixé dimanche à 13 heures sur la place du Foirail. Les plus aguerris devront effectuer un parcours de 44 kilomètres alors que les plus jeunes, les minimes, âgés entre 12 et 14 ans, auront tout de même 12 kilomètres à se mettre dans les jambes. Le départ de leur compétition est quant à lui, fixé à 11 heures. " Il n'y a pas de randonnée cette année ", explique Christophe Henry, un des organisateurs. " Nous avons lancé l'épreuve il y a trois ans. Il nous reste désormais à en faire un incontournable du style du Marvejols Mende ou bien encore du Trèfle ". Vaste programme ! Mais à en juger par la renommée de l'organisation, rien n'est impossible. Tous les ans l'épreuve est pourtant remise en question. Tous les ans le vélo-club de Mende propose sa candidature pour organiser cette finale de la coupe régionale de VTT et la fédération lui fait confiance. Alors le rêve de voir un jour le Raid résine se transformer en une épreuve de masse n'est peut-être pas un vœu pieu. " Nous travaillons tous les ans sur ce projet et nous réfléchissons à une formule attrayante susceptible d'attirer du monde. Mais nous ne nous pressons pas. Tut se fera en temps voulu ", insiste Christophe Henry. Le raid résine et l'organisation de la finale de la coupe régionale, sont en effet un beau tremplin vers une épreuve de masse pouvant accueillir un public très différent. Il n'en reste pas moins que cette épreuve sert de préparation à certains coureurs pour les deux dernières épreuves de la coupe de France de VTT prévue en septembre ou octobre. Elles auront lieu à Guéret dans la Creuse et à Annecy en Haute-Savoie. C'est dire le niveau des coureurs qui partiront dimanche après-midi sur le circuit de 22 kilomètres mis en place par les bénévoles du club de Mende.

Midi Libre - 26 Août 2002

Escalade : la voie ultime a fini par tomber !

Ils sont venus, ils ont vu, etc. Un même sourire accroché aux lèvres, Yann Gesquier et "Dédé" du Lac partageaient hier soir les deux premières places du podium symboliquement installé pour célébrer les "tombeurs" de "La voie ultime". Soixante-dix mètres de falaise qui n'auront pas résisté plus de cinq jours aux assauts de grimpeurs déchaînés. Symbole de cette épreuve pas comme les autres, c'est Yann Gesquier, retiré de la compétition, qui a été le premier à venir à bout du challenge. " Ce qui m'attirait le plus, c'était la possibilité d'être le premier à sortir une voie, pas de battre l'un ou l'autre ", avouait-il lors de la remise des prix. Pour en arriver là, il lui aura tout de même fallu pas mal de travail. Mais un travail qui s'est fait en groupe : " On s'est filé des conseils, on s'est supportés, c'était vraiment un plaisir ", note Yann Gesquier. Coquetterie du hasard, c'est son pote "Dédé" du Lac qui l'assurait lors de sa tentative victorieuse de samedi. Celui-là même qui, profitant d'une accalmie passagère, reproduira l'exploit le lendemain matin. Daniel du Lac qui était peut-être le plus heureux des deux vainqueurs : " Sortir une telle voie pour un gars comme moi, qui fais surtout du bloc, c'est-à-dire une répétition d'efforts de courte durée, c'est génial ", se réjouissait-il. " Le seul repère que j'avais en falaise, c'était une voie de 35 m. Celle-là en fait deux fois plus ! ", s'étonnait le Grenoblois. Depuis le début, Yann Gesquier a toujours été en avance d'un pas ou deux sur ses rivaux. Mais d'où a donc pu venir le déclic ? " Au bout d'environ 50 m, il y avait un passage très aléatoire. On a changé de méthode vendredi, en tentant de passer par la gauche. Je savais qu'en franchissant ce cap, je pouvais aller au bout ", raconte l'intéressé. "Dédé" du Lac tait, lui, beaucoup plus surpris par sa performance : " J'ai la force, mais pas l'endurance pour ce genre de voie. Mais en enchaînant 50 mètres samedi soir, je me suis dit que c'était peut-être faisable… " Grâce notamment à ces deux ou trois " aires de repos " que les deux lauréats ont utilisé sur le parcours. " Ça m'a permis de gérer mon effort, mais en même temps, ça pouvait devenir piégeux si je relâchais trop ", explique Daniel du Lac. Une configuration originale, qui fait de la voie " quelque chose de difficile à coter. Ça donne une voie hachée, où tu alternes des pas très physiques et des plages de repos, ce qu'on ne retrouve pas ailleurs ", confie pour sa part Yann Gesquier. "La voie ultime" devra donc attendre d'être répétée par d'autres grimpeurs avant d'être définitivement cotée. Parmi eux, il y aura peut-être un certain Chris Sharma. L'Américain, qui avait chuté à cinq mètres du sommet samedi, a été bloqué par l'orage lors de sa dernière tentative.

Midi-Libre - 24 Août 2002

La Voie Ultime a déjà séduit les pros de la falaise

" Cette voie, c'est comme un cadeau offert aux grimpeurs. Bien sûr il y a un challenge à relever, mais c'est avant tout un énorme plaisir ". Delphine Chenevier, ancienne championne de France universitaire, ne cache pas sa joie de faire partie des "invités" du Petzl Roc Trip. Une trentaine de grimpeurs et grimpeuses de haut niveau, conviés à se mesurer sur "La voie ultime", un tracé extrême réalisé pour l'occasion par les ouvreurs locaux. " Venir dans un tel cadre, sur une voie aussi impressionnante, pour grimper à côté de mecs comme Chris Sharma ou Yann Gesquet, c'est une énorme motivation ", s'enthousiasme de son côté Daniel "Dédé" du Lac, membre de l'équipe de France de bloc mais " dingue de falaise " depuis ses débuts. D'ailleurs, le Grenoblois n'a pas ménagé ses efforts depuis son arrivée, effectuant de minutieuses reconnaissances sur cette voie " très exigeante, sur laquelle il sera essentiel de savoir gérer la fatigue ". Depuis jeudi, chaque soir, les grimpeurs échangent leurs impressions. Pour Delphine Chenevier, il s'agit d'une voie " très polyvalente, qui alterne grosses difficultés techniques et passages dynamiques, mais qui demande surtout un mental à toute épreuve ". Longue de 70 mètres, "La Voie Ultime", repérable à la coulée bleue qui marque sa partie supérieure, reste pour le moment vierge de toute ascension. De quoi générer " une sacrée émulation " analyse Dédé du Lac : " l'escalade, à n'importe quel niveau, c'est le dépassement de soi. Pour sortir une voie, tu dois te transcender sur le plan physique, technique ou psychologique. Là il va falloir assurer sur les trois tableaux ", prédit le grimpeur. Chacun y va d'ailleurs de son petit pronostic. Pour Delphine Chenevier, " tout reste possible sur un essai ". Daniel du Lac, lui, pense qu'" arriver aux trois quarts de la voie après cinq jours de travail serait déjà une énorme performance ". Arrivé jeudi, l'américain Chris Sharma (lire ci-contre) fait déjà parler de lui dans le "village" installé au pied de la Pouncho d'Agast. La rumeur voudrait en effet qu'il ait enchaîné une bonne partie de la voie lors de ses premiers essais, générant encore un peu plus d'émulation chez ses semblables. La pression montait encore hier après-midi lorsque l'on apprenait que le français Yann Gesquet était parvenu, en entraînement, à enchaîner tous les mouvements de la voie. Alors, cette voie ultime, tombera, tombera pas ? Verdict d'ici dimanche soir.

Journal de Millau - 21 août 2002

L’escalade va retrouver ses racines avec le Petzl Roc Trip

Les 23, 24 et 25 août dans les gorges de la Dourbie C’est une nouvelle épreuve qui va voir le jour dés la semaine prochaine dans notre région avec «le petzl roc trip». Derrière ce nom quelque peu barbare pour les non initiés, se cache une nouvelle épreuve de grimpe pas comme les autres et pourtant... Explications.

Au départ l’escalade était une discipline qui se pratiquait en milieu naturel. Mais de plus en plus les compétitions sont organisées sur des murs artificiels installés au plein centre d’une ville ou dans un hall des sports.

Et les organisateurs d’expliquer que «pour préserver l’égalité entre les grimpeurs, il faut que les voies soient à chaque fois nouvelles, créées de toute pièce par des ouvreurs, alors qu’en falaise les voies existent déjà en partie.»

Et de poursuivre en mettant en avant le fait qu’il est plus facile de faire venir des médias ou des spectateurs dans un lieu situé en centre ville plutôt qu’au pied d’une falaise. Un raisonnement qui a terme peut entraîner la disparition de la compétition en site naturel.

Pour déjouer cette tendance et pour «redonner à cette discipline toutes ses lettres de noblesse mais aussi pour renouer avec les racines de l’activité» le Club Alpin Français de Millau en association « inédite et performante» avec la Fédération Française de Montagne et Escalade a mis en place un projet novateur, celui du Petzl Roc Trip.

Un évènement dans le monde «la grimpe» qui réunira les 23,24 et 25 août prochain dans les gorges de la Dourbie l’élite mondiale adulte mais également de jeunes espoirs.

Une compétition qui avant même, son déroulement a séduit les meilleurs mondiaux à l’image de Liv Sansoz, cinq fois championne du Monde d’escalade, «emballée» par ce projet au point qu’elle en est la marraine.

«Le Petzl Roc Trip va être le rendez-vous phare de la planète grimpe, de part son esprit, les grimpeurs invités, l’expérience des organisateurs et le lieu.» souligne dans sa lettre de parrainage la quintuple championne du Monde.

Nous reviendrons dans notre prochaine édition sur le détail de cette compétition novatrice qui comprendra également un large volet animation.

Soulignons aussi qu’un travail important a été réalisé par les membres du CAF pour permettre l’accés au public sur les lieux de la compétition. Tous les détails, horaires sur le déroulement des trois jours vous seront donnés dans notre prochaine édition

J. B.

 

Le Monde - 20 août 2002

La fin programmée de la gratuité des secours divise élus et sauveteurs

La loi de février qui permet aux communes de facturer aux personnes secourues le coût de leur sauvetage fait craindre l'apparition d'inégalités entre ceux qui pourront s'assurer et les autres.

Deux noyades dans une rivière de Corse-du-Sud à cause d'une crue qui a nécessité l'hélitreuillage de 19 personnes, une journée de recherches inutiles dans le massif de l'Oisans pour retrouver un randonneur qui est rentré tout seul chez lui, sain et sauf...

[...]

Le week-end du 15 août pourrait fournir des arguments aux partisans comme aux adversaires du paiement des opérations de sauvetage par ceux qui en bénéficient.

Spécificité française remontant au XVIIIe siècle, le principe de la gratuité des secours pourrait, en effet, être définitivement mis à mal par l'article 54 de la loi sur la démocratie de proximité, votée en février. Ce texte étend à "toute activité sportive et de loisir" la possibilité pour les communes d'exiger "des intéressés ou de leurs ayants droit" le remboursement de "tout ou partie" des frais de secours "engagés à l'occasion d'accidents consécutifs à la pratique" de ces activités. C'est la loi montagne de 1985 qui avait pour la première fois donné cette option aux maires, responsables de l'organisation des secours sur leur territoire, mais son champ d'application se limitait jusque-là au ski alpin et au ski de fond.

Cette fois, sitôt que le décret d'application de la loi de février sera publié, randonneurs, véliplanchistes, VTTistes ou simples ramasseurs de champignons victimes d'accidents pourront se voir présenter la note. De 3 000 à 7 000 euros pour une intervention banale nécessitant le recours à l'hélicoptère, la note peut monter à 70 000 euros, voire davantage, pour un sauvetage nécessitant la présence de dizaines de secouristes pendant plusieurs jours. A l'origine de l'article 54, le sénateur (UDF) Jean Faure, également maire de la station d'Autrans (Isère), tire argument de l'opération menée en juillet 1996 au gouffre Berger, dans le Vercors, pour secourir six spéléologues, dont deux sont décédés. La facture du sauvetage, qui avait duré près d'une semaine et mobilisé près de 300 personnes, s'était élevée à 1 million de francs, dont 300 000 francs à la charge de la commune, "soit le tiers de son budget", précise M. Faure. Une subvention du conseil général avait finalement permis de couvrir les frais.

"Compte tenu du développement des activités d'été comme la randonnée, l'escalade ou le parapente, les interventions de secours n'ont cessé de s'accroître, et le budget communal a les plus grandes difficultés à supporter leur prise en charge", affirme Raymond Bimet, maire de la petite station de Sainte-Foy-Tarentaise (Savoie). Le 16 mai, son conseil municipal a voté une délibération l'autorisant à répercuter la totalité des frais de sauvetage quelle que soit l'activité pratiquée.

Celui de Chamonix (Haute-Savoie) n'a pas l'intention pour l'instant de lui emboîter le pas. "Ce dossier est extrêmement compliqué et le remède peut être pire que le mal" , estime le maire (DVD) Michel Charlet, faisant allusion à la disparité des situations entre les communes disposant de moyens de secours publics pris en charge par l'Etat (gendarmes, CRS) et celles qui n'en ont pas. M. Charlet souhaite que l'ensemble des élus de stations se concertent afin d'adopter une attitude commune. Dans le massif du Mont-Blanc, une cinquantaine de gendarmes du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) sont chargés des secours. Compte tenu du nombre d'accidents, il arrive néanmoins aux maires d'être contraints de faire appel à un hélicoptère privé à la charge de la commune, puisque, jusqu'à présent, ils ne pouvaient facturer cette prestation. Sur les 1 200 interventions enregistrées chaque année en Haute-Savoie, 75 % concernent la vallée de Chamonix.

"COMPORTEMENTS IMBÉCILES"

Jean Faure se défend toutefois de vouloir remettre en cause le principe de la gratuité des secours, assurés pour l'essentiel par la gendarmerie, les CRS et les sapeurs-pompiers. "Il ne s'agit que d'une participation aux frais, dont le montant est laissé à l'appréciation des communes", garantit le sénateur, qui, de cette façon, espère "responsabiliser les pratiquants, limiter les actes d'imprudence et les comportements imbéciles".

Pour le lieutenant Paul Pelcener, chef de section de la CRS des Alpes, les abus restent néanmoins l'exception. Il craint en revanche que les secours payants aient un effet inverse à celui escompté et qu'une attitude consumériste se développe. "Les gens exigeront un service avec une obligation de résultat" , prédit-il. Les fédérations sportives s'inquiètent également de ce nouveau coup porté au principe de solidarité, et le Club alpin français (CAF) vient d'écrire au ministre des sports, Jean-François Lamour. "Nous sommes attachés au principe de la gratuité, au maintien des secours dans le domaine du service public et à l'égalité d'accès et de traitement pour tous les citoyens. Le plus grave serait que l'Etat profite de ce nouveau contexte pour se désengager de tout ou partie de son rôle", s'inquiète Jean Mudry, président national du CAF.

"Le service public de secours existe et fonctionne bien. La prestation privée n'a sa place qu'en complémentarité avec lui ", réplique Bernard Airenti, directeur de la sécurité civile en Savoie. Dans ce département, une société privée, SAF Hélicoptères, figure depuis 1989 dans le plan de secours. Jusqu'à présent, elle ne pouvait intervenir qu'en hiver, en particulier dans la Tarentaise, berceau des plus grandes stations de ski françaises. A l'avenir, elle pourrait étendre son activité toute l'année. "Nous sommes disponibles. Mais le pouvoir appartient aux maires et au préfet. Il est hors de question de déclencher une guerre des secours. Ce n'est pas mon éthique", affirme son PDG, Eric Fraissinet.

Mais les défenseurs de la gratuité craignent que l'Etat, engagé dans une politique de rapprochement entre gendarmerie et police, ne soit tenté de redéployer les moyens mobilisés pour le secours sur des missions de police, plus directement liées à leur cœur de métier. L'idée d'un transfert de charges vers les pompiers des services départementaux d'incendie et de secours (SDIS), dont la mission est l'aide d'urgence aux personnes victimes d'accidents, a ses partisans. Ces derniers voient là l'occasion de dédommager les communes d'une partie de leur contribution aux SDIS. C'est la position défendue par Joseph Fournier, président du conseil d'administration du SDIS de Haute-Savoie et vice-président (UMP) du conseil général. Evoquant une nécessaire "opération vérité sur le coût des secours", il affirme être prêt à passer des conventions avec les communes en vue d'établir "une tarification des interventions".

Pour l'heure, la perspective d'une participation financière pose aux particuliers la question du recours aux compagnies d'assistance ou d'assurances, les contrats ne couvrant pas toutes les activités d'été. Questionner son assureur à propos des risques couverts n'est donc pas superflu. "Nous réfléchissons à la création d'un produit spécifique montagne", indique Yves Galland, président d'Europe Assistance. Le risque est en effet d'aboutir, l'été, à la situation que l'on connaissait déjà l'hiver avec le ski, où, selon le type de sauveteurs impliqués, le secours sera gratuit – quand les CRS ou les gendarmes interviennent – ou payant.

Nicole Cabret (à Grenoble) et Philippe Révil (à Chambéry)

Lourd bilan pour les randonnées en montagne

En montagne, 87 morts lors de l'été 2001, contre 102 à l'été 2000. Le nombre des interventions et celui des personnes secourues ont respectivement baissé de 4 % et de 10 %. Entre le 1er juin et le 30 septembre 2001, le Système national d'observation de la sécurité en montagne (SNOSM) a recensé 2 295 interventions. L'hélicoptère a été le moyen le plus utilisé (1 923 interventions, 500 fois par mois en moyenne). Pour l'année 2002, la tendance semble être alignée sur 2001.

Plus de la moitié des interventions des secours de montagne en 2001 ont concerné des personnes qui pratiquaient la randonnée pédestre, 19 % l'alpinisme et 22 % d'autres types de loisir. L'alpinisme est l'activité où les accidents graves sont les plus nombreux, mais la randonnée pédestre se révèle la plus meurtrière, avec 45 morts (contre 30 en alpinisme).

 

Midi Libre - 19 Août 2002

Le site d'escalade du Boffi s'offre un habit de lumière 

Neuf heures du matin. Juste le temps d'avaler le petit jus matinal et de vérifier le matériel. Sans même jeter un œil aux 500 m2 de prises artificielles qui équipent la salle d'escalade "Couleur caillou", Olivier Blanc et Géraud Fanguin, deux jeunes membres du Caf (club alpin français) millavois, partent à la rencontre des falaises du Boffi. Comme ils l'ont fait des dizaines de fois depuis cinq mois. Dans leurs sacs, les habituelles dégaines, cordes, baudriers et chaussons. Mais pas seulement. Ce matin, l'énorme sac bleu de Géraud renferme quelques objets pour le moins inattendus au milieu d'un attirail de grimpeur. Marteau, clé à molette, vis, chevilles, brosse, perceuse à percussion, résine époxy… De toute évidence, ce n'est pas à une session d'escalade ordinaire que vont se livrer les deux grimpeurs. Aujourd'hui, Géraud et Olivier partent "équiper" les falaises du Boffi. Diplômé d'Etat, Géraud Fanguin, grimpeur cantalou de 23 ans venu à Millau avec un seul but, " grimper ", parle avec passion de son boulot d'"ouvreur" : " Lorsque tu as défini ton secteur, tu regardes la falaise. Tu y vois une ligne, des enchaînements, et la voie se dessine peu à peu sous tes yeux. " Sur ce calcaire dolomitique qu'il affectionne, il procède depuis le mois d'avril, en compagnie de l'ouvreur confirmé Laurent Triay, à l'ouverture d'un nouveau secteur d'escalade au Boffi. 45 voies qui vont bénéficier d'un véritable baptême de gala, programmé pour vendredi, jour de l'irruption des concurrents du Petzl Roc Trip sur ces falaises vierges. En attendant, le travail continue. " Equiper une voie, c'est un boulot qui prend entre un et cinq jours ", estime le jeune moniteur. Un travail méthodique, accompli au bout d'une corde. Première étape, passer par le haut de la falaise. Puis fixer une corde pour descendre déchiffrer les passages, visualiser les prises et tester la qualité du "caillou". Ensuite, arrimer les outils au baudrier : marteau, broches - qui iront s'incruster dans la roche -, vis, brosse métallique… Après quoi, perceuse en main, les premiers points sont installés pour permettre aux grimpeurs de poser leurs dégaines. La colonne vertébrale est dessinée. Reste à peaufiner les secteurs, un peu comme on goudronnerait un anneau de vitesse. " On nettoie en brossant la poussière, on élimine les "biscottes" (des aspérités friables), on vérifie les mouvements ", détaille Géraud. Une sorte de passage au scanner de la pratique, et " une très bonne expérience " pour le grimpeur. " Ça te donne des repères, ça t'habitue au "gaz" (le vide) et ça te donne une autre vision de ce que peut être une voie ". Quitte à se mouvoir à un niveau quasi inaccessible. Comme lorsqu'il parcourt "La Voie ultime", cette nouvelle voie tracée par les ouvreurs locaux, estimée à 9 A (le plus haut niveau), et à l'assaut de laquelle se jetteront dès ce week-end quelques-uns des meilleurs grimpeurs mondiaux. Entretemps, les ouvreurs auront parachevé leur travail, en nommant chacune des nouvelles voies. " Ça s'inspire en général d'un point spécifique de la voie, d'une anecdote ou de ton état d'esprit du moment ", explique Géraud Fanguin. Et là, tout est permis. C'est ainsi que le Boffi comptera bientôt, aux côtés des "Génération mythe errant", "Objectif Lune" et autres "Dourbie or not Dourbie", 45 nouvelles voies, dont une "Ultime", confortant le site aux côtés de ses illustres voisins du Tarn et de la Jonte.

S. R.

Midi-Libre - 18 Août 2002

Piqués par la mouche ils traquent la truite sur la Dourbie

 La ligne fouette l'air. Mélange de fluidité et de puissance. Le geste marie la précision et l'ampleur dans un mouvement furtif, mais sûr… Puis c'est l'attente, l'attention et l'intuition… Celle qui démarque les pêcheurs à la mouche des autres. Depuis un siècle, toujours les mêmes gestes, pour une activité qui tutoie le mythe… Jacques Raymondon a la terre des Cévennes collée aux semelles. Voilà trente ans que cet inconditionnel des cours d'eau voue une passion à cet art de lancer le leurre, une mouche, pour le faire danser à la surface des flots. Signe astral : scorpion, signe d'eau évidemment. Il parle et c'est l'histoire de cette pêche qui défile. " Ses premières traces été retrouvées en Macédoine, dans l'antiquité. Quelqu'un a eu l'idée d'associer le lancer spécifique de la mouche à celui qui sert à effrayer le cheval en faisant tournoyer le fouet dans les airs. " La technique consiste à utiliser un insecte pour leurrer la truite, véritable requin des rivières, dévoreuse d'invertébrés mais aussi capable de croquer ses congénères. Mais pour celui qui, déjà en culottes courtes, se rendait à l'école les pieds dans l'eau au fil des rivières, la technique a elle seule ne peut suffire. " En pêche on parle volontiers de facteurs optimums, mais la règle c'est qu'il n'y a aucune règle ! Il s'agit de connaissance de l'animal, d'intuition, de sensibilité et de coordination. " Dans leur monde, la passion est le prolongement de la ligne. Jacques a donné rendez-vous à Laurent Truel, sur les bords de la Dourbie. Son versant atlantique s'oppose au versant méditerranéen, celui du cours de la Vis par exemple, tous deux possédant des espèces spécifiques de poissons. Les deux compères connaissent les espèces sur le bout des doigts, et sont conscients de la fragilité des ressources et des risques pour l'avenir des cours d'eau. Jacques est président de l'Association agréée de pêche et protection du milieu aquatique. Un deuxième aspect laissé un peu trop dans l'ombre selon lui. D'ailleurs il participe au programme de gestion patrimoniale de reproduction naturelle. Le système de comptage des poissons mis en place depuis trois ans démontre une augmentation des pensionnaires des rivières. Seul problème pour lui, la pêche n'est pas considérée comme quelque chose de sérieux. Et Jacques met le doigt là où le bât blesse. " L'opinion publique n'a pas réalisé les dangers de la pollution des eaux. Il y a cinquante ans, on allait chercher l'eau à la fontaine, aujourd'hui les gens se rendent au supermarché. Il faut réhabiliter le milieu. Nous avons les moyens technologiques pour donner un coup de pousse à la nature. Seulement, en France, on raisonne en terme de ressources en sachant qu'elles ne peuvent se renouveler. Les pays nordiques ont compris qu'il est surtout question d'économie. " Et Laurent de prendre la mouche. Il lance le leurre avec une facilité déconcertante ; pourtant, lui-même se dit incapable d'expliquer ce qui l'a poussé à se passionner pour cette pêche. " Quand on débute seul on pêche mal, il faut acquérir une solide technique de base, la maîtrise du matériel, le lancer, mais il y a aussi la lecture du cours d'eau, deviner les caches des poissons et comment les leurrer. Mais pour moi, la technique n'est pas la pêche. " Casquette vissée sur la tête et chapeau à la Crocodile Dundee, ils ont basculé vers ce monde aquatique. Pêcheurs sûrement, mais acteurs d'un milieu dont ils font partie. " Il faut arrêter de se voiler la face, l'homme reste un super prédateur dans la nature. Nous sommes pour une prédation raisonnée. En ce sens, les discours des purs et durs, style "plus de pêche ni de chasse" n'a aucun sens puisque c'est l'homme qui, depuis des siècles, à façonné cette nature. " Reste encore à faire passer le message, pour la sauvegarde de ces cours d'eau si chers à ces deux passionnés de nature.

Isabel MARCHAND

Midi Libre - 16 Août 2002

L'Aude toujours plus en vogue dans le secteur de l'eau vive 

Il a été le premier à se jeter dans le grand bain. Le premier à faire le pari des sports d'eaux vives sur un fleuve jusqu'alors inexploité. En 1974, Michel Granger est de l'aventure d'Alet Eaux Vives. Aujourd'hui, le club aletois n'est plus le seul à exploiter un site désormais reconnu. Et si Michel Granger chiffre le nombre de prestataires actuels à treize, Xavier Rouquet, directeur du centre de séjour de La Forge, deuxième structure apparue en 1987, en compte, lui, 17. La marge entre ces deux estimations prête à sourire, mais révèle bien le succès d'une activité au potentiel encore largement extensible. Chaque année, près de 30 000 personnes pratiquent rafting, canoë-kayak ou nage en eau vive, essentiellement sur le site des gorges de Pierre-Lys. 20 mètres de large, des falaises de plus de 300 mètres, une longueur de deux kilomètres, la suite de canyons a séduit sans peine, tout comme les proches gorges de Saint- Georges. Sur des parcours de 15 H>kilomètres, les passages de La Triple Chute, de La Cascade ou du Dessert font aujourd'hui figure d'incontournable pour un fleuve qui, selon Michel Granger, doit son succès à deux facteurs : " Contrairement à l'Isère ou l'Ardèche, l'Aude dispose de tous les niveaux de rivière. C'est un facteur qui permet la pratique de toutes les disciplines d'eau vive (lire ci-dessous). " Organisé en 1987, le championnat de France de canoë-kayak achève d'offrir une reconnaissance au fleuve : " Nous sommes alors devenus une station d'eau vive de référence, juge Michel Granger. Il s'agissait de faire connaître l'Aude, c'était une véritable opération de promotion. " Mais cette nouvelle renommée ne serait sans doute rien sans l'accord officiellement signé le 1er juillet 2002 avec EDF. Sur les deux mois d'été et pour huit journées du printemps à définir, l'entreprise gérant les deux barrages de Matemale et Puyvalador s'est ainsi engagée à garantir un niveau d'eau minimum de 7 m tres cubes : " Sans ce niveau, on ne peut par exemple pas passer les gorges de Pierre-Lys ", assure Michel Granger. " Nous sommes un des rares torrents pyrénéens régulé en permanence ", rappelle Xavier Rouquet. Le service n'est évidemment pas gracieux, alors qu'un tel service relevait de l'officieux depuis de longues années. Dès 2002, et pour les deux prochaines saisons, les prestataires verseront 9 150 euros, puis 12 195, et enfin 15 245 euros (60 000, puis 80 000 et 100 000 F), EDF et le syndicat mixte assurant le complément du coût de l'opération. Mais selon Michel Granger, aucun doute sur l'utilité d'une telle convention : " En 1995, le barrage de Puyvalador avait été fermé. Même problème en 1998, avec l'arrivée de l'eau stoppée à la mi-août. Autant dire que les saisons avaient été perdues. Désormais, nous sommes sûrs de fonctionner tout au long de l'été. " Et ainsi d'accueillir les touristes qui peuplent le fleuve au long des mois de juillet et d'août… sans pour autant donner à l'Aude un visage d'autoroute fluviale. " La rivière est immense, rappelle Xavier Rouquet. Nous sommes encore loin des fréquentations de l'Isère ou de l'Ardèche. Et toutes les statistiques démontrent bien que le nombre de pratiquants des sports de pleine nature est appelé à doubler dans les années à venir. " Même avis pour Michel Granger, persuadé lui aussi que le simple potentiel audois mériterait d'être mieux exploité. " On perd 30 à 40 % de clientèle en n'exploitant pas le public du littoral. Mais c'est le problème de ne pas avoir de tradition touristique et d'une difficulté d'accessibilité. On a du mal à s'adapter à la nouvelle demande que génère ce tourisme vert. " Un regret cependant tempéré par un aveu qui fait de l'Aude un fleuve tranquille : " On est encore dans un système de tourisme privilégié. Nous sommes de toute façon loin de la vocation du tourisme de masse. "

Antoine CARRIÉ

Midi Libre - du 16 Août 2002

Les accros du roc vont se sortir les tripes 

Un retour aux sources. En organisant sur les parois du Boffi le premier Petzl Roc Trip, les membres du Caf (Club Alpin Français) de Millau voulaient créer l'événement. C'est chose faite, puisque la compétition organisée à Millau du 23 au 25 août prochains rompt allégrement avec la tradition des compétitions d'escalade, qui opposent d'ordinaire les grimpeurs sur des parois artificielles, le plus souvent en milieu fermé. Changement de décor total pour la compétition millavoise, qui se déroulera intégralement dans le cadre majestueux des gorges de la Dourbie. Les meilleurs espoirs français, ainsi que le gratin de l'escalade mondiale, vont ainsi pouvoir se mesurer en falaise pendant trois jours. Le Petzl Roc Trip s'articule en effet autour de deux événements majeurs. L'Open national espoir mettra aux prises quelque 400 concurrents venus des quatre coins du pays. La compétition s'annonce particulièrement sélective, puisque les grimpeurs devront se mesurer sur quinze voies gravies en trois jours. Les deux premiers jours seront consacrés à l'escalade de voies répétées par un ouvreur, que les concurrents devront franchir dans un temps limité. La finale du troisième jour s'effectuera sur une voie réalisée "à vue", c'est-à-dire sans aucune possibilité de répétition ou de reconnaissance préalable. Les lauréats seront départagés sur des critères de temps incluant le déplacement autour de la voie, l'observation et l'escalade proprement dite. Sans rien enlever à l'intérêt de cette première épreuve, le défi de "la voie ultime", qui réunira 18 des meilleurs grimpeurs mondiaux, devrait constituer le point d'orgue de la compétition. Le principe ? Offrir une voie inédite, équipée par des professionnels, d'une cotation extrême, aux appétits des cadors de la grimpe en falaise. Ceux-ci bénéficieront de cinq jours pour travailler la voie, secteur par secteur, avant de se lancer dans une tentative à deux essais avec l'objectif d'être le premier à ortir une voie qui devrait rapidement faire la renommée du massif du Boffi. Les Français Fred Roulhing et Yann Gesquier, l'Américain Chris Sharma, l'homme en forme du moment, et la championne du monde française Liv Sansoz (marraine de la compétition) tenteront de dompter une voie que les ouvreurs situent entre les niveaux 8 C + et 9 A. Parce que les organisateurs souhaitent réussir une véritable fête, un festival de l'escalade réunissant grimpeurs, partenaires, animations et concerts se tiendra pendant les trois jours de compétition au bar-restaurant Le Golf. C'est également là que les amateurs pourront admirer les clichés pris à l'occasion du Beal Dynamic Contest, produit du travail d'un photographe professionnel arrimé à même la paroi. Les plus beaux mouvements captés par son objectif feront l'objet d'un classement qui mettra en valeur les grimpeurs les plus spectaculaires. Ceux-là même que le public aura pu apprécier auparavant sur les parois du Boffi.

S. R.

Midi Libre - 08 Août 2002

Via ferrata du Boffi : la passerelle vers le vertige 

La dimension verticale n’est plus réservée aux seuls grimpeurs. La via ferrata du Boffi, et son kilomètre d’aménagement spécifique, permet désormais au moins agile des terriens de tutoyer la gravité en toute sécurité. Et de devenir, pour quelques heures, un Walter Bonatti des barreaux d’échelle, un Maurice Herzog du cale-pied métallique. « Nous n’avons fait que répondre à une demande déjà existante », lâche Yvan Sorro, le boss d’Antipodes, la société millavoise qui a imaginé la voie ferrée du vertige. Un procédé apparu en France au début des années 90. Aujourd’hui, il en existe plus d’une centaine. Celle du Boffi est la petite dernière en date. Avant de se retrouver au pied du mur, et de commencer les travaux d’aménagement, les quatre spécialistes d’Antipodes ont d’abord effectué un long travail de repérage. « Nous avons passé une semaine dans les Alpes, à enchaîner le maximum de via ferrata. Pour voir ce qui existait déjà, relever ce qui nous plaisait et ce qui nous plaisait moins », révèle Yvan Sorro. Ensuite, un repérage minutieux a été effectué depuis le bas du Boffi, « la seule grande falaise à proximité de Millau ». Un premier itinéraire a alors été imaginé et le site a été aménagé en corde fixe, comme dans le cas de la création d’une voie d’escalade classique. « Il a aussi fallu purger la falaise, la nettoyer du moindre rocher ou bloc de pierre qui pouvait tomber. » Une mise en sécurité du chantier, en fait. Le travail a alors pu véritablement commencer. A quatre, les grimpeurs d’Antipodes ont passé trois mois et demi suspendu dans le vide. Pour mettre en place la "ligne de vie", le câble métallique qui deviendra le véritable fil d’Ariane des deux circuits proposés. « Nous avons imaginé le parcours selon notre propre imagination, explique Frédéric Péjoine. Mais il a aussi fallu respecter les contraintes qui nous étaient imposées.  Le site, en effet, est un lieu de nidification du crave à bec rouge, une espèce protégée. L’Ancolie visqueuse y a aussi élu domicile. Naturalistes et botanistes ont donc été consultés pour savoir quel endroits éviter (lire ci-dessous). Premier aménagement, de taille : la passerelle du Gabelou. Entièrement conçue par l’équipe d’Antipodes. Et fabriquée - comme chaque élément qui peuple la via ferrata - par une entreprise millavoise. « Nous avions vu beaucoup de passerelles, note Olivier Obin. Nous avons alors essayé d’en tirer des enseignements pour la nôtre. Elle est voulue la plus simple possible, et est entièrement usinée pour ne comporter aucun angle vif. » Pour concevoir les autres pièces de la voie (barreaux, pelles, rampes pour les mains, etc.), Antipodes a fait référence aux préconisations de l’Afit (Agence française de l’ingénierie touristique). Des normes très précises régissent en effet l’installation. Un bureau d’étude toulousain a en outre procédé à des tests d’arrachement, à l’aide de puissants vérins. Pas de problème, ça tient. A l’aide de perforateurs thermiques, tous les ancrages ont été faits à 40 centimètres de profondeurs dans la roche. Un mètre pour les plus importants, tels que ceux qui soutiennent la passerelle. Une résine associée à un durcisseur (« l’une des plus résistantes du marché ») a ensuite fait le reste. « Pour beaucoup de via ferrata, le matériel est hélitreuillé, assure Yvan Sorro. Là, il a fallu tout porter à dos d’homme. Soit, au total, plus de quatre tonnes de matériels. » Le tout, pour permettre au plus grand nombre d’accéder aux sensations du vide. Et visiblement, c’est un gros succès. Certains jours, plus de cent personnes se succèdent sur le site, accompagnées ou non. Du côté d’Antipodes, on évoque déjà la possibilité d’une extension, dans les mois à venir.

 

http://perso.wanadoo.fr/skizo.industrie/ENVIR_Encantats-projecte-PRUG.htm 

en savoir plus : http://perso.wanadoo.fr/skizo.industrie/ENVIR_Encantats-interdits.htm

Projet de décret de Plan directeur d'usage et de gestion du Parc national d'Aigües Tortes D'après les documents de la Federació d'Entitats Excursionistes de Catalunya (FEEC)

Le 22 mai 2002, le journal officiel de la Généralité de Catalogne, DOGC no 3640, a publié l'avis d'information publique du projet de décret par lequel serait approuvé le Plan directeur d'usage et de gestion (PRUG) du Parc National d'Aigües Tortes i Estany de Sant Maurici

Avec cet avis s'ouvre la période d'information publique sur le PRUG, et les réclamations sont à présenter avant le 22 juin 2002.

Ce projet de plan directeur contient des articles réglementaires qui touchent gravement à nos pratiques sportives, comme le bivouac, l'alpinisme, l'escalade, la raquette à neige ou le ski de montagne.

Voici quelques extraits du projet de décret :

1 Les articles contestables du projet de plan directeur 

1.1 Article 23 : Randonnée sur sentier 

La pratique de la randonnée[1] est soumise aux règles suivantes :

a) Il n'est pas permis de pénétrer dans les " zones de réserve " du Parc National ou dans les " zones de réserve intégrale " de la zone périphérique de protection du Parc National.

b) Dans le reste du territoire, il est permis de circuler uniquement sur les chemins et sentiers existant actuellement.

c) Les randonnées guidées qui s'effectuent à l'intérieur du Parc National devront être encadrées par les guides accrédités par le Parc, à l'exception des itinéraires de découverte réalisés par des spécialistes de la diffusion des recherches ou ayant suivi une formation adéquate, sous réserve d'autorisation de l'administration du Parc. Les activités alpinistiques ou de traversée du massif devront être encadrées par des guides de montagne.

d) Les visites en groupes organisés de plus de vingt personnes devront se faire avec l'accompagnement des guides accrédités par le Parc National. En cas d'itineraires pédestres au travers du Parc, elles devront être encadrées par un guide accrédité pour chaque vingtaine de personnes.

1.2 Article 24 : /Alpinisme, escalade, ski et raquettes à neige 

24.1 On entend par alpinisme, en ce qui concerne le présent plan directeur, la réalisation d'ascensions de sommets élevés ou d'accès difficiles ainsi que les traversées de haute montagne par les crêtes ou les voies sans itinéraires balisés.

On entend par escalade, l'alpinisme pour la pratique duquel il est nécessaire de disposer de moyens artificiels d'assurage [de subjecció] et d'ancrages dans les rochers.

24.2 Les activités d'alpinisme, d'escalade, de ski de montagne et de raquettes à neige peuvent être pratiquées dans les conditions suivantes :

a) La pratique de l'alpinisme, de l'escalade, du ski de montagne et de la raquette à neige est interdite dans zones de " réserve " ou de " réserve intégrale ".

b) Le ski de montagne et les raquettes à neige se pratiqueront dans les zones ouvertes (terrains dégagés) et les fonds de vallées, en évitant les zones boisées.

c) L'escalade devra se pratiquer par les voies existantes indiquées dans l'inventaire. Il n'est pas permis d'ouvrir de nouvelles voies ou des variantes sans autorisation.

d) Si la pratique de certaines activités peut présenter un risque pour la conservation des systèmes naturels et la faune, ou un danger pour les personnes, l'administration del Parc Nacional pourra les limiter temporairement ou définitivement.

e) La pratique du snowboard est interdite.

1.3 Article 25.2 : VTT 

25.2 La circulation de vélos est limitée à la piste d'accès d'Espot à l'Estany de Sant Maurici et à la piste qui donne accès de la Palanca de La Molina au plateau d'Aigües Tortes dans le Parc National, et aux pistes pour véhicules à quatre roues existants dans la zone de protection extérieure.

1.4 Article 25.4 : Bivouac, camping et refuges 25.4 Il est interdit de passer la nuit hors des refuges indiqués à l'annexe III, ainsi que de camper ou bivouaquer dans tout le territoire du Parc Nacional et de la zone périphérique de protection, y compris sur les aires de stationnement et, en général, dans les zones " d'ús especial ", à l'exception des zones prévues pour cela à Estallos et Riumalo.

25.6 La construction de nouveaux refuges n'est pas admise.

1.5 Article 25.8 : Compétitions 

25.8 Les compétitions sportives sont interdites dans le Parc Nacional à l'exception de celles citées à l'annexe IV, qui pourront être autorisées sous conditions d'un usage modéré des haut-parleurs et de l'absence de survol aérien.

1.6 Article 25.9 Canyonisme et baignade 

25.9 Sont interdites toutes les activités suivantes : se baigner dans les lacs et torrents, tous sports ou activités aquatiques ou subaquatiques, descente de canyons.

2 Les futures installations et aménagements pour le grand public 

2.1 Élimination de structures artificielles non nécessaires et abandonnées 

Seront éliminés : caserne militaire, chalet de Peguera, residencia Cavallers, refuge-bivouac de Besiberri, refuges du Lac Obago.

2.2 Accueil du public 

a) Création de centres d'information générale du Parc qui, outre l'administration et la coordination des activités du Parc National, seront des centres information et d'éducation du public. En ces centres seront documentées les particularités du Parc et de sa zone de protection, et faciliteront une vision générale de leurs valeurs naturelles et culturelles. Une Maison du Parc sera créée à Boí, et on améliorera celle d'Espot avec un garage et des ateliers.

b) [résumé] Cinq centres secondaires d'information compléteront le le système d'information du public en collaboration avec les communes (notamment Vilaller et Arties).

c) [résumé] Minimisation de l'impact des infrastructures autour du Parc. Optimisation énergétique et facilitation de l'accès aux handicapés.

d) Élaboration d'un programme spécifique de refuges en collaboration avec la FEEC. L'administration du Parc pourra conclure des accords avec les associations gestionnaires des refuges de montagne pour leur amélioration et l'adéquation de leur fonctionnement aux objectifs du Parc.

2.3 Sentiers et randonnée sur sentiers 

a) Création d'une réseau général de sentiers dans le Parc et la zone périphérique pour fixer les chemins entre les divers équipements. Ceci inclura le GR11 et ses variantes.

b) Création et maintenance d'une signalisation efficace des sentiers, pour l'orientation des visiteurs, guider les parcours, indiquer les sources, les zones dangereuses, les refuges et toutes autres informations utiles, le cas échéant.

c) Les GR seront balisés selon les normes internationales, sans augmenter la densité des balises actuelles.

d) Rédaction du plan des sentiers du Parc National et de la zone périphérique, avec leur classification en diverses catégories, les améliorations nécessaires, leur signalisation optimale et leur programme de maintenance périodique.

e) [résumé] Réalisation d'itinéraires de découverte (" interprétatifs ") auto-guidés, canalisant le flux principal des visiteurs, avec signalisation pédagogique :

- On maintiendra les itinéraires existants. Le cas échéant, ils seront tracés en accord avec les objectifs du Parc. Dans tous les cas, priorité sera donnée aux critères de protection de la nature.

- Les itinéraires auto-guidés devront couvrir les intérêts de base des visiteurs : excursionnisme, randonnée sur sentier, nature, éducation et compréhension de l'environnement. Ils seront dotés de panneaux explicatifs situés en des endroits significatifs.

- Deux itinéraires seront créés pour les personnes handicapées dans les secteurs d'Aigües Tortes et Sant Maurici.

f) Réalisation d'activités interprétatives sur les itinéraires guidés. Il s'agit de routes ou de sentiers conçus normalement pour des groupes accompagnés par un guide du Parc National:

- L'itinéraire pourra être révisé pour réduire son impact environnemental.

- Les itinéraires guidés seront créés dans un strict respect des normes de protection environnementale.

2.4 Information et éducation du public 

a) Les maisons du Parc seront développées pour apparaître comme les centres d'information du public.

b) [résumé] Création de centres complémentaires à thèmes : Llessui : pâturages ; Estany Gento : hydroélectricité ; València d'Àneu : anciennes forêts ; Arties : l'utilisation de l'eau ; Vilaller : faune.

c) [résumé] Programme spécifique pour le public, pour son plaisir et son éducatrion environnementale.

d) Acquisition à Espot d'un bâtiment pour accueillir les bénévoles, les chercheurs et les camps de travail.

e) Acquisition et aménagement d'une maison dans le secteur d'Aigües Tortes pour exposer la vie agricole et pastorale traditionnelle de la zone.

f) [résumé] Formation du personnel du Parc.

g) Création de moyens d'information du public sur les accès au Parc et les restrictions d'accès pour raisons de sécurité ou de capacité d'accueil.

h) Publication des objectifs et intérêts du Parc auprès des communautés avoisinantes.

2.5 Organisation et accessibilité

 a) Organisation de l'offre touristique, du transit et de l'accessibilité en fonction des chemins pédestres et de l'utilisation de moyens de transport collectifs.

b) L'administration du Parc fera un contrôle de l'accès aux trois points stratégiques suivants :

- Vallée de Sant Nicolau : contrôle d'accès au parking de La Molina. Une fois atteint 90% de sa capacité, on établira un second contrôle au parking de La Farga.

- Vallée de la Noguera de Tor : contrôle d'accès au parking de Cavallers. Une fois atteint 90% de sa capacité, on établira un second contrôle à Toirigo.

- Vallée de l'Escrita : contrôle d'accès au parking de Prat de Pierró. Une fois atteint 90% de sa capacité, on établira un second contrôle au parking de la Serradora.

- En cas de neige ou de glace sur la route, le Parc interdira l'accès aux parkings précédents et restreindra l'accès à la Farga, à Toirigo et à la Serradora respectivement. Dans tous les cas, on ne permettra pas le stationnement de véhicules sur les bas-côtés.

c) Maintenance des accès routiers intérieurs au Parc et à la zone périphérique pour motifs de service ou de sécurité. En particulier réparation du revêtement de la piste Cabdella-Espot.

d) Fermeture au public de tous types d'accès au Parc (par transports public, privés ou accès pédestre) si le risque d'avalanches atteint le niveau 4 (fort) selon l'échelle européenne de risque.

e) Afin de protéger le Parc National et améliorer les conditions de visite, l'administration du Parc pourra établir d'autres limitations en des points antérieurs dans le but de réguler le nombre de visiteurs. Cette décision, exceptionnelle, sera prise uniquement pour des motifs de sécurité ou si le nombre excessif de visiteurs met en péril les valeurs naturelles du Parc.

f) Les règles d'accès automobile sur les pistes intérieures et périphériques sont précisées à l'annexe II.

g) Étude de faisabilité d'implantation de nouvelles aires de stationnement :

- Gerber et Cabanes, en zone périphérique.

- Vallée de Sant Nicolau : amélioration des stationnements existants à la Palanca, la Molina et la Farga.

h) Agrandissement des stationnements à Boí et Espot.

i) Remplacement progressif des véhicules de service et de transport public par d'autres moins polluants.

j) [Résumé] Vignettes d'identification des véhicules autorisés dans le Parc.

k) Régulation des transports publics entre la lac de Sant Maurici et le refuge d'Amitges les jours d'affluence afin de les concilier avec l'accès pédestre.

2.6 Autres activités liées à l'usage public 

a) Rédaction d'un plan de protection pour les situations d'urgence, de prévention des accidents et de sauvetage des personnes accidentées.

b) Rénovation du réseau de radiocommunication interne du Parc.

c) Inventaire des voies d'escalade existantes.

Midi Libre - 07 Août 2002

Tourisme : ciel variable avec de belles éclaircies 

La belle saison fait grise mine. Le mois d’août commence tout juste, mais c’est déjà une certitude, l’été est pourri, la saison touristique foutue. La faute au soleil qui n’est pas au rendez-vous, aux 35 heures, aux vacances scolaires tardives… Rengainons le petit bout de la lorgnette et regardons de plus près le microcosme estival millavois. Quand le vacancier arrive dans la cité du gant, ses premiers pas en tongues devraient, logiquement, le mener jusqu’à l’office de tourisme. Les visiteurs du cru 2002 semblent avoir été bien inspirés. « L’office de tourisme a connu au mois de juillet énormément de fréquentation, l’accueil explose », commente Sylviane Truchetet, directrice de l’OTSI. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en juillet 2001, les comptoirs de l’office de tourisme avaient accueilli près de 19 000 personnes en quête de bons plans pour leurs vacances. Le mois dernier, ils étaient 20 500 à accomplir la même démarche. Ces juillettistes sont essentiellement demandeurs d’informations sur les sites et visites touristiques, ainsi que sur les sports de pleine nature, mais version familiale (canoë, balades…). « Mais, prévient Sylviane Truchetet, ces chiffres concernent un service public et, s’ils sont significatifs d’une progression de l’activité de l’office de tourisme, ils ne sont pas synonymes de chiffres d’affaires ». Le premier besoin vital du vacancier est de trouver un couchage confortable. Direction les hôtels et campings. Chez les hôteliers, les petites structures semblent avoir connu une première plutôt satisfaisante. Ainsi, le taux d’occupation des hôtels de 20 à 40 chambres avoisine les 90 %, un chiffre comparable à celui de 2001. Les prévisions pour le mois d’août, faites en fonction des réservations, sont variables : en dents de scie pour le Millau hôtel club, favorables pour l’hôtel du Commerce, et inquiétantes pour un de leurs confrères qui ne désire pas être cité. En revanche, pour une structure plus importante telle que l’International hôtel (99 chmbres), « le mois de juillet a été décevant », raconte son directeur, Thierry Dupuis. « C’est la Vittel Cup qui a sauvé le mois », poursuit-il. Le mois d’août s’annonce mieux, en particulier grâce au Mondial de pétanque. Par ailleurs, quelles que soient la taille et la catégorie de l’hôtel, la clientèle reste une clientèle de passage, les séjours de plus d’une nuit sont rarissimes. Dans les campings, le début de la saison a été difficile - jusqu’à 30 % de clientèle en moins pour le camping de Cureplat -. La fin du mois de juillet s’est révélée plus heureuse, et même « très bonne » au camping des Rivages. Pour la grande majorité (70 %) les campeurs viennent de l’étranger, des Hollandais surtout, puis des Belges et des Anglais. Une tendance fait l’unanimité : les services annexes et le bar ne rapportent plus. Second besoin vital, l’alimentation. Ici, l’enthousiasme est général : « excellent mois de juillet, meilleur qu’en 2001 », chez Intermarché comme chez Leader Price. Une fois encore, le tourisme étranger est le principal vecteur de cette satisfaction. Chez Leader Price, on croit même que « certains passent leur été à manger » ! Viennent en dernier les loisirs. A la Maison de la presse, « le mois de juillet a été très bon, bien qu’un peu difficile sur la fin ». Seul regret, les ventes de cartes postales sont en chute libre, supplantées par les recharges de cartes téléphoniques. Il est vrai que les ventes de journaux ne dépendent pas de la pluie et du beau temps. Et si une partie de la clientèle habituelle est elle aussi en vacances, la clientèle étrangère s’y substitue. Le mauvais temps fait parfois des heureux. C’est le cas du bowling, dont le directeur avoue que « le climat nous a bien aidés ». La clientèle est essentiellement composée de touristes de passage qui ont cependant des réticences à consommer au bar, ici aussi. Enfin, la pleine nature, une des forces du tourisme millavois, résiste particulièrement bien. Mais, pour Antipodes comme pour Roc et canyon, la saison se prépare en amont,l’essentiel de l’activité estivale étant constituée des réservations faites depuis le mois de février. Ces prévendus sont le fait des groupes qui effectuent des activités sur plusieurs jours. Mais « la location individuelle et ponctuelle est en baisse », constate Eric Tarrusson, créateur de Roc et canyon. Le tourisme millavois, s’il ne prospère pas, soutient un bon rythme. Une chose est sûre, en ce qui concerne les Français, les habitudes ont changé. Ils partent plus souvent, moins longtemps, avec le même budget qu’auparavant. Pour certains professionnels, il est temps d’en finir avec l’image de la ville des bouchons et de profiter de ses atouts que sont l’environnement et les activités de pleine nature.

Céline GAZAGNE

 

Midi Libre - du 06 Août 2002

L'escalade audoise se place sur la voie de la qualité

 L'attachement à son département n'interdit pas la lucidité. Même pour un secrétaire du comité audois de la fédération française de la montagne et de l'escalade (FFME), forcément voué à se muer en chantre de son territoire. Mais quand vient le moment pour Michel Noël d'évaluer le potentiel du département, la lucidité prévaut : " Comparé par exemple au potentiel des Alpilles (NDLR : massif des Bouches-du-Rhône, à 25 kilomètres d'Arles), les sept sites majeurs audois (lire ci-contre) ne représentent évidemment rien. " Logique clairvoyance qui n'interdit pas d'évoquer les forces bien réelles et le potentiel des voies locales : " Il faut bien voir que certains départements ne possèdent aucun site. " Seule limite d'emblée reconnue, la (relative) facilité des sites du département : " Il manque peut-être à l'Aude un site majeur de voies difficiles. La majorité des voies oscillent ainsi entre les cotations 5 et 6 (*). " Demeure tout de même l'intérêt de lieux qui sont venus enrichir une liste ouverte il y a près de 35 ans avec l'équipement du site de Notre-Dame-du-Cros, à Caunes-Minervois. Aujourd'hui, l'Aude offre ainsi aux acharnés de la grimpe un potentiel de 500 voies. " Nous avons la chance disposer d'un climat méditerranéen, qui permet de profiter des sites sur du long terme, rappelle Michel Noël, également membre du club alpin carcassonnais depuis 18 ans. Sur des sites exposés au Sud, comme Notre-Dame ou Termes, on peut très bien grimper torse nu en plein mois de janvier. Les week-ends où l'on ne peut pas grimper dans ce département sont exceptionnels. " D'avril à octobre, rares sont ainsi les voies abandonnées. Une facilité de pratique qui a fait beaucoup pour le retour en force d'une activité pourtant proche de l'asphyxie au début des années 80. " La surfréquentation était un problème à cette époque, notamment à Notre-Dame[T, se souvient Michel Noël. Mais aujour- d'hui, les sites se sont multipliés. Des grimpeurs sont partis à la recherche de nouveaux sites. Et beaucoup de pratiquants se sont montrés désireux de découvrir des voies et de les équiper. Et ce même si la majorité des grimpeurs sont des consommateurs. " Avec 77 licenciés pour le comité audois de la FFME et 160 membres du club alpin français (également axé sur le ski et la randonnée), les "encartés" de la discipline ne font en effet pas figure d'incontournable force. Un cas de figure fréquent pour les sports de pleine nature, et aisément expliqué par Michel Noël : " La gratuité des sites explique en grande partie celà. Au niveau national, le phénomène est le même : on compte 138 000 licenciés pour la FFME et les Clubs alpins, mais le nombre de pratiquants est bien plus élevé. " Exemple tout trouvé, une récente sortie sur le trés prisé site de Fauzan, dans l'Hérault : " Sur les douze personnes présentes, seules trois étaient des licenciés. " Si les sorties de clubs existent donc, la pratique de l'escalade se forge avant tout au travers d'initiatives individuelles. Le caractère informel de la discipline ne l'empêche pas de se développer. Bien au contraire, grâce au travail des bénévoles, longtemps précurseurs en solitaire des équipements des voies, et désormais bénéficiaires d'un soutien institutionnel : " Dans les années 80-85, les grimpeurs devaient payer de leur poche pour l'équipement des falaises. Aujourd'hui, la Fédération, tout comme le conseil général, participent au financement. Le site de Termes a ainsi bénéficié d'une enveloppe de 1 220 euros (8 000 F) pour créer une quarantaine de voies. " L'effort ne devrait pas s'arrêter là. Produit encore à affiner, la Route de la grimpe s'annonce. Associés, la communauté de communes du canton d'Axat, la direction départementale de la jeunesse et des sports et le comité de la FFME travaillent ainsi à une idée forte : relier les différents sites de pratique, avec la mise en place de parkings offrant un accueil digne aux potentiels pratiquants. De quoi faire prendre de la hauteur à la discipline.

Antoine CARRIÉ

 

Midi Libre - juillet 2002

Commune des Rousses : Canyonning au Tapoul - En raison des nouvelles modalités de fonctionnement de la pratique du Canyonning dans les Gorges du Tapoul, les utilisateurs (groupes et individuels) sont informés des faits suivants : le stationnement des véhicules le long de la route aux abords du site est interdit (arrêté municipal) ; les utilisateurs devront laisser leur véhicule sur un terrain affecté à cet effet situé dans le village ; ils se rendront sur le site grâce à une navette (mini bus) organisée tous les jours autorisés à partir de 9 h 30.

Midi Libre - 25 juin 2002

Activités de pleine nature : un site pilote à Millau 
Cette option de l'IUP montpelliérain pourrait naître en septembre 2003

o Ils en rêvaient, ils l'ont fait... Une option APPN (activités physiques de pleine nature) de l'Institut universitaire professionnalisé (IUP) montpelliérain devrait voir le jour à Millau pour la rentrée de septembre 2003... Comme ça, vite fait, on pourrait penser que Millau se raccroche aux wagons, prenant le train en marche d'un enseignement "pleine nature" que Rodez a déjà obtenu pour la rentrée prochaine avec une licence professionnelle dans ce secteur. Un train de retard ? " Il n'y a pas de concurrence de structures mais une complémentarité de formations ", soulignait Lucien Belen, doyen de l'UFR Staps (unité de formation et de recherche en sciences et techniques des activités physiques et sportives) au sein de l'université de Montpellier. M. Belen signait hier un protocole d'accord avec la mairie de Millau, la communauté de communes et la chambre de commerce et d'industrie. Selon le doyen Belen, " ce n'est pas un hasard si deux activités se développent en Aveyron, c'est parce qu'il y a des lieux de pratique très appropriés"... Formule corrigée quelques minutes plus tard par Jean-Luc Gayraud, le président de la communauté de communes, pour qui " le Sud-Aveyron est tout particulièrement adapté aux activités de pleine nature ". Jean-Luc Gayraud trouva donc " curieux "d'implanter une filière à Rodez... Mais après avoir " cru qu'on avait un handicap par rapport à d'autres lieux du département ", le président de la communauté de communes se félicitait de la nouvelle perspective : " Nous sommes convaincus depuis longtemps que c'est la chance de Millau dans le domaine de l'enseignement. Ce qui est proposé aujourd'hui, c'est une petite porte, mais elle a l'air solide ". Les partenaires sud-aveyronnais réfléchissent à une formule qui pourrait permettre de mieux ancrer encore cette démarche. Le centre de ressources des métiers du tourisme, lancé par la CCI il y a une dizaine d'années, pourrait s'ouvrir à d'autres intervenants et prendre une forme encore à définir : " Association, syndicat mixte ou autre ", lâchait Jean-Luc Gayraud. Jérôme Rouve, le président de la CCI, y voyait " une logique d'engagement sur une longue durée, le but n'étant pas de faire un coup ". Se réjouissant que la chambre de commerce ait " joué le rôle d'incubateur " avec son centre de ressource, Jérôme Rouve estimait que " la création d'un véritable pôle universitaire se profile sur Millau ". Pierre Cassan - avec la double casquette d'adjoint à l'urbanisme représentant le maire et président de Millau enseignement supérieur - se félicitait des choix de la municipalité : après avoir fait le pari - contesté par l'opposition - du rachat de l'ancien Hôtel-Dieu pour en faire un pôle universitaire, la municipalité commencerait à en tirer les fruits. " Si aujourd'hui on n'avait pas ce bâtiment, je ne pense pas que le doyen Belen aurait accepté l'idée de cette option à Millau ", commentait pour sa part Jean-Luc Gayraud. Si la formule aboutit, ce sera " le premier IUP au niveau national à se préoccuper des APPN ", commentait Lucien Belen. " L'idée, c'est qu'on puisse dire sur le territoire national que si on veut se former aux APPN, if faut venir à Millau. " L'accès à ce " site pilote ", comme le résumait Jean-Luc Gayraud, se fera par voie de concours, en formation initiale ou continue. L'effectif se situera entre 20 et 25 étudiants pour la première année. Comme le cursus comprend trois ans, 75 étudiants devraient à terme résider à Millau. Alors que Rodez ne travaillera que sur une année de licence professionnelle, Millau pourra donc bénéficier d'une tout autre formule et les étudiants ruthénois pourront d'ailleurs prétendre à intégrer l'IUP, dans la foulée de leur licence, pour valider une maîtrise. Car le niveau devrait être particulièrement relevé. Si les étudiants en première année (ils rentrent à Bac +1) auront les bases d'animateurs d'activité de pleine nature, ils devraient en sortir au bout de trois ans avec une carte de visite plus étoffée : " Ils seront considérés comme cadres dans des entreprises de pleine nature, concepteurs de programmes ou conseillers ", concluait Lucien Belen. 

 

Midi Libre - 24 Juin 2002

Les vététistes régionaux vont se faire une descente

La pente est impressionnante. Virages serrés entre les arbres, roches apparentes et quelques fois menaçantes, sauts répétés et dénivelé important : de quoi donner des sueurs froides au départ. Pourtant, les quelque cent vététistes régionaux attendus samedi 29 et dimanche 30 juin au Malzieu, sur la fameuse descente des Espagnols, devront garder leur concentration. Pas question d'oublier la technique. Le jeu en vaudra le gonfleur (de vélo) puisqu'il s'agira-là du championnat de descente du Languedoc-Roussillon. Les plus jeunes disputeront parallèlement la finale de leur trophée. Du côté des organisateurs, on profite des derniers jours, encouragés par un franc et beau soleil, pour installer filets de protection, matelas autour des troncs d'arbres et piquets en bois. Christian Rolland, dynamique et passionné président du club VTT Margeride, veille à tout. " La piste a l'avantage d'être facilement accessible. Cela nous aide dans la préparation ". Une préparation qui s'enrichit de l'expérience des quatre premières éditions. " Mais cette année, nous avons l'honneur d'avoir l'appellation "finale régionale". Il ne faut pas décevoir ". On serait tenté de vouloir rassurer le bonhomme, tant il s'investit dans sa mission avec son équipe. " Nous aurons 60 bénévoles mobilisés durant tout le week-end ". Et si le beau temps joue sa partition, la musique sera bonne. Discipline spectaculaire, le VTT de descente promet beaucoup d'émotions aux spectateurs. Il nécessite une bonne condition physique, alliée à une pratique soutenue. De quoi apprendre à se contrôler dans les parties aériennes. Les 500 mètres de la descente des Espagnols seront parcourus à 30 km/h de moyenne. " C'est un site vraiment agréable " renchérit Christian Roland. " La descente est très proche du village, facile d'accès et le parcours sera entièrement sonorisé ". Histoire de suivre les concurrents jusqu'au bout et de connaître es temps de chacun. " Les meilleurs devraient naviguer autour de la minute ". Ledéroulement des épreuves est évidemment bien calé. Après les reconnaissances du samedi après-midi, la première manche débutera le dimanche à 10 heures. La seconde manche (les meilleurs temps du matin partiront en dernier) se disputera dès 13 heures. La fin d'après-midi sera dédiée à la remise des coupes et autres récompenses. L'histoire ne dit pas - encore - si les deux fils du président, Grégory (18 ans) et Jérémy (20 ans) monteront sur les plus hautes marches des podiums. Mais Christian Rolland avoue que " Jérémy est assez fort en descente ". Le chronomètre jugera.

Frédéric MAYET

Midi Libre - 23 Juin 2002

A Pareloup, la sécheresse perturbe la saison touristique

 Un demi-siècle. Voilà un demi-siècle que le sud du massif central n'avait été confronté à une sécheresse d'une telle ampleur. Conséquence directe de ce déficit hydrologique exceptionnel, la surface du lac de Pareloup, haut lieu du tourisme en Lévézou, se situe deux mètres en dessous de sa cote habituelle à pareille saison. Une situation qui inquiète les responsables de la promotion touristique locale, et paralyse le fonctionnement de la centrale hydroélectrique EDF. Ce sont d'ailleurs les services du fournisseur d'énergie qui ont les premiers tiré la sonnette d'alarme. Confronté à une situation pour le moins inédite, EDF n'a pas produit le moindre kilowatt en aval de Pareloup depuis le mois de janvier 2002. " Cette année, notre production représentera à peine le quart d'une production annuelle normale ", constate Didier Fournier, chef du groupement Du Pouget, en charge de la production hydroélectrique des cinq lacs alimentant la centrale du Truel, sur le Tarn. Seule consolation, EDF, en donnant la priorité au stockage depuis janvier, a augmenté la retenue d'eau de Pareloup à hauteur de 45 millions de m3 d'eau. Ce faisant, la société a également limité les dégâts qu'aurait pu occasionner la sécheresse sur l'activité nautique, poumon du tourisme local. " On essaie de ne pas entraver le fonctionnement du tourisme, qui est vital pour l'économie locale ", confirme Didier Fournier. De leur côté, les responsables du Syndicat intercommunal des Monts et des Lacs, en charge de la gestion des plans d'eau, reconnaissent qu'EDF " joue le jeu " et s'emploient à procéder aux aménagements nécessaires au bon déroulement de la saison. " Les activités touristiques ne sont pas menacées tempère Pierre Raynal, maire de Villefranche-de-Panat et membre du syndicat intercommunal, mais elles vont s'exercer dans des conditions un peu différentes. " Réunis vendredi après-midi avec les représentants d'EDF, de la DDE (direction déparementale de l'Equipement) et des pompiers, les gestionnairesdes lacs ont préparé un plan de bataille destiné à compenser les effets de la sécheresse. Les plages habituellement dévolues aux baigneurs vont être déplacées, alors que certains pontons réservés aux plaisanciers vont être condamnés, notamment du côté de Salles-Curan. L'opération, si elle vise à préserver l'offre touristique, aura toutefois un unique fil conducteur : la sécurité. " Il s'agit d'assurer la sécurité des baigneurs comme celle de tous les utilisateurs du lac, qui pratiquent désormais la planche voile ou le jet ski " précise le maire de Villefranche-de-Panat. Le gros du travail consistera à sonder les abords des plages déplacées. Ce sont les plongeurs des sapeurs-pompiers qui procéderont, dès demain, à ces opérations de vérification. " Il ne faut pas oublier que Pareloup est le produit d'appel pour toute l'activité touristique environnante " justifie Pierre Raynal. Au terme de ces opérations de réaménagement, les rives de Pareloup devraient pouvoir accueillir sans trop de problèmes les milliers de touristes attendus. De même que les quatre autres lacs du Lévézou, dont le niveau n'inspire aucune inquiétude. Reste une inconnue : la pluviométrie des deux mois à venir. D'autant que le syndicat des eaux du Ségala continue de pomper son eau potable dans le lac, alors qu'en amont, Rodez capte une partie des eaux du Vioulou, affluent du lac de Pareloup, pour alimenter elle aussi ses réserves d'eau propre à la consommation.

S. R.

 

Journal de Millau - 20 juin 2002

Tourisme: Une via ferrata à Millau

La région de Millau Grands Causses bénéficie depuis plusieurs années d'une image forte en matière de tourisme de pleine nature et d'environnement. Après le site d'escalade de Boffi, c'est d'une via ferrata que la communauté de communes a décidé de doter son territoire, afin de consolider cette notoriété, mais aussi de répondre à la demande croissante de la clientèle touristique. "Une via ferrata est un cheminement sportif, tracé dans une paroi rocheuse, équipé d'éléments spécifiques (échelons, rampes, câbles) destinés à faciliter la progression et à optimiser la sécurité des pratiquants." Cette via ferrata, d'accès gratuit, sera la première de la région dans ce site protégé qui surplombe Le Monna (commune de Millau) avec des points de vue exceptionnels sur le Larzac, la Dourbie, le Causse Noir... Elle comprend deux itinéraires exposés Sud-Est, variés, et selon les termes de spécialistes "beaucoup de gaz": un parcours facile, accessible à un grand nombre et un parcours difficile réservé aux habitués. Une démarche volontaire d'intégration au patrimoine naturel et paysager La création d'une via ferrata sur le site si particulier du Boffi a amené la Communauté de communes et ses partenaires, le Parc naturel régional des Grands Causses, Antipode (concepteurs et réalisateurs), la Ligue de protection des oiseaux, à s'interroger en amont sur les impacts sur l'environnement de cet équipement. C'est pourquoi, l'accès de la via ferrata sera soumis à certaines contraintes environnementales: interdit entre le 15 mars et le 20 mai, limité du 20 mai au 15 juin et à cette période, il faudra que les utilisateurs s'adressent aux différents prestataires d'activités. De même, une signalétique spécifique, en harmonie avec le paysage, répondant à la cohérence générale de la charte utilisée pour l'escalade, sera mise en place pour la découverte des sites, de la faune et de la flore. Ce projet exemplaire et pilote est un produit d'appel qui s'inscrit dans la lignée des pratiques "aventures" et a pour vocation d'autant privilégier la pratique que la découverte d'un environnement exceptionnel

Journal de Millau - 20 juin 2002

Naturaventure, un véritable trésor… de sensations et d'émotions

Découverte - A 20 minutes de Millau, direction Montpellier le Vieux, le nouveau parcours ouvrira ses portes à la fin du mois de juin. Originale et située dans un endroit minéral, l'aventure offre ses perles de nature dans un microcosme de tranquillité.

Le plaisir grandeur nature!

De quelle manière avez vous Pu réaliser ce projet de parcours aventure? Depuis tout petit, je connais Louis Robert. C'est le propriétaire du site. De son côté, lui, voulait un peu recadrer les choses car c'est un site très fréquenté. Et, moi, de mon côté, je recherchais un site original et qui ne soit pas très éloigné de Millau.~ Et, quand avez-vous décidé de vous lancer dans le projet? Dès la fin de saison dernière, nous avons étudié le projet de manière beaucoup plus sérieuse. Nous avons trouvé un excellent terrain d'entente avec Louis, le propriétaire, qui se joindra à nous pour la bonne marche du site. Et, puis, il est enthousiaste décidé à pouvoir recevoir des touristes au coeur de sa ferme. C'est un plus pour nous qui souhaitons installer un parcours pédagogique à travers les ateliers de 1'accroc-roc. Combien de temps avez-vous mis pour arriver à finaliser votre projet? Depuis trois-quatre mois, nous sommes tous les jours, week-end compris, sur le terrain avec les outils pour que l'on puisse ouvrir d'ici le début du mois de juillet. Comment s'est déroulé votre travail? Avec mon équipe de Horizon Millau Vol Libre, nous avons installé plus d'un kilomètre de cable en acier. II a fallu réaliser de petits aménagements, outils pour sceller les amarrages, fixer les plaquettes, tendre et effectuer les réglages. Pourquoi avoir choisi de faire un parcours aventure alors qu'il en prolifère beaucoup aujourd'hui en France? Je pense que dans notre région, il y a encore de très belles possibilités vu le contexte naturel dans lequel nous vivons. L'originalité de ce parcours, c'est que nous nous sommes adaptés au maximum au relief du Rouquet et que nous n'avons pas trop dénaturalisé le site même si nous avons été contraints d'aménager un petit peu afin de respecter les consignes de sécurité Oui, mais ce n'est pas la seule raison, cette création, c'est aussi une opération de sensibilisation pour les néophytes des sports de pleine nature? Bien entendu, durant une heure et demi pour la modique somme de 15 euros, les gens vont en prendre plein les yeux, prendre une bouffée d'oxygène dans un endroit reposant... Et, bien entendu, on espère que ce Natura-venture donne le goût aux gens de revenir pour se tester sur d'autres disciplines comme la spéléo, le parapente, etc... qu ils soient enthousiasmés par les sports de pleine nature! Vous allez susciter les convoitises de vos concurrents? Non.., Vous savez la rumeur qui court comme quoi nous nous faisons la guerre. -. J'y crois pas trop. -. Nous travaillons chacun avec nos envies, un sport de plein air qui est sensiblement le même et avec un plaisir énorme. Lorsque je vais lancer l'inauguration comme ce fut le cas chez nos voisins, nous inviterons tout le monde à tester le parcours, c'est aussi pour nous, l'occasion de faire un test grandeur nature !

Ludovic ROUSTAN

 

L'Express - 13 juin 2002

Millau - l'avenir sur un plateau

[…] Séduire les vacanciers pour qu'ils ne filent pas droit vers le sud II est vrai qu'à l'exception de la MJC - qui propose plus de 40 activités - du bowling et de quelques bistrots, dont la Locomotive, l'unique café-concert de l'Aveyron, animée par Yann et Cécile, les jeunes majeurs n'ont guère de lieux de rencontre - et aucune salle gratuite - à leur disposition. Reste, pour les plus sportifs, à aller crapahuter dans les vallées du Tarn, de la Jonte, de la Dourbie ou encore des Grands Causses. Car elle est bien là, désormais, la vraie richesse de Miliau, seule ville de plus de 20 000 habitants à être située dans un parc naturel régional. VTT, escalade, deltaplane, randonnée, canoë-kayak, spéléologie, rafting, canyoning, etc. Tout, ici, est à portée de main ou de crampons. Encore faut-il le faire savoir. Vite. Car, dès 2005, date de la mise en œuvre du fameux viaduc - qui ne le sait pas ? - fini le tourisme de " cueillette " (de passage), place au tourisme de séjour. Il faut donc séduire, sinon les vacanciers risquent de filer droit vers le sud. Jean-François Dumas, directeur des services de la communauté de communes, responsable en la matière depuis le 1er janvier 2000, en est bien conscient. Aussi s'efforce-t-il, avec Sylviane Truchetet, nouvelle directrice de l'office de tourisme, doté d'un budget annuel de 457 000 euros, d'accélérer les projets : des " grandes manœuvres ", qui passent aussi bien par des " opérations sourire " sur les lieux des bouchons et des brochures conjointes aux différentes cités du sud de l'Aveyron que par l'installation d'une viaferrata sur le site du Boffi, l'incitation aux investissements hôteliers ou encore l'achat du foncier. Sur ces deux derniers points, Millau a, c'est certain, pris un sacré retard. " Il faudrait mettre les bouchées doubles, regrette Eric Tarusson, fondateur de Roc et canyon ; cependant, il n'y a pas de projet d'envergure. Je crains que l'on ne soit pas prêt à affronter l'énorme défi du viaduc. " Créée il y a quinze ans, sa société, forte maintenant de huit permanents, organise une série de raids et encadre une vingtaine d'activités sportives tout au long de l'année. Or, depuis peu, le voilà obligé d'exercer 70 % de ses prises en charge hors de la région. Une évolution malheureuse née de la complexité de ses relations avec les propriétaires des terres : " Aucun des cinq maires successifs de Millau n'a songé à acheter les accès aux sites, se désole-t-il, l'Aveyron n'est un pays des grands espaces qu'à la télé ! " C'est l'année dernière, à la veille de la haute saison, que le conflit a atteint son paroxysme, avec la fermeture des canyons. Chasseurs, pêcheurs, propriétaires et naturalistes ont plaidé d'une seule voix pour l'interdiction du canyoning (la marche et l'escalade dans le lit des rivières).

Un volet culturel non négligeable

Une catastrophe pour la dizaine de sociétés millavoises qui accueillent, pendant l'été, de nombreux adeptes de la nature. Et qui, confrontées de plus en plus souvent à ces conflits d'usage, se sont réunies, dès 2000, avec une dizaine de structures sœurs, dans un Syndicat des activités de pleine nature - reconnu par les autorités, comme interlocuteur à part entière -présidé par Ivan Sorro, par ailleurs cogérant d'Antipodes. " Nous voulons prouver que nous ne dégradons en rien les sites, mais que, au contraire, nous avons un véritable rôle éducatif. Ils doivent comprendre que si nous ne sommes plus là, la région va mourir ", soutient Ivan Sorro. Un cri d'alarme entendu par l'office de tourisme, qui, pour sa part, défend " un développement durable et maîtrisé respectant le fonds de commerce millavois ". Un fonds de commerce qui comprend, en outre, un volet culturel non négligeable. […]

Marianne PAYOT

La dépêche du Midi - 12 juin 2002

FEDERATION AUDE OUTDOOR " L'Aude, c'est la petite France "

Les activités sportives de pleine nature se regroupent Montagne, mer, rivières, parcours VTT, grottes..., l'Aude possède une diversité de paysages unique en France. On a l'habitude de la surnommer " la petite France ". Ce n'est pas un hasard. Et c'est pour cela que neuf comités départementaux et groupements professionnels qui gèrent les activités de pleine nature (cyclotoutisme-VTT; montagne-escalade; vol libre; randonnée pédestre; cyclisme; voile; spéléologie, canoë-kayak) ont décidé de s'unir pour se sentir plus fort. " Aude Outdoor " est né. Cette nouvelle fédération représente 6.332 licenciés, 105 clubs, 9 membres associés, 14 structures professionnelles et deux sites VTT. Enorme. " C'est un grand moment pour nous, explique Xavier Rouquet, le secrétaire de cette nouvelle structure. Il nous faut booster les sports de pleine nature. Selon les études, leur pratique va se multiplier par 2 dans les dix ans. Il nous faut anticiper ". Oublié de la loi de décentralisation de 1982 (à l'exception de la randonnée pédestre), le sport connaît un véritable virage le 06/07/2000 avec la loi Buffet. Pour la première fois, les sports de pleine nature (à travers leurs sites, leurs espaces et leurs itinéraires) y sont mentionnés. Désormais, ce sont les commissions départementales gérés par les conseils généraux qui ont compétence. Mais certains départements n'ont pas attendu les décrets d'application. 

UN VERITABLE " POUMON VERT " " Il faut qu'on travaille en amont. Dans l'Aude, on a une grande tradition de pleine nature. On est une espèce de poumon vert entre Barcelone-Toulouse et Montpellier- Nîmes ". 10e site français en VTT, l'Aude voit, par exemple, aussi passer 4500 personnes en Haute- Vallée pour les activités d'eau vive. Le travail ne va pas manquer pour cette nouvelle compétition. " Il nous faut fédérer les acteurs, promouvoir et développer les sites, coordonner nos actions ". Dès les prochaines semaines, un inventaire départemental va être effectué. " C'est important de se parler car tout est lié. Par exemple, pour qu'un canoë puisse accéder à la rivière, il lui faut des autorisations de passage. Idem pour accéder aux sites d'escalade, de spéléologie... ". Et Xavier Rouquet va plus loin. " Il faut que les jeunes audois, dans le cadre des cours d'EPS, puissent pratiquer les sports de pleine nature. Notre objectif est que chaque écolier pratique une fois de l'escalade, une fois du kayak... Des cycles de ce type doivent voir le jour ". En partenariat avec le comité départemental de tourisme, de nouvelles cartes des sports de pleine nature vont être réalisées. Car avec des sites aussi exceptionnels comme les Gorges de la Pierre Lys, le massif de La Clape ou Alet les Bains (ce que les spécialistes appellent des " spots "), l'Aude est le département pleine nature par excellence. La fédération Aude Outdoor est désormais là pour gérer tout ça. 

Lionel LASSERRE

Midi-Libre - 09 Juin 2002

Deltaplane : la Millau Classic fait ses gammes pour 2004 

Bien sûr il y a eu le temps. Poisseux, humide, " pourri " reconnaissent les organisateurs. " Avec une météo comme celle-là, on peut voleter jusqu'en bas, mais en aucun cas organiser une manche " explique Ricard Walbec, directeur de la Millau Classic. Oui mais, avec son compère Jean Blasco, les deux organisateurs ont eu le nez creux. Entendez par là qu'ils ont eu la sagesse d'utiliser au maximum les quatre jours praticables de la compétition. Quatre jours sur sept, qui ont offert aux concurrents l'occasion de se mesurer, et aux trophées de champion de France de trouver preneur.L'ambiance était quand même au rendez-vous au moment de la remise des prix. Philosophes, les libéristes savent qu'il ne sert à rien de maudire la météo. La qualité de l'organisation, unanimement saluée, leur permettant de ronger leur frein dans les meilleures conditions. De bon augure avant la prochaine Millau Classic en 2003 mais surtout en vue des championnats d'Europe en 2004. " Chaque compétition est une répétition de plus " confirme Richard Walbec. L'occasion de faire un mini bilan de l'édition 2002.L'organisation. Gérer 95 compétiteurs comme cela a été le cas au cours de la semaine, permet de cerner les difficultés. Quelques petits soucis au niveau de l'aire d'envol, où il faut gérer l'espace pris par les ailes. D'autant qu'en 2004, ils seront 105 à concourir.L'évaluation. Avec la généralisation du GPS (positionnement pas satellite), le travail des juges a été grandement facilité. Un émetteur par aile, qui permet de vérifier le passage des balises, et un ordinateur qui centralise les résultats, suffisent à gérer la compétition. Simple et efficace.La sécurité. " Ça devient de plus en plus sûr, notamment au niveau du matériel " se félicite Richard Walbec. L'attention reste toutefois portée sur le respect des consignes de sécurité. La pratique régulière entraîne parfois un relâchement de la vigiance, certains oubliant les précautions élémentaires. " A nous de leur rappeler " affirment les organisateurs.Le site. Les aires de décollage sont désormais au niveau, même s'il faut veiller à les préserver le la fréquentation touristique et de l'érosion. Restent à améliorer les aires d'atterrissage, notamment du côté de Millau-Plage, encore exigu.L'encadrement. La dizaine de bénévoles a parfaitement rempli son rôle. Il en faudra toutefois le double pour assurer la réussite des championnats d'Europe. " On va s'adresser à des gens du milieu, peut-être à travers les revues spécialisées " indique Richard Walbec.Restent désormais deux ans pour peaufiner une épreuve qui doit installer définitivement Millau dans les grands sites mondiaux de vol libre. Bon vent à eux.S. R.

Midi-Libre -  08 Juin 2002

VTT : le challenge Explora, une aventure pour tous

 Le VIIe challenge Explora, organisé cette année en terre de Peyre, a rassemblé 65 équipes pour le parcours d'orientation pédestre et cinq pour le circuit VTT. Avec les accompagnateurs, ce sont plus de 400 personnes qui ont ainsi découvert le village de Saint-Sauveur-de-Peyre et ses environs.Dès 8 heures du matin, les participants se sont présentés aux stands pour leur inscription et la remise des dossards, des cartes, des boussoles et des questionnaires culturels. Le départ était donné par un temps radieux, sous un soleil de plomb. L'arrivée se faisait au pied du Roc de Peyre, entre 13 heures et 15 heures.Vers 16 heures, devant le foyer rural, a eu lieu la proclamation des résultats et les remises des coupes et des cadeaux aux gagnants, dont une équipe locale, Valette-Amarger, arrivée première d'un circuit pédestre. Les réponses au questionnaire culturel, préparé avec minutie par Émile Tichet, ancien maire, ont intéressé vivement les spectateurs.Cette journée s'est achevée autour du pot de l'amitié.

 

Journal de Millau - 8 juin 2002

Opération séduction pour la 4ème édition nature... 

Plus d'une trentaine d'équipes nouvelles ont découvert le site millavois avec un bonheur intense où l'effort a cotôyé la convivialité et la beauté des paysages.

La Mairie de St Raphaël venue avec deux équipes... Voici l'équipe gagnante qui récidive pour la deuxième année consécutive... Que des profils d'athlète aux abdos "d'or" et "d'acier"!

Pour les autres, on a remis son goût du risque et des limites à rude épreuve pour revivre des moments instantamnés "merveilleux"... Ainsi, près de 500 participants ont dévalé les sentiers et franchi les obstacles avec plus ou moins de difficultés... Côté organisation, dimanche soir, le bilan était à la satisfaction générale. Sur le terrain, le personnel du service des sports de la Ville de Millau a fait équipe avec les "spécialistes" de Roc et Canyon pour offrir, au final, une prestation d'excellente facture fortements appréciés des participants. Du sport de pleine nature en toute sécurité avec un encadrement compétent... et la présence omniprésente de la protection civile en cas de besoin. Il en fallait pas plus pour ravir des conccurrents heureux de défendre les couleurs de leur institution de cœur et de profession. Echange et promotion ont, au soir de la première journée, permis à un " Monde qui bouge !" d'exprimer leur sens des valeurs humaines et du terroir. Retour tout en image sur cette formidable escapade millavoise pour une promotion du pays franchement réussie... à bout de souffle !

La communauté de communes : " un raid époustouflant ! "

Jean-Luc Gayraud, président de la communauté de communes, a rondement mené la course aux côtés de ses coéquipiers, une équipe mixte composée de: Marie-Paule Solier, d'Isabelle Fernandez, de Jean-François Dumas et de Sylviane Truchetet. Tout au long des deux jours, la formation a pris un énorme plaisir à faire course ensemble et à s'adonner aux activités de pleine nature si chères au cœur du Conseiller Général. Au cœur de leur région de prédilection, les acteurs de la communauté de communes se sont fondus dans l'épreuve avec ce brin de convivialité qui permet de vivre des instants magiques.

 

Midi-Libre  - 04 Juin 2002

Pour s'envoler, mieux vaut s'être mis… aux courants 

" Le décollage, c'est un plaisir à chaque fois renouvelé, même après des milliers de vols. Au moment où les pieds quittent le sol, c'est magique. On quitte le statut de terrien. " Le Millavois Gilles Connes s'envoie en l'air, sans vergogne, depuis plus de quinze ans. Pour le plaisir, naturellement. A 36 ans, cet instituteur de métier désire aujourd'hui devenir aussi professeur… de deltaplane. Et passe donc un brevet d'Etat (BE) de la spécialité. La personne idéale, en bref, pour une première leçon écrite." D'abord, il faut bien garder à l'esprit que le deltaplane est un engin qui ne fait que descendre. Il n'a pas de moteur, évidemment. La seule façon de s'élever, donc, c'est de rentrer dans de l'air qui monte plus vite que la machine ne descend. " Elémentaire mon cher Watson. Le plus difficile reste alors de trouver cet " air qui monte ", que les libéristes (un peu météorologues, on le sait bien) nomment courants ascendants." Les ascendants dynamiques sont générés par l'effet du vent contre le relief. " Il n'est pas rare de voir ainsi des parapentistes voler en bordure des Causses. Ils profitent justement de cette catégorie de courants qui en butant contre le relief, s'élèvent. Simple, non ? " Grâce aux "dynamiques", il est possible de rester des heures en l'air. Mais en revanche, il est impossible d'atteindre des hautes altitudes. "Non, le nec plus ultra, le joujou des libéristes, c'est le courant ascendant thermique. Le fameux "thermique", créé par une masse d'air importante qui s'élève sous l'effet de chaleur solaire. L'air chaud monte : c'est le principe bien connu de la montgolfière. " Avec les thermiques que l'on trouve dans la région de Millau, on monte couramment à 2 000 m, assez fréquemment à 3 000 m, et parfois à 4 000 m ", explique Gilles Connes.Reste à savoir maîtriser la machine… " En fait, ce n'est pas si compliqué. A la différene du parapente, en deltaplane on vole couché, et on se dirige simplement avec les mouvements du corps. Au bout d'un moment, on en oublie même complètement l'aile. " Et on se prendrait presque pour un oiseau paraît-il. Le rêve…Le pilote, pour décoller et atterrir, positionne ses mains sur les "barres transversales". Durant le vol, il saisit la "barre de contrôle". La structure d'un deltaplane est en aluminium - les compétiteurs assidus préfère parfois le carbone - et l'aile est faite d'une toile dont la matière est assimilable à celle des voiles de bateau. A tout moment, le deltiste peut aussi en changer la géométrie, la mettre plus ou moins en tension pour augmenter ou diminuer la vitesse de vol, grâce à des "overdrives", des cordelettes sur lequel il suffit de tirer. Pour l'atterrissage enfin, il libère un "drag chute" qui " diminue la performance de l'aile ". Un rétro parachute, chargé de freiner l'ensemble machine-pilote, en quelque sorte. A noter que la grande majorité des pilotes emportent aussi avec eux un parachute de secours, intégré au "harnais" (l'enveloppe qui lie le deltiste à son aile, lui donnant des allures de larve d'insecte géante). Vital en cas de collision avec un autre deltaplane, par exemple. " Même détériorée, l'aile nous empêche toute chute libre, révèle Gilles Connes. Le petit parachute de secours peut alors nous permettre de toucher le sol sans avoir atteint une trop grande vitesse. "En cas d'incident, les libéristes peuvent aussi compter sur leur radio. Avec laquelle ils communiquent avec leurs homologues, ou encore avec l'équipe d'organisation, quand ils sont en compétition. Une fréquence est attribuée à la fédération de vol libre : des balises météo y donnent la direction et la vitesse du vent, et toutes autres informations utiles. " Mais s'il ne fallait avoir qu'un instrument, ce serait le variomètre, qui nous indique la vitesse verticale ", lâche le Millavois. En haute altitude, il arrive que les pilotes ne éalisent plus véritablement s'ils sont en phase de montée ou de descente. Le variomètre, par affichage et par signal sonore, leur donne cette précieuse indication.Pour acquérir un deltaplane de débutant, il vous en coûtera environ 2 000 euros. Entre 4 000 et 6 000 euros pour une machine de compétition haut de gamme. " Mais les compétiteurs renouvellent leur matériel tous les ans. Il existe donc un gros marché de l'occasion, d'autant plus qu'un deltaplane peut "durer" une dizaine d'années. " Alors, prêts à faire le grand saut ? 

Mathieu LAGOUANÈRE

 

Midi Libre - 03 Juin 2002

Deltaplane : la deuxième Millau classic a débuté hier

C'est parti. Depuis hier, la seconde édition de la Millau classic a pris son envol de la Pouncho d'Agast. Dimanche, dernier jour de compétition, elle couronnera le nouveau champion de France. L'occasion de faire le point sur le déroulement d'une compétition de deltaplane, étrangeté notoire, pour le non-initié, s'il en est. Pour les pilotes, il ne s'agit pas simplement de rallier un point A à un point B dans un minimum de temps. C'est un peu moins simpliste que cela… " Chaque matin, le directeur d'épreuve imagine une manche selon les conditions météorologiques du moment, explique Jean Blasco, coprésident du comité départemental de vol libre. Ensuite, un comité de pilotes valide cette manche. " Avant d'imaginer un parcours en plein ciel, le directeur d'épreuves aura pris soin de multiplier les informations sur le temps, le vent, etc. Hier par exemple, les concurrents ont eu à parcourir un triangle de 80 kilomètres, qui les a conduits au-dessus de l'aéroport de Chanet, ou encore du côté du Massegros, grâce à des conditions météo favorables. L'organisation décide de placer des balises (qui peuvent être totalement virtuelles) dans des endroits stratégiques, qui sont enregistrés électroniquement dans les boîtiers GPS (guidage par satellite) de chaque deltiste. Grâce à ce précieux - et onéreux - objet, le passage des concurrents au-dessus des balises (que l'on pourrait comparer à des bouées, lors de régates maritimes) est enregistré. A l'arrivée, l'organisation n'a plus qu'à vérifier si tout le monde a bien réalisé le circuit prévu pour valider les temps réalisés. " Par le passé, les pilotes devaient photographier les balises, se souvient Jean Blasco. Il fallait ensuite développer les photos, et les vérifier. C'était plus long, plus cher et les contestations étaient nombreuses. Grâce au GPS, plus de problèmes de ce genre. " Pour voler, on le sait, les deltaplanes jouent avec les fameux courants thermiques ascendants. La tactique est alors très importante : certains choisissent d'observer les décisions et les "trajectoires" des autres, de regarder si "ça monte", avant de choisir une direction. Parfois, l'attente peut donc se montrer payante. Il n'est ainsi pas rare de voir les deltistes patienter de longues minutes avant de s'élancer pour le décollage, alors qu'en revanche, si les conditions sont favorables, ils peuvent partir à tour de rôle, toutes les 20 secondes. Spectaculaire. La ligne d'arrivée, enfin, doit être franchie par les pilotes à une altitude maximale de 300 mètres, pour que les commissaires puissent lire clairement les numéros qui se trouvent sous les ailes.

M. La.

Midi Libre - 01 Juin 2002

Tarn et Jonte : les gorges peaufinent leur classement

Alors que le décret ministériel de classement des gorges du Tarn et de la Jonte sous le label Grand site a été publié en avril au journal officiel, le Sivom créé pour l'occasion (qui regroupe l'ensemble des communes aveyronnaises et lozériennes concernées par le classement) planche désormais sur un cahier de gestion. Le classement ne se sera pas fait sans peine, et le projet date de 1989… A l'époque, le ministère voulait protéger le site selon la loi de 1930 relative à la protection des monuments naturels. Idée fort louable, eu égard à la forte fréquentation que subit le périmètre, risquant par là même d'être dégradé. Mais c'était sans compter sur la mobilisation des élus qui ont vu cette initiative d'un autre œil, celui des hommes de terrain. En effet, le territoire concerné a pour principale caractéristique d'être habité et de supporter une activité économique, essentiellement liée à l'agriculture. Les maires avaient alors exprimé leurs craintes quant à une procédure de classement qui ferait peser des contraintes supplémentaires sur les agriculteurs. Jean-Jacques Delmas, président du Sivom Grand site national, se souvient de tractations longues et houleuses, sur fond de manifestations : " Nous n'étions pas contre le fait de protéger certains espaces, mais pas n'importe où et n'importe comment. Nous avons demandé la modification des périmètres jugés trop étendus, l'établissement d'un cahier de gestion qui n'était pas prévu dans la loi de 1930, ainsi que la mise en place d'une Opération Grand Site (OGS). Aujourd'hui nous sommes satisfaits que nos souhaits aient été pris en compte. " Le maire de Peyreleau, Joël Espinasse, admet que " si c'est bien fait, ça peut être positif, parce que ça fait un label, ce serait parfait si ça nous permettait d'étaler la saison ; certains crient parce qu'ils ont des stations d'épuration devant chez eux et nous parce qu'on est classé ! ". Autre satisfaction : si la commune est concernée dans son acception large le village stricto sensu est exclu du classement, les constructions pouvant ainsi se poursuivre. L'ancien projet de groupement d'habitations rangé dans les cartons à Peyreleau, entre déficit d'autorisations et de finances, pourrait ainsi voir le jour s'il était dépoussiéré. Mais le maire n'en est pas pour autant moins inquiet… Le Sivom prépare un cahier de gestion, " mais ce ne sont que des propositions ". Et la façon dont la négociation s'est passée avec l'Etat au fil des années ne l'incite pas à trop d'euphorie : " Le rouleau compresseur a avancé jusqu'au bout. Ils nous demandaient de signer un chèque en blanc ". Quelque 17 communes sont concernées, mais les plus gros villages sont exclus du classement. Seuls 20 à 25 hameaux en supporteront les contraintes. Car le classement implique principalement de soumettre les moindres travaux à une autorisation préalable. Non plus auprès du maire, mais auprès du préfet pour les menus ouvrages, et directement auprès du ministère de l'Environnement pour les plus gros. Les élus avaient donc obtenu la mise en place d'un comité préparatoire entre État et partenaires locaux dès novembre 2000 afin de mettre au point ce fameux cahier de gestion ayant pour objectif de faire des recommandations de gestion en matière d'architecture, d'urbanisme, d'infrastructures, de tourisme, d'agriculture, de forêt… Un vrai document de référence et de cohérence pour les aménagements ou travaux menés sur le site (routes, stationnement, signalétique, points de vue…). Le cabinet d'études Urbanis a déjà dressé un récapitulatif sur l'état des lieux du site, avec une enquête de fréquentation touristique, réalisée sur les six derniers mois de l'année 2001. L'étude a été conduite sur les 17 communes concernées par le classement, et sur trois autres aux portes des gorges, à savoir Rivière-sur-Tarn, Le Massegros et Florac. La capacité d'hébergement de ce périmètre est de 26 000 lits, les résidences secondaires, en senible hausse, représentant à elles seules 43 %. Leur poids est d'ailleurs de taille sur le parc d'hébergement de certaines communes : plus de 60 % à Montbrun, Peyreleau, Saint-Pierre-des-Tripiers. Cette offre d'hébergement est déséquilibrée. Les lits marchands sont concentrés au fond des gorges, autour de quatre pôles : Sainte-Énimie, Florac, Meyrueis et Mostuéjouls. D'autre part, elle est composée de deux tiers de campings, dont la moitié sont classés 3 ou 4 étoiles. L'hôtellerie, en général de petite capacité mais de bonne qualité, ne représente que 10 %. L'offre en gîtes et en meublés est quant à elle très limitée. La vingtaine de gîtes d'étape ne répond pas à la demande des randonneurs et constitue un handicap pour cette activité, qui est pourtant très en vogue. L'hébergement dépend aussi d'une très forte saisonnalité, fonctionnant de mai à octobre. Aussi est-il difficile de trouver un toit en dehors de cette période. Pour que la saison s'allonge, encore faudrait-il que cela soit pris en compte par l'ensemble des prestataires de services et d'activités qui plient également boutique une bonne partie de l'année. Enfin, malgré les efforts de diversification, avec les vautours, les Boissets, les écomusées, l'antagonisme causses-vallées persiste, les visiteurs préférant passer leur journée dans ces dernières. Développer une offre en soirée serait peut-être une solution pour les amener à " prendre de la hauteur ". La perception du site semble positive, la nature et la propreté étant très appréciées, au détriment du patrimoine culturel, qui passe quasiment inaperçu. Le touriste type se tourne plutôt vers la baignade, le canoë, la randonnée pédestre. Peu d'entre eux pratiquent des activités spécialisées. Concernant le canoë, le parc d'embarcation est riche d'environ 2 400 unités, et soulève l'absence de réglementation en matière d'usage des rivières. Enfin, le visiteur pase complètement à côté des animations proposées. Peut-être en inadéquation par rapport aux attentes. Voilà pour le constat… Reste à établir des fiches d'actions précises, avec les priorités, l'estimation des coûts, le phasage des travaux… L'Etat mise sur un début effectif en 2005. Un calendrier qui paraît bien éloigné pour Jean-Jacques Delmas, alors que les études sont déjà bien avancées. D'autant plus qu'il ne s'agirait pas de rater les réorientations du contrat de plan État / Région prévues en 2003… Voilà que les communes se mettent à accélérer une machine aux rouleaux jugés pourtant fortement compresseurs.

 

L'Alpe - juin 2002

La nature n'existe pas

Affirmation iconoclaste que viennent étayer de très sérieuses études au coeur des Alpes : ces paysages qui nous paraissent aujourd'hui si naturels ont bel et bien été modelés et remodelés par les variations du climat et l'action millénaire de l'homme.

Derrière les grandes phrases et autres déclarations sur la nature se dissimule une véritable problématique. Quelques rares personnes abordent parfois le sujet. Philosophes, écologistes, géographes ou anthropologues, que personne n'écoute, bien sûr, car ils n'ont aucun poids politique et sont souvent, il faut bien le dire, assez ennuyeux quand ils ne se contredisent pas... Résultat : pour la plupart des gens, la nature est une notion primordiale qui va de soi. Elle existe en elle-même, évidente et éternelle. Les anthropologues apportent pourtant une information iconoclaste : la nature n'existe pas. Du moins pas en tant qu'essence universelle qui serait autre par rapport à nous. Ce concept est d'ailleurs totalement étranger à la plupart des sociétés humaines. Au cours du temps, les hommes considéraient que tout était lié : les plantes, les animaux et nous. Sans oublier les pierres et l'eau, les couleurs de la terre et l'éclat des cristaux, les sons et la voix du vent. Pour schématiser, on pourrait dire que pour eux, l'homme est naturel et la nature humaine. Autrement dit, jusqu'à des époques et des cultures relativement récentes, l'opposition homme-nature n'existait pas. Alors qu'elle fait désormais partie intégrante de notre conception du monde. On chercherait ainsi en vain l'équivalent du mot nature dans la quasi-totalité des langues anciennes connues. Si l'on se réfère aux premières langues écrites, on voit qu'elle n'existait ni pour le Sumérien ni pour l'Égyptien d'il y a cinq mille ans. Pas plus dans sa façon de penser que dans sa façon de vivre. Comme il est évident que l'idée de nature, pas plus que celle de monde sauvage, n'effleurait l'esprit de l'homme qui vivait à Pian dei Cavalli, près du col du Splügen, à l'époque néolithique. Ni celui d'Ötzi, qui était confronté à bien d'autres problèmes avant de finir congelé à plus de trois mille mètres d'altitude dans les Alpes tyroliennes. En fait, le concept de nature s'apparente à celui d'art (d'Art, pardon...) : une construction culturelle qui nous est propre et dont on peut retracer la naissance et l'histoire. Une notion, et donc un mot, dont il faut user avec parcimonie et en toute connaissance de cause, en restant conscient de sa relativité et de son inconstance. Voire de son inconsistance (ce qui, incidemment, arrange bien les politiciens...). L'équivoque sur la nature alpine est, sur ce plan, emblématique.

Les inconstances de l'état de nature

Le fait que l'idée de nature n'ait pas effleuré l'humanité pendant des millénaires ne signifie cependant pas que les cultures dites primitives mélangent tout : hommes et animaux, plantes et pierres, village et forêt, chalet et alpage, chèvres à l'enclos et bouquetins en liberté. À défaut de nature, ils baignent dans l'univers qui les entoure. Ou plutôt les univers : celui, matériel, que l'on peut toucher et sentir, et ceux, inférieurs ou supérieurs, qui se trouvent sous terre ou dans les cieux. Mais qu'ils attirent ou inquiètent, jamais ces univers ne sont véritablement extérieurs à l'homme. La réalité objective, c'est l'environnement, pour utiliser un mot neutre, moins chargé de significations historiques. Ainsi considérée, la nature n'est ni bonne ni mauvaise, ni belle ni laide, et surtout pas innocente. C'est nous qui la voyons ainsi, au gré de nos envies et de nos besoins. Depuis la fin du XVIIIe siècle, ce mot éveille l'idée de bonté et d'innocence, d'un monde de bonheur et de pureté, opposé au monde corrompu des hommes. En montagne en particulier, c'est cet état de nature que l'on recherche, poursuivant un désir instinctif d'immuabilité. Sans se demander : "Nature, certes, mais naturelle depuis quand ?" Une question qui nous passe plus ou moins à l'esprit devant les oeuvres humaines mais ne nous effleure guère face à un paysage. Or c'est justement cette interrogation qui importe, et à laquelle l'anthropologue peut apporter une réponse : la nature n'est pas naturelle au sens propre du terme, tout simplement parce qu'elle n'est pas statique. Elle a changé au fil du temps et continue à le faire. Ce que nous voyons aujourd'hui n'a pas toujours été ainsi et ne sera pas là pour toujours. Toute réalité environnementale a une date et une histoire. La nature a en partie changé par la faute des hommes, cette espèce paresseuse et agressive. Elle nous a en partie ignoré et nous ignore totalement dans ses vicissitudes. Si l'on prend le cas des Alpes, il nous faut admettre que même ce qui nous paraît vierge ne l'est pas. Le monde n'est sauvage que dans notre imagination et nos désirs d'évasion. Et le paysage, dans tout ça ? Manifestation tangible des écosystèmes (l'aspect physique du pays, le climat, la flore, la faune, les êtres humains et leurs productions), il apporte une passionnante lecture des inconstances de la soit-disant nature. Pour vérifier que celle-ci est sujette à variations, il suffit donc d'étudier l'évolution du paysage au cours de l'histoire.

Enquête sur les Alpins du plateau des chevaux

En ce qui concerne les Alpes, la Valchievenna est sans aucun doute la région qui a été la mieux étudiée dans ce domaine. Il s'agit très précisément de la haute vallée du Splügen, au sud du col du même nom, qui fait communiquer le canton des Grisons en Suisse, avec l'Italie, en particulier la région du lac de Côme et la Valteline. Une région sévère et intéressante car elle jouxte une ligne de crêtes et de partage des eaux, au coeur du principal noeud hydrographique d'Europe méridionale où se rejoignent les bassins du Rhin, du Danube et du Pô supérieur, tandis que le Rhône naît un peu plus à l'ouest. Les recherches du Progetto Alpi centrali (Projet Alpes centrales) ont commencé dans cette zone en 1985 autour d'une idée-clé : il s'agissait de vérifier si, et quand, l'homme du Paléolithique (soit peu après le recul des grands glaciers, vers 9 500 ans avant Jésus-Christ) était venu se frotter aux zones internes des Alpes et avait franchi ses crêtes. On savait alors seulement que ce chasseur-cueilleur avait fréquenté la montagne de façon ponctuelle, par exemple dans la Simmental (canton de Berne) ou encore le bassin de l'Adige (Tyrol du Sud). Notre étude avait en fait un double but. On ne peut en effet dissocier l'action humaine de l'environnement dans lequel elle a pris place. Et comment chercher une trace humaine aussi ténue, voire inexistante, dans une région alpine inexplorée du point de vue archéologique sans auparavant lire le paysage ? Sans analyser et comprendre ce qui, dans les paysages d'aujourd'hui, parle de ceux d'hier, en remontant jusqu'aux plus anciens. Il s'agissait donc d'un programme archéologique et paléo-écologique circonscrit dans une zone qui devait être étudiée sous toutes ses coutures. Avec une telle idée de géo-archéologie en tête, quand on regarde, on voit et quand on cherche, on trouve. Et nous avons trouvé ce que nous cherchions au Pian dei Cavalli au cours de l'été 1986. Ce plateau des chevaux est une vaste étendue calcaire de formation karstique qui s'élève entre 2 000 et 2 300 mètres d'altitude, entourée d'arêtes de roches cristallines. Un endroit superbe, des plus naturels mais rien de moins que vierge. C'est justement pour cela que nous l'avions choisi, car l'érosion due à un pâturage intensif pouvait s'avérer très utile. L'identification, au cours de quinze années de travail, d'une trentaine de sites mésolithiques ou plus récents, opération poursuivie avec succès dans d'autres parties de la vallée du Splügen, a révélé une carte de la fréquentation humaine préhistorique d'une exceptionnelle densité pour une région de cette altitude et située en plein coeur des Alpes.

Un trésor dans les boues du lac

C'est ainsi que, peu à peu, sont remontés au jour plus de sept mille ans d'une longue histoire (d'environ 8 000 à 1 000 ans avant Jésus-Christ) racontant les rapports de l'homme et des Alpes. Une histoire qui révèle une circulation de groupes de cultures différentes, arrivés là, entre 1 900 et 2 400 mètres d'altitude, pour des raisons différentes, après avoir franchi des crêtes et des cols. Cette histoire humaine vient s'inscrire dans vingt mille ans d'évolution de l'environnement, depuis la dernière avancée glaciaire, et dans treize millénaires d'évolution du monde végétal. Or cette végétation peut être soit un élément du paysage capable d'interférer de façon cruciale dans les perceptions et les activités de l'homme, soit un indicateur privilégié de l'histoire de l'environnement, de l'inconstance et de l'innaturalité de la nature. Végétation, climat et homme sont donc étroitement liés. Ce sont ces relations qui ont été étudiées au travers des boues lacustres et des tourbières d'une dizaine de localités, pour la plupart proches de Pian dei Cavalli, ainsi que dans les sédiments des bivouacs mésolithiques. Le Lago basso (lac bas), appelé Léçh di fiòçh en dialecte à cause des linaigrettes aux blancs plumets soyeux qui poussent sur ses bords, est situé à 2 250 mètres d'altitude, au coeur des sites mésolithiques de la bordure nord de Pian dei Cavalli. Ce petit lac pittoresque d'origine glaciaire s'est révélé être une archive d'une étonnante richesse : treize mille ans d'évolution se trouve ainsi rassemblés dans trois mètres et demi de sédiments. Ceux-ci révèlent que la zone a été dégagée des glaces vers 13 000 ans avant Jésus-Christ. Puis, entre 11 000 et 9 500 ans, la forêt, composée de mélèzes, d'arolles et de bouleaux, colonise les pentes, atteignant presque le lac tandis que les chasseurs commencent à fréquenter le plateau. Là, ils font du feu, comme le prouvent les débris de charbon de bois trouvés au fond du lac. Ce qui dénonce une activité mésolithique aux alentours et, déjà, de précoces épisodes de déboisement

L'homme, la chèvre et la rhubarbe des Alpes

Au cours des périodes chaudes et sèches qui suivent, la forêt parvient à deux ou trois reprises aux alentours de 2 300 mètres, bien au-delà de la limite actuelle, comme le montrent des restes de troncs dans le val Vidröla, petite vallée voisine. Une limite qui sera atteinte pour la dernière fois vers 4000 avant Jésus-Christ Au cours des millénaires suivants, elle redescend définitivement, par la combinaison d'un changement climatique et de l'impact croissant des activités humaines (déboisement et pâturage). Car l'homme n'est pas arrivé seul. Il est accompagné de son bétail, dont la chèvre qui est le pire ennemi des fragiles écosystèmes alpestres. L'aulne se répand alors, aidé par l'action de l'homme, qui devient véritablement un Alpin au cours de cette période (3 500-2 000 avant Jésus-Christ, Néolithique final et âge du cuivre). Entre-temps, vers 5 500 avant Jésus-Christ, l'épicéa a commencé à coloniser les pentes. Cette espèce en provenance d'Europe orientale va peu à peu se substituer à l'arolle pour des raisons climatiques. Un nomade mésolithique serait bien étonné de trouver aujourd'hui cette vallée dépourvue de ses forêts d'arolles et recouverte d'arbres de Noël, alors qu'un paysan néolithique regarderait avec horreur le quadrillage propret des prés de fauche... Aux alentours de 1 000 avant Jésus-Christ, à la jonction des âges du bronze et du fer, on constate une importante activité humaine à la limite de la forêt, bien plus marquée qu'au cours des âges précédents. Les données révèlent une habitation permanente à cet endroit, caractérisée par la réduction massive de la futaie, la dépendance envers le bétail, l'introduction de plantes étrangères (mais capables de s'adapter à l'altitude) et une forte production de détritus domestiques, surtout des excréments et du charbon de bois. L'humanisation des Alpes est toute entière inscrite dans ce lieu. Jusqu'au Rumex alpinus (la rhubarbe des Alpes), considéré comme la plus spontanée des mauvaises herbes alors qu'elle a été apportée en altitude par l'homme. Quant aux dates, qui correspondent à l'âge du cuivre, elles concordent avec l'apparition de pollens de céréales dans les sédiments alpestres. C'est dans le sillage de ces premiers gens de l'alpe, qui ont su s'adapter à l'environnement montagnard, et adapter celui-ci à leurs besoins, que va se développer, à la fin du Moyen Âge, une activité intensive de type moderne, une économie alpestre (et d'alpage) arrivée à maturité. Mais à cette époque, il y a déjà bien longtemps que les Alpes ont perdu leur virginité et que de nombreuses natures alpines se sont succédées sur les flancs de nos montagnes...

À lire o Francesco Fedele, Un' archeologia per la valle d'Orco: preistoria alpina e altro (1981, L'uomo, le Alpi, la Valcamonica (1988), Homo sapiens (CD-Rom, 1995). Carte archéologique de Pian dei Cavalli (comprise dans un guide-catalogue, Chiavenna, 1993). o M. Buzzetti et F. Fedele, Pian dei Cavalli: sui passi dei primi uomini nelle Alpi, musée de la Valchiavenna, Chiavenna, 1993.

Le numéro 16 de L'Alpe, daté été 2002, est en vente en kiosque et en librairies du mardi 18 juin 2002 au lundi 23 septembre 2002. Au-delà de cette période, il reste en vente dans les bonnes librairies et peut également être commandé à notre service "abonnements et ventes par correspondance".

Journal de Millau - 30 mai 2002

4ème édition du Raid Nature des collectivités territoriales

Samedi et dimanche, plus de 500 participants, en provenance des huit coins de l’hexagone, viendront défendre les couleurs de leur institution d’appartenance à la 4ème édition édition du Raid Nature des collectivités territoriales organisé par le service des sports de la Ville de Millau et son chef d’orchestre, Jacques Dubus.

« Millau, c’est sport », une véritable équipe au service du sport millavois !



Après trois édition emplies de succès, la cité millavoise s’apprête à recevoir à nouveau tous les passionnés de sports de pleine nature. Un programme varié et plein de surprise attend les nombreux sconccurrents. Quand l’aventure se met au service de l’homme, c’est tout un peloton de candidats qui savourent des instants de bonheur inoubliables au cœur d’une nature qu’on ne se lasse pas de parcourir... Dès lors, allons-y gaiement pour une nouvelle aventure ... au grand air ! Présentation...

Trois questions à Jacques Dubus, directeur du service des sports de la Ville de Millau :

Ce week-end, à l’aube de cette quatrième édition, est-ce que vous avez toujours autant d’appréhension avant l’arrivée des concurrents ?
Avant toute chose, je voudrais dire que je représente une équipe. Il faut savoir que Guy De Sousa, en tant que directeur technique de l’opération, a énormément travaillé au côté de l’ensemble de l’équipe des sports regroupée sous la bannière de l’association « Millau, c’est sport »... avec il est vrai une très grande complicité du directeur général de la Ville et des élus qui nous ont laissé une certaine tranquilité pour préparer justement ce grand rendez-vous national voire international...

C’est dire aujourd’hui que votre épreuve est de qualité voire même ce qui se fait de mieux sur le territoire ?
C’est difficile d’avancer cela... Bien sûr, comme toute équipe d’organisation, l’on croît énormément à ce que l’on fait. Si l’on se réfère aux revues spécialisées, un raid sur deux jours avec 12 épreuves... qui se veut surtout garder un caractère convivial... Bien sûr qu’il y a l’aspect sportif... Mais, nous ne recherchons pas à tout prix la surenchère d’une épreuve comme la nôtre !

Autrement dit, en tant que directeur des sports de la Ville de Millau, à travers cette épreuve, c’est aussi une sensibilisation touristique des concurrents ?
Les gens viennent ici pour se faire plaisir entre collègues. Ils viennent découvrir des paysages, nombre d’activités de pleine nature... Et, bien entendu, que notre souhait le plus cher, c’est de retrouver tous ces pratiquants et concurrents sur le chemin des vacances.

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Questions à Guy De Sousa, directeur technique de l’épreuve :

Après le succès de la 3ème édition, en tant que responsable technique de la manifestation, est-ce que vous avez toujours autant de soucis côté organisation ?
« Je tiens à mettre un haro sur le mot responsable car nous sommes une équipe au service des sports et que nous savons partager les responsabilités... Si ça nous pose des soucis, je ne pense pas... C’est vrai qu’à chaque jour suffit sa peine, ça peut nous arriver de gamberger le soir quand on rentre chez soi mais je pense que tout va bien se passer car c’est bien préparé...»

Depuis quand êtes vous sur les préparatifs ?
« Une épreuve comme celle-ci est un travail de longue haleine. Ça commence au mois de novembre avec le salon des maires au niveau de la promotion de l’épreuve... Puis, au mois de janvier, nous entamons une campagne de communication dans toutes les institutions de France... Mais, le gros de l’organisation se passe après les vacances de Pâques, courant avril avec les montages des dossiers, l’étude des parcours sur le terrain... »

Pour être au top, c’est aussi faire appel à un organisme spécialisé de pleine nature?
« Nous travaillons main dans la main avec Roc et Canyon. Je tiens à connaître l’ensemble du parcours par cœur. Du coup, pendant l’hiver, je suis parti avec eux sur le terrain pour m’imprégner des circuits. Reconnaissance des sites méconnus et découverte...»

C’est dire que les concurrents auront encore de quoi s’émerveiller ?
« Cette année, nous serons sur le causse du Larzac qui est totalement différent du causse Noir. Les parcours ont complètement changé... Je pense que les équipes ne seront pas au bout de leur surprise !»

C’est combien d’équipes à gérer le jour J ?
Cette année, il y aura 79 équipes dont 35 néophytes qui découvriront la Ville. Il y a des habituées qui aiment ce style d’épreuve.

Car, outre l’aspect et le résultat sportif, c’est la convivialité qui prime ?
« Détrompez-vous, il y a des sportifs confirmés qui veulent à tout prix l’emporter car notre épreuve est reconnue mais il est vrai que nous privilégions l’échange, la convivilité entre les diverses équipes. C’est pour cela que nous organisons des stands culture et terroir où les gens peuvent découvrir ce qui se fait de traditionnel dans chacune des régions. C’est tellement chouette à vivre qu’il nous tarde d’être dans le grand bain. Pour finir, je souhaite la bienvenue à tous dans notre belle région et que la fête soit belle ! »

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Le programme et les équipes en course

• Vendredi 31 mai

De 17h à 22h : accueil des participants au Millau Hôtel Club (pot d’accueil).

• Samedi 1er juin

9 h : rendez-vous sur le site de la Maladrerie, petit déjeuner en commun. Présentation des épreuves et du parcours de la journée. Répartition des groupes.
9h30 : départ pour les sites.
De 13h à 14 h : repas sous forme de buffet continu (Maladrerie).
18h30 : cocktail offert par la Ville de Millau (Maladrerie).
20h30 : soirée festive, repas surprise (Maladrerie), animations. Participation des équipes avec leurs traditions régionales, produits régionaux.
Heure du coucher au choix...

• Dimanche 2 juin

7 h : rendez-vous sur le site de la Maladrerie, petit déjeuner en commun. Présentation du parcours et des épreuves de la journée. Répartition des groupes.
7h30 : départ sur les sites.
De 11h à 13h30 : repas sous forme de buffet continu (Maladrerie).
16 h : podiums et remise des prix.
17 h : pot de clôture

 

Midi-Libre - 30 Mai 2002

Le tourisme des gorges du Tarn vu sous toutes ses coutures

 Les gorges du Tarn et de la Jonte viennent d'être classées (lire Midi Libre du 11 mai 2002). Reste désormais au comité préparatoire à rédiger un cahier de gestion et mettre en œuvre l'Opération grand site (OGS) visant à établir un programme de valorisation et de réhabilitation du territoire. Dans ce but, un état des lieux paraissait nécessaire pour connaître la priorité des actions à mener. Le Sivom Grand site avait ainsi commandé au cabinet d'études Urbanis, chargé de formaliser l'OGS, une enquête de fréquentation touristique des gorges du Tarn, de la Jonte et des Causses. Cette dernière a été réalisée sur les six derniers mois de l'année 2001. Les conclusions ont été rendues la semaine dernière à Sainte-Enimie. La salle des fêtes a accueilli une soixantaine de personnes, élus ou professionnels du tourisme, bien curieux de savoir ce qui allait ressortir de cette enquête. La dernière remontait à 1989, il était donc temps de rafraîchir quelques chiffres. L'étude, par questionnaire, a été conduite sur les 17 communes concernées par le classement, et sur trois autres aux portes des gorges, à savoir Rivière-sur-Tarn, Le Massegros et Florac. La capacité d'hébergement de ce périmètre est de 26 000 lits, les résidences secondaires représentant à elles seules 43 %. Et ces dernières sont en sensible augmentation. Leur poids est d'ailleurs très important sur le parc d'hébergement de certaines communes : plus de 60 % à Montbrun, Peyreleau, Saint-Pierre-des-Tripiers. Cette offre d'hébergement est déséquilibrée. Les lits marchands sont concentrés au fond des gorges, autour de quatre pôles : Sainte-Énimie, Florac, Meyrueis et Mostuéjouls. D'autre part, elle est composée de deux-tiers de campings, dont la moitié sont classés 3 ou 4 étoiles. L'hôtellerie, en général de petite capacité, mais de bonne qualité, ne représente que 10 %. Les deux pôles hôteliers majeurs se situant à Meyrueis et à Florac L'offre en gîtes et en meublés est quant à elle très limitée. La vingtaine de gîtes d'étape ne répond pas à la demande des randonneurs et constitue un handicap pour cette activité, qui est pourtant très en vogue (près de 2 000 pratiquants par an sur les GR, 20 000 sur les PR). L'hébergement dépend aussi d'une très forte saisonnalité, fonctionnant de mai à octobre. Aussi est-il difficile de trouver un toit en dehors de cette période. Pour que la saison s'allonge, encore faudrait-il que cela soit pris en compte par l'ensemble des prestataires de services et d'activités qui plient également boutique une bonne partie de l'année. Enfin, malgré les efforts de diversification, avec les vautours, les Boissets, les écomusées, l'antagonisme causses-vallées persiste, les visiteurs préférant passer leur journée dans ces dernières. Développer une offre en soirée serait peut-être une solution pour les amener à " prendre de la hauteur ". L'enquête de fréquentation a par ailleurs permis de dégager le profil sociologique du touriste. 20 à 25 % sont étrangers, ensuite, quatre régions sont principalement représentées : Languedoc-Roussillon, Rhônes-Alpes, Paca et Ile-de-France. Le visiteur des gorges appartient plutôt aux catégories socioprofessionnelles intermédiaires et vient surtout en couple, ou en famille, passer quelques jours de vacances. Mais en basse saison, il se fait rattraper par les retraités, essentiellement de passage. La perception du site semble très positive, la nature et la propreté étant très appréciées, au détriment du patrimoine culturel, qui passe quasiment inaperçu. Le touriste type se tourne plutôt vers la baignade, le canoë, la randonnée pédestre. Soulignant au passage le manque ou le peu d'aménagements (accès au public, stationnements, bivouacs). Peu d'entre eux pratiquent des activités spécialisées. Concernant le canoë, le parc d'embarcation est riche d'environ 2 400 unités, et soulève l'absence de réglementation e matière d'usage des rivières. Enfin, le visiteur passe complètement à côté des animations proposées. Peut-être ne correspondent-elles pas à ses attentes ? Ces données brutes ont laissé sur leur faim quelques personnes dans l'assemblée, qui auraient aimé voir apportées quelques solutions. Ce n'était pas le but de l'enquête, mais des fiches actions seront proposées dans le cahier d'orientation dans le cadre de l'OGS. Il faudra patienter quelques mois… Et l'intervenante de conclure : " Le classement ne consiste pas à mettre le site sous cloche, mais à en maintenir la vie, en assurant la maîtrise de la fréquentation. "

 

Midi-Libre - 29 Mai 2002

Spéléologie : une personne blessée à 120 mètres de profondeur Samedi dernier à Hures, spéléologues et sapeurs-pompiers étaient mobilisés pour un spéléo secours grandeur nature.

 Les puits avaient été équipés la veille pour des questions d'organisation. La première équipe, composée de personnel para-médical, était descendue en début d'après-midi afin de dresser le bilan de santé de la victime et d'apporter les premiers soins. Les équipes suivantes devaient mettre au point des ateliers-secours tout au long du déroulement de la cavité pour faciliter et sécuriser le rapatriement du blessé. Une fois ce dispositif mis en place et la victime conditionnée sur une civière, une autre équipe descendait un " point chaud " destiné à faciliter le court séjour dans la grotte. L'utilisation d'un téléphone par le sol autorisait les contacts entre le fond de la cavité et le poste de commandement (PC). Toute l'information concernant l'évolution des équipes dans la cavité transitait par le PC avant d'être redistribuée aux destinataires. Un système de balancier a permis la remontée du blessé, l'aven de Hures étant caractérisé par une succession de puits d'une largeur suffisante pour le passge d'une civière. Ce n'est qu'une fois le blessé à l'air libre que les dernières équipes ont pu remonter et ramener avec eux tout le matériel. Il était déjà tard dans la soirée, mais l'exercice était des plus réussis. L'objectif, remonter le blessé en un temps respectable et dans des conditions optimales de sécurité, avait été atteint. Les secours de ce type, souvent complexes, montrent la nécessité pour les sauveteurs de s'entrainer. Il faut être capable de parer à toutes les éventualités. Chaque intervention est unique et dépend à la fois de la morphologie de la grotte, de l'état de santé de la victime, des moyens mis en oeuvre, des conditions climatiques... D'une manière générale, un secours prend beaucoup de temps : de quelques heures à pluieurs jours. Tout est question d'adaptation aux conditions environnantes. Dans le cas de l'exercice organisé à Hures, les contraintes n'étaient pas trop importantes et pourtant les derniers spéléologues sont remontés de l'aven dans la soirée. L'organisation des secours souterrains a été confiée à la Fédération Française de Spéléologie suite à un secours mené à la grotte de Gournier, dans le Vercors, en 1976. De là est né le Spéléo Secours Français, une commission chargée de mettre en oeuvre les équipes et les moyens spécialisés nécessaires à ce type de secours. Depuis, trois exercices sont organisés chaque année dans tous les départements français. C'est pour le troisième et dernier entrainement de la saison que bon nombre de spéléologues membres de la " fédé " se sont retrouvés à l'aven de Hures. Ils bénéficiaient pour la première fois du concours du corps départemental de sapeurs-pompiers de la Lozère. Ceux-ci ont d'ailleurs participé activement aux opérations souterraines et de surface. Ils étaient chargés, entre autres, de la gestion des ressources humaines et matérielles et de la logistique (nourriture, eau potable...). Cette longue journée a permis aux participants d'éprouver leurs capacités de réflexion et d'action. Tous possèdent désormais les connaissances requises pour un secours, avec une petite expérience supplémentaire à la clé. Mais au delà de l'aspect technique, l'exercice a mis en valeur un fait assez rare pour être souligné : il existe dans notre département une amorce de collaboration, au niveau du secours souterrain, entre les spéléologues et les pompiers. Il serait bon de continuer sur cette voie...

 

Midi-Libre - 27 Mai 2002

Pérenniser la Millau classic : pas une promesse en l'air ! 

Quand Richard Walbec (deltaplane) et Jean Blasco (parapente), tandem présidentiel du comité départemental de vol libre, veulent pérenniser la Millau classic, ce n'est pas une parole... en l'air. Open international, comptant dès l'an passé pour le classement mondial, l'épreuve intègrera cette année, pour son deuxième millésime, le championnat de France. Du 2 au 9 juin prochains, la bagatelle de cent-dix deltistes, dont un tiers d'internationaux (russes, italiens, espagnols...) pour l'open proprement dit, défiera le chronomètre dans le ciel de Millau et des causses. Rayon chronomètre, les organisateurs peuvent déjà se targuer d'avoir bien négocié les courants ascensionnels : dès février, le comité international de vol libre a sélectionné la Millau classic pour l'organisation des championnats d'Europe 2004. Et, par voie de conséquence, pour une compétition pré-européenne en 2003. Si ce n'est pas de l'efficacité, ça y ressemble. Forte d'une notoriété acquise dès l'an passé auprès d'un large éventail d'hommes et de femmes volants (la compétition a été remportée, au passage, par le champion du monde autrichien Manfred Rühmer), la Millau classic a mis en lumière le caractère tout bonnement exceptionnel du site de Millau. " Proximité de la ville, qualité des aires de décollage : peu de lieux offrent une telle conjonction d'avantages au vol libre ", a observé Jean Blasco samedi à la faveur d'une conférence de presse en mairie. Avantages étoffés justement par les travaux réalisés, sous l'égide de la communauté de communes, à Brunas ainsi qu'à la Puncho d'Agast. Seule demeure à peaufiner l'aire d'atterrissage de Millau-plage, échéance qui dépend pour l'heure d'une acquisition foncière. " En tous les cas, notre ambition est que Millau devienne un stade de vol libre ", mentionne le président de la communauté, Jean-Luc Gayraud, aux côtés de Jacques Godfain et de l'adjointe aux sports Evelyne Hoelt àla faveur d'une conférence de presse. Le même Jean-Luc Gayraud, dans la continuité, a salué le " respect de la parole donnée : quand les collectivités se sont engagées dans un programme d'investissement lourd pour les aires d'envol, le comité départemental de vol libre s'était engagé en retour à organiser des manifestations d'envergure. L'engagement a été tenu ". C'est depuis Brunas, la Puncho, et éventuellement (selon les caprices d'Eole) le Puech d'Andan, que Richard Walbec, directeur des épreuves, et un groupe de pilotes, concocteront les trajets aériens. Un aller-retour à Mende, par exemple (temps approximatif : quatre heures), ou un circuit larzacien vers le Caylar et Saint-Maurice de Navacelles. Autant de parcours définis par un balisage et dont Richard Walbec souhaite qu'ils ne soient ni trop piégeux, ni trop faciles : " Nous souhaitons qu'au moins 30 % des pilotes rentrent au but ", précise ce deltiste aguerri, champion du monde à plusieurs reprises. C'est grâce au système GPS de positionnement que les parcours seront enregistrés. Ce dispositif autorise au passage des départs en l'air dans un périmètre de 5 km autour de l'aire de décollage. Selon les conditions météorologiques (qui s'annoncent favorables pour l'instant), il serait envisageable de faire survoler l'agglomération millavoise par un essaim de deltaplanes. Un départ en peloton en quelque sorte. D'un budget de 49 000 euros, abondé notamment par la ville de Millau qui apporte en sus une aide technique appréciable, la deuxième Millau classic fera aussi office d'entraînement pour Richard Walbec et Jean Blasco. Un entraînement graduel pour l'organisation des championnats d'Europe 2004 qui, plus que jamais, forment l'horizon de l'épreuve millavoise.

 

Dépêche du Midi - 23 mai 2002 

Une nouvelle filière est née

On connaissait les DEUG AES et LAE et les STAPS. Voici les APPN. Un plus pour le pôle ruthénois 

 A la prochaine rentrée universitaire, une trentaine d'étudiants supplémentaires va fréquenter le campus ruthénois de l'université Jean- François Champollion. Rappelons que cette dernière est organisée dorénavant en établissement public administratif (EPA), à la tête duquel vient d'être nommé un administrateur provisoire. Ces nouveaux étudiants prépareront une licence professionnelle intitulée " Gestion des activités physiques de pleine nature ", APPN en jargon. Habilitée par le ministère en septembre 2002, cette formation est sans équivalent sur le territoire national. Tournées vers le monde du travail, exprimant d'ailleurs les besoins des professionnels qui interviendront largement dans l'enseignement, aux côtés des universitaires, les licences professionnelles sont préparées en trois ans. Les titulaires de la licence professionnelle proposée à rodez exerceront à un niveau d'emploi les situant entre le responsable de l'entreprise proposant les APPN et les moniteurs et éducateurs spécialisés. Ils auront des responsabilités en matière d'organisation des activités et dans la gestion et le développement de l'entreprise. Peuvent espérer préparer cette licence les titulaires d'un DEUG STAPS, gestion, économie, sciences de la vie, juridique..., ceux qui ont en poche un BTS-DUT en gestion, commerce, économie, ressources humaines... Le centre universitaire examinera chaque dossier, et les postulants seront reçus à la faveur d'un entretien, avant qu'une commission plénière ne tranche. a. REUSSITES Le centre universitaire de rodez ne redoute guère des bancs vides: les besoins du marché ont été cernés. Et l'information a en particulier été passée aux 41 UFR STPAS de l'hexagone. Début des cours en septembre prochain. A l'évidence, l'ouverture de cette nouvelle formation va conforter le centre universitaire. Les responsables de ce dernier tablent sur un taux de réussite exceptionnel pour la licence professionnelle, taux comparable donc à ceux qui prévalent en STAPS (240 étudiants), en LEA (Langues étrangères appliquées), en AES (Administration économique et sociale). Et d'estimer que les résultats d'ici sont deux fois meilleurs que ceux obtenus dans les universités toulousaines. Conditions de vie et d'enseignement expliqueraient cela. Justement, afin d'aider au mieux les futurs étudiants, des " Journées infos-services " seront organisées du 8 au 13 juillet à l'Amphithéâtre (la salle de spectacles, Ndlr). Quant aux inscriptions pour STAPS, LEA et AES, elles seront enregistrées du 8 au 12 juillet, de 9 à 11 h 45 et de 13 h 30 à 16 h 45 au centre universitaire. Les formations sont ouvertes à tous les titulaires du bac qui sont priés de se munir de l'original de leur relevé de notes. Le centre universitaire rappelle qu'aucune limitation des inscriptions n'est prévue...

Midi Libre - 11 mai 2002

Les gorges du Tarn et de la Jonte enfin classées 

Il est à l’ordre du jour depuis 1989 au ministère de l’Environnement. Après quelques coups de poings sur la table de la part des élus à qui ont n’avait pas demandé leur avis – situation hélas classique -, le classement des gorges du Tarn et de la Jonte vient enfin d’être avalisé par le conseil d’Etat. Daté du 29 mars 2002, le décret a été publié au journal officiel le 6 avril dernier. La phase dite « administrative » est donc achevée. Cela n’aura pas été sans peines.

A l’époque, le ministère voulait protéger le site selon la loi de 1930 relative à la protection des monuments naturels. Idée somme toute louable, eu égard à la forte fréquentation que subit le périmètre risquant par là-même d’être dégradé. Mais c’était sans compter sur la mobilisation des élus qui ont vu cette initiative d’un autre œil, celui des hommes de terrain.

En effet, le territoire concerné a pour caractéristique principale d’être habité et de supporter une activité économique, essentiellement liée à l’agriculture. Les maires avaient alors exprimé quelques craintes quant à une procédure de classement qui ferait peser des contraintes supplémentaires sur les agriculteurs.

Jean-Jacques Delmas, président du Sivom Grand site national (opérateur principal du dossier), en sa qualité de maire et conseiller général de Sainte-Énimie, se souvient de cette période plutôt houleuse, sur fond de manifestations : « Nous n’étions pas contre le fait de protéger certains espaces, mais pas n’importe où et n’importe comment. Nous avons demandé la modification des périmètres jugés trop étendus, l’établissement d’un cahier de gestion qui n’était pas prévu dans la loi de 1930, ainsi que la mise en place d’une Opération Grand Site. Aujourd’hui nous sommes satisfaits que nos souhaits aient été pris en compte. »

En définitive, le projet, à cheval sur la Lozère et l’Aveyron, englobe onc les Gorges du Tarn et de la Jonte,mais également les rebords des causses Sauveterre, Méjean et Noir, soit un territoire de 20 000 hectares. Quelque 17 communes sont concernées, mais les plus gros villages sont exclus du classement. Seuls 20 à 25 hameaux en supporteront les contraintes. Car le classement implique principalement de soumettre les moindres travaux à une autorisation. Non plus auprès du maire, mais auprès du préfet pour les menus travaux, et du ministère de l’Environnement directement pour les plus gros.

Par ailleurs les élus avaient obtenu la mise en place d’un comité préparatoire entre État et partenaires locaux dès novembre 2000 afin de mettre au point un cahier de gestion et l’OGS. Le premier ayant pour objectif de faire des recommandations de gestion en matière d’architecture, d’urbanisme, d’infrastructures, de tourisme, d’agriculture, de forêt. Un cahier qui serait un vrai document de référence et de cohérence pour les aménagements ou travaux menés dans le site (routes, stationnement, signalétiques, points de vue…)

L’Opération Grand site a quant à elle pour but d’établir un programme d’actions de valorisation du site. Cette appellation n’a été accordée qu’à une trentaine de sites prestigieux en France. Ce programme permettra de financer des actions de réhabilitation de certains espaces, avec le concours des divers partenaires locaux et de l’Etat.

Pour élaborer ces documents, La Diren (Direction régionale de l’environnement) et le Sivom grand site ont lancé des études préalables, une analyse diagnostic d’une part, et un enquête de fréquentation d’autre part. Les conclusions de cette dernière, seront présentées lors d’une réunion publique à Sainte-Énimie le 23 mai.

Parallèlement, quatre groupes de travail, regroupant administrations d’Etat et acteurs locaux, ont été mis en place, sur les thèmes suivants : gestion agricole, forestière et paysagère, urbanisme, architecture et patrimoine, infrastructures et paysages et enfin tourisme et loisirs.

Un cabinet d’études est aujourd’hui chargé de formaliser le tout. Ila déjà dressé un récapitulatif sur l’état des lieux du site. Reste à établir des fiches actions précises, avec les priorités, l’estimation des coûts, le phasage des travaux… Du côté de la préfecture, on mise sur un début effectif pour 2005. Un calendrier qui paraît bien éloigné pour Jean-Jacques Delmas, alors que les études sont déjà bien avancées. D’autant plus qu’il ne s’agirait pas de rater les réorientations du contrat de plan Etat / Région prévues en 2003…

 

 Fanny PÉRUSSE

 

Journal de Millau - 18 avril 2002

Réunion d’information sur Natura 2000 - Des craintes bien fondées

A Saint-André-de-Vezines, samedi 6 avril, le bureau de CPNT 12 avait convié par courrier ou par contact direct, de nombreuses associations (pratiquants la pleine nature comme les promeneurs, sportifs, pêcheurs, chasseurs et autres), de nombreux élus et les propriétaires intéressés afin d’informer et de conseiller celles et ceux qui sont, pour l’instant, laissés pour compte lors de la mise en place des sites Natura 2000.

Les gorges de la Dourbie et les causses
avoisinants sont les sites touchés par Natura 2000



Cette réunion n’avait que cette volonté là! C’est ce que la centaine de personnes présentes releva. De plus, en les interrogeant sur les conclusions, il s’avère que les absents ont eu tort de ne pas s’être déplacés tant les données du débat ont été claires, précises, mais surtout riches en enseignement.

Ainsi, Gilles Dupperon, avocat de la coordination nationale de Natura 2000, juriste spécialiste européen pour plusieurs pays touchés, a commencé sa conférence en expliquant ce qu’était réellement Natura 2000. Au début, le discours fut nécessairement technique. Puis, il donna des explications qui font fait comprendre la complexité du problème tout en positionnant Natura 2000 comme entité incontournable, sous ses formes “directive habitat” et “directive oiseaux”. Il apporta la preuve que les craintes de plus en plus fortes de la part des élus, des propriétaires et des pratiquants de la nature sont, hélas, bien fondées.

La réaction de rejet est apparue comme la plus saine tant que les décisions, à ce sujet, ne seront pas prises par l’ensemble des partenaires concernés comme la loi l’impose clairement.

“Il est vrai que des réunions ont eu lieu, réunions auxquelles tout le monde était convié. Mais, pourquoi ont-elles eu lieu à des moments où la plupart des bénévoles responsables d’associations et les agriculteurs travaillent?

Pourquoi, systématiquement, les inventaires obligatoires à faire sur les futurs sites ont été insuffisamment faits?

La preuve en est que sur le site le plus avancé, apparemment, car il figure comme prioritaire sur le Journal Officiel, celui des gorges de la Dourbie et des Causses avoisinants, cet inventaire ne parle, en tant que mammifères, que d’animaux implantés et non réimplantés (la différence est fondamentale surtout quand il occasionne des dégâts importants), et oublie tout simplement un autre mammifère qui, lui, existe depuis toujours et qui risque de disparaître qui n’est autre que de lapin!

Pourquoi trompe-t-on les participants à certaines réunions en ne parlant pas des inventaires d’oiseaux relevant de la directive “oiseau”, extrêmement contraignante, qui sont faits pour des sites relevant de la directive “habitat”, où justement il en n’est pas question?

Pourquoi faire croire aux propriétaires agriculteurs qu’avec les CTE, contrats proposés avec indemnité mais n’ayant rien à voir avec Natura 2000, cela aura pour conséquence des contraintes comme certaines interdictions (les preuves sont accablantes). Mais pire encore! Ces mêmes parcelles subiront une dévaluation sur leur valeur foncière, ce qui se voit déjà dans certains pays en Europe!”

C’est pour cela que la deuxième partie du débat s’est concentrée sur les moyens que l’on peut mettre en œuvre pour que, “ces sites soient gérés par un comité de pilotage qui ne soit pas propriété d’une minorité qui se croyait seule à pouvoir le faire pour mettre une pression juridique, comme ils le font déjà en bloquant des autoroutes pour protéger un certain scarabée ou en empêchant la plantation de vignes AOC, en Alsace, alors que les autorisations étaient données.

L’observatoire qui doit être créée ne doit pas relever que d’une seule association, comme la politique gouvernementale actuelle le fait en lui allouant des subventions d’un montant pharaonique montrant bien que la nature est bien loin de leur business grandissant sur le dos des contribuables”.

Les moyens mis en place, très rapidement, vont permettre à ceux qui le désirent, de se défendre, voire d’imposer une vraie démocratie, “sur leur terrain procédurier qui, en fait, démontre bien leur politique agressive”.

La réunion se termina par la mise à disposition de documents essentiels qui peuvent être demandés à la permanence CPNT de l’Aveyron.

 

Journal de Millau - 11 avril 2002

Patrimoine et escalade

La communauté des communes de Millau a fait aménager plusieurs voies d'escalade et via ferrata aux falaises du Boffi dominant Le Monna. Le service environnement soucieux de protéger tout en valorisant le patrimoine culturel du lieu, a signé une convention avec l'association locale, Los Adralhans.

Cette dernière implantée depuis 22 ans dans le paysage millavois fait connaître le patrimoine du secteur par des sorties découvertes, des causeries-diaporamas, et l'édition tous les deux ans de livres à thèmes (architecture rurale, transhumance, pigeonniers, caselles). L'association Los Adralhans s'efforce de sensibiliser aussi les propriétaires à la restauration de leurs bâtis typiques, mettant au besoin "la main à la pâte". Après des interventions sur des chemins, lavognes, pigeonniers, caselles, toits-citernes, sentier botanique... les adhérents travaillent cette année à relever les parties murées des abris sous roche du Millavois. En accord avec la communauté des communes, une première action de sauvetage sur le site du Boffi a eu pour résultat le redressement de chacun des murs de quatre baumes bergeries. Le labeur le plus conséquent a été réalisé à la grotte de Mirabal, très fréquentée depuis l'après-guerre par les spéléologues, ensuite les randonneurs, à présent par les grimpeurs appelés à y bivouaquer. Des panneaux d'information sont à l'étude pour expliquer l'histoire, la géologie, la botanique de ces parois d'escalade et des cavités naturelles qui en font l'un des plus beaux lieux de promenade de la région, espérant par là une occupation respectueuse des baumes par les futurs visiteurs.

www.kairn.com - 10 Avril 2002

Permis d'escalade au Luxembourg

GRAND-DUCHÉ DE LUXEMBOURG - MINlSTÈRE DE L'ENVIRONNEMENT  L-2918 LUXEMBOURG - Communiqué du Ministère de l'Environnement :

Permis d'escalade obligatoire

Récemment le gouvernement du Grand-Duché a décidé de réglementer la pratique de l'escalade en milieu naturel au Luxembourg. En effet, le seul site équipé du pays les falaises de Berdorf sont situées dans une zone de protection européenne très sensible. Afin d'éviter une fermeture pure et simple du site qui souffre d'une surfréquentation notoire l'accès est limité et soumis à autorisation. Des fermetures temporaires pour des raisons impératives de la protection de la nature restent également possibles. Dorénavant l'escalade à Berdorf est autorisée seulement après obtention d'un permis d'escalade. Le permis est établi sur base journalière ou annuelle et leur nombre est limité. Les intéressés doivent introduire une demande auprès du Ministère de l'Environnement du Luxembourg. Des contrôles réguliers vont être effectués par les agents de  l'administration des eaux et forêts et de la police à partir d'avril-mai 2002

 

Midi Libre - 9 avril 2002

Le tourisme, une priorité alésienne

 Le maire d'Alès, Max Roustan, a profité d'une conférence organisée par le Medef à la Chambre de commerce pour préciser devant les chefs d'entreprise le futur développement touristique qu'il entend impulser dans les années à venir. Après avoir brossé la situation économique locale, Max Roustan s'est longuement attardé sur le développement du 5e pôle économique, celui du tourisme. Ce projet pourra voir le jour avec le Pays Cévennes qui doit englober quelque 140 communes, de Saint-Jean-du-Gard à Villefort. L'idée est de développer le tourisme dans cette zone en créant des points d'attraction forts et de proposer ainsi une offre touristique suffisamment alléchante pour drainer plus de visiteurs et les inciter à rester un peu plus longtemps sur place. L'investissement pourrait représenter 22,87 millions d'E (150 MF). La colonne vertébrale du projet serait un train touristique entre Alès et Villefort, avec la création d'un musée des Cévennes visant 60 000 à 80 000 entrées par an, autour notamment de la machine à vapeur ou encore des métiers à tisser. D'autres sites sont envisagés, autour de l'eau (canoë-kayak, planche à voile) ou d'activités telles que la spéléo, le deltaplane, l'escalade… En terme d'hébergement, cela suppose de pouvoir apporter des financements pour aider les particuliers et les professionnels à moderniser et à développer les structures d'accueil qui peuvent être subventionnées à 80 %. Car, pour l'instant, le nombre de lits disponibles est faible. Ainsi Max Roustan a rappelé que les Cévennes ne comptaient que 190 gîtes alors que la Lozère en offre 1 560. " On est dans un pays vierge ", lancera même Max Roustan. " Actuellement, il n'est pas rentable pour les professionnels d'investir. " En développant ce projet, l'offre de séjours pourrait être nettement accrue. La gestion de cette offre à partir d'Alès permettrait de toucher notamment une clientèle de proximité de 250 000 personnes par an dans un rayon englobant les villes de Lyon, Marseille et Montpellier. L'étude de faisabilité du projet est en cours. Le Département, la Région et les communes concernées sont favorables. Les professionnels aussi " à condition de ne pas être écartés ", comme le rappelait un chef d'entreprise lors de la discussion.

http://www.cybersciences.com/Cyber/3.0/N2726.asp - 8 avril 2002

L'escalade abîme la nature 

L'escalade cause des dommages considérables, voire irréversibles, aux montagnes et aux falaises.

L'escalade nuit à l'environnement. C'est la conclusion d'une étude canadienne, publiée dans la revue Conservation Biology du mois d'avril, sur les conséquences de la pratique de ce sport.

Les biologistes Douglas Larson et Michele McMillan, de l'Université de Guelph, en Ontario, ont analysé l'impact de l'escalade sur la végétation des falaises de calcaire du Niagara Escarpment, dans le parc national de la Péninsule Bruce, près de Toronto. C'est là que se trouve la plus ancienne forêt, à l'est des Rocheuses. Certains arbres sont âgés de plus de 1 000 ans.

Les chercheurs ont comparé les espèces de plantes situées sur les falaises où se pratique l'escalade avec celles des falaises vierges. Ils ont trouvé que la végétation se faisait plus rare et était moins diversifiée sur les falaises assaillies par les grimpeurs.

Sur les falaises qui sont escaladées, le nombre de plantes vasculaires (dotées de tiges et de feuilles) équivaut à 60% de celui des plantes des falaises intactes. En ce qui concerne la diversité des espèces : sur les falaises qui subissent l'assaut des hommes, le nombre d'espèces de plantes vasculaires ne représente que 4% de celui des falaises vierges. Idem pour les mousses et les lichens.

Les biologistes ont également remarqué que les variétés de lichens différaient d'une falaise à l'autre. Sur les falaises intactes, on trouve des lichens délicats alors que sur les falaises escaladées, ceux-ci sont beaucoup plus robustes.

Les scientifiques concluent que l'escalade porte atteinte aux écosystèmes des falaises. Les adeptes de ce sport piétinent, empoignent et arrachent les plantes sur leur passage. Et leur attirail endommage la paroi rocheuse.

Il n'y a aucun contrôle au niveau des gens qui pratiquent ce sport. La seule manière de prévenir les dommages sur les falaises est d'en interdire l'accès.

Catégorie(s) de cet article : Environnement

Aurélie Deléglise

Midi Libre - 24 mars 2002

Hydrospeed : un nouveau du côté de la Maladrerie à Millau 

Du côté de la Maladrerie, on s'était habitué au kayak, et au canoë. On commençait même, à force, à se faire au "rodéo", ce petit bateau qui enchaîne les figures freestyle dans la vague. Désormais, un petit nouveau s'invite dans les remous. Son nom : l'hydrospeed. Ou, pour être tout à fait précis : "engin-adapté-à-la-nage-en-eau-vive", le terme hydrospeed étant en fait emprunté à une marque de flotteur. Hier, ils étaient une bonne vingtaine à se jeter à l'eau. Pour célébrer la création d'une nouvelle commission pour la discipline : celle du Languedoc-Roussillon. Le mois dernier, l'"aquapalme" de Lunel a vu le jour. Devenant le troisième club régional après ceux de Montpellier et de Sète… et permettant la naissance de cette commission. Pour l'occasion, deux représentants de la Fédération française d'étude et de sport sous-marin (FFESSM) sont même descendus de Paris. Et des moniteurs spécialisés de Toulouse se sont chargés de l'encadrement technique. Tout ce petit monde restera à Millau jusqu'à ce soir. L'occasion de faire le point sur une discipline méconnue, mais qui a pourtant toutes les qualités pour s'inviter de plus en plus fréquemment dans la cité du gant. Au commencement, une poignée d'amateurs de la nage en eau vive, qui se décident à chercher une solution pour passer de petites chutes. Manœuvre périlleuse, sans "embarcation". Au début des années 70, ces pionniers se munissent alors de grandes chambres à air de camion, qu'ils glissent dans des sacs de jute. Deux bouts de cordes font alors office de poignées : l'hydrospeed est né. En 1978, le premier flotteur "industriel" est fabriqué. La première commission officielle, avec un bureau national, arrive en 1986. A ce jour encore, seule la France possède de véritables structures pour l'hydrospeed ; les compétitions en la matière (slalom ou descente chronométrée) ne vont donc jamais plus loin que le niveau national… Et Millau dans tout ça ? " Ce bassin semi-artificiel est idéalpour la pratique de l'hydrospeed, confie Guy Aufray, numéro deux de la FFESSM. Les nageurs n'ont rien à craindre, du fait qu'ils ont pied partout. Ça permet d'apprendre, de s'initier à la technique en toute sérénité. " Et quand on connaît la particularité du stade d'eau vive de la Maladrerie, seul capable de fournir un niveau d'eau suffisant quand tous les autres sites de la région sont "à sec", nul doute qu'on devrait apercevoir de plus en plus souvent des hydrospeeds. Venus de la toute nouvelle commission Languedoc-Roussillon, pour la plupart...

Mathieu LAGOUANERE

 

Midi Libre - 23 mars 2002

Parapente : compétition à Millau

 Le sage vous le dira. Il faut prendre le temps comme il vient. En matière de vol libre plus qu'ailleurs, où la météo fait la pluie et le beau temps - et ce n'est pas qu'une image. Ainsi, aujourd'hui doit logiquement débuter une compétition de niveau National B de parapente à Millau. Logiquement… car les prévisions annoncent un assez fort mistral. Auquel cas, l'ensemble des 65 participants seraient contraints de s'exiler vers des cieux plus cléments, dans le cas présent, ceux de Cahors. " Nous ne pourrons prendre la décision que dans la matinée. Pour réduire au maximum la marge d'erreur des prévisions ", lâche Marc Jardel, président du club "Les ailes du Combalou", en charge de l'organisation. En revanche, pour le dimanche, deuxième jour de compétition, Eole promet de calmer ses ardeurs. " Nous serons bien au départ de la Pouncho d'Agast ", promet alors Marc Jardel. Nous, ce sont précisemment les 65 participants venus de toute la France à s'être inscrit sur cette compétition. Pas les touts meilleurs, non (les 100 premiers français sont inscrits en National A), mais des pratiquants confirmés. Le spectacle sera alors sans aucun doute au rendez-vous. L'épreuve se décompose en plusieurs manches, dans lesquelles les parapentistes doivent parcourir une distance prédéfinie. Des balises sont choisies avant l'envol (il s'agit de points au sol facilement remarquables : clocher, pont, antenne…) : aux concurrents de les contourner en un minimum de temps… Pour contrôler que tous les parapentistes sont bien passés au niveau des balises, ceux-ci doivent s'équiper d'un appareil photo, et "cadrer" le point en question en le survolant à la verticale. Depuis quelque temps toutefois, le GPS a remplacé l'ancienne méthode… Pour ce week-end, on note la présence de huit jeunes venus du lycée climatique et sportif Pierre-de-Coubertin de Font Romeu. Lycée qui abrite le pôle Espoir de la fédération française de vol libre (FFVL). " Pour nous, Millau est un site particulièrement intéressant, explique Chris Cession, conseillère technique de la fédération. C'est plus qu'un simple site de plaine, par rapport à toutes les possibilités qu'il offre. " Alors si parmi les jeunes, certains viennent " pour découvrir la compétitions et côtoyer les autres pilotes " (les élèves de classe de seconde), d'autres, en terminale et donc au pôle espoir depuis trois années ont d'autres ambitions : " réaliser un podium ". " Mais au centre, notre discours est clair, rajoute Chris Cessio. La sécurité avant tout. Pas questions de prendre des options de vol qui pourraient s'avérer dangereuses ! " Pas évident en effet, pour un jeune pilote peu expérimenté, de se retrouver au beau milieu d'une "meute" de quelque soixante parapentistes en bataille pour gagner quelques secondes. Les huit jeunes de Font-Romeu viennent donc ici ce week-end pour faire leurs classes. Et apprendre, un peu plus. Voilà qui est particulièrement intéressant, quand on sait que parmi tous ces "Espoirs" devraient sortir un ou plusieurs représentants de la future équipe de France…

M. La.

 

Speluncamundi.com - 7 mars 2002

La gratuité des secours mis à mal

La loi N°2002-276 du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité risque de sonner le glas de la gratuité du secours en France. L'article 54 de cette loi prévoit que les communes pourront se faire rembourser les frais engagés lors d'opérations de secours consécutives à la pratique de toute activité sportive ou de loisir. Actuellement, les secours en France (en dehors du ski de piste) sont gratuits et les frais engagés se retrouvent à la charge des collectivités territoriales. Or depuis quelques temps, des voix s'élevaient pour remettre en cause cette gratuité notamment par rapport aux sports dit à risque. Cette loi, va donc permettre dorénavant aux communes de se faire rembourser par les victimes (ou leurs assurances si celles-ci couvrent l'activité en cause) tout ou partie des frais de secours. Cela risque d'avoir pour conséquence une augmentation importante des assurances.

Loi N°2002-276 - Article 54 Les neuvième et dixième alinéas de l'article L. 2321-2 du code général des collectivités territoriales sont ainsi rédigés : " Toutefois, sans préjudice des dispositions applicables aux activités réglementées, les communes peuvent exiger des intéressés ou de leurs ayants droit une participation aux frais qu'elles ont engagés à l'occasion d'opérations de secours consécutives à la pratique de toute activité sportive ou de loisir. Elles déterminent les conditions dans lesquelles s'effectue cette participation, qui peut porter sur tout ou partie des dépenses. " Les communes sont tenues d'informer le public des conditions d'application de l'alinéa précédent sur leur territoire, par un affichage approprié en mairie et, le cas échéant, dans tous les lieux où sont apposées les consignes relatives à la sécurité. "

 

INTERVENTION DE M.YVES COCHET  

CONFÉRENCE DE PRESSE  NATURA 2000 DU 5 MARS 2002

J'ai souhaité vous rencontrer aujourd'hui pour faire le point sur le dossier Natura 2000.

Dès mon arrivée au ministère c'est à dire un peu moins de 10 ans après l'adoption de la directive " habitats " qui fonde cette politique européenne, j'ai été alerté par les graves sanctions financières que pourrait avoir à supporter la France du fait du retard pris pour l'application et la transposition de cette directive. La contrainte qui pèse sur la France est extrêmement forte car La Commission va devoir se pencher prochainement sur le principe d'une suspension du versement des fonds structurels à la Région Aquitaine pour insuffisance manifeste de propositions de sites. A cette menace s'ajoute la perspective d'avoir à exécuter dans un délai d'environ 18 mois sous peine d'astreintes journalières l'arrêt rendu le 11 septembre dernier par la Cour de justice des communautés européenne qui condamne la France en manquement pour ne pas avoir transmis une liste complète de propositions de site au titre de la directive " habitats ".

Dans ce contexte, où, tout manquement à nos obligations dans le cadre de la mise en du réseau Natura 2000 risque d'entraîner de lourdes conséquences financières, des consultations locales sont en cours d'achèvement pour la transmission de sites nouveaux ou de régularisations avant le 15 mars 2002 sur la base d'instructions que j'ai envoyées aux préfets et du nouveau décret publié en novembre dernier.

Un peu moins de 10 ans après l'adoption de la directive " habitats ", la France s'est doté en 2001d'un véritable dispositif juridique qui encadre à la fois la désignation des sites Natura 2000 mais aussi leur gestion. Je tiens aujourd'hui à vous le présenter personnellement car je constate que ce dispositif est encore mal connu compte tenu du nombre important de fausses informations qui circulent sur ce sujet.

Les Etats membres de l'Union Européenne ont choisi de contribuer ensemble à la conservation de leur patrimoine naturel en adoptant une démarche commune basée sur deux principes simples :

* la constitution d'un réseau européen de sites appelé Natura 2000 ;

* la prise en compte dans la gestion de ces sites des exigences économiques, sociales et culturelles.

En effet, l'exceptionnelle richesse du patrimoine naturel de la France résulte le plus souvent d'activités humaines (agricoles, forestières ou autres) qui ont façonné au fil du temps la diversité biologique des territoires. Le maintien de cette diversité biologique est donc un facteur clé pour un développement durable et maîtrisé en particulier dans les zones rurales.

La France a apporté en 2001 les compléments juridiques qui confirment le choix essentiel fait par le gouvernement d'un dispositif fondé sur le volontariat et la responsabilisation des acteurs qui ont en charge la gestion et l'entretien des milieux naturels. Ainsi :

* Les communes et leurs groupements sont associés à la définition des sites.

* Aucune contrainte réglementaire spécifique ne résulte de la désignation d'un site pour les activités qui y sont pratiquées.

* Les mesures de gestion des sites seront définies en concertation avec les élus, les propriétaires, les usagers, au plus près du terrain. C'est déjà ce qui se passe sur près de 400 sites. Avec Natura 2000, la protection de la nature devient l'affaire de tous.

* Natura 2000 constitue une chance pour le développement rural, grâce aux contrats Natura 2000 qui seront passés avec les propriétaires ou leurs locataires et bénéficieront de crédits importants de l'Etat et de l'Europe, grâce aussi aux activités qui seront favorisées par Natura 2000, comme le tourisme. Par exemple, un particulier qui débroussaille régulièrement sa lande naturelle recevra désormais un financement. Un contrat Natura 2000 pourra aussi rétribuer l'entretien d'arbres ou de haies abritant des oiseaux, insectes ou mammifères ou aider un propriétaire à créer ou restaurer une mare, un étang ou une tourbière. De même, un agriculteur pourra être encouragé à rétablir des pratiques traditionnelles de fauche et de pâturage favorables à la préservation d'espèces sensibles comme certaines orchidées ou papillons rares. Enfin encore, un forestier pourra être incité à favoriser la diversification des essences et à créer des clairières...

Natura 2000 est donc le contraire de l'image qu'on lui a trop souvent donnée ; il ne s'agit pas de réserves intégrales où tout serait figé mais bien d'une volonté de concilier progrès, activité humaine et préservation de la biodiversité par une politique de concertation et de contractualisation.

L'implication des gestionnaires des milieux naturels est fondamentale pour la réussite de cette politique tant au stade de la constitution du réseau que de sa gestion. D'ores et déjà un grand nombre de collectivités, ou de groupement d'usagers (chambres d'agricultures, organisations forestières, parcs naturels régionaux...) élaborent des documents d'objectifs avec les préfets de département et sont les moteurs de la concertation locale.

La démarche Natura 2000 est maintenant en bonne voie grâce à des bases juridiques consolidées, une concertation transparente et organisée, des moyens financiers renforcés au travers du fonds de gestion des milieux naturels qui progresse de plus de 40% en 2002. Mon ambition est d'en faire un véritable programme de valorisation des territoires et de soutien aux activités rurales qui contribuent à la conservation du patrimoine naturel.

 

Sportnature.net - 5 mars 2002 

Le secours en Canyon l'alerte, la stratégie, les moyens existants, l'accidentologie

Causes

Conséquences

Comment l'éviter ?

La Cause N°1 de loin devant les autres : le saut

Grande majorité de fractures (chevilles et jambes) puis dans une moindre mesure traumatisme du rachis ou crânien, des plaies, luxations de l'épaule et entorse.

Descendre en rappel, en désescalade, ... et sonder (systématiquement) la profondeur de la vasque ainsi que le fond pour repérer des blocs dangereux, branches ou autres .

L'appel du saut doit être dynamique et volontaire, l'impulsion décide de la qualité du saut (attention aux glissades à l'approche du saut).

Une personne est prête à intervenir aux alentours de la vasque en cas de problème pour sortir son camarade de l'eau.

Un saut n'est jamais obligatoire : laisser une corde jusqu'au dernier ou repérer le détour pour éviter le saut. Celui-ci doit rester un plaisir pas une contrainte.

Enfin, le casque est indispensable pour éviter les chocs sur la tête.


Les sauts  doivent être impérativement fait sans la cagoule de la combinaison afin d’éviter de grave problèmes ORL 


Ces recommandations sont aussi valables pour
les glissades dans les toboggans.

Les glissades et chutes

Mêmes conséquences pathologiques que pour le saut avec toujours un pic pour les fractures

Le contexte humide rend les glissades plus fréquentes, il faut donc rester concentré tout le long de la descente en particuliers pour les passages aériens. L'usage de cordes pour les passages délicats est particulièrement recommandé.

Les descentes en rappel

En plus des pathologies vues plus haut (sauf les trauma et luxations), on constate des hypothermies et épuisements

On doit maîtriser les techniques de corde spécifiques à l'activité ou être accompagné de quelqu'un qui les maîtrise.

On évite de descendre dans les cascades à très fort débit.

On vérifie avant l'entrée dans le canyon qu'on a des cordes suffisamment longues et d'une manière générale, le matériel nécessaire pour éviter d'être bloqué dans le canyon ou au pire en pleine descente en rappel sous l'eau.

La fatigue, le retard et la mauvaise connaissance du milieu

Hypothermie et épuisements

Il ne faut pas surestimer ses forces, la descente de canyon nécessite un minimum d'entraînement physique (et technique) et le choix de votre canyon devra se faire aussi en fonction de vos capacités physiques

Le départ dans un canyon doit se faire suffisamment tôt pour éviter la nuit (les recherches deviennent alors assez compromises). Il est intéressant de ne pas trop traîner pour conserver une marge de manœuvre en cas de problème.

Le froid augmente considérablement la fatigue, la combinaison isotherme est indispensable.

De la nourriture et de l'eau dans un bidon étanche sont des éléments incontournables, comme en randonnée ou en course de montagne.

La lecture d'un canyon (déceler les meilleurs passages et les dangers éventuels) ne s'apprend pas du jour au lendemain, cela nécessite de l'expérience, si vous ne l'avez pas, formez vous (la FFME propose des stages) ou recherchez les services d'un moniteur diplômé (bénévole ou professionnel).

Les crues

Hypothermies et états de choc

Il est évident qu'il faut absolument se renseigner sur la météo avant de partir : les canyons comportent souvent des passages étroits où la montée des eaux liées à des pluies en amont devient impressionnante et on ne contrôle plus rien

La présence en amont, d'un barrage hydroélectrique susceptible d'effectuer des lâchés d'eau automatique doit faire l'objet d'une recherche d'informations.

 Le risque majeur après tout incident ou accident en canyon est l’hypothermie . Les secours ont du matériel spécifique comme le dragon( inhalation d’air réchauffé) ,ou la pieuvre (combustion de charbon soufflé par un ventilateur dans des durites placées à différents endroits du corps)  pour réchauffer les victimes. En les attendant nous pouvons protéger les victimes du froid en les éloignant le plus de l’eau et en les mettant sous une couverture de survie avec une bougie pour les réchauffer( la tortue).

 7. Conclusion

Activité d’été, les accidents en canyon sont à 90% des opérations rapides qui ont permis d’évacuer les blessés moins de2 heures après le déclenchement de l’alerte. Les ¾ des blessés pratiquaient en individuels. Les lésions les plus souvent rencontrées sont post traumatiques : fractures surtout des membres inférieurs, plaies, entorses, luxations. Elles résultent d’abord des sauts, soit par mauvaise technique du geste, soit par un choc à la réception dans une vasque, mais aussi de glissades et chutes le plus souvent secondaires à l’approche du haut d’une cascade, dans un milieu très glissant :nécessité donc de se longer immédiatement en arrivant au-dessus d’une difficulté (toboggan, saut ou rappel).

Cette pathologie ne change pas au fil des ans, et pourtant elle n’est pas inéluctable. Il est impératif d’apprendre à lire le milieu, et la règle demeure : " toute vasque inconnue doit être sondée par le premier qui descend en rappel " 

La canyon donne souvent l’impression d’un Aqualand naturel. Des canyons ont connu de nombreux accidents, parfois mortels, dans le passé, puis ont vu leurs nombres diminuer. Une bonne information adaptée sur un panneau au départ de la descente, rappelant les risques de cette activité et en particuliers du canyon concerné, pourrait peut-être tempérer des ardeurs excessives, et ramener les pratiquants à la prudence. Le recours à des professionnels permet de pratiquer l’activité dans de bonnes condition diminuant ainsi de façon significative le nombre d’accidents .

Ces solutions semblent  plus intéressant que d’interdire complètement l’activité, car la commune qui le fait se prive d’un bon atout touristique.

 

Midi Libre - 4 mars 2002

Un centre équestre unique réservé aux professionnels

 Le nouveau centre national de formation équestre réservé aux éducateurs qui vient tout juste d'ouvrir ses portes au-dessus de la Canourgue est exceptionnel à plus d'un titre. De par son emplacement, il offre un panorama splendide aux futurs enseignants du monde équestre. Mais il surprend surtout par sa taille (on ne s'attend pas à cela en Lozère) et par la qualité architecturale des bâtiments implantés sur le causse. Ce centre de formation sera officiellement inauguré le 28 mars dans l'après-midi. " L'évolution des métiers de l'équitation nous a obligés il y a quelques années à prendre un sérieux tournant dans la formation des éducateurs spécialisés. Le centre national de formation équestre s'est donc donné les moyens de satisfaire la demande des établissements et des salariés en matière de formation professionnelle alternée afin de mieux répondre à la réalité économique du monde du cheval ", explique Guy Ligault, le directeur de l'établissement. Avec l'outil qu'il possède sur le causse, on ose espérer que le résultat sera des meilleurs. Pas moins de 13 MF ont été investis là-haut. Des sous pour rien, diront certains. Non ! Le directeur est un véritable homme d'entreprise. Il possède déjà deux centres de formation nationaux. Un dans la région Île-de-France à moins de 40 kilomètres de Paris et un autre près d'Orléans. " Le besoin se faisait sentir d'ouvrir un autre centre de formation. De nombreux professionnels de la région Languedoc-Roussillon se déplaçaient loin de leur base. Tout ceci m'a décidé à venir dans le sud de la France. C'est un peu le hasard qui m'a permis de choisir ce site privilégié. C'est vrai, j'avais des vues plus au sud ", ajoute Guy Ligault. Une chance en effet pour la Selo, qui souhaitait se séparer de son camp de vacances. Guy Ligault a visité l'endroit, tiré des plans sur la comète et réalisé son projet sans plus attendre. En quelques mois, le terain est acheté, de grands travaux deterrassement effectués. Des écuries ultra modernes sont construites, ainsi qu'un vaste manège extérieur et un autre couvert. Des salles de cours y sont installées. Désormais, le centre fonctionne. Les premiers élèves sont au travail et préparent activement l'inauguration à venir. Ce centre est voué à la formation des éducateurs. Cela va de la pédagogie adaptée aux enfants, en passant par tout ce qu'il faut savoir sur l'endurance, l'attelage et le concours complet, mais aussi la gestion des établissements, et, spécificité lozérienne, l'utilisation des chevaux lourds dans le débardage. Le centre de formation équestre peut accueillir 80 élèves éducateurs avec 16 personnes pour l'encadrement. Les jeunes souhaitant participer aux stages doivent avoir un contrat avec un employeur. Les conditions d'entrée à la formation sont elles-aussi nombreuses, mais très courantes dans le monde équestre. En quelques mots, l'itinéraire du candidat est le suivant : le centre national de formation signe avec l'employeur et le salarié la convention de formation, puis demande à la direction de la jeunesse et des sports un livret de formation. Le candidat peut alors suivre un stage modulaire en alternance de 1 330 heures dont 280 en option. A l'issue de la formation, le candidat est présenté aux épreuves de l'examen final où un jury statue en fonction du résultat des différentes épreuves de formation générale et optionnelle. Il y a des épreuves techniques, pédagogiques et écrites. En fonction des résultats, le candidat obtient son brevet d'État du premier degré d'éducateur sportif avec l'option activité équestre. Le centre de La Canourgue, ainsi que les deux autres en France, lui permettent alors de progresser plus en avant dans sa profession et d'obtenir des qualifications supérieures qui lui ouvrent grand les portes de toutes les activités des centres équestres. Mais que les novices ne désespèrent pas. Le centre de La Canourgue dispense de nombreuses autres formations, desmises à niveau pour que tout le monde puisse réaliser ses projets de formation dans les meilleures conditions. Il suffit de bénéficier d'un financement de formation octroyé par divers organismes.

Midi Libre - 3 mars 2002

X-Days : les Lelièvre père et fils se chargent d'ouvrir le bal Faut-il y voir un signe avant-coureur ?

Pas sûr. Toujours est-il que hier, le premier à franchir la ligne d'arrivée du parcours "famille" des X-Days était un… Lelièvre. Un, ou plutôt deux Lelièvre, qui ont couru à la fois. Partis à point, Gilles et le petit Titouan (qui s'étaient nommés eux-mêmes équipe "Lapinou") ont bouclé les quelque 15 kilomètres qui reliaient Nant à Saint-Jean-du- Bruel en à peine plus de 48 minutes. Papa, abonné aux premières places de podium (il a été de multiples fois champion du monde de kayak, et compte actuellement parmi les tout meilleurs raideurs du monde) avait tenu à amener son fiston sur la première marche du podium. Sympa. En tout cas parfaitement révélateur et symbolique de l'état d'esprit qui a régné sur cette après-midi consacrée aux familles. Car c'est dans la plus grande décontraction que les quarante-deux équipes de deux se sont "affrontés". Et ce, au gré des différentes épreuves du petit parcours du combattant mis sur pied par l'organisation. Avec dans l'ordre : course d'orientation dans le village de Nant, parcours aérien face au domaine du roc nantais, VTT, course à pied et canoë. Puis, enfin, re-parcours aérien pour atterrir au pied de la maison de l'eau, Noria, à Saint-Jean-du-Bruel. Par un filet gigantesque qui enjambait la Dourbie. Les équipes qui comprenaient un enfant de moins de douze ans avaient, quant à elles, droit à une petite simplification. A savoir que la vingtaine de duos concernés évitait la "CO" pour directement passer aux activités à plus forte montée d'adrénaline. Et même si, malheureusement, la pluie avait tenu à s'inviter à tout prix à la fête pour arroser les derniers hectomètres, toutes et tous les apprentis-raideurs ont rejoint la "Noria" enchantés par leur petite épopée. Tout avait commencé par deux indices, clamés du haut d'un escabeau par "Manu" de Roc et Canyon. Indices qui conduisaient, au pas de charge, l'ensemble des bipèdes respectiement à l'église et sous les halles du village. Pour y émarger une feuille de passage. Il en fut ainsi à chaque changement d'activité : à chaque duo d'apposer son "sceau" sur la case correspondant à son dossard… Avec une bonne surprise de l'avis de l'ensemble des participants : le passage de course à pied, entièrement en sous-bois. Juste une petite paire de kilomètres, certes, mais qui vraisemblablement a laissé des empreintes dans les mémoires. A l'arrivée, tee-shirts et repas ont été distribués à tous les raideurs en herbe. Un petit passage sous la douche plus tard, les concurrents "famille" ont pu se joindre aux "club" et "élite" qui venaient confirmer leurs inscriptions, hier, en fin d'après-midi. Les plus jeunes ont alors pu côtoyer les raideurs d'expérience qui s'élancent à 8 heures ce matin. Avec parmi eux, un certain Gilles Lelièvre. Vainqueur du jour, donc. Et qui pourrait bien réaliser un doublé totalement inédit sur les X-Days. Le Nîmois s'élancera avec Sylvain Mougin (lire plus bas), pour les 75 km du parcours élite. Pour la même réussite ?

La Cleda - n° 10 de février 2002.

SERVICE INCENDIE ET SECOURS (SDIS) 
Près de 900 sapeurs pompiers volontaires et 45 professionnels.

En 2000, plus de 9000 interventions nuit et jour, un dévouement sans limite reconnu de tous. Coût moyen du service par habitant en 2001 : 34 Euros soit 220F. En 2002 : 41 Euros soit 266F. et plus de 20% d'augmentation.

Une question que beaucoup de gens se posent : une participation des bénéficiaires des secours est-elle envisageable dès lors qu'ils pratiquent volontairement une activité particulièrement dangereuse. Le débat est ouvert, car une grande partie des interventions du SDIS est lié, selon lui, à des "imprudences". La pratique d'un sport à risque (spéléo, alpinisme...), mais aussi une conduite dangereuse (alcool, vitesse, véhicule défectueux...), une cheminée mal entretenue,... pourraient être considérées comme des imprudences. Il faudrait donc, sans doute, créer la notion de délit d'imprudence et remettre en cause la gratuité des secours. Certains pays d'Europe ont intégré la notion de participation des assurances en considérant que la qualité du service de secours entraine une diminution des frais de réparation. Pourquoi ne pas demander à nos parlementaires de lancer ce débat ?

 

Midi-Libre - 28 février 02

Deltaplane : la candidature millavoise a survolé ses "adversaires" 

" Je revois encore tous les bras en l'air ", confie, ému, Jean Blasco, coprésident du comité aveyronnais. Le week-end dernier, à Lausanne, le comité international de vol libre (CIVL) a désigné - ou plutôt plébiscité - Millau en tant que site du championnat d'Europe de deltaplane 2 004. A mains levées, donc. La reconnaissance sur le plan international pour les sites d'envol de la cité gantière. Accompagné de Jean-Michel Payot, vice-président de la fédération française, le délégué aveyronnais a donc su convaincre les 27 représentants de la CIVL. En présentant notamment toute une série de photographies qui témoignent de l'évolution des sites depuis ces cinq dernières années. Les investissements de la municipalité et e la communauté de communes n'auront pas été vains : Millau vient de gagner ses lettres de noblesse dans le royaume aérien des libéristes. Les autres nations qui postulaient à l'organisation de l'épreuve européenne, à savoir la Croatie et l'Espagne, n'ont pas fait le poids face à la candidature française. Le parterre composé de 23 nations (depuis l'Islande jusqu'à l'Australie) a tranché à la quasi-unanimité pour l'organisation Millavoise, qui promet déjà un budget triple de celui requis par le CIVL (soit plus de cent cinquante mille euros). D'ici 2004, les aires d'atterrissage de Millau plage, et des Cascades seront complètement réaménagées, en vue d'offrir la meilleure sécurisation possible. " On n'a pas réellement d'obligations, mais seulement des recommandations " explique Jean Blasco. N'empêche que le site a sans aucun doute tout à gagner à offrir les meilleures conditions possibles à des pratiquants venus des quatre coins du globe. Du côté de la fédération, on se réjouit aussi de cette désignation. Surtout après "l'échec" de l'an passé, lorsque Chambéry s'était vu refuser l'organisation des Mondiaux alors qu'elle préentait le dossier le plus solide. " Cet échec nous a servi de leçon " révèle Jen-Michel Payot. Qui avoue librement avoir mis à profit le cocktail intercalé entre la présentation du dossier et le vote pour convaincre, un peu plus, les membres de la commission. Du 2 au 9 juin prochain, pour sa deuxième édition, la Millau Classic sera le siège du championnat de France de deltaplane. L'année suivante, l'heure sera aux "pré-européennes", une répétition générale pour organisateurs et participants avant l'événement, le vrai. On ne va pàas s'ennuyer… Et si, désormais, la France (Millau ?) est sur le haut du podium au calendrier des événements, il ne reste désormais plus qu'aux deltaplanistes tricolores, troisième équipe mondiale, à briller dans "leur" ciel pour que le tableau soit vraiment parfait. Rendez-vous en 2004.

Mathieu LAGOUANERE

 

Midi-Libre - 13 Février 2002

Millau Classic : un courant ascendant vers l'Europe

L'an passé, la Millau Classic, première d'un nom qui entend se forger peu à peu, avait composé une manche de la coupe du monde de deltaplane. L'organisation de l'épreuve, qui a accueilli soixante compétiteurs internationaux, dont l'autrichien Manfred Ruhmer et l'américain Kari Castle, tenants du titre, ainsi que quatre-vingts français dans le cadre d'un open parallèle, avait enthousiasmé la Fédération française de vol libre. Suffisamment pour que cette instance ait décidé de la confondre, pour sa deuxième édition du 2 au 9 juin prochains, avec le championnat de France de delta 2002. Orchestrateur de cette Classic qui n'a pas tardé à décrocher une reconnaissance, le comité départemental de vol libre table sur la présence de soixante- dix libéristes, plus un essaim d'internationaux. Porté par cette impulsion qui vaut tous les thermiques ascendants, le comité, présidé par le tandem Walbec-Blasco, couve un second projet sous ses ailes : l'accueil des championnats européens en 2004. Avec l'entier soutien de la Fédération, Millau s'apprête ainsi à défendre sa candidature face à la concurrence, notamment, de sites croate et espagnol. Le 21 février, Jean Blasco, accompagné du vice-président FFVL, doit se rendre à Lausanne, dossier sous le bras, pour l'exposer devant la Comission internationale du vol libre, composante de la Fédération aéronautique internationale. Dans l'hypothèse d'un succès, cent à cent-vingt pilotes, en délégation, devraient déployer leurs ailes dans le ciel des causses, sous le regard d'un éventail d'arbitres fédéraux. " Lors d'une manche de la coupe du monde, les compétiteurs viennent glaner des points, un peu en "mercenaires", précise Jean Blasco. Un championnat d'Europe est plus gratifiant pour la ville- hôte, avec le défilé des délégations ". Les équipes nationales sont généralement composées de cinq hommes et deux femmes. Que le comité départemental de vol libr remporte l'organisation de l'épreuve continentale, et son agenda 2003 sera tout tracé : l'année précédant l'échéance, il lui incombera d'accueillir des "pré-européennes", compétition équivalant à une répétition générale. Autant dire qu'en cas de succès, la Millau Classic aurait bien davantage d'aplomb que de plomb dans l'aile. Assumer la charge de telles manifestations suppose d'adresser un dossier, non seulement auprès de la préfecture, mais aussi de la Direction générale de l'aviation civile à Toulouse. Laquelle missionnera sur place un technicien afin de vérifier la viabilité des sites d'envol, en l'occurrence les aires de Brunas et de la Puncho d'Agast. C'est d'elles que, lors de la première Millau Classic, les hommes-oiseaux ont pris leur envol, destination Meyrueis et l'Aigoual, l'Hérault ou le Lot, selon les conditions éoliennes. La réhabilitation récente, sous la double égide de la communauté de communes et de la collectivité millavoise, de ces deux sites n'a pas peu contribué, selon le témoignage de Jean Blasco, au cachet de l'épreuve. Il faut rappeler qu'en matière de vol libre, la place millavoise revêt un avantage : la proximité des aires d'envol et de l'agglomération urbaine. Ce qui peut la distinguer dans une certaine mesure, par exemple, de Saint-Hilaire du Touvet, dans le département de l'Isère, autre lieu de convergence des deltistes et parapentistes, et d'où est d'ailleurs originaire l'actuel champion hexagonal, Antoine Boisselier. En tous les cas, Richard Walbec et Jean Blasco ne risquent pas de placer sous l'éteignoir le projet qui leur tient à cœur depuis plusieurs années : que Millau devienne, à terme, un stade de vol libre. Comprenez par là un territoire où aires de décollage, conditions d'accueil et d'hébergement seraient pleinement opérationnelles. " Dans cet esprit, mentionne Jean Blasco, les collectivités favorisent un réaménagement des sites et mettent des terrins à disposition afin de sécuriser les pratiques, qu'il s'agisse de compétitions ou d'initiation ". La notion de stade suppose en fin, naturellement, l'actualisation des aires aux normes en vigueur. Marginale et inclassable il y a ne serait-ce qu'une quinzaine d'années, la pratique du deltaplane et du parapente gagne peu à peu son droit de cité sur Millau. Il semble que les décideurs locaux ont davantage appréhendé qu'auparavant le gisement économique et touristique qu'elle peut recéler. Pour l'heure, il reste à Millau à travailler de plus en plus minutieusement sa... Classic.

Pierre-Emmanuel PARAIS

 

Midi-Libre - 13 février 2002

Lioujas : le causse deviendra-t-il inaccessible aux promeneurs ?

Parmi les nombreux dossiers suivis par le comité causse Comtal, l'un d'eux retient toute l'attention de ses membres : celui des terrains sectionnaux de Lioujas. Des terrains qui sont mis à la disposition de toute personne résidant sur la commune et qui en souhaiterait une partie pour, par exemple, faire paître une ou plusieurs bêtes. Mais depuis quelque temps, deux agriculteurs envisagent de clôturer cette zone de quelque 180 ha, à cause, selon eux, de leur difficulté à surveiller leurs 1 600 brebis laissées en liberté. Mais pour le comité, cela reviendrait à interdire l'accès de cette partie du causse " le poumon vert des Ruthénois " aux promeneurs, vététistes et autres amoureux de la nature. Trois réunions sur ce sujet ont déjà été organisées en mairie à l'initiative du premier magistrat lioujacois. Des discussions au cours desquelles plusieurs solutions ont été abordées. Comme celle de poser des clôtures électrifiées sous terre et doter les bêtes d'un collier qui réagit dès qu'elles s'approchent de la limite du périmètre. Une option qui fonctionne déjà en Lozère avec des bovins mais qui est jugée trop coûteuse par les agriculteurs concernés. Autre solution préconisée par le comité : l'embauche d'un ou plusieurs bergers dont le financement pourrait être assuré, pourquoi pas, par des fonds locaux, départementaux voire européen. Bref, un retour à un vrai pastoralisme. Mais pour l'heure, rien n'a encore été décidé et d'autres entrevues seront nécessaires pour mettre tous les acteurs au diapason.

J.-F. C.

 

Midi-Libre - 13 février 2002

La belle et grande traversée des Cévennes

Chamineige, trois jours, autant de disciplines et d'équipiers pour une grande aventure nordique. Les raiders embarqués pour le voyage devront alterner ski de fond, VTT et course à pied pour parcourir environ 150 km en trois jours au cœur des magnifiques espaces qu'offrent la Lozère et le Gard. La volonté des organisateurs est également de promouvoir et de développer les relations entre les domaines nordiques. La manifestation est ouverte à tous. Pour preuve, les équipes sont formées de trois participants : deux coureurs et un assistant, les rôles sont interchangeables à tout moment du raid. Le rendez-vous est donné le 1er mars, dès 10 heures. Après une vérification du matériel et un briefing, accompagné d'un repas léger, le départ sera donné à 13 h 30, direction la Baraque des Bouviers. Les coureurs auront à passer le col des Trois Sœurs (1 470 m), puis le col de Fortuno (1 550 m), avant de redescendre au lac de Charpal jusqu'à Laubert par le Plateau du Roy. L'arrivée est prévue vers 17 h 30, 18 heures. Les résultats de cette première étape de 36 km seront proclamés lors du verre de l'amitié offert au foyer de ski de fond de Laubert. Le 2 mars, la caravane Chamineige reprendra sa route dès 8 heures. Les équipes s'élanceront en VTT de Laubert, direction la montagne du Goulet (1 400 m). Ils descendront jusqu'à la station de ski de Bleymard, Mont Lozère, pour la temporisation de midi. Puis les coureurs traverseront le grandiose Mont Lozère et l'étape se terminera au Pont-de-Montvert. 40 km de plus… Ils seront récompensés dès leur arrivée prévue vers 17 heures. Pour finir cette grande traversée des Cévennes, le 3 mars, les raideurs de Chamineige découvriront les Cévennes gardoises. Départ donné dès 8 heures pour la montagne du Bougès (1 400 m), l'imposante Barre des Cévennes (915 m), le col des Faïsses (1 000 m) et le col de Marquairès (960 m). Enfin, les coureurs se dirigeront vers le Mont-Aigoual par le GR 7 pour une arrivée prévue à la station de Prat-Peyrot ou à Valleraugue, selon l'enneigement.

Midi Libre - 12 février 2002
Mobilisation autour du gouffre de Bramabiau
En limite de la Lozère, l'abîme de Bramabiau, sur la commune de Saint-Sauveur-Camprieu voisine de celle de Meyrueis, voit passer chaque année quelque 50 000 visiteurs. A Bramabiau, le Bonheur, petit cours d'eau né sur les pentes de l'Aigoual, devenu souterrain pendant quelques kilomètres, réapparaît au fond d'une gorge profonde. Mais, depuis quelque temps, le cours du Bonheur s'est légèrement assombri et c'est la colère qui gronde sur la commune de Camprieu. Le projet de classement de 130 hectares autour du site a en effet mis le feu aux poudres (l'abîme lui-même est propriété privée). Les 53 propriétaires concernés, au premier rang desquels la commune de Camprieu, ne veulent pas en entendre parler. Le Conseil général du Gard, réuni en commission permanente jeudi dernier, devait lui aussi donner un avis défavorable au projet de classement. Le conseiller général du canton de Trèves, Martin Delord, s'en explique : " La concertation n'a pas été menée dans les règles. Le commissaire enquêteur n'a pas rencontré les gens concernés, ce qui est tout à fait légal, mais a été fort mal perçu par ces derniers. Comme le Département est propriétaire d'une toute petite parcelle, destinée à être incorporée dans le domaine public routier départemental, et donc pas concerné par les contraintes du classement, en tant que propriétaire, nous avons dit oui. Le commissaire enquêteur a considéré, dans son rapport, que c'était notre position sur l'ensemble du projet de classement. Nous précisons donc notre point de vue en donnant un avis défavorable globalement. " Le maire de Camprieu, Bernard Castagnet, trouve aussi qu'il y a eu un manque de concertation. " Une lettre a même été envoyée a neuf personnes décédées ! Les gens devaient s'exprimer par lettre recommandée, pendant 20 jours. Je n'appelle pas ça de la concertation ". S'il s'agissait seulement de classer le sous-sol, comme c'est le cas de beaucoup de grottes, Bernar Castagnet et les propriétaires concernés ne seraient pas contre. Mais Camprieu compte 200 habitants l'hiver et 3 000 l'été, et la mairie a des projets. " Sur les 130 hectares qui seraient classés la commune en possède 6. On voudrait faire un lotissement pour retenir les jeunes, ainsi que des équipements sportifs. " L'association Terres de Camprieu, qui regroupe des propriétaires, présente un autre argument : " Nous comprenons la nécessiter de protéger le site et sommes soucieux des impératifs environnementaux.Mais pour ce qui est de la protection des espaces naturels extérieurs, la réglementation en vigueur paraît suffisante ". A Saint-Sauveur-Camprieu, l'Office National des Forêts détient les deux tiers de la commune, le Parc National des Cévennes a aussi ses règles, sans parler de Natura 2000 ou de la Loi Montagne. La commission départementale des sites réunie le 23 janvier dernier à la sous-préfecture du Vigan a rendu un avis favorable. Une nouvelle réunion aura toutefois lieu avec les opposants le jeudi 14 février. Bernard Castagnet n'entend en effet pas s'arrêter là.
Edith LEFRANC


http://www.letemps.ch - 12 décembre 2001
Les deux guides qui accompagnaient l'expédition de canyoning sont acquittés
Marie-Christine Petit-Pierre, avec l'ATS
Mercredi 12 décembre 2001
Rubrique: société

Les parents des victimes en ont fini avec le marathon de neuf jours qu'a duré le procès concernant l'accident de canyoning du Saxetbach qui avait fait 21 morts le 27 juillet 1999. Patiemment, au fil des jours, ils ont suivi des auditions menées pour la plupart en Suisse allemand. Une épreuve pénible mais nécessaire pour accomplir une partie du travail de deuil qu'ils doivent faire, estime Eric Blindenbacher, leur avocat. Dans ce sens le verdict tombé mardi les soulage, même si les peines sont légères, car des coupables ont enfin été désignés: six des huit responsables présumés de l'accident de canyoning dans le Saxetbach ont été condamnés à des peines de prison avec sursis allant de trois à cinq mois. Le juge a, en revanche, acquitté les deux guides.
La peine la plus sévère a été prononcée à l'encontre des trois anciens membres du conseil d'administration d'Adventure World: cinq mois de prison avec sursis assortis d'une amende de 7500 francs. Le directeur général a également été condamné à cinq mois avec sursis et à une amende de 5000 francs, le suppléant du directeur général à quatre mois avec sursis et 4000 francs d'amende. Et le guide responsable à trois mois de prison avec sursis et une amende 4000 francs. Tous les six ont été reconnus coupables d'homicide par négligence.
Le juge, Thomas Zbinden, a ainsi prononcé des peines moins sévères que celles exigées par le procureur, qui avait réclamé cinq à dix mois de prison avec sursis. Les trois avocats de la défense avaient, eux, réclamé l'acquittement de leurs clients, soulignant que le drame était imprévisible.
Pour le juge, les anciens membres du conseil d'administration de la société sont responsables car ils n'avaient pas élaboré un système de sécurité suffisant. Thomas Zbinden a estimé qu'un chef pouvait déléguer la sécurité à un subordonné mais qu'il en assumait toujours la responsabilité.
Les anciens dirigeants d'Adventure World ont également négligé d'analyser les risques inhérents au torrent du Saxet: ils auraient ainsi dû faire appel à des hydrologues avant de lancer leurs excursions de canyoning en 1994. Ces experts auraient pu les rendre attentifs aux dangers de la montée subite des eaux.
Le juge a ainsi rejeté les arguments avancés par la défense et les accusés selon lesquels la vague était totalement imprévisible d'un point de vue scientifique. Et d'ajouter que la formation des guides dans le domaine météorologique n'était pas la priorité de cette société de sports extrêmes.
Le directeur général, son suppléant et le guide responsable ont également été reconnus coupables d'homicide par négligence pour n'avoir pas interrompu cette expédition alors que l'orage avait éclaté et que des trombes d'eau s'abattaient sur la région.
Les deux guides ont, en revanche, été acquittés. Aux yeux du juge, ils ont accompli leur devoir et ne sont donc pas responsables du drame si leur employeur n'a pas accordé assez d'importance à la sécurité. On ne peut pas davantage leur reprocher leur manque de formation, ce domaine relevant, en effet, des chefs.
C'est la deuxième fois en une année que des membres d'Adventure World sont condamnés par la justice pour homicide par négligence. En décembre 2000, deux collaborateurs avaient été condamnés à cinq mois de prison avec sursis après qu'un jeune Américain avait perdu la vie lors d'un saut à l'élastique. La société Adventure World a déposé son bilan fin mai 2000 après cet accident.

Le juge sanctionne les vrais coupables

Marie-Christine Petit-Pierre

"Ils sont tous coupables, chacun d'eux aurait pu, à un moment ou un autre, sauver mon fils", affirmait le parent d'une des victimes au début du procès. Le juge n'en a pas décidé ainsi. Il a acquitté les deux guides qui accompagnaient les victimes. Ceux-là même qui malgré la menace de l'orage, malgré les signes inquiétants donnés par le torrent, ont emmené des jeunes gens inexpérimentés à la mort.
Thomas Zbinden sanctionne ainsi, avec des peines légères en raison de l'absence de législation actuelle concernant le canyoning, les véritables responsables. Les membres de la direction d'Adventure World. Ceux-ci auraient dû superviser leurs employés, assurer leur formation et surtout veiller à ce que les précautions les plus élémentaires, à savoir ne pas s'engager dans la gorge en cas d'orage violent, soient prises. Ce d'autant plus que les guides étaient payés à la course, une somme de 80 francs.
Dans un sport qui demande une certaine intrépidité, les responsables auraient dû mettre des garde-fous à la puissante incitation que représentait la perspective du gain. De la même manière qu'un transporteur ne peut s'étonner que ses camionneurs roulent trop vite s'ils sont payés au trajet.
Le juge a peut être a aussi considéré que les guides, eux aussi victimes de l'accident, avaient déjà payé très cher, tant dans leur corps que dans leur esprit, leur mauvaise évaluation de la situation le 27 juillet 1999.

Midi Libre - 6 décembre 2001

Pour sauver les " grands sites ", les visiteurs devront payer.

Réflexion ouverte sur les mesures de protection des joyaux de notre patrimoine Le tourisme en Languedoc-Roussillon et en Aveyron a deux visages, il a d'abord celui, souriant, des caisses de l'abbatiale de Conques, de la Maison carrée de Nimes ou du phare de la Méditerranée à Palavas, Ies trois entreprises touristiques de la région les plus fréquentées. Mais il a aussi celui, plus grimaçant, -des queues de visiteurs qui piétinent sous le soleil, des parkings qui débordent ou des sites d'exception comme le Pont du Gard ou la vallée de Saint-Guilhem-le-Désert qui souffrent sous les pas de millions de marcheurs. Ce patrimoine d'exception serait-il victime de son succès? C'est la question que vont se poser aujourd'hui et jusqu'à samedi les participants d'un colloque international réuni à Carcassonne sous l'égide de l'Unesco. De l'AIhambra de Grenade aux lIes Galapagos, la santé des plus belles merveilles de ce monde sera évoquée. Mais la tenue de ces débats en Languedoc-Roussillon, présent quatre fois sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, n'a rien d'un hasard. Du cirque de Navacelles au Canigou, notre région compte aussi sept des vingt-deux 'Grands Sites' français, plus deux autres projets dans les gorges du Tarn et de l'Ardèche, ce qui nous place en tête des régions françaises. Jusqu'a ces dernières années, les règles d'accès à ces joyaux étaient relativement simples: autant les Français payent volontiers l'entrée d'un musée ou d'un monument historique, autant ils considèrent que l'accès à un site naturel doit être libre et gratuit... Mais les temps changent Il y a des missions de protection de ces sites classés qui incombent à l'Etat; mais il y a aussi des coûts liés à des utilisations touristiques ou sportives. et la, il n'est pas anormal que l'usager participe., explique Anne Vourc'h, responsable du département 'tourisme durable et Grands sites' à Urbanis. Ce cabinet d'étude nimois, leader sur ce créneau, a dégagé plusieurs tendances de son travail sur les Grands sites de France: " Ce label est une aide importante du ministère de l'Environnement pour des petites communes qui reçoivent parfois des centaines de milliers de visiteurs. Elle permet d'élaborer d'améliorer la qualité de l'accueil tout en facilitant la découverte.. Mais quand les maires nous contactent, c'est d'abord parce qu'ils sont devant un problème insurmontable de parking et de toilettes.. D'où une première tendance lourde. Le parking est déplacé en dehors de la zone stratégique, pour des raisons paysagères, et devient payant, pour des raisons financières: 'Au début surtout lorsqu'il s'agit d'endroits où l'on accédait gratuitement depuis toujours, ça choque le public et les élus. Mais nous tour expliquons que ça n'a rien à voir avec le fait de mettre 10 F ou 20 F dans un horodateur urbain. Cet argent va directement à la préservation du site, c'est comme un achat citoyen Selon la même logique, les entreprises touristiques qui utilisent ces sites seraient aussi amenées à participer à l'entretien des lieux : Dans les gorges de l'Ardéche, les loueurs de canoés se sont déjà engagés dans une charte de bonne conduite, mais on pourrait aussi envisager une contribution financière ', poursuit Anne Vourc'h. Et ce n'est pas de la science-fiction. De la pointe du Raz, en Bretagne, au Pont du Gard, cette nouvelle politique a déjà été appliquée. Des études 'Grands sites' vont également bientôt se terminer pour le cirque de Navacelles. Saint-Guilhem-le-Désert (ou une première tranche d'aménagement a déjà été réalisée), le massif du Canigou. la Cité de Carcassonne la Petite Camargue gardoise et les gorges du Tarn. qui pourraient aussi modifier leurs conditions d'accès.., mais toujours pour la bonne cause. L'objectif est de respecter l'esprit des lieux,. de conserver l'harmonie entre le site, ses visiteurs et les habitants conclut Anne Vourc'h. C'est à cette seule condition. que l'on arrivera à un tourisme durable. '.

Frédéric FAUX

Midi Libre - 17 septembre 2001

Du bon usage du droit de passage

· IL EST POSSIBLE DE SE PROMENER LE LONG D'UN COURS D'EAU OU D'UN LAC, MÊME SI LE CHEMIN TRAVERSE UNE PROPRIÉTÉ PRIVÉE. VRAI ET FAUX. Tout dépend si le cours d'eau, lac, etc. est privé ou public. S'il est privé, son propriétaire (un particulier, la commune) peut interdire aux promeneurs d'accéder aux rives. Exception pour les pêcheurs si le propriétaire a accordé un droit de pêche à une association. Dans ce cas, les adhérents de celle-ci bénéficient d'un droit de passage le long de la rive ou de la berge à moindre dommage ", c'est-à-dire sans occasionner des dégradations.

A noter encore que le propriétaire ne peut pas empêcher les promeneurs de passer en barque ou à la nage, tant que ceux-ci ne touchent pas la rive. S'il est public, il fait partie du domaine public fluvial et appartient à l'Etat ou à une région. Dans ce cas, le propriétaire de la rive doit laisser, à l'usage des promeneurs et des pêcheurs, et tout au long du cours d'eau, lorsqu'il n'existe pas déjà un chemin public sur la rive, un passage de 3,25 m à partir du niveau des plus hautes eaux (c'est ce qu'on appelle la "servitude de marche-pied "). Bon à savoir: un plan d'eau, isolé au milieu d'une propriété reste privé, même s'il est alimenté par un cours d'eau public. Il est alors possible de s'y baigner, d'y faire du bateau, à partir du cours d'eau, mais sans l'aborder.

SUR LA CÔTE, LE PROPRIÉTAIRE D'UNE " PLAGE PRIVÉE " OU D'UNE PROPRIÉTÉ DONNANT SUR LA MER NE PEUT PAS INTERDIRE L'ACCÈS DU BORD DE MER AUX PROMENEURS OU AUX PÊCHEURS. VRAI. C'est le Code de l'urbanisme qui impose aux propriétaires de terrain se situant en bord de mer de laisser, en l'absence de passage public, un " chemin de douaniers " de 3 mètres de large, libre à la circulation des promeneurs et des pêcheurs, sauf dans certains cas (lorsque le site est protégé, militaire; lorsqu'il y a des rochers infranchissables, etc.). Mais il n'est quelquefois pas possible d'accéder à la mer un passage perpendiculaire à la côte de 3 mètres de large doit alors être ouvert aux promeneurs. Dans nos stations balnéaires, cette règle doit s'appliquer, même ai les communes ont concédé l'exploitation d'une plage à des loueurs de parasols ou de planches à voile. C'est pourquoi l'expression 'pLage privée" ne doit pas être employée...

EN MONTAGNE, IL EST POSSIBLE DE SE PROMENER LIBREMENT ET DE CUEILLIR DES CHAMPIGNONS ET DES FRUITS SAUVAGES DANS LES FORÊTS APPARTENANT AUX DOMAINES (A L'ÉTAT) OU AUX COMMUNES. VRAI ET FAUX. Les forêts domaniales ont pour vocation d'accueillir le public, aussi ne sont-elles jamais interdites à la promenade, sauf exception. La cueillette des fruits, du bois, le prélèvement d'animaux, etc. dans ces forêts - comme leur exploitation - est quant à elle interdite par le Code forestier mais l'Etat peut accorder des concessions à des associations de chasse, par exemple, qui ont le droit d'effectuer des prélèvements d'animaux, ou à des exploitants qui peuvent couper du bois pour le vendre. Si la cueillette des fruits de la forêt (myrtilles, framboises, etc.) est interdite à des fins commerciales, elle est tolérée pour une consommation familiale. Pour les champignons par exemple, quand leur cueillette prend des dimensions de phénomène social, chaque préfecture peut prendre un arrêté limitant les prélèvements. Dans la région, trois ont réglementé cette cueillette: en Lozère, le promeneur n'a pas le droit de cueillir plus de 10 litres de champignons (un seau de ménage rempli à ras bord), par jour et par personne; dans l'Aude et I'Hérault, c'est 5 kg par jour et par voiture. Attention aux amendes quand on dépasse le volume autorisé Concernant les autres forêts (communales et privées), la loi permet à leurs propriétaires (communes et particuliers) de les gérer comme ils le souhaitent en prenant des dispositions particulières. Ils peuvent interdire la promenade, la cueillette des champignons ou des fruits, ou l'autoriser mais en faisant payer un droit de cueillette aux promeneurs, comme en Lozère par exemple. UN CHASSEUR PEUT PÉNÉTRER SUR UN TERRAIN PRIVE SANS L'AUTORISATION DB SON PROPRIÉTAIRE. FAUX. C'était possible avant le 27juillet 2000. La célèbre loi Verdeille du 10juillet 1964 en effet permettait aux chasseurs d'exercer leur hobby sur tout terrain privé, sans l'accord de son propriétaire. Mais après une plainte de dix propriétaires auprès de la Cour européenne des droits de l'homme, la loi a été modifiée: désormais selon l'article 14 de la loi 2 000-698 du 27juillet votée l'an dernier, tout propriétaire est en droit de refuser aux chasseurs de pénétrer sur une propriété privée. Ajoutons que les chasseurs n'ont pas le droit de chasser à moins de 150 mètres des habitations (hangar, remise, maison) et de tirer en direction de celles-ci.. Recueilli par Alain PIT

 

Midi Libre - 14 septembre 2001
De vrais poissons d'eau vive
"Causse-Evasion" de Jean-Denis Lacan a clôturé sportivement et joyeusement les animations du "ticket-sport" organisées cet été par le service municipal des sports.Une quinzaine de jeunes saint-affricains a eu le bonheur de bénéficier d'une journée de randonnée aquatique en eau vive. Encadrés par le professionnel et les moniteurs municipaux Jean-Claude Mouls, Hélian Soulié et Gaetan Cambon, ils ont descendu les gorges supérieures de la Dourbie.Des sensations extraordinaires vécues par ces jeunes sportifs qui se sont littéralement "éclatés" dans la fraîcheur des cascades, marmites, vasques, et autres reliefs.Vêtues de combinaisons néoprène et armés de casques, ils sont allés àla découverte du paysage original de roches granitiques des contreforts des Cévennes.
Une journée inoubliable qui marquait la dernière sortie "aquatique" du chauffeur du car municipal Louis Bèzes retraité en fin d'année.
"Causse Evasion" a également intéressé cet été les jeunes au kayak, àl"'escal'arbre" et à des parcours aventure. A l'année prochaine!

Journal de Millau - 30 août 2001
Sports de plein air : Une saison en demi-teinte


Thierry Martin est spéléologue et gérant de l'entreprise Horizon Millau vol libre, qui propose trois activités le parapente, la spéléologie et le canyonying. Il dresse pour nous le bilan d'une saison en demi-teinte.
Point noir de la saison 2001 la fermeture des canyons du Tapoul et du Bramabiau une partie de l'été. Arguments invoqués par les maires des communes concernées la reponsabilité en cas d'accident et l'absence de retombées financières locales.
Thierry Martin conteste. Aucun maire n'a jamais été condamné pour un accident de canyonying sur le territoire de sa commune. Quant aux finances, il trouve l'argument fallacieux. Le Tapoul a d'ailleurs été réouvert le 8 août grâce à un accord entre les parties, on instituerait un parking payant. Côté spéléo, la fréquentation a un peu baissé. Les deux accidents (très médiatisés) du début de saison, ont fait baisser la fréquentation.
Enfin, côté parapente, ça tourne. Avec deux cents stagiaires et environ deux cents baptêmes, l'entreprise s'en sort bien. Deux nouveautés en perspective des voyages l'hiver pour les accros du parapente. Du kyte-surf, sorte de char à roulettes, tracté par une voile, l'été. Du mouvement en perspective!
A signaler le 8 septembre, Horizon Millau vol libre organise une compétition de parapente biplace (croos).


Journal de Millau - 30 août 2001
Baptême en parapente
J'ai essaye, on peut

Ici, à l'heure de l'apéro, on a le nez dans son verre et un oeil sur le ciel. Combien sont-ils à s'élancer du haut de la Puncho ce soir ? Trente, quarante, quatre-vingts... Les parapentes, on les admire d'en bas. Pourquoi ne pas les essayer d'en haut?
Sept, huit, dix foulées... Et nous voilà happés par le ciel. À peine le temps de s'en rendre compte et nous planons quelques dizaines de mètres au-dessus de l'aire d'envol.
Un décollage dans un fauteuil, au propre comme au figuré. C'est vrai, je suis avec Antoine Laurens, le directeur de l'école de parapente de Horizon-Millau Vol Libre... Mais quand même Je pensais que le décollage était le moment le plus impressionnant d'un vol Je suis agréablement surpris, voire un peu déçu.
À peine en l'air, un seul souci trouver un 'thermique, ces grosses colonnes d'air chaud qui montent de la terre accablée de soleil vers les fraîches altitudes. Le couple qui nous a précédé est déjà loin au-dessus... On s'enfonce toujours et l'appareil qui lance de petits couinements rythmés et stridents pour indiquer les ascensions reste désespérément muet.
Ça commence pépère...
C'est drôle, on est à 40 kilomètres/heures, le vent fouette nos visages et je n'ai pas l'impression d'avancer aucun repère proche dans le grand vide bleu. Antoine s'approche des falaises de la Puncho. Comme s'il sentait ma légère déception, il me lance "tu vois, c'est quand on est aussi près de la terre que c'est dangereux. S'il se passait quelque chose, je n'aurais pas le temps de réagir." Soit, Je ne suis pas inquiet.
On se maintient à hauteur de la Puncho, les autres sont graduellement descendus à notre hauteur. Eux aussi recherchent le thermique. Serait-il aux abonnés absents malgré la canicule?
Non L'altimètre se met à couiner à tout va une longue spirale ascensionnelle, qui dure plusieurs minutes, nous amène sept cents mètres plus haut. Oubliée la Puncho Et bonjour le spectacle
Et puis ça part en vrille
Au sud, le Larzac déroule ses landes étrangement plates vues d'ici. Aussi loin que porte le regard, le Causse Noir se cache sous les pins. Quant à Millau j'ai totalement oublié les endroits exigus dans lesquels nous passons la majeure partie de notre temps... Ici c'est l'ivresse. En montant, Antoine m'a dit que le record de distance parcourue à partir de la Puncho est de trois cents kilomètres plus de quatre heures de vol. En scrutant l'horizon je n'ai qu'une envie, c'est de le toucher...
Dommage On doit descendre...
Ça commence tranquillement, on flotte au-dessus de la ville. Quelques virages un peu plus serrés, rien de méchant. Antoine me demande si ça va, s'il peut mettre un coup d'accélérateur. Je dis oui.... Waouououuu Je me retrouve au coeur d'une immense machine à laver. La voile s'enroule autour d'un axe vertical. Comme la pierre d'une fronde, nous nous offrons un tour dans un manège dément. J'attends que ça passe. Avant d'atterrir, Antoîne m'annonce qu'il travaille le looping en biplace. Grand bien lui fasse, mais sans moi Je comprends mieux pourquoi certains rendent les armes et leur repas dans ces équipées célestes. Enfin, sans ce petit coup d'éclat, je n'aurais pas saisi ceci on peut utiliser sa voile comme un matelas pneumatique ou comme un hors-bord, c'est selon À vous maintenant...

Journal de Millau - 23 août 2001
Canyoning
Dourbie : où on est-on?

A la suite des arrêtés municipaux pris dans la Lozère et le Gard interdisant la pratique du canyoning et la randonnée aquatique, il a été constaté un accroissement important de la fré-quentation du site des gorges supérieures de la Dourbie, sur la commune de Saint-Jean-du-Bruel.
"La présence en surnombre d'adeptes du canyoning est devenue intolérable", souligne René Quatrefages, "elle se traduit par des violations de la propriété privée, des dépôts d'ordures sauvage et pose surtout le problème du respect des conditions de sécurité".
Le 20 juillet, une première réunion s'est tenue à l'initiative du maire de St-Jean-du-Bruel, afin de rechercher un modus vivendi entre propriétaires, pêcheurs et professionnels par l'élaboration d'un accord pour la saison 2001. Les différents partenaires et les différentes autorités concernées ont travaillé en commun sur un projet de convention régulant les activités physiques de pleine nature dans le respect des propriétaires riverains et du milieu naturel.
Une nouvelle rencontre a eu lieu le 27 juillet. Une entente a été trouvée à titre expérimental pour cette saison sur le nombre de pratiquants acceptables et sur la nécessité d'élaborer un système d'information sur les conditions de pratique dans les gorges, sur la vie de la rivière et sa fragilité. La mise en place de panneaux devrait s'effectuer avec l'aide du Parc Naturel Régional des Grands Causses. En outre, afin de déterminer l'impact du canyoning sur la qualité de l'eau, un protocole d'étude doit être élaboré. Cela est d'autant plus nécessaire que la zone de pratique est située juste en amont du captage d'eau potable de St-Jean-du-Bruel. La commune s'est d'ailleurs engagée dans la mise en place des périmètres de protection de ses captages.
Toutefois, la réussite de l'accord discuté dépendait de la réouverture du site du Tapoul en Lozère permettant d'atténuer l'effet de concentration que connaît la Dour-
hie. Selon les professionnels "si le Tapoul reste fermé, autant fermer partout". Monsieur Quatrefages a bien souligné que "le fardeau doit être partagé" et que les concessions doivent être faites par l'ensemble des élus concernés en Lozère et dans le Gard. Un arrêté d'interdiction de la pratique du canyoning dans les Gorges de la Dourbie sera pris à St-Je an-du-Bruel si la situation de blocage dure sur les autres sites de pratique.
Le site du Tapoul n'ayant pas été rouvert comme convenu le 2 août, l'arrêté d'interdiction en amont de Tayrac a été pris. L'effet médiatique re-cherché ayant été atteint, le site du Tapoul a été rouvert le 7 août et, par conséquent, l'arrêté d'interdiction a été abrogé puisque, par convention, les professionnels se sont engagés à limiter leurs activités à certaines heures, certains jours et en nombre. Le vendredi 3 août, le Conseil Supérieur de la Pêche et î'A.A.P.P.M.A. ont travaillé à l'élaboration du protocole d'étude du suivi de la qualité de l'eau en amont du barrage. Mais le 10 août, le Conseil Municipal de Camprieu a maintenu la fermeture du Bramabiau, ce qui est peu responsable et très égoïste. Ainsi, la partie aveyronnaise a montré l'exemple en travaillant avec sang froid et responsabilité à l'organisation d'une fréquentation touristique inévitable. Voilà qui devrait servir d'exemple pour le bassin hydrographique concerné en Lozère et dans le Gard.

Midi Libre - 21 août 2001
S'engouffrer lentement dans les méandres des entrailles de ce monde
Faire jaillir de la pénombre une autre vision de la terre

La spéléologie révèle aux yeux des néophytes un monde souterrain d'une pure beauté
Le soleil a, semble t'il, cet été, décidé de bouder les supplications des Millavois et des estivants qui espèraient pourtant, le temps des vacances, profiter de ses chaleureux rayons. Face à tant de mépris de la part de cet impitoyable astre royal, une envie de lui faire, à votre tour, quelques infidélités vous prend soudainement. Alors, un peu sur un coup de tête, vous décidez de vous exiler au seul endroit où vous disparaissez totalement de sa vue sous la terre.
Sous la terre… Ces trois mots à eux seuls font déjà rêver tant ils transpirent d'une opacité, d'une obscurité, du mystère qui donne finalement envie d'en savoir plus. Que se cache t'il donc sous cette terre que, tous les jours, nos petits petons foulent et qui, pourtant, semble dissimuler tant de secrets ? Une bête sauvage, les vestiges d'une cité antique aujourd'hui dis parue ou peut être encore une rivière tentaculaire qui roule et gronde les soirs d'orage'? c'est la tête fourmillant de mille interrogations sur les incroyables mystères qui se tapissent dans les recoins de ces labyrinthes de pierre et de terre, que décision est prise de se lancer dans l'aventure souterraine Rendez vous est donc fixé avec Patrick et Vincent les deux sémillants spéléologues de Roc & Canyon bien décidés à vous envoyer à vingt pieds sous terre avec un petit groupe de néophytes des plaisirs caverneux. Bottes en caoutchouc aux pieds et combinaison passe-partout sur le dos, vous voilà parés pour vous aventurer dans la gueule du monstre de terre. Sur le front, un casque et bien évidemment une petite lumiere sans laquelle le spectacle spéléologique serait vain. Mais ce n'est pas une vulgaire torche électrique comme on l'imagine souvent. Non plantée au beau milieu de votre gros casque rouge, c'est en fait une chaude flamme' dorée qui gondole. Elle sort d'une lampe à acéthylène, gaz issu de la fructueuse rencontre entre eau et carbure de calcium. Son intérêt est double puiqu'elle a une autonomie beaucoup plus longue qu'une simple lampe électrique et qu'elle sublime les chaudes nuances des tableaux que forment les couches de calcaire des galeries souterraines.
Un dernier regard à l'immense étendue du ciel et vous vous lancez, des palpitations au cœur, dans le ventre de la bête. Une enivrante odeur de moiteur vous saisit lourdement le nez, une fraîcheur humide vous attrape au visage et une épaisse buée s'élève désormais autour de vous à chaque expiration. A vrai dire, vous n'avez jamais aussi bien respiré. Votre petite lampe illumine les courbes ciselées de galeries aux improbables reflets saumonés. Le spectacle est somptueux et, pour tout dire, vous vous sentez particulièrement léger. Détendu. Alors, sans états d'âme, vous vous enfoncez un peu plus dans le noir, derrière vos deux guides dont la chaleur tranche notablement avec la fraîcheur qui règne dans ces cavernes où la température dépasse rarement 12 C.
Imperceptiblement d'abord, le boyau que vous avez emprunté se rétrécit. Vous devez vite vous rendre à l'évidence : vous ne pouvez plus avancer debout ni même accroupi. Il va désormais falloir ramper entre la paroi et le sol. Une petite appréhension vous gagne à l'idée de rester bloqué dans cette minuscule enclave d'air. Et puis. gaillard, vous vous jetez tête la première dans le passage. Le contact avec le sol un peu boueux est finalement plutôt agréable. Mieux, vous faites corps avec le sol. Vous retournez à cette terre dont vous êtes, paraît'il, issu. Vous explorez ses recoins les plus intimes Et au bout de la trachée, surgit tout à coup une vaste salle aux superbes colonnes alambiquées. L'eau y a tracé des fines ridules incrustées dans la pierre. Des petites gouttes de pluie ont patiemment coulé jusqu'à donner naissance à des incroyables tours de cristal qui prennent racines sur le sol ou dans les airs, ne respectant aucunes de ces trop lourdes lois qui régissent le monde du dehors. C'est tout bonnement magique. Presque surréaliste. Vincent et Patrick ont décidé de vous troubler encore un petit peu plus. Ils vous intiment l'ordre de souffler une à une les petites flammes qui vous laissaient une dernière lueur de lumière. La pénombre totale s'étend alors tout autour de vous. Et le silence, le profond silence. se fait alors entendre. Des incroyables frissons vous traversent tout le corps. C'est très intense. vous sentez un instant que vous vous elevez dans une douce torpeur.

Et puis doucement, les petites flammes se rallument une à une. Il est déjà temps de partir. quelques derniers blocs rocailleux à franchir et déjà vous êtes dehors. Avec une seule idée en tête, retourner très vite vous livrer, corps et âme, à la chaude sagesse d'une terre finalement très humaine.
Améhie AMILHAU

Midi-Libre et Centre Presse le 20 août 2001
CANYONING ET RANDONNEE AQUATIQUE SUR LA SELLETTE
Saint-Jean-du-Bruel tape du poing

Importé d'Espagne au début des années 80, le canyoning, ce sport extrême mêlant descentes en rappel dans les gorges et plongeons dans les rivières, connaît un développement considérable depuis une dizaine d'années.

Le Gard, l'Hérault, la Lozère, et de l'Aveyron, figurent parmi les destinations privilégiées des adeptes du canyoning, au point que dans certains secteurs, on se bouscule au portillon pour s'approprier les sites où pratiquer ce sport.

De façon générale, l'organisation des sorties canyoning est l'apanage de nombreux opérateurs touristiques, qui emploient un personnel d'encadrement spécialisé.

Cependant, le canyoning et la randonnée aquatique, ont pris récemment du plomb dans l'aile avec la signature d'arrêtés municipaux interdisant leur pratique dans la Lozère. et le Gard. Ces interdictions ont eu pour conséquence une hausse de la fréquentation des gorges de certaines rivières.

C'est le constat qu'a fait en tout cas la municipalité de Saint-Jean-du-Bruel dans la vallée supérieure de la Dourbie, et qui l'a conduit àprendre, le 2 août, un arrêté proscrivant le canyoning et la randonnée aquatique en amont du Tayrac. "La présence en surnombre d'adeptes du canyoning était devenue intolérable >,
indique René Quatrefages, l'édile de Saint-Jean-du-Bruel."Elle se traduisait par des violations de la propriété privée, des dépôts d'ordures sauvages, et posait surtout le problème du respect des conditions de sécurité >'.

Deux réunions s'étaient néanmoins tenues avant que le couperet ne tombe. Une première le 20 juillet, afin de rechercher un consensus entre propriétaires, pêcheurs et professionnels du tourisme, en vue de la signature d'un accord pour la saison 2001.

Une semaine plus tard, une seconde rencontre permettait d'aboutir à une entente pour cette saison, sur le nombre de pratiquants acceptable dans les gorges, et sur la nécessité de mettre en place un réseau d'information quant aux conditions de la pratique dans les gorges, et à la fragilité de la rivière.

Mais le succès de cet accord pour un désengorge-ment de la Dourbie, dépendait de la réouverture du Tapoul (Lozère). Or, l'interdiction n'ayant pas été levée sur Tapoul le 2 août comme prévu, la mairie de Saint-Jean-du-Bruel proscrivait le canyoning.

Finalement, le Tapoul était réouvert le 7 août, et Saint-Jean-du-Bruel révisait ses batteries. A noter également la signature par les professionnels d'une convention dans laquelle ils s'engagent à limiter leurs activités à certains jours, certaines heures, et en nombre.

De même l'élaboration d'un projet d'étude de l'impact du canyoning sur la qualité de l'eau.

Interrogé sur sa conception du canyoning et de la randonnée aquatique, René Quatrefages, indique que "rien ne l'inquiète dans ces pratiques. Il suffit qu'elles soient maîtrisées et dirigées par des cadres compétents et diplômés.

Et de conclure que le fardeau de ces sports extrêmes doit être partagé par tous ".

Rémi LEBRERE

La dépêche du Midi - 9 août 2001
Le bout du tunnel : Les professionnels des sports de pleine nature commencent à reprendre espoir.

Jeudi 2 août, un ultime arrêté pris par le maire de Saint-Jean du Bruel, René Quatrefages, avait provisoirement prohibé la pratique du canyoning dans les gorges supérieures de la Dourbie. La levée de cette inter-diction était conditionnée à la réouverture du canyon du Tapoul. La pose d'une borne de sécurité ayant été achevée, celui-ci accueille à nouveau, depuis hier, canyoneurs et moniteurs.

Fidèle à sa promesse, René Quatrefages devrait prendre une décision dans les prochains jours concernant la Dourbie. La mairie de Camprieu, qui avait interdit le canyon de Bramabiau, remettra sa décision en question lors du conseil municipal demain soir. Quoi qu'il en soit, les canyoneurs ont retrouvé les gorges du Tapoul dès hier.

Même s'ils se disent <soulagés ", " la semaine précédente a été difficile on a tout annulé et on envisageait le chômage pour un de nos moniteurs. De toute façon, on va avoir du mal à s'en remettre il y aura un manque à gagner, des problèmes comptables et peut-être devrons nous écourter les contrats de nos moniteurs. Ça été un coup dur ", analyse Christine Mazerolles d'Horizon.

La réouverture du Tapoul ne fait pas que des heureux~ les riverains auraient décidé de se mobiliser et de "réserver un accueil musclé aux canyoneurs ". Chez Antipodes, on espère que <c'est la colère qui par-le et que tout se passera pour le mieux. Affaire à suivre...

C.G.



Journal télévisé du 5 août 2001 : 20 heures - TF1 :
Les sites de canyoning ferment les uns après les autres

wpe1.jpg (4939 octets)


Journal télévisé Région Midi Pyrénées du
4 août 2001 - 19 heures - France 3

Fermeture des canyons

 

La dépêche du Midi - 4 août 2001

Comme désormais chaque vendredi, les halles de Millau en collaboration avec l'office de tourisme, le syndicat national des activités de pleine nature et la CCI de Millau ont proposé une animation sur les activités de pleine nature.
Entre autre, un animateur est chargé de renseigner les touristes mais aussi de les rassurer par rapport aux risques de ces activités que parfois les médias amplifient. Les vacanciers semblent apprécier cette opération au cœur du marché

La dépêche du Midi - 3 août 2001
Le canyoning interdit de sejour

Millau, capitale des sports de pleine nature
pour combien de temps encore ? Le canyoning, fleuron de ces pratiques en Aveyron, semble en bien mauvaise posture. Depuis avril 2001, chacun des sites praticables sur la zone Causse-Cévennes, et exploités par des entreprises millavoises. ont été interdits: l'Hort de Dieu (Gard), les gorges du Tapoul (Les Rousses, Lozère) et le canyon de Bramabiau (Camprieu. Gard). Enfin hier, un arrêté du maire de Saint-Jean-du-B ruel, René Quatrefages (RPR), a mis fin à la pratique du canyoning dans l'Aveyron en interdisant les gorges supérieures de la Dourbie. Il évoque une fréquentation excessive qui accentue les risques
Les professionnels du tourisme sportif n'ont pas de mots pour exprimer leur colère. Cette décision est qualifiée de ' dramatique " par Antipodes : Christine Mazerolles. pour Honizon juge : c'est une calamité et une mise en danger du tourisme sportif . Cette interdiction représenterait en effet un important manque à gagner pour une quinzaine d'entreprises de la région, qui réalisent 40 à 70% de leur chiffre d'affaires grâce au canyoning, et vingt-cinq emplois sont dès lors menacés. ~~Certaines entreprises vont être acculées au dépôt de bilan ajoute van Sorro, président du Syndicat des activités sportives de pleine nature.
Ces arrêtés interviennent en effet pou avant ou en pleine saison, et " sans dialogue préalable ~~entre les parties concernées- Qui plus est, à son avis, "toute une région est désormais en danger. Les touristes viennent ici pour pratiquer ce genre d'activités. Si on le leur interdit, ils partiront, dans les Pyrénées ou dans les Alpes. Choix qu'ont déjà fait bon nombre d'entre eux
~~L'IMPRESSION D'AVOIR ETE MENES EN BATEAU"
Au syndicat. comme au Centre de ressources pour les métiers du tourisme en espace rural de la CCI de Millau, l'impression de s'être fait mener en bateau par les communes des
Rousses et particulièrement de Camprieu "est forte. Cardés le départ, les professionnels du tourisme sportif se sont délibérément inscrits dans une politique de concertation, lis se sont engagés envers le maire de Campneu, M. Castanié, qui se plaignait de la "mauvaise intégration de ces activités ", a organiser bénévolement des projets de développement à long terme : projet pédagogique pour l'école, falaise-école, site acrobranches... Mais, ('le maire est parti en vacances sans prévenir et sans même regarder notre dossier, qui s'il est adopté, ne sera pas mis en place avant la fin de la saison ", indique a chambre consulaire.
D'autres reproches fusent encore. En ce qui concerne l'impact négatif du canyoning sur l'environnement~ ces professionnels répondent : Nous utilisons très peu de linéaire de rivière, environ 3 km. sur les centaines que compte la région . 'Ils en ont également marre de passer pour des saccageurs de la nature , s insurge Ivan Sorro. Le canyoning se pratique deux mois par an et, jusqu'ici.
aucune étude n'a démontré un quelconque impact négatif sur l'environnement ". Mais, quoiqu'il en soit, ils rappellent qu'ils " respectent la nature, qui est [leur] outil de travail " et affirment ~'contribuer à son développement et à sa préservation, en sensibilisant les professionnels au sein du syndicat et les pratiquants lors des parcours
Quant à la surfréquentation sur la Dourbie, elle est la conséquence directe des interdictions précédentes, toute l'activité s'étant reportée sur ce même site. René Quatrefages s'est cependant engagé " à lever [son] arrêté si l'interdiction sur le Tapoul est retirée, peut-être le 7 août, à la condition qu'une borne de sécurité soit posée.
Enfin, selon le dossier de la CCI millavoise consacré aux sports de pleine nature, ces arrêtés pourraient être déclarés" illégaux ". La réglementation stipule en effet que ces activités ne peuvent être interdites que pour des motifs de sécurité et, non comme l'affirme la chambre, "pour des raisons environnementales et économiques
Céline GAZAGNE.

Dépêche du Midi - 25 juillet 2001
DÉCOUVERTE DES ACTIVITÉS PROPOSÉES DANS LE SUD-AVEYRON

La pleine nature envahit les halles pour une récréation sportive
CET été, les halles de Millau, en collabora-tion avec l'office de tourisme, le syndicat national des activités de pleine nature (section Causses et Cévennes) et la Chambre de Commerce et d'industrie proposent, le vendredi 27 juillet et les vendredis 3, 10, 17 et 24 août, une animation sur le thème des activités de pleine nature. Les halles seront décorées, de canoés, voiles, mannequins mis en situation.., prêtés par les prestataires des activités de pleine nature et les magasins de sport du Sud-Aveyron.
Les halles, lieu de fréquentation de très nombreux touristes, deviendront donc pour cet été une véritable vitrine des activités de pleine nature que l'on peut pratiquer dans le Sud Aveyron.
Un jeu, sur le thème des sites touristiques du Sud-Aveyron, permettra aux nombreux visiteurs des halles de Millau de gagner des corbeilles gourmandes, mais aussi des activités diverses (canoé, parcours acrobatiques...)

L'Indépendant - 20 juillet 2001
Début de semaine actif pour les secours en montagne

La semaine a commencé par un secours dans les Albères, lundi 16 vers 18 h. Une femme de 31 ans, résidant à Toulouse, s'est retrouvée bloquée sur la barre rocheuse proche du col del Torn. Elle s'était séparée de son fils qui randonnait avec elle. Rapidement repérée, elle a été héliportée vers le col de Banyuls. Mardi 17, vers 16 h 20, un homme de 46 ans, habitant Saint-Nazaire (44), accompagné de trois adolescents, s'est perdu dans l'ascension du Canigou au départ du refuge de Mariailles. Dans le brouillard, il n'a pu retrouver le balisage. Prévenus par portable, les secours sont intervenus à pied du refuge pour leur porter assistance. Mercredi 18, aux alentours de 17 h 10, une jeune hollandaise de 22 ans s'est fracturée le poignet droit dans le canyon du Llech. Repérée par l'hélicoptère de la sécurité civile, elle a été évacuée vers Estoher où elle a pu récupérer son véhicule personnel. Mercredi, toujours, une jeune fille de 19 ans, résidant à Angers, s'est fait une entorse à la cheville alors qu'elle randonnait dans le massif du Carlit non loin du lac Sec. Récupérée vers 21 h 40, elle a été évacuée par voie terrestre vers le centre médical de Font-Romeu. Et hier, malgré la pluie, la préfecture a temporairement autorisé la circulation sur la piste du Llech pour évacuer une vingtaine d'enfants. Montés mercredi en 4X4 avec leurs animateurs, les 17 enfants du centre de loisirs "Le trèfle à quatre feuilles" de Saint-Estève ont dû redescendre, hier, escortés par les policiers de la CRS 58.
Le petit groupe était venu passer la nuit au refuge des Cortalets et devait effectuer une courte balade hier. C'était sans compter sur la pluie. Impossible, malgré l'abandon du projet, de redescendre. Depuis la trobada en juin dernier, la circulation pédestre ou automobile n'est autorisée qu'en journée à condition qu'il ne pleuve pas.Des raisons de sécurité évidentes avaient obligé la préfecture à prendre un tel arrêté pour éviter que des chutes de pierre ne blessent les usagers. Hier donc, pas de possibilité de descendre, ni, bien évidemment, de monter. Le gardien du refuge qui était descendu, avant la pluie, chercher le ravitaillement n'a pu rejoindre le chalet. Les enfants n'avaient donc rien à se mettre sous la dent. Alertés vers 12 h 45, les secours en montagne de la CRS 58 ont naturellement obtenu du directeur de cabinet de la préfecture l'ouverture temporaire de la piste du Llech, par l'Office national des forêts. Les enfants étaient de retour, sans dommage, à Saint-Estève en milieu d'après-midi. Avec des conditions difficiles (neige et froid), il convient de redoubler de prudence.
(L'Indépendant, édition de Perpignan, 20.07.01)

LA DÉPÊCHE DU MIDI/ 11 juillet 2001

L'interdiction de la pratique du canyoning sur trois sites, en Lozère et dans le Gard, frappe les professionnels de l'Aveyron

Tous les amoureux de sensations fortes et par là-même de canyoning vont être déçus. Cette pratique, qui consiste à descendre des cours d'eau encaissés au profil accidenté, vient d'être interdite sur les sites des gorges de Bramabiau et du vallon de l'Hort de Dieu, dans le Gard, et sur les gorges de Tapoul, en Lozère, depuis le mois de juin. Les raisons invoquées diffèrent selon les endroits: insécurité et manque de retombées économiques pour les deux premiers, et protection de l'aigle royal et de l'écrevisse à pattes blanches en ce qui concerne le dernier.
On dénombre dans les gorges du
Tapoul cinq décès durant ces dix dernières années. Le plus récent date de juillet 1999. Un arrêté d'interdiction avait alors été décidé par le maire des Rousses, puis rapidement levé après que des aménagements en matière de sécurité aient été mis en place.
LICENCIEMENTS ET MANQUE À GAGNER EN AVEYRON
Mais moins de deux ans plus tard, le maire, Daniel Meynadier, demande aux professionnels une participation financière de l'ordre de 30.000F, pour le ramassage des ordures, la maintenance et la mise en place d'une borne d'appel d'urgence. Devant le refus des professionnels, il décide donc d'interdire à nouveau l'accès au site. Les professionnels de l'Aveyron, en grande partie situés dans la région de Millau, sont touchés de plein fouet par ces arrêtés puisque l'Aveyron dispose de peu de sites pour la pratique du canyoning (quelques uns dans le nord du département et dans le Lévézou). L'activité était donc proposée sur les sites des départements frontaliers devenus inaccessibles. "L'interdiction nous touche au ni-veau de l'activité, c'est 30% de notre chiffre d'affaires qui disparaît explique José Guerrero, d'Esprit Nature. C'est donc un vrai désastre économique pour la profession. Sur-
tout que les interdictions ont été annoncées au dernier moment. Pour Gérard Favier, d'Antipodes, la pilule est dure à avaler. " Un groupe d'Allemands, avec qui j'avais 40 jours de réservation, vient d'annuler. Dans notre entreprise, 2 ou 3 moniteurs vont peut-être être licenciés ", se désolent-il. Le maire des Rousses, a publié l'arrêté le 7juin. " Quelques semaines avant le début de la saison ", s'insurge José Guerrero. Désolé, il ajoute: '(nous mettons au point un planning avant le début de saison, beaucoup de dates avaient été réservées
Alors les analyses fusent." Le Parc national des Cévennes essaie de nous expulser depuis quelques
temps déjà. Quant aux maires, ils veulent de l'argent, des retombées économiques sur leur commune" explique Gérard Favier, président de l'association Pacte et Nature. Les raisons invoquées ne lui satisfont guère: L'aigle royal vit à des altitudes que ne fréquentent pas les adeptes de ce sport ". Il ajoute:
Nous n'avons pas d'impact sur le milieu. Bien sûr, notre passage peut créer quelques perturbations par rapport à la faune et la flore, mais elles sont minimes ". René Roumegous, de la base de loisirs de la Muse conclut, de son côté, qu' <'on est entrain de privilégier la nature au détriment des autochtones

Pierre FIRTION.

Midi Libre - 8 juillet 2001
LOISIRS : Arrêtés de fermeture dans le Gard et la Lozère
Mont Aigoual : avis de tempête sur le canyoning

Les professionnels des activités de plein air tirent la sonnette d'alarme
Près du Mont Aigoual, le point culminant des Cévennes, les organisateurs d'ac-tivités de pleine nature s'inquiètent. Trois arrêtés viennent en effet de leur porter un sérieux coup économique, en interdisant la pratique du canyoning sur trois sites fréquentés les gorges de Bramabiau et le vallon de l'Hort de Dieu, dans le Gard, et les gorges du Tapoul, en Lozère.
Une quinzaine d'entreprises serait donc très directement touchée par ces décisions. Selon leurs premières estima-tions, le manque à gagner représenterait, pour ces sociétés, entre 20 % et 80 % de leur chiffre d'affaires annuel. En outre, 25 postes de moniteurs seraient menacés.

Des motivations bien différentes sont à l'origine de ces arrêtés. Ainsi, deux de leurs auteurs, la commune de Camprieu (Gard) et celle des Rousses (Lozère), ont invoqué l'insécurité et le manque de retombées économiques.
Le contexte s'y prêtait si le canyon de Bramabiau, à Camprieu, n'a jamais été le théâtre d'accident
grave, les gorges du Tapoul, aux Rousses, ont, en revanche, été endeuillées cinq fois au cours de ces dix dernières années. " Sur ces cinq décès, un seul a impliqué un professionnel, les autres ont concerne des pratiquants privés ", souligne Philippe Blanchet, le directeur de Cévennes Evasion à Florac.
Un argument qui pèse de peu de poids. Car les maires redoutent une mise en cause de leur responsabilité en cas d'accident sur le territoire de leur commune. Avant de prendre son arrêté, Bemard Castagnet~, le maire de Carnprieu, avait
d'ailleurs saisi les services de l'Etat pour
y voir plus clair. En vain. "J'ai, à plusieurs reprises, demandé au sous-préfet qu'il
m'apporte des precisions en la matière mais, face à son absence de réponse, je n 'avais pas d'autre solution que d'interdire l'activité ", explique-t-il.
De son côté, Daniel Meynadier, le maire des Rousses, a tout de même entamé des négociations avec les représentants des organisateurs d'activités de plein air. Il est, pour le moment, envisagé d'installer une borne d'appel d'urgence, qui serait financée en partie par les professionnels. Cette solution, si elle aboutissait, pourrait permettre de débloquer de la situation avant la fin de la saison estivale.
Au vallon de l'Hort de Dieu, en revanche, il serait étonnant que l'arrêté soit levé. Car il a été pris à la demande du directeur du Parc national des Cévennes, dont les motivations, bien différentes de celles des communes de Camprieu et des Rousses, se fondent sur la protection de l'aigle royal et de l'écrevisse à patte blanche.
" L'aigle royal est une espèce en voie de disparition et par conséquent protégée >~, justifie Gérard Moulinas, le directeur du Parc. Actuellement, un jeune couple est
d'ailleurs en train d'établir son nid au-dessus du canyon. " Une forte présence humaine pourrait l'eJfrayer et lui faire quitter ce nid ". La préservation de l'écrevisse à patte blanche est, quant à elle, une préoccupation récurrente du Parc.
Quoi qu'il en soit, des associations de professionnels, mais aussi de simples pratiquants, ont déposé un recours en annulation auprès du tribunal administratif de Montpellier. " L'environnement est notre lieu de travail. Nous ne sommes pas là pour le détruire. Un système de panneaux 'indiquant les zones a éviter aurait sûrement été aussi efficace que la fermeture ", s'insurge Thierry Martin, un professionnel basé à Millau..

Jean-Christophe CORNETTO

LE CANYONING DANS LE LIECH
ou la difficulté d'accueillir la subjectivité

Si les cascades de Las Fous dans les Pyrénées-Orientales font des heureux parmi
les adeptes du canyoning, ce n'est pas le cas des propriétaires des lieux,
ni des habitants du village d'Estoher où finit la course folle des canyonistes.
Une bataille s'engage donc sur le front du respect de la propriété, de la sécurité
et de la protection du patrimoine biologique de la rivière.
Qui saura avoir les bons arguments ?
Gaudérique a soulevé un encombrant mais intéressant problème. Il est le propriétaire
d'un morceau du versant nord du Canigou.
Sa propriété inclut les cascades de la Fous (en français : des Fosses ),
qui constitue la partie aval d'une impressionnante gorge ou coulent
en cascade les eaux de la rivière Llech. La partie amont de ce canyon
est situé en forêt domainiale du Canigou (9 219 hectares). Jusqu'aux années
90, seuls quelques intrépides pêcheurs s'aventuraient dans une petite partie
de la gorge. Et puis la mode du canyoning, une politique locale en faveur
des sports d'eaux vives, l'amélioration de la desserte routière de la forêt
domainiale du Canigou et l'ouverture par l'ONF d'un sentier pour faciliter
et surtout canaliser l'accès au canyon ont rapidement conduit à une fréquentation
exponentielle. Le record fut atteint en été 94 avec plus de 7000 descentes.
Certains jours , plus de 500 personnes ont descendus la gorge. Et elle le
mérite en effet. Sur un parcours d'environ 1 km à très fort dénivellé, on
évolue dans un gneiss magnifique et séparé par des cascades ou des goulottes
inclinées. On saute de 2 à 9m dans une eau glaciale et cristalline, l'on glisse le
long d'impressionnants toboggans inclinés à 50°, et l'on descend 2 ou 3 cascades
de 14m par des rappels de corde. Les anneaux d'ancrage ont été solidement
scellés à la roche par la Gendarmerie Nationale. Cette descente sans grandes
subtilités techniques dure 3 à 4 heures et se révèle des plus amusantes.
Un sentiment d'envahissement

Mais cela n'amuse pas du tout le propriétaire. Pour rien au monde il ne voudrait
priver les vrais sportifs de leur plaisir du dimanche, mais il n'admet pas le principe
que des entreprises à but lucratif guident des hordes de visiteurs au travers de
" son " canyon.
À aucun prix il ne veut concéder le droit de passage. D'autre part, le tout petit
village d'Estoher, auquel on aboutit au terme de la descente, ressent un vif
sentiment d'envahissement sous le nombre d'automobiles,d'autobus et de grenouilles
humaines promptes à ôter sans discrétion leur combinaison Néoprène sur la place
principale, à se laisser tenter par deux abricots bien murs au verger le plus proche,
et à abandonner plus d'immondices dans les haies que de dons au tronc de l'église.
Alors, pour freiner ce flux sympathique mais vecteur de nuisances, il s'ensuit une
interminable bataille juridico-médiatique n'épargnant pas l'Office National des Forêts.

Le respect de la propriété et de la sécurité
La bataille s'engage sur plusieurs fronts.
D'abord le respect de la propriété privée: le 17/17/94, 450 personnes apprennent
de l'huissier en embuscade à la dernière vasque qu'ils sont en infraction. Bien que
rien n'indique la limite entre le terrain domanial et le terrain privé, l'ONF fait presque
figure d'accusé, un peu comme un propriétaire négligeant qui laisserait proliférer
des animaux malfaisants sur son fonds serait accusé par son voisin.
Ensuite on invoque la sécurité: c'est que plus de 20 blessés ont été hélitreuillés hors
du canyon en 94.
Des arrêtés préfectoraux réglementent l'équipement obligatoire, la saison de
canyoning ( du 1/06 au 15/10),
la taille maximum de groupes (8 à 10 personnes) et fixent un quota maximum de
120 personnes par jour.
Le chef du service départemental de l'ONF fait partie de la liste de 14 chefs de
services qui doivent veiller à l'exécution des arrêtés, ce qui n'est pas facile.
Espèces protégées, préserver leur quiétude
Enfin, on argumente que l'accueil d'un tel flux de canyonistes conduit à la
dégradation du patrimoine biologique de la rivière. La gestion durable de la forêt
domaniale doit-elle être corrigée sur ce point ? C'est ce qu'il faut apprécier à
l'analyse des arguments présentés.
Quels sont-ils ? D'abord, l'association locale locataire des droits de pêche accuse
le canyoning d'empêcher la fraye des grosses truites qui sont dans les vasques du
canyon, d'empêcher la dévalaison des truitelles introduites en amont, et de polluer
l'eau. Ensuite,une association nationale de défense des rivières à salmonidés,
particulièrement pugnace, met en avant l'impact négatif sur deux espèces protégées :
l'euprocte des Pyrénées (Euproctus asper), amphibien endémique de la chaîne
pyrénéenne, et le desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus).
Avant la "bataille", on savait bien les 2 espèces présentes mais rares sur le cours
supérieur et débonnaire du Llech, mais rien n'indiquait qu'elles le fussent aussi
dans les Gorges.
La présence de l'euprocce y fut dûment constatée par huissier, et deux étudiantes
effectuant une étude d'impact du canyoning pour le compte de la Fédération
française de spéléologie eurent le plaisir d'observer un desman nageant dans l'une
des marmites de géant. L'affaire eut un fort retentissement, jusqu'à Paris.
Le ministère de l'Environnement et la Direction générale de l'ONF furent alarmés
par le risque de dérangement de cette espèce emblématique des eaux sauvages.
Il convenait sans plus tarder de recueillir des avis compétents.

L'Avis des experts conclut au non lieu
Plusieurs études destinées à évaluer l'impact du canyoning donc commanditées par
les divers partenaires, notamment l'ONF.
Comme les cascades de Las Fous alimentent la nappe phréatique d'où le village
d'Estoher tire son eau potable, on craint que les inévitables déjections des
canyonistes ne polluent l'eau.
Les analyses réalisées par le Laboratoire départemental agréé par le ministère de
la Santé conclut que la qualité chimique ne varie pas le log de la gorge et est
excellente (" apte à la fraye des salmonidés ")
Un spécialiste du desman constate qu'il habite tout le cours supérieur
(cependant, aucun indice de présence ne peut y être trouvé lors d'une journée
de formation des agents ONF), et conclut que le canyon lui-même " ne présente
pas les conditions optimales pour l'espèce ".
Il fait un premier inventaire des invertébrés benthiques et rhéophiles dont
se nourrissent les desmans, les truites et les euproctes, et le traduit en
Indice Biologique de Qualité Générale ". Une prolongation de cette étude
vise à la mise en place d'un protocole de suivi routinier de la qualité des
eaux. Un professeur d'ichtyologie brièvement consulté affirme que les fosses
profondes sont inadaptées à la fraye des truites, que l'éventuelle fréquentation
de la gorge ne change rien au fait qu'une telle succession de cascades est peu
franchissable par les poissons, et émet l'hypothèse que les alevinages en amont
colportent un fort risque de prédation de la fraye des euproctes.
La mission "Faune de montagne " de l'ONF explore le canton et fait la
synthèse bibliographique nécessaire a l'évaluation objective de l'impact du
canyoning sur le patrimoine naturel. Elle conclut que les perturbations.
apportées par les visiteurs au monde très minéral du fond du canyon sont
sans commune mesure avec l'effet abrasif des crues de fonte de neige
ou même du moindre orage d'été. Le canyoning ne modifie pas sensiblement
le fonctionnement d'un écosystème en perpétuel rajeunissement. Comme souvent
la question de l'impact sur les espèces protégées ou emblématiques n'est
qu'un alibi à la mode pour masquer de simples conflits d'usages ou des conceptions

divergentes du bon usage de la nature.

Intégrer des notions socio-écologiques
Fi donc des faux prétextes avancés, le plus souvent d'ailleurs en toute bonne foi,
par les divers interlocuteurs! Ce qu'il faut au gestionnaire d'une forêt où l'accueil
du public est une fonction importante, c'est une méthode et un esprit d'intégration
des faits scientifiquement établis et de la subjectivité des divers publics accueillis.
L'instruction 97 T 35, diffusée par l'ONF le 16 juillet 1997, donne au gestionnaire
La réponse immédiate adaptée a un grand nombre de cas de figure.
Mais il me semble qu'il reste à définir et a se familiariser avec des concepts socio
-écologiques intégrateurs. En voici un échantillon, en usage au Parc naturel de la
Sierra et des canyons de Guaira, en Aragon (40 000 canyonistes/an)-
La capacité d'accueil - écologique " est dépassée quand le nombre et le comportement
des visiteurs sont tels que les agressions qu'ils causent inévitablement au milieu sont
plus intenses que les perturbations naturelles et habituelles (crues ... ) et donc ne
peuvent pas être compensées par les facultés de cicatrisation de l'écosystème,
tel qu'il s'était organisé en l'absence de l'impact du canyoning. À l'évidence, elle
n'est pas dépassée dans le canyon du Llech.
La capacité d'accueil " récréative " caractérise le flux maximum de visiteurs au-delà
duquel la qualité esthétique du lieu visité est perçue comme détériorée de façon
irréversible (prolifération des équipements, des sentiers, absence de vie sauvage,
ordures, etc.). Indépendamment de la gravité de ces agressions pour le patrimoine
naturel, Personne ne s'est plaint de dégradation esthétique du site du Llech.
Il faut même souligner le comportement exemplaire des canyonistes pour laisser
le canyon lui-même propre.
La capacité d'accueil " sociale >, est relative à la sensation de promiscuité entre les
visiteurs. Au-delà d'un certain seuil et style de fréquentation, l'expérience récréative
espérée par les visiteurs est déçue, indépendamment de la qualité esthétique ou
sportive du lieu visité. Cette capacité a été largement dépassée au Lliech : en 1994,
20 % des pratiquants ont déclaré avoir eu des altercations avec d'autres canyonistes
en cours de descente.
En conséquence, la mode est passée d'elle-même, les entreprises à but lucratif ne
sévissent plus dans le canyon du Llech.,Certes, il reste très fréquenté, mais à un
niveau qui ne pose plus de problèmes aigus. Alors le bataille s'est calmée. Quelques
mesures de bons sens et une signalétique explicite prévues par le nouvel aménagement
de la forêt domaniale du Canigou paraissent satisfaire les divers interlocuteurs.
Il nous a paru illustratif d'exposer ce cas dont la symbolique est clair : tout comme
les parois rondes et usées de gneiss compact canalisent les eaux turbulentes du Llech,
la mission du forestier est de contenir en douceur le flux du public dans le chenal de
ce qui est durablement acceptable par la Nature
et la société.
Claude BERDUCOU
Mission " Faune et Montagne " (DTCI)

Dépêche du Midi - 18/06/2001
VILLEFRANCHE (12) : Pratiquer le " canyoning " est désormais possible grâce à Villefranche-Pyrénées qui vient d'aménager deux ruisseaux

Il dompte le " ravin de l'enfer "
" Le ravin de l'enfer ": un nom pas franchement rassurant. Surtout lorsque l'on connaît la teneur des légendes que les gorges de l'Aveyron charrient autour du Gourg d'Acier ou du Pont du Cayla.
Mais à y regarder de plus près, il n'y a pas vraiment de quoi fouetter cocher. Ce petit " canyon ", (un canyon est un faille qu'un cours d'eau a creusé dans l a roche pour y faire son lit) débouchant sur la route de Vézis, court depuis le plateau de Maleville jusqu'à la rivière. Bien loin des cartes postales, où l'on voit un indien assis sur sa monture en premier plan d'un coucher de soleil sur le Grand Canyon du Colorado. Son dénivelé d'une cinquantaine de mètres le présente d'une difficulté mineure. Avec celui des Aymerits, il est un des deux canyons aménagés par les techniciens de Villefranche- Pyrénées. Et ce dans le but d'offrir aux accros du canyoning, comme aux profanes, des espaces nouveaux d'expression sportive. Sport en pleine expansion, en phase avec la nature, le canyoning allie, " en toute sécurité ", les techniques de rappels dans un esprit proche de l'escalade ou de sauts, " une technique plus dangereuse avec laquelle on dénombre 80 % des accidents du canyoning ", comme l'explique un des formateurs du club de montagne et d'escalade. Mais à l'échelle des deux sites du villefranchois " cela reste quelque chose de très ludique, en fait la difficulté se calcule en fonction du débit de l'eau d'où la nécessaire prise en compte des trois éléments que sont le soleil, l'eau et la roche ".
AMENAGEMENT
D'ailleurs, pour le président de Villefranche-Pyrénées, Jean-Pierre Lafon, si cette nouveauté, co-produite avec la municipalité de Maleville qui apporte 11.000 F d 'aide pour l'aménagement des sites, vise surtout à intéresser un public sensibilisé au canyoning, mais pas forcément désireux de rouler pendant de trop longs kilomètres pour trouver chaussures à son pied, elle entend servir aussi de courroie de transmission en matière de sensibilisation. Dans cet esprit les " pyrénéistes " songent au public scolaire. " Un instituteur et un groupe d'élèves peuvent descendre les Aymerits sans problème, l'objectif est bien de faire circuler sur ce site, la jeunesse désireuse de s'initier ". François Lherm, adjoint au maire de Maleville, justifie l'engagement de sa commune par le côté attractif. " Nous allons allier cela à un circuit de sentiers de randonnées pédestres, afin d'offrir la palette d'activités la plus large possible aux visiteurs qui viennent jusqu'à nous ". Mais l' aménagement d' un canyon, avec des broches, des relais sécurisés... n'est pas la seule facette du projet. Pour assurer une ouverture au public, ces équipements seront installés à demeure, d'où la mise en place de nécessaires conventions d'utilisation entre les propriétaires et la Fédération Française de Montagne et d'Escalade à laquelle le club est affilié. " C'est plus facile de faire connaître ces disciplines sur place " insiste Jean-Pierre Lafon.

Mode d'emploi
Ces deux canyons seront donc ouvert au public. Pour s'y rendre prendre la route de Vézis. Les deux sites se trouvent à environ cinq km de la place Saint-Jean. Mais, attention. Le canyoning prend en compte l'évolution des éléments, et en particulier le débit de l'eau. Par souci de sécurité, Villefranche-Pyrénées suggère un accompagnement soit par des professionnels déjà rompus à la discipline, soit par des cadres de l'association.
* Contact: 05.6581.16.26 ou 05.65.29.42.45.