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La seigneurie

 

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Au douzième siècle, la seigneurie d’Autresches appartenait à un branche de la maison de Nanteuil (Nanteuil la Fosse, Marne, et non Aisne).

Maison de Nanteuil

Le premier seigneur connu est Gaucher 1er, avoué de Vic-sur-Aisne, pour l’Abbaye de Saint-Médard, auquel était venue la terre d’Autrêches. Il vivait dans la seconde moitié du douzième siècle.
A la mort de ce seigneur, la seigneurie échut à Guy de Nanteuil, son second fils, qui la tint de la fin du douzième siècle au commencement du treizième.
Le fils aîné de Guy, Gaucher II, dit d’Autrêches, est cité avec éloges, par Joinville, dans ses Mémoires. Il accompagna le roi Saint-Louis dans sa croisade en Terre Sainte et y succomba à la bataille de Mansourah, en février 1250. On raconte à ce propos le fait suivant : »Gaucher d’Autrêches était couvert de son armure et se disposait à combattre les Infidèles. Il montait un cheval entier très fougueux. Les ennemis qu’il allait attaquer étaient montés sur des juments, l’ardeur de ces cavales anima le cheval de Gaucher, au point de le rendre indomptable. En vain, son cavalier faisait tous ses efforts pour le retenir, il s’élança au milieu des escadrons musulmans et renversa Gaucher, qui tomba, percé de coups. Les Français le dégagèrent et le ramenèrent dans sa tente où il expira peu après. »
En partant pour la croisade, Gaucher d’Autrêches avait laissé, en France, sa femme et ses deux fils.
La seigneurie passa, en 1250, dans les mains de son fils aîné, André, puis après celui-ci, dans celles de son petit-fils Gaucher III, qui ne laissa qu’une fille. Nous arrivons ainsi au quatorzième siècle et à l’extinction de la maison de Nanteuil.


Maison de Guines, dite de coucy

Enguerrand 1er de Guines, dit de Coucy, ayant épousé la fille de ce dernier, qui était dame d’Autrêches, devint possesseur de cette seigneurie. Il mourut en 1344, laissant ses domaines à Enguerrand II de Coucy, son fils, qui ne laissa pas d’enfants ; la seigneurie d’Autrêches revint à sa sœur Jeanne, en 1351


Maison de Béthune

1351 – Jeanne de Coucy épousa Jean de Béthune, seigneur de Vendeuil, il devint ainsi seigneur d’Autrêches. Jeanne de Coucy mourut en 1363 et son mari en 1373. Tous deux furent inhumés dans la chapelle Saint-André de l’abbaye d’Ours-Camp. Ils laissaient plusieurs enfants : Robert, seigneur de Vendeuil ;
Jeanne, qui épousa Jean de Roye, seigneur de Plessier-de-Roye et de Crapeaumesnil ;
Jean de Béthune, dit de Locres, qui hérita des domaines d’Autrêches et d’Anizy
Et Marie.
1373 – Jean II de Béthune, dit de Locres, épousa Isabeau d’Estouteville, le 3 Novembre 1401. Un arrêt du parlement du 11 Avril 1407 confirma les seigneuries de Bailly et d’Autrêches à Jean de Béthune, qui fut tué à la bataille d’Azincourt, en 1415. Sa veuve lui survécut jusqu’en 1438.


Maison de Hennin, dit de Bossut

1438 – Leur fille, Catherine de Béthune, qui hérita la seigneurie d’Autrêches, se maria à Jean de Hennin, seigneur de Bossut, mort peu après son mariage. Catherine décéda en 1458.
1458 – Gauthier de Hennin, dit de Bossut, leur fils devint seigneur de Bailly et d’Autrêches. Il épousa Jeanne de Mesnil-Soissons, dont il n’eut pas d’enfants. Avant de mourir, fonda en l’Eglise d’Autrêches, un obit solennel, par testament du mercredi d’après Pâques de l’année 1474. Après son décès, la seigneurie d’Autrêches fut vendue.


Les seigneur et Dame de Saisseval

1475 – La terre d’Autrêches fut adjugée au seigneur de Sessval ou Saisseval, qui tirait son nom du village de ce nom, situé près de Picquigny, en Picardie.
Les armes de cette famille sont « d’azur à deux bars adossés d’argent ». Il mourut, jeune encore, laissant une fille, Jeanne, sous la tutelle de sa mère.
1518 – La veuve de Saisseval, dame d’Autrêches.
Les noms des seigneurs et dame de Saisseval nous sont révélés par un acte notarié du 22 mars 1870, passé devant Me Jean-Baptiste-Nicolas Cuneaux, notaire, à Vic-sur-Aisne, dont voici le sujet :
Le chapitre de la cathédrale de Noyon avait, de toute ancienneté, la possession d’un surcens de 14 livres tournois et un essein de pois de rente à prendre sur de terres et prés situés en la terre et seigneurie d’Autrêches. Par un acte de composition passé avec la dame de Saisseval (sic) le 11 juin 1518, il fut convenu que le chapitre paierait à titre de contribution, pour percevoir cette rente :
1° une indemnité de 50 livres tournois, une fois donnée
2° et des droits de mutation estimés 8 livres portés sur la tête d’un homme présenté par le chapitre et renouvelés à son décès.
C’est ce qu’on appelait le droit féodal de l’homme vivant et mourrant. Cette sorte de perception s’est pratiquée jusqu’à l’époque de la Révolution, et dernier renouvellement de celle-ci eut lieu le 22 mars 1870 ; par le chapitre en faveur de Antoine-Marie de Louvel, seigneur d’Autrêches, sur la personne d’Armand Villiers, enfant de chœur à la cathédrale de Noyon.


Jean de Bosbecq et Jeanne de Sesseval

1520 – Jeanne de Saisseval ou Jeanne de Sesseval, fille des précédents seigneur et dame, épousa Jean de Bosbecq, écuyer, capitaine, et lui apporta en mariage la seigneurie d’Autrêches.
Les de Bosbecq, famille originaire de Normandie, portaient pour armes : »d’argent au lion d’azur ».


François de Bosbecq

1542 – François de Bosbecq, leur fils, homme d’armes « de la bande de Monseigneur de Vendosme » seigneur d’Autrêches, de Poulandon et de Moissy-sur-Yonne, donnait au bailli royal de Pierrefonds, le 15 avril 1542, l’aveu et le dénombrement de la terre d’Autrêches.
Le seigneur François de Bosbecq avait épousé Françoise de Frétel, fille de Pierre de Frétel et de Catherine de Guise.
Ces époux avait fondé un obit annuel, pour les deux, en l’Eglise d’Autrêches, par acte de donation du 23 octobre 1548.
Le 17 novembre 1549, François de Bosbecq donnait le dénombrement de la terre et seigneurie de Poulandon, sise à Ressons-le-long.
A son décès, quelques années plus tard, sa veuve fit une nouvelle déclaration de ce domaine, le 10 décembre 1566.
De son union, ce seigneur laissait deux filles :
Charlotte, mariée à Antoine de Gonnelieu, écuyer, seigneur de Jumencourt
Et Catherine.
Les deux époux avaient eu un fils, nommé Geoffroy, mort, jeune encore, à Poulandon et enterré dans l’Eglise de Ressons-le-Long.
Françoise de Frétel est morte aussi au manoir de Poulandon et enterrée dans la même Eglise.
La pierre tombale, qui recouvre sa dépouille mortelle et celle de son fils, se voit encore dans cette Eglise du côté de l’autel de la Vierge, mais l’inscription est en grande partie effacée ; cependant on croit pouvoir lire la date de 1583, avec les noms de Françoise de Frétel et de son fils.
Geoffroy, Antoine de Gonnelieu est mort a Autrêches en 1572, où son coprs fut inhumé dans l’Eglise du lieu, auprès de l’autel de la Vierge, d’où l’on déplaça sa dalle funéraire pour la reporter à l’entrée du chœur, et finalement à l’entrée du grand protail, le 28 décembre 1866.
Cette dalle, en pierre bleue, porte en carctère gothiques l’inscription suivante : « Ci-gîst noble hôme Abthoine de Gommelieur, chevalier, seigneur de Jumencourt, premier chambellan et capitaine des Gardes du Roi Charles IX, et gentilhomme ordinaire de la chambre de Monseigneur le Duc d’Alençon, frère dudit seigneur, lequel trépassa le vingt-sixième jour mars 1572. »


Nicolas de Gommelieu de Catherine de Bosbecq

1566 – Catherine de Bosbecq, fille des seigneur et dane précédents hérita, en 1556, des terres d’Autrêches et de Poulandon qu’elle apporta à Nicolas de Gonnelieur, seigneur de Pernant, par son contrat de mariage passé devant Me Quinquet, notaire à Soissons, le 15 mai 1559.
La famille de Gonnellieu, originaire du Cambrésis, portait pour armes : « d’or à la bande de sable ».
Nicolas de Gonnelieu, seigneur vicomte de Pernant et d’Autrêches, était chevalier de l’Ordre du Roy et Lieutenant d’une compagnie de 50 hommes d’armes de ses ordonnances. Avec sa dame, il habita la ville de Soissons.
Pris par des embarras financiers, ces deux époux empruntèrent 1.200 livres tournois à Louis Charpentier, ancien notaire à Vic-sur-Aisne, pour lesquelles ils constituèrent, en faveur de ce dernier une rente annuelle de 100 livres, par acte passé devant Me Wallet, notaire à Soissons ; le 31 janvier 1576.
Les seigneur de dame de Gonnelieu de Bosbecq sont morts après 1579, laissant trois fils qui se partagèrent le patrimoine de leur père.
Antoine, l’aîné, eut la seigneurie et vicomté d’Autrêches
Jean, le second, hérita terre et vicomté de Pernant
Et François, le troisième, eut la seigneurie de Poulandon dans son lot.
La rente de 100 livres constituée au profit de Louis Charpentier vint à la charge des deux frères Jean et François de Gonnelieu, chacun pour moitié. Ils en passèrent un acte de reconnaissance, le 22 août 1588, à César Le Féron petit-fils de Louis Charpentier, décédé, et François se libéra de sa part, soit 600 livres, suivant une quittance du 5 juin 1610 reçue par Me Adrien Picart, notaire à Vic-sur-aisne.


Antoine de Gonnelieu, chevalier, seigneur d’Autrêches

1588 – Antoine de Gonnelieu épousa Catherine Caulaincourt en en eût deux fils :Léonor et René.
Aux registres paroissiaux de la commune d’Autrêches on constate qu’Antoine de Gonnelieu fut parrain le 18 juin 1591 et le 17 octobre 1593 ; à la première date il est qualifié : »seigneur de Jumencourt » et à la seconde : »écuyer seigneur d’Autrêches ».
Ce seigneur est mort en 1595 ; sa veuve luis survécut jusqu’en 1611. Leurs deux enfants, alors mineurs, furent mis sous la tutelle de leur mère, et au décès de celle-ci sous la tutelle de Jean de Gonnelieu, seigneur de Pernant, leur oncle. René de Gonnelieu devint seigneur de Jumencourt et décéda, jeune, sans postérité.


Léonor de Gonnelieu

1595 – Léonor de Gonnelieu, écuyer, fut seigneur d’Autrêches après la mort de son père. Les archives municipales de la commune nous apprennent qu’il fut plusieurs fois parrain, en l’Eglise de la paroisse depuis le 15 octobre 1601 jusqu’en septembre 1610. C’est à peu près tout ce que l’on sait de ce jeune seigneur.
Catherine de Caulaincourt, sa mère, est décédée au château d’Autrêches le 13 octobre 1611. Le registre paroissial de l’époque relate ainsi sa mort : « Est décédée Catherine de Caulincourt, dame d’Autrêches, qui trépassa sur les quatre heures après-midy. » Le lendemain,dit le m^mee registre, « a esté chanté l’enterrement de ladte dame par le curé de Saint-Christophe, celui de Morsain, celui d’Audignicourt ». D’autres services ont encore été célébrés à sa mémoires par divers prêtres les 19 et 20 octobre, 8, 9, 15 et 16 novembre suivant.
Ce n’est guère qu’à la mort de se mère que Léonor de Gonnelieu devint réellement titulalire de la seigneurie d’Autrêches. A l’âge de 20 ans, au mois de juillet 1614, il fut émancipé et vécut encore quelques années sans contracter d’alliance. Le 6 février 1612, par acte passé devant Me Isaac Moutonnet, notaire à Pernant, il avait fondé une rente de 150 livres tournois, au profit de l’Eglise d’Autrêches, à la charge d’une messe basse à dire chaque jour de l’année.
Léonor de Gonnelieu, qui s’intitulait écuyer, seigneur d’Autrêches, Chevillecourt, Massenancourt, Hautbraye en partie et Jumencourt mourut, le 21 avril 1619, à l’âge de 25 ans. Le registre paroissial de cette année indique son décès de la manière la plus laconique : « Est décédé Monseigneur d’Autresches. Dieu veuille avoir son âme. »
Toutes ces seigneuries passèrent, par héritage, à son oncle Jean de Gonnelieu.


Jean de Gonnelieu

1619 – Jean de Gonnelieu, chevalier, seigneur et vicomte de Pernant, Autrêches et autres lieux, s’était marié le 6 novembre 1593 à Madeleine de Bourbon, fille d’André de Bourbon, de la branche batarde de Bourbon-Rubempré. L’union des deux époux avait été précédée d’un contrat de mariage passé le 30 juillet 1593.
Jean de Gonnellieu, gentilhomme de la chambre du Roi, fut fondateur de la Congrégation de Notre Dame de Soissons, fondation faite en faveur de sa fille Charlotte, en l’année 1622.
Le 22 juillet 1638 il était parrain, à Autrêches, avec Anne de Gonnelieu sa petite-fille, de Jean Clément, fils des fermiers du Tiolet.
Ce seigneur est déédé après 1643, laissant de son mariage :
- Louis, chanoine régulier à Saint-Crépin de Soissons
- Charles, chartreux
- Jérôme, seigneur d’Autrêches et de Pernant
- Nicolas, qui fut seigneur de Bouillancourt, de Grainville et de Radepont. Il épousa en 1647 Geneviève Branche, fille du prévôt de Laon, dont il eût trois fils et trois filles, dont deux entrèrent en religion. Les 3 fils sont : Jean de Gonnellieur, seigneur de Radepont marié en Normandie et père de deux enfants : Adrien seigneur de Grainville, qui se maria mais n’eût pas d’enfants ; enfin le célèbre jésuite Jérôme de Gonnelieu dont il sera question plus loin.
- Marie
- Madeleine, religieuse de la Congrégation
- Louise, religieuse au Trésor
- Jérôme de Gonnelieu est né à Soissons le 18 septembre 1640 ; il fut l’un des orateurs jésuites en vogue au dix-septième siècle. Il entra dans la Compagnie de Jésus en 1657 et on le destina à la chaire et à la direction des âmes qui trouvaient d’ailleurs, dans la pureté de ses mœurs et la solidité de ses vertus, une prédiction vivante. Plusieurs ouvrages, fruits de sa piété et de son zèle, sont sortis de sa plume, tels que : Exercices de la vie spirituelle (1701), la Pratique de la vie intérieure (1710), le Sermon de N.S. à ses apôtres après la Céne, avec des réflexions (1712), Instructions sur la Confession et la Communion (1713).
Il est mort à Paris le 25 février 1715, peu après la publication de ses ouvrages.


Jérôme de Gonnelieu

1634- Jérôme de Gonnelieu, seigneur de Pernant, Bouillancourt et autres lieux reçut la terre et vicomté d’Autrêches en faveur se don mariage avec Françoise de Laval sa prmière femme, en l’année 1634.
Il voulut tout d’abord installer un receveur-comptable dans sa seigneuries d’Autrêches, lequel aurait la gérance de ce domaine. A cet effet il passa un acte sous-seings privés le 26 septembre 1634, avec le nommé Nicolas Gannert, marchand-tailleur d’habits à Paris, qi vint avec sa famille habiter le château d’Autrêches, aux gages de 150 livres par an. De condition expresse, il est porté au contrat que, si un différent s’élevait entre le seigneur et le gérant, ce dernier recevrait une indemnité de 600 livres tournois pour ses frais de retour à la capitale, clause prudente qui ne tarda guère à recevoir son application, car sur un incident qui dut se produire, Gannert remettait sa charge d’intendant entre les mains de son seigneur et maître le 17 janvier 1635. Il ne reçut pourtant de ce fait que 300 livres tournois, avec un cheval harnaché estimé 25 écus ; mais il est bon d’ajouter que Jérôme de Gonnelieu le déchargeait « du maniement de son revenu qu’il exerçait depuis quatre mois ».
Ce seigneur, sans doute obéré dans ses finances, eût souvent recours aux emprunts d’argent. Le 26 octobre 163, il empruntait 6.300 livres « pour subvenir à ses affaires » à Adrien Desmarc, écuyer, seigneur de Vassens et à Suzanne d’Arcy, sa femme, moyennant une rente annuelle de 350 livres tournois. La somme fut remboursée, capital et intérêts par sa femme, Françoise de Laval, le 4 septembre 1635.
Jérôme de Gonnelieu venait souvent, avec sa famille résider au château d’Autrêches, où les registres paroissiaux constatent leur présence par quatre parrainages du seigneur et de se dame, depuis 1637 jusqu’en 1651 : leur domicile réel était à Soissons.
Françoise de Laval est morte vers 1655, laissant de son union deux enfants : Anne, née à Autrêches, en 1637 et Jérôme, né à Autrêches en 1640.
Jérôme de Gonnelieu, seigneur d’Autrêches, se remaria par contrat du 24 juillet 1656 à Elisabeth-Anne de Brouilly (qui signait Brouly), fille d’Imbert de Brouilly, chevalier, seigneur de la Brosse, maistre d’hostel ordinaire de la chambre du Roy et gouverneur des ville, château et duché de Nemours et d’Elisabeth Coignet, son épousée.
Avec sa seconde femme, il vendit le 26 mars 1658 à Catherin Desmarc, écuyer, sieur de Thoury à Vassens et à Marie de Coquillette, sa femme, sept muids de terre du terroir d’Autrêches, moyennant 8.127 livres tournois, à l’effet de rembourses une nouvelle obligation passé au profit d’Adrien Desmarc, seigneur de Vassens, père de Catherin.
Le 22 septembre 1658, Elisabeth de Brouilly, dame d’Autrêches était marraine de François de Conflanc, vicomte d’Oulchy, pour parrain, d’Elisabeth Desjardins, fille des fermiers du Tiolet.
A son décès, arrivé vers 1658, Jérôome de Gonnelieu laissait une autre fille, issue de sa seconde épouse, Elisabeth-Anne reçue religieuse à Saint-Léger.
Anne de Gonnelieu, sa fille, lui succéda dans toutes ses seigneuries.


Anne de Gonnelieu et François de Harlus

1658- A la mort de son père, Anne de Gonnelieu eut les seigneuries et vicomtés d’Autrêches et de Pernant qui lui vinrent par héritage.
Dans certains actes, elle est parfois dénommée Marie-Anne, mais c’est à tort, car son acte de naissance porte seulement le prénom de Anne.
Elle est née au château d’Autrêches, le 12 octobre 1637, et eût pour parrain Laurent de Laval et pour marraine une petite fille de la paroisse, nommée « Flourence Montier ». En 1655, elle épousa en premières noces François de Harlus, seigneur et baron de Givray, mort peu de temps après et dont elle eût deux enfants : François, né en 1656, et Valentine qui, au mois d’août 1660 était marraine à Autrêches de Valentine Lemercier. A l’acte de baptême de l’enfant elle est dénommée « fille de défunt M. le Baron de Givray ».
Le 22 mars 1669, François de Harlus, baron de Givray, était parrain et sa sœur Valentine, marraine, de François Gouillard, fils d’un marchand d’Autrêches.
Les armes de la famille de Harlus sont : » de sable à un lion d’argent ; la crinière ou jube d’or, couronné de même lampassé et armé de gueules ».
François de Harlus devint capitaine d’une compagnie de cavalerie au régiment de Clermont, puis major de la ville de Soissons en 1711.
Valentine de Harlus fut encore marraine, le 20 octobre 1680, avec Jean de Lavernade, seigneur d’Epagny, et le 6 novembre 1681, avec Louis de Harlus, colonel au régiment de Harlus.
Le 25 juillet 1682, elle épousait, en l’Eglise Saint-Victor d’Autrêches, Messire Henry-Charles de la Fontaine, chevalier, seigneur d’Iviers, fils de défunt Henry de la Fontaine, chevalier, seigneur de Bitry, et de Marie le Picard.


Anne de Gonnelieu et Richard de Gedouin

1661- Anne de Gonnelieu épousa en secondes noces, vers 1661, Roichard de Gedouin, chevalier, seigneur de Belle-Isle, capitaine de la compagnie de chevau-légers dans le régiment du Roi. Ce seigneur, qui était noble de par son père Dénis Gédouin, mort, revêtu de la charge de secrétaire du Roi, après quatorze années de service, portait pour armes : » écartelé d’or et d’azur, à la croix recroiselée de l’un à l’autre ».
En 1662, Anne de Gonnelieu fut marraine de la cloche d’Autrêches, ainsi que l’indique l’inscription de celle-ci.
Richard de Gédouin est décédé après 1674, laissant la terre de Pernant à Joachim de Gédouin, son fils, lieutenant-colonel du régiment d’Etampes, chevalier de Saint-Louis et major de Soissons. Mort en 1731


Anne de Gonnelieu

1675 – Devenue veuve une seconde fois, Anne de Gonnelieu se retira au château d’Autrêches qu’elle habita alors, sédentairement, jusqu’à l’heure de son trépas.
Mais, à la poursuite de certains créanciers, la terre et seigneurie de cette vicomté fut mise en « décret » au commencement de l’année 1684. La saisie dura fort longtemps et la veuve de Gédouin put conserver ainsi le titre de dame d’Autrêches, et c’est en cette qualité qu’elle comparait, le 8 février 1697, au contrat de mariage de Louis de Piennes, chevalier, seigneur des fiefs du Plessier-le-Colombier, Fécamp et Trosdly-Loire en partie, y demeurant, avec Marie-Jacqueline de Harlus, veuve de Jean-Baptiste de Lance seigneur de Chevresis-les-Dames. Le mariage de ces deux époux eut lieu en l’Eglise d’Autrêches, le 19 du même mois. Mais, quelque temps après la seigneurie fut vendue à Henry-charles de la Fontaine son gendre.
Anne de Gonnelieu est morte le 9 octobre 1717, à l’âge de 80 ans. Son corps fut inhumé le lendemain en l’Eglise d’Autrêches. L’acte de décès le dénomme : « Anne de Gonnelieu veuve de Messire de Gédoyn, dame de Pernant et ci-devant dame d’Autrêches ».


Henry-Charles de la Fontaine

1700- En 1700 ; Henry-Charles de la Fontaine était seigneur de Bitry et vicomte d’Autrêches. Depuis l’époque de son mariage, en 1682, avec Valentine de Harlus, il habitait le château d’Autrêches.
Son frère, Philippe de la Fontaine, chevalier, seigneur de Solare, Villers-Hagron, Vendières et autres lieux, qui demeurait à largny, vint habiter quelque temps avec lui et c’est là qu’eût lieu, le 5 février 1691, son second mariage avec Charlotte-Madeleine de Gaya, dame de Tresville, de la paroisse Saint-Jacques de Compiègne. C’est à Autrêches que naquit, à ces époux, un de leurs huit enfants ; Anne-Charlotte, qui vit le jour le 1er mars 1692. Elle est l’aînée de cette nombreuse famille.
Henry-Charles de la Fontaine est décédé le 4 septembre 1718, à l’âge de 71 ans, étant né à Bitry, le 7 octobre 1647. Il fut inhumé dans l’Eglise d’Autrêches, en la chapelle de la Vierge. Sa femme, Valentine de Harlus, lui survécut jusqu’au 12 février 1721.
De leur union étaient issus au château d’Autrêches :
1° Anne-Charloette, née le 14 avril 1683, baptisée le 16 mai suivant et qui eût pour parrain Charles de Boyer, chevalier, seigneur du Perreux, et pour marraine, Anne de Gonnelieu, sa grand-mère.
2° Louis-Charles, né le 1er septembre 1684, ondoyé le 4 et baptisé le 20 du même mois, dont le parrain fut le colonel Louis de Harlus, colonel au régiment de Harlus, seigneur de Druon, écuyer ordinaire du Roi, et la marraine Anne de la Fontaine, femme de Charles de Boyer, seigneur du Perreux. Il fut page de la duchesse de Bourgogne en 1702, puis enseigne-colonel du régiment de Chartres. Il est mort de la petite vérole à Ulm (Allemagne) en 1704.
3° Un fils, né le 21 septembre 1685, qui fut ondoyé, mais non baptisé, étant mort le 27 du même mois. En conséquence il ne reçut pas de nom.
4° Marie-Françoise, née le 10 février 1687, ondoyée puis baptisée le 2 septembre suivant et qui eût pour parrain, François le Picard, chevalier, seigneur de Résigny et autres lieux, mestre de camp de cavalerie, et pour marraine Marie de la Fontaine, fille de feu Henry de la Fontaine, chevalier, seigneur de Bitry. Celle-ci fit profession de vœu à Longpré.
5° Un fils, né le 23 juin 1689 qui fut assuré sur les fonts de baptême d’Autrêches. Il dut mourir peu de temps après car on ne voit ni l’acte de son baptême, ni celui de son décès aux registres paroissiaux d’Autrêches.
Après la mort de ses père et mère, Anne-Charlotte de la Fontaine se trouva seule héritière de leur succession.


Anne-Charlotte de la Fontaine et François des Essars de Lignières.

1721 – Anne-Charlotte de la Fontaine avait épousé en l’Eglise d’Autrêches, le 8 février 1706 François des Essars, seigneur e marquis de Lignières, seigneur encore de Léchelle, Bracheux, Martiset et autres lieux, fils de feu Alexandre des Essars, marquis de Lignières, capitaine au régiment des gardes françaises, gouverneur de la ville et citadelle de Landrecies et de feue Marie-Catherine de Mérélessart, son épouse, demeurant à Léchelle.
L’union de ces deux époux avait été précédée d’un contrat de mariage passé le 15 décembre 1705, dans lequel on relève ainsi leur fortune respective. Le futur apportait en dot : 4.000 livres de rentes : savoir 2.300 livres de sa terre de Léchelle, près Montdidier ; 300 livres de cekke de Bracheux, près Saint-Quentin ; 200 livres constituées par M. le Jay, gouverneur d’Aire-en-Flandre et de 1.200 livres à prendre sur la seigneurie de Lignières. De son côté la future apportait 6.000 livres léguées par M. Charles Boyer, chevalier, seigneur du Perreux, son bel oncle et son parrain, et 20.000 livres données par ses père et mère.
De cette union sont nés au château d’Autrêches :
1° Henry-Charles-François-Valentin , le 11 juin 1707 , lequel eût pour parrain François des Essars, abbé commendataire de Notre-Dame de Vermand et pour marraine Valentine de Harlus sa grand-mère.
2° François-Louis-Alexandre, baptisé à la maison par la sage-femme et dont le parrain fut François le Picard, chevalier, seigneur et marquis de Résigny, maréchal de camp des armées du Roi, et la marraine Marie-Marguerite de Mérélessart, epoouse de M. Philippe-Louis de Sorel, chevalier, seigneur de Sorel, Ugny-le-Gay, la Neuville, le Plessis et autres lieux . Né le 9 juin 1708, celui-ci dut mourir jeune à Léchelle, car un frère qui le suit, né à Léchelle es qualifié de second fils dans un acte de vente de 1751.
3° Henriette-Mélanie-Charlotte-Victoire, le 26 septembre 1709, baptisée le 2 octobre suivant, qui eut pour parrain Henry-Chrles de la Fontaine, son grand-père, chevallier, seigneur de Bitry, Autrêches et Iviers, et pour marraine Charlotte-Madeleine de Gaya, femme de Philippe de la Fontaine, chevallier, comte de Solare, exuyer de Madame la Duchesse du Maine. Décédée le 30 avril 1610, elle fut inhumée dans l’Eglise d’Autrêches.
4° Marie-Catherine, le 29 Décembre 1711, dont le parrain fut François de Harlus, chevalier, seigneur et baron de Givray, Major de la ville de Soissons, son grand-oncle, et la marraine Marie-Thérèse de Ménéac, femme de Jean de Lavernade, chevalier, seigneur d’Epagny.
Le marquis de Lignières et sa femme quittèrent, vers 1712, le château d’Autrêches pour habiter celui de Léchelle où leur sont nés d’autres enfants dont nous ignorons les noms et dates de naissance.
Le marquis de Lignières mourut en 1740.
En l’année 1743, le garde-chasse Victor Fontaine était l’agent des affaires de la dame d’Autrêches, marquise de Lignières. Jacques-Nicolas Cuneaux, notaire royal à Vic-sur-Aisne, était, en la même année bailli de la terre et seigneurie d’Autrêches, fonctions qu’il occupait encore en 1751.
Le 20 août de cette année 1751, la marquise de Lignières vendat 7 muids et un quartier de terre du terroir d’Autrêches à Pierre Quéquet, fermier du Tiolet, moyennant 1.547 livres payées comptant. Cette vente fut faite par l’intermédiaire de son fils cadet, Anne-Simon, comte des Essars, capitaine de cavalerie au régiment de la Roche-foucault, et avec l’agrément de Henry-Charles-François-Valentin des Essars, marquis des Lignières son fils aîné.
En 1754, Jacques Rousserie était régisseur de la terre et seigneurie d’Autrêches pour Mme la marquise de Lignières. Ce Jacques Rousserie était marié avec Jeanne Barra veuve en premières noces de Pierre Julbin, receveur de la Faloise-en-Picardie. Avec sa femme, il avait pris le bail emphytéotique de la terre d’Autrêches. Il est mort le 19 mars 1755, à l’âge de 47 ans, laissant un fils Jacques, qui devint prêtre au diocèse de Cambrai.
Le jeudi 17 février 1757, la veuve Rousserie mariait Marie-Angélique Julbin, sa fille âgée de 26 ans, issue d’un premier mariage, avec Louis-Alexandre Sémichon, garde de la terre d’Autrêches, âgé de 32 ans, natif de Neuve-Lande, diocèse de Rouen.
Jeanne Barre avait encore le bail en emphytéotique en 1766. Elle est morte le 22 octobre 1771, à l’âge de 82 ans.
A cette date, la marquis de Lignières était morte et la seigneurie était vendue au suivant M. de Louvel, qui fut l’avant-dernier seigneur d’Autrêches .
 


Antoine-Marie de Louvel

1770 – Antoine-Marie de Louvel, le nouveau propriétaire du domaine d’Autrêches, s’intitulait seigneur de Warvillers, Arvillers, Léchelle, vicomte d’Autrêches et autres lieux, était fils d’Etienne-François de Louvel, chevalier, seigneur de Ravenel, Warvillers, le petit Heilly et Béthisy et de Charlotte de Vendeuil. Il avait épouse le 22 septembre 1731 Gilette de Trécesson, dont il eût un fils et le 28 janvier 1751 Reine-Robertine de Noue, dont il n’eût pas d’enfant.
Antoine-Marie de Louvel, qui habitait le château de Warvillers (somme), avait à Autrêches, un receveur de la terre et seigneurie de ce lieu, qui se nommait Louis-Marc-Antoine Chirol-Ducastel et qui mourut le 1er juin 1774 à l’âge de 68 ans. Il ne paraît pas avoir été remplacé.
Ce seigneur est mort au commencement de l’année 1783, laissant ses domaines à son fils.


Charles-Gilles-Marie de Louvel

1783 – Charles-Gilles-Marie- de Louvel – qui fut le dernier seigneur – vicomte d’Autrêches, et né à Warvillers en 1735. Il s’intitulait comte de Louvel, vicomte d’Autrêches, seigneur de Warvillers et Léchelle.
Le 3 décembre 1758, il avait épousé Marie-Anne-Antoinelle Nicole de Guillebon, dont il eût un fils unique, Antoine-Gilles-Marie de Loucel, vicomte d’Autrêches, capitaine au régiment de Conty-Dragons en 1778, mort en 1793. Marié à Anne-Charlotte-Christine-Gabrielle-Lucie de la Myre, il laissait quatre enfants mineurs nés tous à Warvillers, savoir :
1° Marie-Gabrielle-Eugénie, le 21 juin 1784 qui épousa par contrat de mariage du 27 nivôse an IX (17 janvier 1801) Louis-Christophe-Anne Héricart de Thury, major du régiment d’Orléans-dragons.
Le futur apportait en dot une ferme située au village de Passy, près de la Ferté-Milon, évaluée 18.000 livres. Quant à la future, elle reçut de son grand-père le château de Vassens avec les dépendances qu’il avait acquis comme bien national.
Cette union ne fut pas heureuse et bientôt le divorce fut prononcé entre ces deux époux, à la mairie d’Autrêches, où le mari ne se présenta d’ailleurs pas, le 22vendémiaire an XIV (14 octobre 1805), pour « incompatibilité d’humeur et de caractère ». La divorcé s’était retirée à Warvillers, chez sa mère.
2° Marie-Alexandre-Edouard, le 11 février 1786. Nous le retrouverons après.
3° Marie-Amélie-Antoinette, le 6 juillet 1788, marié le 9 juin 1807 à Louis-François-Christophe-Bernanrd de Vigneral de Ry (orne), né à Corche le 28 janvier 1775, fils de François-Bernard-Guilllaume de Vigneral de Ry et de Marie-Françoise-Andrée Davesgo. Le marié demeurait chez son aïeul paternel au château d’Autrëches.
M. de Vigneral est décédé au Argentan le 11 février 1809 laissant un fils Marie-Gustave, comte de Vigneral né en cette année 1809 et qui devint propriétaire du château de Ry (orne) en 1844.
4° Marie-Josèphe-Eléonore, le 3 nivôse an II (23 décembre 1793)
Le comte Charles-Gilles-Marie de Louvel qui n’avait pas émigré pendant la Révolution, et en conséquence gardait tous ses biens, résidait au château d’Autrêches, où il est mort le 2 décembre 1818 à l’âge de 83 ans. Son corps est inhumé dans la crypte de l’Eglise Saint-Victor d’Autrêches, où l’on peut voir son tombeau recouvert d’une pierre sépulcrale portant inscription de ses nom et qualité.
On raconte que ce comte, ancien officier supérieur de cavalerie, était le vrai type du gentilhomme français. Aussitôt qu’il paraissait dans une assemblée publique, même à l’Eglise, tout le peuple se levait comme un seul homme, tant il inspirait de respect. A l’époque de la Terreur, le révolutionnaire Saint-Just ne permit pas qu’on l’inquiétât en aucune façon, parce qu’il se rappelait son exquise politesse à son égard, un jour que, dans des temps plus heureux, il s’était rencontré au château de Blérancourt.


Derniers propriétaires du château d’Autrêches

1° Marie-Alexandre-Edouard, comte de Louvel dont il a été question plus loin, fut marié à Adèle-Euphrasie du Tremblay, dont il eût quatre enfants :
1° Marie-Pierre-Arthur, né à Paris 1816
2° Marie-Pierre Eugène, né à Autrêches le 9 mars 1818
3° Marie-Alexis-Edouard, né au même lieu le 30 mai 1820
4° Marie-Gabriel-Gustave, né audit lieu le 11 mai 1822.
Le comte Edouard de Louvel se fit remplacer à la conscription de 1806 par Jean-Baptiste-Gervais Daugy, garçon tailleur à la Villette-lez-Rollot, pour la somme de 4.000 livres tournois ou 3.851 francs en espèces.
Après l’assassinat du duc de Berry, le 13 février 1820, par Louis-Pierre Louvel, ouvrier sellier, les membres de la famille de Louvel demandèrent à changer leur nom patronymique.
Les registres d’état civil d’Autrêches relatent en les termes ci-après l’acte rectificatif du nom de Louvel en Lupel.
« Louis, par la grâce de Dieu, roy de France et de Navarre à tous présents et à venir, salut, faisons savoir que le Tribunal Civil de première instance séant à Montdidier, département de la Somme, a rendu le jugement suivant :
« S’est judiciairement présenté Me Joseph-Alexandre Bullot, licencié en droit et avoué près le Tribunal civil de Montdidier y demeurant, et :
1° Marie-Alexandre-Edouard, comte de Louvel né le 11 février 1786 à Waevillers, canton de Rosières, arrondissement de Montdidier (Somme), domicilié à Autrêches (Oise) ;
2° Marie-Gabrielle-Eugénie de Louvel de Thury, née le 21 juin 1784, audit Warvillers, demeurant à Paris ;
3° Marie-Antoinette-Amélie de Louvel, comtesse de Vigneral née au même lieu le 6 juillet 1788, demeurant à Ry (Orne) ;
4° Marie-Josph-Eléonore de Louvel, née au même lieu le 3 nivôse an II (23 décembre 1793) domiciliée à Warvillers ;
5° Gabrielle-Lucie de Lamyre, vicomtesse de douairière de Louvel, née le 10 décembre 1764 à Davenescourt, demeurant a Arvillers (Sommme) ;
« Demandeurs,
« Aux fins d’une requête présentée à M ; le Président du Tribunal le 26 de ce mois, répondue de l’ordonnance duement enregistrée de ce même magistrat, le même jour, lequel a conclu à ce qu’il plût au Tribunal dire que les actes de naissance de ses parties seront et demeureront à l’ordonnance susdatée et en ce qui concerne leur nom patronymique, ordonne que le jugement à intervenir sera inscrit en entier sur les registres de l’état civil des lieux respectifs de la naissance des exposants et que mention en sera faire en marge des actes réformés, tant sur les registres déposés au greffe que sur ceux qui se trouvent dans les mairies des lieux de naissance, à quoi faire seront les dépositaires desdits registres contraints, quoi faisant déchargés, dire enfin que les actes de naissance des exposants ne seront plus délivrés ou expédiés qu’avec les rectifications ordonnées et ce, sous peine de droit ».

            Point de fait

Un épouvantable forfait ayant enlevé à la France l’un de ses princes mort par le poignard conduit par la main meurtrière de l’exécrable Louvel le nom devient à jamais odieux : les demandeurs qui portent alors ce nom s’empressèrent de recourir à l’autorité de Roy pour en obtenir le changement en celui de Lupel que portaient leurs ancêtres. Une ordonnance de Sa Majesté donnée au château des Tuilerie le 13 septembre 1820, a autorisé les demandeurs à substituer à leur nom patronymique de Louvel celui de Lupel, à charge par eux de se pourvoir devant le Tribunal de première instance compétant pour faire faire les changements convenables sur les registres de l’état civil des lieux de leur naissance. C’est à cette fin qu’ils ont présenté requête à M ; le Président du Tribunal le 26 de ce mois. Par son ordonnance du même jour, ce magistrat les a renvoyés à l’audience du 30 de ce mois et s’est commis pour faire le rapport de l’affaire. A cette audience, en effet, il a été entendu, ainsi que le substitut du procureur du roy.

            Point de droit

Y a-t-il lieu d’adjuger les conclusion des demandeurs ?
Oui le Président en son rapport, le substitut du Procureur du Roy et Bullot, avoué des demandeurs en ses conclusions, attendu que la demande des parties de Bullot est dans l’ordre des formalités prescrites par la loy et qu’elle est fondée sur un ordonnance royale en date du 13 septembre 1820 qui les a autorisés à substituer au nom de Louvel celui de Lupel que portaient leurs ancêtres, le Tribunal jugeant en premier ressort dit que les actes de naissance des parties de Bullot seront et demeureront rectifiés conformément à l’ordonnance susdatée, en ce qui concerne leur nom patronymique.
« Ordonne que le présent jugement sera inscrit sur les registres de l’état civil des lieux respectifs de la naissance des parties de Bullot et que mention en sera faite en marge des actes réformés, etc ...
« Fait, jugé et prononcé le vendredi 30 novembre 1821, par le Tribunal de prmière instance de Montdidier à l’audience civile tenante où étaient présents et siègeants MM. Cousin De Beaumesnil, conseiller du roy honoraire en la Cour Royale d’Amiens, ancien premier avocat général près la même Cour, président, Cochepin et Liénard juges. »
A la date de ce jugement, le comte Edouard de Lupel habitait Autrêches ; Eugénie de Lupel de Thury demeurait à Paris ; Amélie de Lupel comtesse de Vigneral, résidait à Ry ; Eléonore de Lupel habitait à Warvillers, et Gabrielle-Lucie de La Myre, mère de ces quatre derniers, demeurait au château d’Arvillers (Somme).
Marie-Alexandre-Edouard de Lupel est mort au château d’Autrêches le 3 janvier 1867, à l’âge de 80 ans, laissant son domaine à Marie-Pierre-Arthur, comte de Lupel, son fils aîné.


Marie-Pierre-Arthur de Lupel

Ce dernier, né comme il a été dit à Paris en 1816, resta célibataire, passant sa vie tant à Autrêches qu’à Paris, où il avait se entrées à la Cour impériale.
Au cours d’une chasse de l’empereur Napoléon III dans la forêt de Compiègne, à laquelle il prenait part, il fut victime d’un cruel accident de cheval qui mettait ses jours en danger. La Cour le fit transporter en l’hôtel qu’il possédait à Paris, 45 avenue Montaigne, et malgré les grands soins qui lui furent prodigués, il y décéda des suites de ses blessures, le 27 juin 1867, à l’âge de 51 ans. Son corps ramené à Autrêches, repose dans un caveau élevé dans le parc du château, non loin du chemin qui, d’Hautebraye, conduit au village même. La petite chapelle qui surmonte le caveau a été détruite pendant la dernière guerre.
Son frère, le vicomte Marie-Gabriel-Gustave de Lupel maire de la commune d’Autrêches, l’avait précédé dans la tombe le 24 novembre 1864, il ne laissait pas de postérité.


Marie-Pierre-Eugène de Lupel

La propriété d’Autrêches revint au frère cadet, Marie-Pierre-Eugène de Lupel, marié à Autrêches le 25 juin 1844 avec Clémentine Vinchon, âgée de 19 ans, domiciliée à Ennemain (Somme), où elle était née ; elle est fille de Charles-Nicolas Vinchon, propriétaire, et de Marie-Clémentine Vinchon.
Les témoins furent du côté de l’époux : Marie-Gustave comte de Vigneral, propriétaire au château de Ry (Orne), âgé de 35 ans, et de Marie-Pierre-Arthur de Lupel, âgé de 28 ans, propriétaire à Autrêches : du côté de l’épouse , Victor-µLéon de Blavette, propriétaire à Léchelle (Somme) et Antoine-Donat Huret, instituteur à Autrêches, âgé de 42 ans.
A la mort de son frère Gustave, il habitait Schweighausen, près de d’Haguenau (Bas-Rhin), et au décès du comte Edouard, son père, les registres d’état civil d’Autrêches le désignent comme habitant Haguenau.
Le comte Eugène de Lupel vint habiter le château d’Autrêches à la mort de son frlère aîné, Arthur, c’est-à-dire en 1867.
Sa femme est morte, probablement en Alsace, lui laissant une fille unique Jeanne de Lupel mariée au comte Boula de Mareuil avec lequel elle demeurait à Bouillancourt-la-Bataille (Somme).
Marie-Pierre-Eugène de Lupel est venu mourir chez sa fille, à Bouillancourt, quelques années avant la guerre.
M. de Mareuil est lui-même décédé pendant la guerre 1914-1918.
La propriété d’Autrêches appartient aujourd’hui à Mme Jeanne deLupel, sa veuve, mais le château et ses dépendances ont été détruits pendant l’invasion allemande.
Marie-Alexis-Edouard, comte de Lupel, troisième fils des époux de Lupel du Tremblay, épousa Mlle du Carpat et se fixa avec sa femme à Warvillers, berceau de sa famille. De lui découle la seule branche qui survit aujourd’hui. Car de son union, il eût un fils, Guillaume, comte de Lupel, qui fut marié à Mlle de Montalembert et en eût sept enfants dont le comte Pierre de Lupel est l’aîné, chef de famille et des armes.
M. Pierre de Lupel, qui habite le château de Warvillers, a fait toute la grande guerre, où il a été plusieurs fois blessé et cité. Il a épousé Mlle Desjardins, sœur de M ; Charles Desjardins, député de l’Aisne, qui lui a donné deux fils : Guillaume et Antoine.
 

 
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Dernière mise à jour le 27 mai 2011.