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2 mars 2010 2 02 /03 /mars /2010 23:13

senegal-armoiries-copie-1Il m’est arrivé de théoriser sur la culture et sur le concept de « sénégalité » avec  une certaine subjectivité, mais je dirais pas autant de la clarté. Plus j’avance dans mes recherches, plus je me rend compte que, comme en sociologie, un concept n’est jamais mûr, il est perpétuel mûrissement.   La culture est l’un des rares espaces où nous sommes encore restés créatifs. L’une des plus grandes conséquences de la traire négrière et de la colonisation a été de tuer l’initiative, de tuer la créativité, de tuer l’instinct de rêve. Comme l’homme a besoin d’oxygène pour survivre, il a besoin de sa culture.

Notre amour de ce grand pays, ce pays de culture, ce pays de braves sénégalais. Ah, nous les sénégalais, qui sommes nous ?

Pour faire simple, est sénégalais, celui qui aime le Sénégal. La « sénégalité » désigne le fait que chaque individu, chaque personne se réclamant de cette « sénégalité » possède une certaine conscience de ce qu'elle peut accomplir. Elle est une conscience de classe, impliquant une très forte conscience collective de tous ceux qui se réclament sénégalais. La « sénégalité » n'est pas un pré-supposé, mais une conscience qu'il faut mériter, et lutter pour. Elle n'est donc jamais assurée : elle est le résultat d’une lutte permanente.

La « sénégalité » est une conscience de classe véritable, et comprend la totalité du processus historique. La « sénégalité » n'est pas immédiate; elle ne doit pas être confondue avec la conscience que peut avoir chacun du futur, ou de la conscience des intérêts collectifs. La « sénégalité » requiert une mobilisation totale de tous nos frères et sœurs sénégalais. Il exhorte à prendre à bras le corps les problèmes lancinants de l'analphabétisme, de la pauvreté, du chômage des jeunes, de l'aggravation des disparités sociales et régionales. Il s'agit, au même titre, de gagner le pari de la modernisation démocratique, de rehausser l'indice de développement humain, d'accroître la production économique et de stimuler l'effort intellectuel et la création artistique, mais aussi de lutter contre cet impérialisme néocolonial, tout en restant ancré dans une culture authentique et sénégalaise.

Prendre conscience de notre « sénégalité », c’est s’ancrer dans nos mœurs et coutumes pour mieux s’ouvrir au monde.

Ma « sénégalité »,

Cet amour qui se manifeste par l'attachement au territoire, à la terre investie comme la mère-patrie par la conscience d'un «nous» du dedans auquel s'oppose au dehors « l'autre », l'étranger. La mère-patrie est regardée comme le sol ou le terreau où s'édifie la culture propre et avec elle la conscience d’une identité personnelle qui dépasse l'individu et sans laquelle cet individu ne serait rien ; Aimer son pays c'est s'aimer.

 

Cette quête passera par l'édification d'un Sénégal fondé sur la démocratisation concomitante de l'Etat et de la société, un Sénégal garantissant à ses fils une digne citoyenneté à la mesure de l'affection sincère qu'ils vouent à leur partie. Il s'agit de promouvoir l'éducation à la citoyenneté de façon à ce que tout un chacun se sente responsable et de sensibiliser la population sur le comportement à adopter face aux devoirs qu'il doit accomplir envers sa nation et également envers ses compatriotes. Il n'existe, en effet, point de citoyenneté sans patriotisme, et encore moins de patriotisme sans citoyenneté.

Aimer le Sénégal, c’est vouloir préserver cet état de faits en assumant le contrôle et l’ordre afin que tous les citoyens puissent à la fois s’épanouir dans la société et la faire évoluer dans une direction qui n’est pas contraire à son essence même, aimée par les hommes et les femmes l’ayant fondée.

La « sénégalité » c’est la force de mon peuple qui s’accepte en tant que peuple qui se réfracte et se construit. N’importe qui acceptant de faire partie de ce peuple adopte une patrie, donc se pense comme à l’intérieur de quelque chose, à l’abri sur cette Terre qui tourne et dans ces jours qui passent. Le voyageur apatride, l’exilé ou l’immigrant garde toujours ses racines dans son cœur et ceci est très bien, très beau. Il doit toutefois comprendre que, peu importe où il se trouve, il foule la patrie d’un des peuples de la Terre et doit la respecter.

Il s'appuie sur des notions culturelles et vise à promouvoir les cultures et productions nationales ; "Consommons sénégalais" le message se veut clair et simple.

La « sénégalité » est un concept visant à définir la nationalité sénégalaise dans un processus de démocratisation et d'unification nationale. Il s'appuie sur des notions culturelles simples et vise à promouvoir les cultures et productions nationales. Le concept de sénégalité apparaît dans un contexte économique de crise. La production nationale connaît un très fort ralentissement, et tandis que les prix des matières premières nationales tels les arachides poursuivent leur chute, les produits importés continuent d'augmenter. Le principe de « sénégalité » vise donc à renverser ou au moins réduire le problème de la balance commerciale déficitaire.

 

Contrairement à certaines opinions, la notion de sénégalité n’est ni sectarisme étroit, ni expression d’une quelconque xénophobie; elle est la synthèse parfaite de notre histoire, l’affirmation d’une manière d’être originale, bref, un concept fédérateur de nos différences.

La sénégalité est ce lien essentiel qui se tisse au fil du temps entre notre pays et la manière dont chacun y vit et travaille, mais aussi un message de fraternité et de progrès pour réussir une intégration régionale économique profondément humaine.

La question reste alors de savoir: comment distinguer le faux certificat de nationalité sénégalaise du vrai? La fausse carte d’identité sénégalaise de la vraie? Bref, est-on jamais sûr

de l’objectivité des critères de conceptualisation de la sénégalité? Il est vrai que le Sénégal appartient à tous ceux qui y vivent.

A quoi reconnaît-on un chinois ou une chinoise. Le chinois ne se distingue ne se distingue t-il pas des autres asiatiques par ses tenues vestimentaires, sa façon de saluer, de danser? N'en est-il pas à peu près de même pour le Malien ou la Malienne? Pourquoi nous, sénégalais de souche ou d'adoption, avons honte de vivre notre sénégalité, notre façon de nous présenter au monde et de nous distinguer des autres citoyens du monde ? La sénégalité est un repère, symbole de modernité, manière et art de vivre qui se nourrissent des valeurs républicaines et démocratiques, au-delà d'un sentiment nationaliste aisément détournable à des fins politiciennes destructrices, la sénégalité inscrit dans les consciences un sentiment d'appartenance culturelle, notion infiniment plus noble et généreuse. La sénégalité intègre nécessairement les valeurs de son peuple, empreintes d'hospitalité, de tolérance et d'ouverture sur les autres. La « sénégalité » est donc la fierté légitime que nous devons éprouver tous, sénégalais de souche et d'adoption, sénégalais blanc, noir, jaune, arc en ciel, d'être citoyens d'un pays qui s'appelle le Sénégal. Un pays qui reste ouvert sur le monde. La sénégalité, c'est un comportement, notre façon de nous habiller, de manger, de danser...

La « sénégalité » n'est pas une donne juridique comme le sont la nationalité et la citoyenneté.

Nous devons, de plus en plus, avoir conscience d'appartenir à une même communauté d'idéal, d'intérêt et de travail, nous sentir sénégalais d'abord et avant tout, vivre notre sénégalité avec fierté, sans chauvinisme, sans xénophobie. La « sénégalité » c’est d’abord dans le cœur et dans la tête et dans le ventre et dans le pouls ; elle est un enracinement particulier, elle est également dépassement et épanouissement dans l’universel.

 

 

 

                                                                                     

 

 

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commentaires

B
Salut<br /> quand je parle de sénégalité,pour je pense à la fierté d'être sénégalais ou sénégalaise.Quand l'américain dit proud to be american, i say proud to bi sénégalis.Seulement quand des essaims de personnes veulent vous voler votre naissance ,votre nationalité,l'on peut beugler, rugir pour démontrer ses origines.Entré dans la source, on tombe dans d'autres réalités.Pour moi qui se targuer d'être peulh dényanké,je commence à vouloir retourner ma robe pour être black, parce il est plus aisé d'être descendant de KUNTA KINTE que de descendante De KOLLY TENGALLA JOM DENIYANKE JOM SATIGUI.Quand on manger beaucoup de hamburger là place du lait on fini par ressembler à Maruse Condé, qu''à Collé ardo Sow ou Oumou Sy.<br /> BB:773055545 Thiés Sénégal
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A
<br /> <br /> Bonjour abdou,<br /> <br /> <br /> Votre blog est à la limite du thème de cette communauté qui présente plutôt des manuscrits de romans etc, mais comme j'ai vu que vous avez posté deux poésies et que j'aime l'Afrique de la façon<br /> comme vous la défendez, je vous acceuille parmi nous avec plaisir. Venez vous présenter sur le forum de la communauté afin d'être plus visible des autres membres. Je vous souhaite un bon parcour<br /> parmi nous et vous dis à bientôt!<br /> <br /> <br /> <br />
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Profil

  • DIAGNE Abdou
  • Abdou Diagne est né à Dakar. Après avoir obtenu son baccalauréat au Sénégal, il débarque à Strasbourg pour poursuivre des études en sociologie, puis à Paris, en science politique à la Sorbonne. Son premier amour reste la littérature fran
  • Abdou Diagne est né à Dakar. Après avoir obtenu son baccalauréat au Sénégal, il débarque à Strasbourg pour poursuivre des études en sociologie, puis à Paris, en science politique à la Sorbonne. Son premier amour reste la littérature fran