selon Futuribles et Observia (RIA n°700-avril 2009)

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Scénario 1 " Le monde nous nourrit " (spécialisation).
Le prix de l'énergie et des matières premières se stabilise à un niveau élevé. La situation économique et sociale française reste morose et la consommation encore plus duale : les premiers prix pour la majorité et des produits de qualité pour ceux qui peuvent se les offrir. La grande distribution pousse à [a concentration des 1AA et à la délocalisation de la première transformation près de zones de production agricole moins coûteuses. Seule la première transformation des productions agricoles locales pour les produits premium reste sur le territoire. La GMS préserve quelques marques hors marques distributeurs. Les IAA qui vendent à la grande distribution, à l'horizon 2020, ne sont plus que des grandes entreprises. Elles sont de plus en plus automatisées et performantes en termes de qualité/fiabilité, de logistique et d'achats.

Scénario 2 " Industrie locale " ( re-localisation de produits élaborés et fonctionnels ).
La pression d'une crise énergétique limite le transport des produits. On assiste à une re-localisation des productions de produits transformés. Le marché demande des produits fonctionnels, aux qualités nutritionnelles améliorées, préparés rapidement. Les produits de base de " qualité " sont bio, de terroir ou sont des espèces d'antan. Les biotechnologies entrent dans les compositions alimentaires par les catalyseurs de transformation et les adjuvants en faible quantité. Cela permet de diminuer le coût des processus de transformation et d'élargir les fonctionnalités des aliments. Les grandes IAA aident à l'émergence de nouveaux circuits de distribution plus locaux. Les PME mutualisent leurs compétences.

Scénario 2’ " Sur-mesure de masse ".
Ce scénario est porté par la demande des clients pour des produits " sur-mesure ". Les IAA sont proactives pour développer des gammes de produits que la GMS ne pourrait pas distribuer (trop de choix] et pour développer une niche de commerce direct. Les processus de transformation utilisent davantage de micro-organismes naturels comme adjuvants fonctionnels. En parallèle, des micro-usines se développent pour fabriquer des produits " à la demande " au plus près des clients. Cette évolution crée une demande de compétences fortes sur le travail en réseaux avec d'autres entreprises pour proposer des gammes de produits complètes spécialisées. Les PME doivent mutualiser l'expertise en recherche et développement sur la biologie et la nutrition. Des compétences accrues en termes de gestion en temps réel de la production deviennent nécessaires.

Scénario 3 " Assemblage alimentaire ". L'Europe développe des partenariats avec le pourtour méditerranéen, mais aussi avec des régions agricoles comme le Mercosur. Les multinationales de l'agronomie, de la grande distribution et des IAA sont parties prenantes dans cette évolution. La seconde transformation nationale utilise de plus en plus les informations sur l'origine des ingrédients bruts de base pour différencier les qualités de plats préparés. Ceci afin de se démarquer des produits importés, qui sont souvent des premiers prix. La grande distribution promeut qualité et service. Le service par les produits assemblés : les produits alimentaires sont plus souvent des produits assemblés pour un plat ou un repas complet. Nombre d'IAA deviennent des acheteurs/assembleurs autant que des transformateurs. La qualité est promue par les labels et les variétés de produits bruts qui remplacent les marques.

Scénario 4 " Biotech et hyperchoix ".
Pour une alimentation pas chère, une qualité nutritionnelle améliorée et une productivité accrue de l'agriculture en conditions difficiles, les OGM sont acceptés. La révolution biotechnologique permet de produire une grande diversité d'aliments fonctionnels demandés par le marché à moindre prix. Pour gérer cette diversité, la grande distribution développe des formats de vente spécialisés. La première transformation se diversifie dans la production de molécules pour des débouchés non alimentaires. Elle développe des capacités de vente " techniques " vis-à-vis de ces nouveaux clients. La seconde transformation, elle, réduit le nombre d'adjuvants, puisque des fonctions nutritionnelles sont intégrées aux produits bruts. Mais, elle doit gérer une plus grande diversité moléculaire avec un contrôle qualité pointu pour éviter les contaminations entre lignes.

Dans tous les cas, seront requis :

• le couple qualité / traçabilité
• une gestion informatisée renforcée des références et des information sur les produits (compétences minimales en biologie et toxicologie, voire nutrition
• les technologies d’éco-emballages et peu consommateurs d’énergie

Plus spécifiquement, seront requis :

• la maîtrise de l’automatisation par les conducteurs de lignes de production ( scénarios 1, 3 et 4 )
• la programmation industrielle et la maintenance des lignes flexibles ( scénarios 3 et 4 )
• la gestion de petites lignes et de petites unités de production ( scénarios 2 et 2’ )
• le management de la logistique (surtout scénarios 1 et 3) avec une sensibilité aux consommations d’énergie (scénarios 2 et 2’)
• les techniques de sourcing et de négociation à l’achat, sur les marchés mondiaux (scénario 1) ou pour la mise en place de réseaux hors secteur traditionnel (scénario 3)
• une véritable expertise en nutrition orientée vers l’alimentation fonctionnelle (scénarios 2, 2’ et 4)
• des compétences pluridisciplinaires (programmation, biologie, chimie, toxicologie, droit en propriété industrielle, travail collaboratif ...) nécessaires en R&D (scénario 4, mais aussi 2 et 2’)