Autisme : autres signes cliniques, l’hypo ou l’hyper sensibilité à la douleur

Publié le par Cécile

Les enfants autistes sont présentés classiquement comme étant hypo sensibles à la douleur : des chutes, des coupures ou des brûlures entraînent peu, voire pas de réaction, contrairement à un enfant normal.

En réalité, l’expression de la douleur chez l’enfant autiste est complexe, en particulier selon l’approche choisie, et peut s’apparenter autant à une hypo sensibilité qu’à une hyper sensibilité.

Pour certains auteurs, la quasi absence de réaction à la douleur correspondrait à la première étape du processus autistique[1]. Dans un seconde étape, interviendrait une hyper réactivité et enfin, la réactivité à la douleur se normaliserait dans les étapes suivantes. Il y aurait donc une prédictibilité dans la perception de la douleur chez l’enfant autiste.

Des recherches neurochimiques semblent démontrer que l’apparente hypo sensibilité à la douleur des enfants autistes serait liée à l’augmentation de l’activité opiacée, notamment les bêta endomorphines.

Enfin, certains[2] avancent l’hypothèse selon laquelle l’expression de la douleur serait différente en raison de la spécificité même du trouble envahissant du développement : elle serait liée aux troubles de la communication verbale et du schéma corporel notamment. L’enfant autiste souffrirait donc comme un autre enfant mais ne parviendrait pas à exprimer sa douleur, d’où l’impression d’une hypo sensibilité.

Il est exact qu’Adam n’a jamais eu la moindre réaction lorsqu’il a été vacciné bébé, contrairement à son frère qui pleurait à chaque fois, ce qui nous faisait dire qu’il était très courageux alors que la cause de son mutisme se trouvait ailleurs ! Plus tard, entre 1 et 3 ans, à chaque fois qu’Adam s’est blessé de façon importante, il n’a jamais pleuré plus de 5 minutes alors qu’un autre enfant aurait hurlé pendant longtemps. Je me souviens même d’une consultation de routine chez le médecin où j’ai appris qu’Adam avait un otite depuis au moins 2 jours selon l’état de son oreille ; il n’avait pourtant manifesté aucune signe de douleur.

Depuis, je l’observe régulièrement pour vérifier qu’il n’aurait pas attrapé quelque chose (présence de fièvre notamment) car il ne se plaint toujours pas. Fort heureusement, Adam n’est quasiment jamais malade et il accepte désormais de prendre des médicaments, si nécessaire, ce qui n’a pas toujours été le cas. Il accepte également d’être ausculté par le médecin, ce qui était presque impossible quand il était plus jeune.

A présent, Adam a une réaction à la douleur que je juge normale lorsqu’il se blesse. Il pleure, plus ou moins longtemps, selon l’intensité de sa blessure.


[1] Haag, Tordjman, Duprat et coll. 1995

[2] Tordjman, Antoine, Cohen et coll. 1999

Publié dans Handicap

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S
Moi aussi je suis autiste et je souffre aussi d'hyposensibilité à la douleur. Je me suis déja retrouvé avec de nombreuses entailles, parfois profondes, sans le remarquer. Et aussi, lorsque je<br /> recevais des coups de méchantes personnes, je les effrayait parce que je ne criait pas de douleurs à leurs frappes. Je comprend votre fils et le soutient également<br /> <br /> Simon
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