Rory Gallagher



Né le 02 mars 1948 à Ballyshannon (Irlande)

Mort le 14 juin 1995 à Londres

Instrument(s) : Guitare Chant  

Grandes dates


 

Fils de Fils de Daniel et Mona Gallagher, Rory voit le jour dans le village de Ballyshannon, dans le conté de Donegal, en Irlande. Mais c'est dans la ville de Cork qu'il a passé son enfance, bercé par le folklore local et les émissions de blues diffusées à la radio. Ainsi il n’y a rien d'étonnant à ce qu'il achète, à l'âge de 8 ans, sa première guitare : une acoustique. Aidé de manuels, il apprend en autodidacte à rejouer la musique de ses idoles qui sont déjà nombreuses. Car la musique de Rory focalise sur le jazz, le rock et surtout le blues. Dans son panthéon personnel on retrouve ainsi Lonnie Donegan, Muddy Waters, Chuck Berry, mais également Leadbelly, Big Bill Broonzy, Eddie Cochran, ou encore Jimmy Reed.
Bien qu’âgé seulement de 10 ans, Rory occupe déjà le devant de la scène avec sa guitare, écumant les bars locaux, les fêtes à l'école ou tout autre endroit lui permettant de jouer. La confirmation de son talent ne tardera d'ailleurs pas puisqu'il remporte, deux ans plus tard, un concours de nouveaux talents à Cork voyant ainsi sa photo publiée dans le journal local "Evening Echo". Et urtout, avec l'argent gagné, Rory s'achète aussitôt sa première guitare électrique de marque Rosatti.

 
 

A tout juste 13 ans, il fonde un premier groupe avant de rejoindre trois ans plus tard le "Fontana Show Band" A cette époque, il achète à Cork une guitare d'occasion pour 100£. Il ne sait pas encore jusqu'où elle le mènera... Pour l’anecdote cette célèbre Fender Stratocaster 61' Sunburst est considérée comme la première de ce modèle à avoir été achetée sur le sol irlandais. Rory ne s'en séparera plus tout au long des 32 années à venir.
Si à l’adolescence Rory est déjà un semi-professionnel, il doit malheureusement pour lui encore fréquenter les bancs de l'école avant de rejoindre ses copains le soir sur scène dans les environs de Cork. Mais, en 1964, Rory abandonne ses études et part avec le groupe en tournée. Celui-ci se rebaptise "The impact" et parcourt les différents comtés d'Irlande avant de partir pour la Grande-Bretagne, l'Europe du sud et même jusque dans les casernes alliées d'Allemagne de l'Ouest.

 
 

Après concertation avec son bassiste (Norman Damery) et son batteur (Eric Kitteringham), Rory décide de réorienter le jeu dans un style rock'n'roll, country et blues. C'est ainsi qu'on retrouve les trois copains sous le nom de "Taste" dès 1966 dans le "Star Club" à Hambourg. Malheureusement, le public n'est pas encore prêt à entendre un blues aux sonorités rock et “Taste” essuie les plâtres à l'instar d'un certain Alvin Lee, qui lui aussi joue du blues-rock dans la même ville, mais finira par obtenir le succès avec son groupe "Ten Years After" de retour en Angleterre. Rory revenu au bercail, Rory remanie le groupe mais pas le style musical. Ils repartent en 1968 avec l'arrivée de Richard McCracken, à la basse, et de John Wilson, à la batterie, qui jouait dans les "Them" de Van Morrison. On les considère rapidement, à Londres, comme les concurrents de “Cream” et c'est d’ailleurs en haut de l'affiche qu'ils apparaissent lors de festivals.
Leur premier album "Taste" ne percera néanmoins pas dans les charts, bien qu’offrant une belle palette de blues allant de l'acoustique jusqu'à des riffs à la limite du hard-rock, consacrant au passage Rory comme un des plus fins guitaristes de l’époque. En 1969 “Taste” fait une tournée aux USA et au Canada en première partie du groupe anglais “Blind Faith”. L’album suivant "On The Boards" (1970) atteindra la 18e place des charts britanniques et confirme les débuts tout en ajoutant à la palette un soupçon de country et la marque de fabrique de l'artiste : une mélodie jouée unisono entre la voix et la slide guitare, comme sur Eat my words. La même année voit la sortie de "Isle of Wight Festival" en août. Cet album sera le chant du cygne du groupe au sein duquel l’ambiance se dégrade terriblement. La séparation inéluctable adviendra en octobre.

 
 

Rory se remémore alors un certain Gerry McAvoy, bassiste de son état, ainsi que Wilgar Campbell, batteur, qui lui avaient fait forte impression. Si tous les deux sont disponibles, sa maison de disques Polydor en procès avec "Taste" gèle toute avance d'argent, obligeant Rory à s'autofinancer. Maman Monica aide alors son fils qui parvient ainsi à enregistrer à Londres, en 1971, son premier album solo, "Rory Gallagher", qui obtient un succès d'estime au Royaume-Uni. Ce succès est rapidement confirmé par un second opus, "Deuce" (1971), qui sort après une belle tournée, qui, commencée aux Etats-Unis, finira par traverser toute l'Europe. C'est certainement en Allemagne que Rory connaîtra le meilleur accueil, pays qui restera par ailleurs un de ses bastions.

 
 

Rory participe ensuite au premier album solo du producteur britannique Mike Vernon "Bring it back home", rendu célèbre par son label "Blue Horizon" qui produit entre autre les Fleetwood Mac de Peter Green. Ce petit break musical précède la sortie du "Live In Europe" en 1972 qui, en plus d'atteindre le Top 10 des charts britanniques, obtiendra un disque de platine et vaudra à Rory le titre de "Musicien de l'année" décerné par le magazine Melody Maker. A la suite de ce disque Rory élargit son spectre musical et la composition de son groupe. Le batteur W. Campbell part alors fonder son propre groupe "Terraplane". Il est remplacé par Rod de Ath, qui avec McAvoy, Rory, et l'arrivée du pianiste Lou Martin, qui avait joué avec Chuck Berry, forment désormais un quartett qui débute avec l’excellent album "Blueprint". Rory peut alors se vanter de faire partie du carré très fermé des grands guitaristes, se faisant même inviter par Muddy Waters ou encore Jerry Lee Lewis lors de leurs "London Sessions".
S'ensuivent des tournées marathon à travers l'Europe, mais aussi les USA et l'Australie, pouvant s'échelonner sur quatre mois d'affilée. Avec un calendrier aussi lourd, il ne reste finalement plus que deux semaines en automne pour enregistrer un nouvel album studio : "Tattoo".

 
 

1974 est encore une année marquée par des tournées incessantes. Cette année verra la sortie du légendaire "Irish Tour". Rory s’y montre éblouissant, tant par son blues électrique vif que par ses balades acoustiques influencées par le folk irlandais. Dans les 70's, Rory jouit d'une immense crédibilité et popularité dans son Irlande natale. Alors que l'IRA menace la population locale par des attentats réguliers, Rory joue, indifférent à toute cette terreur, à Dublin comme à Cork, sans peur d'être victime d'un attentat à la bombe, et se faisant d'autant plus aimer par ses fans irlandais.
Le 27 Février 1975, l'édition allemande du magazine "Melody Maker" annonce Rory Gallagher comme le nouveau guitariste des Rolling Stones. Même s'il est vrai qu’il participe aux sessions d'enregitrement de l'album "Black and blue", il n'est cependant pas prêt à abandonner son indépendance et le prouve prestement avec "Against the Grain", son premier album sur le label Chrysalis, qui, même s'il n'atteint pas des sommets des charts, compte parmi les albums préférés de Rory. Il repart ensuite en tournée, d'abord en Australie, puis se rend au Montreux jazz festival. Pour la sortie de "Calling Card" (1976), il se munit d'un nouveau producteur, Roger Glover, le bassiste de Deep Purple. Si les albums de Rory se classent vers la 30e place des charts britanniques depuis "Tattoo", ses performances scéniques n'ont en revanche jamais fléchi et encore moins lors de l'été 1977 lorsqu'il participe, sur la 1ère chaîne de TV allemande, au "ARD-Rockpalast" pour un moment mémorable.

 
 

Lors de l’enregistrement, à San Francisco, d'un nouvel album studio, Rory se montre très mécontent du résultat obtenu après le mixage. A un tel point que Rod de Ath et Lou Martin font leurs valises. Ted McKenna, l'ancien batteur du "Sensational Alex Harvey Band" rejoint alors le fidèle McAvoy pour reconstituer le trio originel. Rory emporte alors toutes les bandes et part avec ses copains dans les studios de Dieter Dierck à Cologne. "Photo Finish" (1978), sonne plus énergique et varié, et fait même connaître Rory aux USA alors que dans le même temps le disque se classe pas en Grande Bretagne... Cet album sera d'ailleurs le seul de sa carrière à figurer dans les charts américains. Lors de la même année, il est invité à jouer dans sa ville natale de Cork lors du Festival de Macroom et rejoue avec le premier bassiste de Taste, Eric Kitteringham qui joue au sein de "Sunset".

 
 

En 1979 il sort "Top Priority" qui sonne résolument rock avec des riffs assez lourds. Cet album a d'ailleurs la particularité de passer quasi inaperçu en Angleterre en même temps qu'il pointe en tête des classements officiels et de radio en Allemagne. Rory multiplie alors les concerts, accompagnant aussi quelques pointures comme Albert King en 79 sur "Albert Live" avant de remettre ça à son compte avec "Stage Struck" qui souffrira quelque peu comparaison avec les live précédents.
S’ensuit alors un vide de trois années où Rory n'apparaît plus guère et ce n'est qu'en 1981 qu'on le retrouve sur "Jinx". A cette occasion, un nouveau batteur rejoint Rory : Brendan O'Neill qui jouait au sein des "Nine Below Zero" et qui remplace ainsi Ted McKenna parti officier dans le "Greg Lake Band" où officie déjà un certain Gary Moore. A noter que McKenna jouera par la suite dans le “Michael Schenker Group”. Mais "Jinx", malgré un bel effort de création, se solde hélas par un échec commercial.
En 1983, Rory se montre toujours aussi peu et son album tant attendu ne laisse à peine distiller que trois titres : Failsafe Day, Loanshark Blues et Kickback City. Et tandis que les anciens compagnons de route de Rory sortent déjà leurs projets solo, celui-ci se fait extrêmement rare, même en tant qu'invité. Il faut dire qu’il subit alors une grave crise d'identité. Les déprimes s'enchaînant au rythme des pintes de bière et des litres de whisky. Rory qui se décrit comme un "Worshipper" adopte une attitude de plus en plus farouche, se comportant comme un enfant qui refuse d'être une star. En 1984, on le retrouve au côté de son idole de jeunesse Chris Barber pour un "Draft That Fratle Rat" et sur l'album solo de Gary Brooker, "Echoes in the night". Toujours, en tant que session-man, il laisse sa marque sur deux albums du groupe "Box of Frogs" en 84 et 86.

 
 

En 86, Rory annonce enfin la sortie imminente de l'album "Torch". Mais, désespéré, au moment du mixage, de ne pas trouver les bonnes sonorités et la bonne vitesse de jeu, il repousse tout à un an et sauve de justesse ses compositions avec "Defender". Après 5 ans de pause Rory est sur une très mauvaise pente ; bien que ses rares apparitions scéniques faites à cette période, même obèse, la mine bouffie et meurtrie, enchantent toujours ses fans. L'harmoniciste Mark Feltham, un ancien de "Nine Below Zero" vient alors intégrer le groupe pour tenter de changer un peu la donne.
Après encore trois longues années d’attente les fans sont récompensées par la sortie de "Fresh Evidence" (1990) dans lequel un Rory très inspiré mélange avec aisance du jazz avec quelques phrasés endurcis de rythm'n'blues, sans oublier l'acoustique à l'instar de Empire State Express. Mais Rory, détruit intérieurement à cause d'abus de Guiness et de pillules, est aussi achevé par les médias qui lui préfèrent un Gary Moore jugé plus inventif. Il se replie alors sur lui même, passant le plus clair de son temps entre son domicile de Chelsea et Dublin. Ses pauses se faisant de plus en plus longues, les deux membres restants du groupe partent à leur tour. Le départ de Gerry McAvoy causera le plus de peine à Rory après une vingtaine d'années passées ensemble.
Malgré tout, Rory parvient à remonter sur scène en 1992, accompagné de Richard Newman (batterie), du multi-instrumentiste Jim Leverton, et de David Levy (basse). Cette année-là, il sort aussi une compilation, "Etched In Blue", qui reprend les meilleures interpretations blues de sa carrière. Pour 1993, il prévoit même d'enregistrer un album studio électrique et un album Unplugged. Tous les textes sont déjà écrits depuis fin 92, pourtant l'enregistrement est sans cesse reporté. Rory prend malgré tout le temps de jouer les invités de son ami Ronnie Drew sur l'album "30 Years A-Greying" en hommage aux "Dubliners". En 94, il aide le jeune groupe de rock irlandais "Energy Orchard" sur 2 titres avant de jouer sur "Strangers on the run" de Samuel Eddy pour finir par un projet lancé par Pete Brown : "The Peter Green Songbook". Rory y fait une belle reprise de Leaving Town Blues des Fleetwood Mac. Rory, dans ses dernières années profitera aussi de sa notoriété pour lancer de jeunes talents sur scéne, à l'instar de Gwyn Ashton.

 
 

Malheureusement, fin 1994, son état de santé est des plus préoccupant. Usé jusqu'à la corde, il tombe sérieusement malade durant sa tournée en Europe. En avril 95, il subit une transplantation du foie, rongé par l'alcool et les médicaments. Malgré une opération réussie, le système immunitaire rejète le nouveau foie. Le 14 juin 1995, après que son ami Mark Feltham lui ait joué quelque blues à l'harmonica à son chevet, Rory décède au King's College Hospital à Londres, à la suite de complications (pneumonie) après sa greffe. Il a seulement 47 ans.
Le 16 juin, il est accompagné une dernière fois par les habitants de Cork lors du cortège funéraire. Rory est enterré le 19 juin au "St. Oliver's Cemetery" de Cork.
À Ballyshannon, en Irlande (lieu de sa naissance), un cinéma porte son nom et un musée réunit des objets lui ayant appartenu et des textes sur sa vie. En France, une rue porte son nom, dans la commune de Ris-Orangis (Essonne).

 
lien direct vers la discographie de Rory Gallagher
 

Biographie écrite par Devil's Slide


 

 

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