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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 15:35

Ça ne va plus en ce moment, je suis dans une mauvaise passe. La phase de restriction alimentaire dans laquelle j'étais depuis environ un mois vient de s'achever, pour laisser place à des compulsions alimentaires. Un jour, je me fais vomir, le lendemain, pour me "venger" d'avoir été assez faible pour "la" laisser me contrôler et m'obliger à me faire vomir, j'ai des compulsions alimentaires. S'en suit la peur d'avaler, donc retour au mâcher-cracher, puis l'incapacité d'avaler des aliments solides, alors je ne me nourris plus que de yaourts -dont j'abuse- et des bouts de fromage ou du boursin. Puis, déclic dans ma tête: me revoilà sur la pente glissante de la potomanie. Du liquide pour combler le vide, du liquide plutôt que du solide... Je bois du lait. Les tasses s'enchaînent. Je me dis que je devrais plutôt faire de même avec de l'eau, ce serait plus rassurant. C'est sûrement ce que je vais faire. Retour dans les 43,5 kilos. Je me traîte d'incapable. Je suis à fleur de peau. Agressive, nerveuse. Pour un rien j'aggresserais quelqu'un. Dimanche, la tristesse est revenue. Ma petite fille, me revoilà prête à ne plus te fuir, à accepter que tu reviennes... Mais voilà qu'elle me submerge. Je ne peux plus dormir. La tristesse m'a happée comme une traînée de poudre. La peur est revenue. Mes mains ne sont plus les miennes, elles sont devenues celles de mon agresseur, mon bourreau! Je tremble de peur, sous mes draps. Le moindre toucher, le moindre frôlement est intolérable. Insupportable. La vie n'est plus qu'un reflet de crasse intime, le réverbération d'un morceau de miroir brisé. Je suis la partie de peau encore pure qui va être touchée. Je suis la dernière larme, le dernier cris avant d'être bafouée. Mort. Silencieuse, je suis pétrifiée dans la nuit. Elle me tue, en silence...
Mardi, juste après la séance téléphonique d'avec mon psy, il m'a dit qu'il serait mieux que l'on reprenne tout depuis le début. C'est vrai que c'est beaucoup mieux de partir du début de mon années en 3èm, monter créchendo dans la souffrance, la tristesse et l'horreur, pour en arriver au pire. On a remarqué que c'était tellement difficile, pour moi comme pour ma partie blessée, "d'attaquer" directement le pire, comme ce que l'on faisait ces dernières semaines, qu'en fin de compte ça ne marchait pas. Mes parties terriblement blessée de ce moment atroce ne parviennent pas encore à ce défaire du fardeau. Il y a donc toujours les cris, la douleur dans le coeur, et "en bas"... Ce n'est pas une mauvaise nouvelle, il faut du temps pour guérir. Et dans mon cas, il faut enlever chaque fardeaux de cette année de cauchemar qui est de mes 14 à presque 15 ans. Je suis rassurée de pouvoir enfin commencer du début, parce que je ne peux pas guérir sans tenir compte des horreurs passées...
J'ai dis à mon psy que la tristesse est revenue, et que je suis de nouveau suicidaire. J'ai dis que c'est bien, que la tristesse soit revenue, parce que ça veut dire que je suis plus disponible à ma petite fille, donc je peux m'occuper d'elle, ne plus la fuir et m'y concentrer. Il m'a dit que c'était exactement ça. Mais pour mes idées suicidaires, alors? Je ne peux pas promettre de ne rien faire, je n'en peux vraiment plus par moments... Mon docteur m'a dit que la mort n'était pas la solution à tout. Il m'a prescrit du Rivotril, un anxyolitique et somnifère. Mais comme il ne peut plus aller au CHU depuis qu'il s'est cassé la cheville, et que cette fois ci comme la suivante était une séance téléphonique, il m'a dit d'aller voir mon généraliste. Ma mère l'a ensuite rappelé pour en discuter et s'en ai suivi des coups de fils par ci par là pour trouver la meilleure solution. (...) Le lendemain, comme prévu, mon généraliste a appelé mon thérapeute, pour discuter de l'interaction de mon laroxyl en plus du rivotril. Ces deux médicaments ne vont pas ensemble. Mais ils ont longuement discuté de "mon cas" et mon psy m'a expliqué ce que je dois faire. Je dois donc commencer (dimanche soir) à diminuer mon laroxyl à raison de 2 gouttes en moins par semaine (en ce moment et depuis plusieurs mois je suis à 30 gouttes), et prendre 3 ou 6 gouttes de rivotril en cas d'angoisse (les doses dépendent de l'heure du soir ou de la nuit).
Aujourd'hui je fus dans l'incapacité d'aller au lycée. Mon généraliste voulait que je prenne de 7 à 10 gouttes de rivotril, et mon thérapeute-neurologue de 3 à 6 gouttes, (avant que les doses restent ainsi) je ne savais que faire. Quand on est dans la détresse, que l'on passe de la colère aux larmes, que l'on est submergée de tristesse et de fatigue... on n'a pas vraiment envie de se battre contre le mécontentement de sa mère, qui dit que c'est comme quand je me "droguais" de tous ces anxyolitiques et AD, lorsque j'avais de 15ans 1/2 à 17 ans. Je n'ai pas envie de me battre, moi, contre leurs avis divergants. Je vais mal. J'ai envie de me tuer. Je n'en peux plus. Je pleure. Je craque... Alors hier soir, 21H30, trop épuisée je pars me coucher en prennant mon laroxyl habituel et 7 gouttes de rivotril. Je me suis sentie tout de suite mieux! Mais fatiguée, physiquement, mes muscles n'étaient plus contractés et ça c'est vraiment un grand changement pour moi. Dormir. (...) Le lendemain, j'étais incapable de me lever pour aller au lycée. Trop épuisée. Encore trop forte, la dose? Je me rendors, suis paralysée mais dors quand même et me réveille à... 11H! Dans deux heures il faut que je parte au lycée assurer mes 3H de DS d'histoire!... La tristesse est inqualifiable. Ma mère est en colère. Pour d'autres raisons mais elle s'énerve sur moi tout de même. On n'est pas loins du lycée. Mon dieu, affronter ces imbéciles d'élèves, ces sales petites jalouses pour X raisons: qu'elles prennent ma douleur, qu'elles prennent ma vie si elles veulent être à ma place! 18 demies journées d'absence. C'est écrit sur mon bulletin. Archi nul, d'ailleurs, celui là. Mais ne t'y attarde pas, me dit maman, ça ne compte pas: tu n'as pas eu de 2nd générale, tu viens d'une première technologique! Laisse toi du temps...
Je suis trop épuisée, totalement choutée du médicament pour assurer un Devoir Surveillé. Si triste mais je ne sais pas pourquoi. Je me mets à pleurer dans la voiture. Ma mère me dit d'appeler mon psy, que je ne peux pas de toutes façons faire mon DS dans cet état. Je dis que je ne sais pas. Je pleure. Elle me ramène chez moi.
Mes larmes coulent, j'appelle à l'aide. Le numéro, compose le bon numéro... Mon docteur-psy décroche. Quelqu'un pleure au bout du fil. Ce quelqu'un, c'est moi. "Ca ne va pas du tout" ai-je la force de crier faiblement... Il me parle, me demande de lui expliquer ce qu'il ce passe, me dire ce que je ressens... La réponse à mon mal être, je l'aurais rapidement: c'est ma petite fille, cette partie très blessée en moi, qui me submerge parce qu'elle veut que je l'aide. Elle ne m'en veut plus. Elle me fait confiance. Mon psy, lui a du retrouver ma confiance: depuis l'histoire entre lui et ma mère, je croyais que je devais faire un choix, donc arrêter la thérapie. Mais tout est réglé, maintenant, m'assurent mon psy et ma mère. Il n'y a plus de problème, je voulais juste mieux comprendre dans quelle situation familiale et dans quel contexte vous vivez, pour vous aider à guérir. "Je ne vais pas vous abandonner", il m'a dit, "Vous aller guérir, j'en suis intimement persuadé". "Peut être que cela prendra du temps, des centaines ou 700 séances, ce n'est pas grave, rien ne presse". ... Il m'a dit d'aller voir de temps en temps ma petite fille, qui est dans une clinique au calme maintenant. Pour lui montrer qu'elle n'a pas besoin de me submerger de sa tristesse pour que je sache qu'elle existe. Et lui demander, jusqu'à la prochaine séance téléphonique Lundi, de "baisser le volume", de diminuer la tristesse en la passant de 10 à 2, pour que cela soit supportable pour moi. (...) Mon psy a su me calmer, et la tristesse que je ressentais, si forte, frôlant l'envie presque irrésistible de mettre fin à mes jours, a bien diminuée.

Demain non plus je ne pense pas aller au lycée. Je n'en peux plus de cette ambiance, de ces élèves, cette violence et cette hypocrisie. Et c'est la dernière journée avant les vacances. Et puis on va faire plusieurs goûters dans la journée, alors...

Je voudrais retrouver un peu de calme...

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  • : Le blog de petite-fée
  • : J'ai 26 ans. Victime de viol à 14 ans, j'ai souffert d'anorexie mentale pendant 6 ans. Je me mutilais quasi quotidiennement. J'ai fais trois tentatives de suicide...Je suis guérie depuis trois ans. Ce blog est mon exutoire. Certaines photos peuvent choquer.Si vous vous reconnaissez dans certains de mes propos, je suis heureuse de pouvoir vous apporter un peu d'aide et de réconfort.
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