Traitement anti-varroa.
Nota : Cet article écrit en 2000 ne représente pas les
vues officielles. Il est néanmoins laissé pour ce qu’il vaut. (4.4.2007)
Vos
revues et vos Syndicats vous rappellent régulièrement que vous devez traiter vos colonies contre le parasite
varroa jacobsoni autrement dit l’acarien
varroa. Ce parasite piqueur de nos abeilles, genre de poux qui vit sur
l’abeille adulte et se reproduit dans les alvéoles du couvain, maintenant bien
installé chez nous, n’est a priori pas destiné à disparaître naturellement. Il
affaiblit l’abeille adulte en lui suçant l’hémolymphe et provoque des anomalies
au niveau des ailes qui sont atrophiées sur le couvain naissant. Il faut donc impérativement traiter toutes
ses colonies au moins deux fois par an pendant six semaines environ, bien
entendu en dehors des miellées pour éviter une pollution du miel, afin de
maintenir un taux d’infestation minimal. Un traitement bi-annuel planifié
simultané de tous les ruchers d’une même zone géographique améliorerait encore
l’efficacité.
Pour
l’amateur peu compétent il n’est pas toujours très facile de savoir si son
cheptel est infesté, néanmoins l’examen du couvain naissant permet
habituellement sans difficulté de découvrir des abeilles aux ailes atrophiées,
les abords de la ruche permettent également de découvrir ces mêmes abeilles
traînantes. Parfois on aperçoit les parasites sur l’abeille, il fait environ un
millimètre de diamètre et sa forme rappelle un ballon de rugby que l’on aurait
coupé en deux. Sa couleur varie dans les tons rouges ou marrons.
Le moment le plus favorable est évidemment lorsqu’il n’y a que peu ou pas de couvain et peu d’abeilles, néanmoins il convient que la température extérieure ne soit pas trop froide pour que la grappe d’abeilles ne soit pas encore figée. On opèrera donc une première fois à la reprise de la ponte, c’est une période très propice car le couvain n’est pas encore operculé ou très peu et une seconde fois après la récolte, à partir du 15 septembre.
Les lanières actuelles sont à base d’amitraze et
non plus de fluvalinate ceci afin de prévenir une éventuelle résistance du
parasite au fluvalinate qui aurait été constatée dans certains ruchers.
Personnellement, sur environ 50 ruches visitées à fond, je n’ai pratiquement
pas trouvé de colonies infestées au-delà de l’admissible après deux traitements
annuels et avec des lanières efficaces. Ce dernier point mérite une
explication, en effet j’ai pu constater qu’un nombre important d’apiculteurs
réutilisaient leurs lanières plusieurs années de suite à cause de leur prix. Or
il faut savoir que les abeilles les propolisent assez rapidement les rendant
tout à fait inefficaces. Il est vraisemblable qu’après une dizaine de jours
dans la ruche, surtout lorsqu’elles sont placées entre deux cadres, elles ne
sont plus très efficaces. En revanche si on prend soin de les nettoyer à l’eau chaude et au savon avec,
par exemple, un vieux scotch-brite on leur redonne une nouvelle jeunesse en mettant à
nu la matière plastique imprégnée de produit actif qui, soit dit en passant, ne
se libère que très lentement, étant enrobé dans du plastique. Pour être
efficace ce nettoyage
devrait être effectué tous les 10 ou 15 jours. Par ailleurs j’ai expérimenté depuis 7 ou 8
ans le positionnement de la lanière (je n’en mets qu’une ainsi) à l’entrée de
la ruche avec entière satisfaction. L’introduction et le nettoyage ultérieur
sont ainsi grandement simplifiés, d’ailleurs la propolisation est très réduite.
Dernier
point important, un certain nombre d’apiculteurs, peut-être la moitié, fabrique
lui-même ses “lanières” à l’aide de bois de cagettes trempées dans une solution
de klartan. Cette façon de faire me parait à déconseiller fortement. Certes la
molécule de fluvalinate n’a pour l’instant pas fait parler d’elle mais sait-on
jamais, de nombreux produits chimiques se sont révélés toxiques seulement 20
ans ou plus après leur première utilisation (cas par exemple du DDT). La raison
pour laquelle il faut préférer les lanières commerciales tient à la très faible
quantité de produit actif libérée dans la ruche réduisant ainsi à peu de chose
les risques pour la santé humaine. Typiquement cette quantité s’exprime en
centaines de nanogrammes (millionièmes de milligrammes) par kilogramme de miel
ou de cire pour ces dernières alors que les bois de cagettes en libèrent sans
doute des milliers de fois plus avec des
risques potentiels inconnus à l’heure actuelle.
J.Huberson
Agent sanitaire.