Article publié dans le journal La Dépêche du Midi édition du 1er Août 2010
Pierre Beder, le président de Francazal Champ d'envol 31, veut préserver la mémoire de la base aérienne./ Photo DDM L.R.
AFrancazal, le compte à rebours est lancé. Dans un mois, les portes de la base aérienne se refermeront sur près d'un siècle d'histoire. Et si pour certains, c'est une page qui se tourne, pour Pierre Beder en revanche, tout est à commencer.
À presque 80 ans, cet ancien commandant de l'armée de l'air s'est fixé un véritable challenge : faire de la base militaire de Francazal un nouveau bassin d'emploi. « Il faut conserver ce site, qui est un élément important du patrimoine de la région, et lui donner un second souffle, argumente ce passionné d'histoire. La piste, les 18 hectares de parking et les cinq hangars, qui sont à mes yeux de véritables œuvres d'art, doivent être réutilisés. »
Avec quelques comparses, il a donc créé l'association Francazal Champ d'Envol 31, le 22 juillet dernier, et en a pris la présidence. Leur objectif : encourager de grandes sociétés, ainsi que des compagnies aériennes à investir à Francazal pour en faire une nouvelle base d'aviation industrielle et d'affaire.
Près de 3 000 emplois créés
« Nous proposerons des services de maintenance pour des avions de faible tonnage, comme des changements d'immatriculation ou des travaux de peinture », explique Pierre Beder. Plusieurs sociétés auraient déjà été séduites par le projet. Et pour l'ancien pilote, ça ne fait aucun doute, d'autres suivront. « Il nous suffira de faire un peu de publicité, grâce aux cotisations de nos adhérents et aux appuis de nos partenaires », s'exclame-t-il en souriant.
Pour lui, ce projet n'a rien d'utopique, bien au contraire. Il compte même aller plus loin. En effet, la reconversion de Francazal ne se limiterait pas aux activités aériennes. Développer un centre de formation aux métiers de l'aéronautique, ainsi qu'un pôle de recherche sur la base, tel est, à terme, le but de l'association. « L'idée est de créer une sorte de village sur la base. Il faudra des crèches pour les enfants des salariés, des restaurants, des professeurs. » La construction d'un centre de sport de haut niveau, ainsi que l'équipement en panneaux photovoltaïques des zones non constructibles de la base, sont aussi envisagés. Au total, Francazal Champ d'Envol 31 entend créer plus de 3 000 nouveaux emplois, tout en faisant profiter les communes alentours du dynamisme de ces activités.
Encore faut-il convaincre l'État de la viabilité de l'entreprise. Pour le moment, la préfecture a donné son accord. À partir du 31 août, l'association de Pierre Beder disposera de deux ans pour faire ses preuves. En cas d'échec, les installations de Francazal pourraient disparaître et laisser place à un vaste projet immobilier.
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