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L'Aloe Vera, la plante magique

 
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Aussi appelée aloès, cette plante africaine connue depuis l’antiquité pour ses vertus curatives est aujourd’hui cultivée à grande échelle en Amérique et en Asie. A Maurice, les distributeurs ont un mal fou à fournir ce gel si utile contre tous ces maux…





 

«Non je ne peux pas vous donner une plante d’Aloe vera. Elle ne poussera pas. Seules les plantes volées repoussent...» Un appel au vol. Mais Pascal de Flic- en-Flac y croit dur comme fer . Il surveille de près ses plants depuis que le Dr Rajendraparsad Gunessee a parlé de leurs extraordinaires vertus curatives à la radio. Du coup la feuille de laquelle on extrait un gel blanc se vend à Rs 45 et l’on trouve même de faux aloes sur les étals.

«Il en existe 300 variétés. Seulement cinq ont des propriétés curatives et une seule, le Barbadesis Miller, est la plante miracle. Et même si vous avez l’authentique chez vous, ses feuilles ne présentent leurs propriétés qu’à l’âge de quatre ans. Le gel est alors amer et il faut le consommer aussitôt la feuille coupée. Sinon il s’oxyde et n’a pas l’effet escompté sur la santé.»

Appelé mazambron à Maurice, l’Aloe vera n’est pas une inconnue et plusieurs familles en plantent dans leur arrière-cour. Le secret de la plante est même passé de génération à génération et la médecine ayurvédique la prescrit. Le hic, c’est que pour des blessures ou des brûlures, on n’utilise qu’une ou deux feuilles. Mais pour d’autres maladies comme le diabète, l’asthme, le rhumatisme, le psoriasis, l’eczéma, et l’acné notamment, il faut appliquer l’Aloe vera par voie externe ou en consommer pendant des mois. Il faut alors disposer de toute une plantation, d’autant plus que l’Aloe vera a un cycle de vie de six ans maximum. Depuis novembre dernier, du gel d’Aloe vera en provenance d’Amérique est commercialisé à Rs 1 200 le litre.




Au Texas

«Le gel en question est fabriqué par Forever Living products, une firme qui a pu le stabiliser. Ce secret lui a valu des milliards de dollars et elle possède environ deux millions de plantes dans des champs au Texas, au Mexique et en République dominicaine. Ses produits sont arrivés à Maurice le mois denier», explique le Dr Gunessee.

Forever Living refuse de vendre ses produits en pharmacie et utilise des distributeurs indépendants. Le succès est tel que ces revendeurs sont souvent en rupture de stock. Les commandes ne pourront d’ailleurs être livrées que vers le milieu de l’année prochaine.

«Des clients qui ont acheté le gel à Rs 1 200 sont revenus pour en acheter encore. Tous ceux qui en ont acheté une première fois sont revenus et les produits se sont arrachés. Il ne m’en reste plus une goutte», affirme cette distributrice de Quatre-Bornes.

On constate aussi l’apparition de gel d’aloes en provenance d’Afrique du Sud. Quant au Dr Gunessee, il a dû s’équiper d’un nouveau portable rien que pour répondre aux questions des malades. Spécialiste en chirurgie plastique et responsable de l’unité des grands brûlés à l’hôpital Candos, il a lui-même découvert l’Aloe vera à travers ses malades avant de se faire confirmer les propriétés curatives de la plante à Londres. Alexandre le Grand, dit-il, avait envahi une contrée uniquement parce que s’y trouvaient des milliers de plants d’Aloe. Il en avait besoin pour soigner ses soldats et guérir les blessures. Aloe, vient de l’égyptien antique et signifie «luisant et amer» alors que vera vient du latin et signifie «vrai, authentique». Devant le succès de cette plante à Maurice, de nombreux vendeurs offrent des feuilles qui ne proviennent pas du Barbadensis Miller. Souvent le gel n’est pas amer, ce qui signifie qu’elle provient d’une plante trop jeune ou d’une variété d’Aloe qui na pas de propriété curative.

 


Culture et commerce

Devant le succès mondial de l’Aloe vera, beaucoup d’entreprises étrangères ont essayé de se lancer dans la culture et la commercialisation du gel. Mais très peu ont réussi à le stabiliser ce gel après la récolte. Forever Living est une des rares compagnies à avoir réussi ce tour de force et garde jalousement son secret. Son chiffre d’affaires est de US$ 2 milliards par an.

L’Aloe vera pousse dans des régions sèches et arides. Maurice est un endroit propice pour la culture de cette plante que les Mauriciens prennent pour un cactus et qui est en fait de la famille des liliacées.


Maladies traitées

L’Aloe vera est consommée par des personnes en bonne santé qui ont appris que le gel de la plante nettoie l’organisme en éliminant les toxines accumulées notamment. Le Dr Gunessee explique que le gel à une force de pénétration dans l’organisme quatre fois plus puissante que l’eau. «Appliqué tout de suite après une brûlure, il empêche la destruction des cellules. Il a aussi des propriétés anti-douleur, anti-inflammatoires et antibiotiques.»

Le gel d’Aloe vera est aussi utilisé contre la constipation, l’herpès génital, le psoriasis, le rhumatisme, pour faire baisser les taux de glucose chez les diabétiques (médecine ayurvédique), et également pour faire baisser le taux de cholestérol et de triglycéride. La plante est utilisée pour traiter les infections, les inflammations et les lésions cutanées légères, les brûlures et les engelures, et pour réactiver le système immunitaire. «Il arrive à enlever des croûtes qui, avec le temps, se collent au gros intestin. Il les remplace par une couche protectrice.»

Connue depuis l’antiquité, cette plante a fait l’objet de plusieurs ouvrages. Le plus célèbre, Natural Healer, est particulièrement documenté. Depuis peu, des chercheurs étrangers et des médecins mauriciens organisent des conférences sur ce sujet. La prochaine est prévue à l’université de Maurice la semaine prochaine.


Le pourquoi des effets bénéfiques

Cette plante remarquable contient au moins six agents antiseptiques : lupéol, acide salicylique, phénol, azote d’urée, acide de cannelle et soufre. Toutes ces substances présentent des activités antimicrobiennes C’est pourquoi l’Aloe vera peut guérir beaucoup d’infections internes et externes. Le lupéol, l’acide salicylique et le magnésium sont également des analgésiques très efficaces qu’on trouve dans la plante.

Elle contient aussi au moins trois acides gras anti-inflammatoires: cholestérol, campestérol et bêta-sitostérol, ce qui explique l’efficacité du traitement de brûlures, coupures et éraflures ainsi que celui de l’arthrite rhumatoïde, de la fièvre due au rhumatisme et des ulcères internes et externes.

La présence de quelques acides gras peut être l’explication de l’efficacité de l’Aloe vera dans les inflammations de l’intestin grêle, du côlon, du foie, des reins et du pancréas. La présence de chacun de ces acides gras, et plus particulièrement le bêta-sitostérol, explique son efficacité dans les réactions allergiques comme l’asthme, l’eczéma et les aigreurs d’estomac. C’est aussi pour cela qu’il aide, avec un régime non gras, à réduire le taux de cholestérol. C’est la synergie des différentes composantes de l’aloès et le penchant du corps à choisir ce dont il a besoin qui font son efficacité sur autant de maladies différentes. Depuis qu’on en a découvert les propriétés hydratantes – Cléopatre l’utilisait comme cosmétique – les laboratoires du monde entier se sont mis de la partie et offrent une panoplie de produits à base d’Aloe vera au public : Rouge à lèvres, lotion, gel protecteur contre les rayons uv…Le Dr Gunessee explique que les autres variétés d’Aloe ne contiennent pas tous ces éléments, ou alors pas en quantité aussi bien distribuée pour permettre à la plante d’agir en synergie une fois absorbée par l’organisme humain.


Les chercheurs expliquent

La médecine ayurvédique utilise l’Aloe vera depuis longtemps et le Dr Kalpana Ajoodhea, du Human Service Trust, en prescrit à ses malades. Mais les médecins ayurvédique prescrivent la plante à l’étal naurel. Le Dr Ajoodhea garde toujours chez elle une plante quelle montre à ses patients pour qu’ils ne se trompe pas de produit.

Médecins ayurvédique ou chercheurs européens sont d’accord sur ses bienfaits. Leurs découvertes indiquent que la plante possède la propriété de pénétrer vite et profondément dans la peau, à travers la membrane de base et de transporte tout vers l’intérieur.

L’Aloe vera possède au moins six composantes antiseptiques bactéricides, virucides, fongicides ou inhibitrices de croissance de champignons. Elle stimule la croissance cellulaire et le développement cellulaire de tissu sain, notamment le tissu conjonctif. D’où son effet bénéfique pour les blessures. Toujours selon les chercheurs, elle calme les nerfs et permet une meilleure concentration et un meilleur sommeil. Purifié l’Aloe vera harmonise, normalise et détoxique le tube digestif et ses enzymes facilitent la digestion. C’est aussi un analgésique, qui apaise les douleurs musculaires et articulaires, un anti-inflammatoire qui n’a pas les effets secondaires des corticoïdes. On lui prête aussi la propriété d’apaiser les démangeaisons et comme antipyrétique fébrifuge, elle supprime la sensation de cuisson de blessures ou des plaies et piqûres d’insectes et celle qu’on éprouve après avoir touché des orties ou des méduses.