LA DIRECTION
ET LES SERVICES ADMINISTRATIFS

    L'histoire de TRT est marquée par une très grande stabilité des structures de direction et de services administratifs.
    En effet, de 1952 à 1986, TRT aura connu :
   . Trois Présidents :

        - Maurice VIDREQUIN         (1952 -1980) P.D.G. puis Président
        - Robert HIRSCH               (1980 -1986) Président
        - Maurice BENSADOUN        P.D.G. depuis 1986

   . Six Directeurs généraux, ou Directeurs généraux adjoints :

        - Paul HUET                   : Directeur général adjoint de 1952 à 1970
        - Guy ROY                     : Directeur général adjoint de 1961 à 1973
        - Georges BOUDEVILLE       : Directeur général adjoint en 1969 puis
                                          Directeur général de 1971 à 1980 et
                                          Vice-Président Directeur général de 1980 à son décès en 1984
       
- Léon-Victor SPITALIER     : Directeur général adjoint de 1977 à 1985
        - André LAURENS             : Directeur général adjoint depuis 1984
        - Maurice BENSADOUN       : Directeur général depuis 1984.

   . Deux Secrétaires généraux :
        - André MARETTE (1952 -1981)
        - Jean-Jacques HOURTON depuis 1981

     . Trois Directeurs financiers :
        - Xavier GIELEN (1952 -1964)
        - Roger GILARDI ( 1965 -1970)
        - Max ASSÉO depuis 1971

    . Quatre Chefs du personnel :
        - Jean VINCENTI (1952 -1960)
        - André LIVET (I960 -1977)
        - Pierre LURSON (1978 -1982)
        - Jacques d'ARJUZON depuis 1983


    Cette continuité a été un facteur de stabilité et de cohésion dans le commandement évitant les à-coups brutaux dus à des changements de direction et facilitant le franchissement des moments difficiles.

    De 1952 à 1962, M. VIDREQUIN assura la direction générale secondé par M. HUET. En 1961 M. ROY lui apportait son concours pour les questions commerciales et Georges BOUDEVILLE pour la partie production. Georges BOUDEVILLE devait du reste abandonner ses fonctions industrielles à Pierre PASTIER en 1963 pour se consacrer au commercial. A cette même date André LAURENS succédait comme directeur technique à André ANGOT qui occupait ce poste depuis 1957. Ce dernier créait alors la direction scientifique.

   Avec la croissance, de nouvelles structures et directions furent mises en place :

        - en 1963      - une direction industrielle (Pierre PASTIER) supervisant
                         les activités des usines de Brive, de Dreux, de Rouen ainsi que des ateliers de Paris,
                         - le contrôle de gestion de la direction technique
                         (Claude TEMPE et Jean LARCHER),
        - en 1964      - le contrôle de la qualité (Michel MONTADAT),
        - en 1965      - un bureau des programmes (Pierre DAUVIN),
        - en 1968      - un service de documentation (Pierre RENARD) complétant la
                         bibliothèque technique mise en place dès 1966 par André ANGOT,
                         - un service de comptabilité analytique (Marcel YASSEF),
                         - un service de coordination des bureaux de dessin
                         (Charles GUILLOUX),
                         - un service efficience et prix (Roger MALLET),
                         - un service des approvisionnements (François BEIGNET et
                         Marcel PRABONNAUD),
    (ces deux derniers services remplaçant les bureaux de précalcul et d'achats).

    La technicité des matériels devenant de plus en plus complexe et nécessitant une liaison étroite études-production, c'est fin 1968 que fut créée une direction technique et industrielle confiée à André LAURENS.
    On peut considérer que fin 1968 TRT disposait de toutes les structures d'une entreprise moderne ; avec le temps ces structures évolueront, mais aucun changement radical n'interviendra.

    Depuis cette date (1968) les notions de gestion, de prix de revient, d'analyse de la valeur, de fiabilité, de normalisation, étaient devenues monnaie courante, chaque opérateur, agent technique, dessinateur ou ingénieur étant concerné. Parallèlement les ingénieurs étaient sensibilisés au dépôt de brevets d'invention.

    Les années suivantes virent la mise en place de moyens informatiques tant pour la gestion (Jean-Marie JULLIEN), que pour le calcul scientifique et les logiciels (Michel COIRON).

     A partir de 1969 les ingénieurs et les cadres suivirent des cycles de formation à la communication, aux relations humaines, aux mécanismes économiques, etc... Des stages furent organisés chaque année à tous les échelons pour la formation permanente : depuis l'initiation à l'électronique jusqu'aux techniques de gestion en passant par l'analyse de la valeur, la cotation fonctionnelle, la programmation etc... Cette formation permanente est devenue un élément essentiel de la politique sociale de la société.

     La qualité a toujours été une préoccupation de la Direction de TRT ; la mise en place en 1964 d'un Service de contrôle de qualité, sous la direction de Michel MONTADAT, en témoignait. L'usine de Rouen fut souvent classée en tête des fournisseurs des PTT dans leurs relevés annuels de qualité et, en 1982, TRT se vit attribuer par le S.I.A.R. la qualification RA01 qui représente le plus haut degré de confiance d'un client envers son fournisseur. En 1986, consciente de l'importance du facteur qualité, dans son sens le plus large, pour l'avenir de la Société, la direction lança le programme PERFORMANCE PLUS : une charte de la qualité de TRT fut établie et un vaste plan de sensibilisation de l'ensemble du personnel à là qualité totale fut mis sur pied.

    Outre la participation de TRT dans Radio Océan, puis depuis 1952 dans le LEP (dont M. HUET était le directeur général), TRT en 1959 avait pris le contrôle, au niveau de 70%, d'OMERA (société d'Optique, de Mécanique, d'Electricité et de Radio) qui fabriquait les matériels conçus par SARAM (Société d'Applications Radioélectriques à l'Aéronautique et la Marine) et bénéficiait de plus d'accords avec COLLINS. En 1957, TRT créa avec RADIOTECHNIQUE la société TRTA (TRT Afrique) à Alger. TRTA reprenait en les amplifiant les activités en Algérie de SAFTEL (Société AFricaine de Télécommunications et d'ELectronique ) créée en 1951 qui s'installait à Abidjan. En 1958, était créée à Casablanca SAMTEL (Société Anonyme Marocaine de TELécommunications). En 1962, TRT devint actionnaire de SODERN (SOciété D'Études et de Réalisations Nucléaires) et racheta à SARAM les derniers 30 % d'OMERA. D'autres participations furent acquises, en particulier en 1979 dans SFTP (Société Française des Techniques PYE devenue par la suite Société d'études et de Fabrications de Télécommunications Professionnelles) et surtout en 1985 dans SOCRAT (Société de Constructions Radioélectriques), que TRT contrôla alors à 100 %.

    Au 1er Janvier 1986, une importante réorganisation des activités informatiques de PHILIPS en France amena la création de TRT-TI (TRT Télécommunications et Informatique) dont TRT devint le principal actionnaire. A la même date, TRT prit en charge le CTI (Centre de Technologies Informatiques) qui comportait, à Fontenay-aux-Roses, environ 250 personnes et qui utilisait une centaine de personnes dans l'usine de la RADIOTECHNIQUE à Rambouillet.

Par ailleurs des accords furent négociés avec THOMSON, SAT, CIT, SESA et CSEE entre autres pour l'exécution en commun de contrats spécifiques (réseau Mercure, courants porteurs militaires, système modulaire thermique, Transpac, Saphir, etc.). Ces accords sont relatés dans les comptes rendus annuels de la société.

Le tableau accessible en cliquant ICI montre l'évolution d'une part des effectifs, d'autre part du chiffre d'affaires de la société.

 

LES SERVICES TECHNIQUES


    Dans les années 1950-1960, plus que dans le secteur industriel, c'est dans les services techniques que l'évolution de TRT a été la plus spectaculaire.

    A Paris, les 30 personnes composant en 1952 le service Radio de Paul LE GUYON et les 20 personnes du service Courants porteurs d'Alexandre TARASSOFF ont été l'embryon de ce qui est devenu en 1966 le centre technique du Plessis Robinson avec 650 personnes, soit un effectif multiplié par 13 environ en 14 ans, ce chiffre ayant doublé seulement les 20 années suivantes. L'accroissement de 25% par an en moyenne des effectifs techniques (recherche appliquée, développement) est le reflet du dynamisme qui régnait dans la société.

    Avant de passer en revue l'activité de chaque service technique, il n'est pas inutile de rappeler succinctement comment chacun a été créé et pourquoi certains ont disparu.

    En plus des deux services Radio et Courants porteurs déjà cités existant en Juillet 1952 à Paris, la direction générale avait décidé en Octobre 1952 d'étendre les activités de TRT vers la signalisation et la commutation (service confié à Cyprien RAYMOND) et vers les faisceaux hertziens (service dont André LAURENS prendra la responsabilité en Mars 1953).

    Depuis 1952 M. VIDREQUIN s'intéressait à une fusée de proximité d'artillerie (on disait alors pudiquement "une radiosonde") étudiée par PHILIPS-USFA et, en 1955, il décida de passer à son industrialisation et à sa fabrication. L'atelier de la Garenne où les études étaient faites dans le plus grand secret étant trop exigu, c'est à cette occasion que fut créé l'atelier de Dreux avec une petite équipe confiée à André DARFEUILLE, qui venait de Brive, dans laquelle on trouvait Édouard GUINAND, Maurice GERVAIS, Georges DARCEL et ultérieurement Jean-Pierre TRANIN.

    Les quatre pôles : radio, courants porteurs, signalisation et faisceaux hertziens étant alors bien implantés, il fut décidé en 1957 d'ajouter une nouvelle activité "M.E.S." (Matériels Electroniques Spéciaux) confiée, sous la conduite de Claude COSSE, à quelques ingénieurs qui avaient travaillé au CNET sur des problèmes de guidage par radio.


    Fin 1957, la société comptait donc les services d'études suivants :
        - Radio A : Gaston SALMET,
        - Radio B : Kléber GILABERT qui, venant de SADIR, renforçait les équipes
        d'études radio dans le domaine de la BLU (Bande Latérale Unique),
        - Radio C : Maurice VERGUET, (Brive)
        - Faisceaux Hertziens : André LAURENS,
        - Courants Porteurs : Alexandre TARASSOFF,
        - Signalisation : Cyprien RAYMOND,
        - M.E.S. (Matériels Electroniques Spéciaux) : Claude COSSE,
        - Dreux (pour les fusées) : André DARFEUILLE.

    La Direction Technique avait été confiée à André ANGOT et chaque semaine le "COTEC" réunissait autour de M. HUET : MM. ANGOT, TARASSOFF, LE GUYON, RAYMOND, LAURENS.

    Tous les services techniques avaient été regroupés 88 rue Brillat-Savarin Paris 13e, certains depuis mi-54 (signalisation), d'autres courant 1956, MES s'y étant installé en 1957 un atelier prototype de mécanique et de câblage complétait l'équipe technique.

    Avec le transfert d'une partie des fabrications de la rue Boyer aux établissements de Brive, Dreux et Rouen de 1955 à 1958, les services techniques revenaient rue Boyer fin 1958 (à l'exception de M.E.S.). Le service commercial et le siège rejoignaient la rue Brillat-Savarin. La rue Boyer devenait donc le Centre Technique et l'usine pilote de la société.

    Cette situation devait se prolonger jusqu'en 1966, date de l'abandon de la rue Boyer pour le nouveau centre technique du Plessis-Robinson.

    Les modifications suivantes étaient intervenues entre temps :
        - En 1961, avec l'entrée de TRT dans SOTELEC, les activités Courants Porteurs
         et Signalisation avaient été regroupées sous la responsabilité
         d'Alexandre TARASSOFF avec le sigle T.I.S. :
         T - Transmissions : Raymond GUIRIMAND,
         I - Téléinformatique : Michel COIRON (Informatique et Télésupervision),
         S - Signalisation : Henri DELUGEAU (Ferroviaire et routière),


tandis que Jacques DAGUET dirigeait plusieurs groupes d'études avancées dans le domaine des transmissions de parole et de données.

        - De même Claude COSSE, qui avait développé au sein de M.E.S. les activités en
          radioaltimètres et en détecteurs de proximité, commençait à s'occuper de l'infra
          rouge ; d'où la création des services :
         Avionique : Raymond STRAUCH,
         Fusées d'artillerie : Jean-Pierre TRANIN (de retour de Dreux),
         Optronique : Fernand LOY, puis Jean-Pierre FOUILLOY,
         Fusées pour missiles : Roland ALLÉZARD

        - Les perspectives de développement de la microélectronique nécessitèrent en 1963
         la création d'une section "MICRO" confiée à Georges KERSUZAN pour les
         hybrides tandis que Jean DUCAMUS entreprenait les premières études de
         microélectronique monolithique.

        - En 1964 les activités de Radio A et de Radio B fusionnèrent pour devenir le
         service de Radio Militaire (R.M.) sous la conduite de Jean LARCHER secondé
         par Yves VOURC'H.

        - Cyprien RAYMOND avait été chargé (dès 1962) par M. HUET de l'implantation
         du futur centre du Plessis-Robinson et Kléber GILABERT des brevets. Paul LE GUYON
        
s'occupait depuis déjà quelque temps des études technologiques en
         qualité d'Ingénieur en Chef.

     C'est également dans la période 1963/64 que fut mis en place le contrôle de gestion des services techniques avec des devis d'études, des comptes-rendus mensuels des dépenses sur les ordres d'études et le tableau de bord bimestriel (dépenses et prévisions d'achèvement des études) de chaque service.

    Avec le transfert en 1966 des services techniques au Plessis-Robinson (650 personnes environ) les services auxiliaires se développèrent :

        - B.E.T. (Bureau d'Études Technologiques) chargé entre autres du choix des
         composants, des listes préférentielles, de la normalisation (Paul LE GUYON et
         Pierre AMOUROUX),
        - Contrôle Qualité (Stany GWOZDZIAK avait succédé à Michel MONTADAT),
        - Précalcul, analyse de la valeur (J. VAN DER SLOT puis Roger MALLET),
        - Programmes (François BÉRARD),
        - Projets et systèmes (Claude TEMPE).

    Ces activités existaient à l'état embryonnaire auparavant, mais ne possédaient pas l'assise et l'ampleur qu'elles ont connues dès leur installation au Plessis.

    En 1967, en vue d'une meilleure planification des études, fut mis en place le système de Programme d'Enchaînement Prévisionnel (PEP). Très lourd et incapable de travailler en temps réel (les programmes n'étaient mis à jour par ordinateur que tous les 15 jours), il ne subsistera du PEP au bout de 18 mois ou 2 ans d'expérience que les diagrammes PERT établis au début de l'étude et remis à jour au gré des besoins des chefs de service.

   André LAURENS, depuis Octobre 1963 directeur technique, était nommé directeur technique et industriel en Octobre 1968, et assurait la direction du centre technique ; Claude TEMPE lui était adjoint. Henri DELUGEAU succédait à ce dernier au service ProjetSystèmes. Jean-Daniel KOENIG prenait la tête des faisceaux hertziens. Michel COIRON était chargé des relations scientifiques et techniques (succession d'André ANGOT) et Raymond GUIRIMAND de la gestion des départements T.I.S. et T.S.T. la même fonction de gestion était accomplie par Pierre NAEGELS côté M.E.S. Maurice GERVAIS assurait auprès d'André LAURENS le contrôle de gestion de toutes les activités techniques (Budget-Programmes - Suivi des ordres,...).

    Après le départ d'Alexandre TARASSOFF vers la direction commerciale en 1969, Gilbert FERRIEU prit la tête des activités T.I.S.. Jacques DAGUET fut chargé de deux activités nouvelles : T.S.T. (TéléSélections Temporelles) et S.N.S. (Systèmes Numériques Spéciaux) en vue de développer les systèmes MIC, DELTA, SNTI. Claude GAQUERE fut placé à la tête de T.S.T. et Guy DAVID à celle de S.N.S.

    Gilbert FERRIEU réorganisait les activités de T.I.S. comme suit :
        - Transmissions : Paul CANIQUIT (courants porteurs et matériels SOTELEC),
        - Téléinformatique : Michel STEIN (modems),
        -Télésupervision : Michel LE DIBERDER,
        - Chemins de fer : Jacques FOSSÉ,
        - Circulation routière : Jean DRESSAYRE,
        - Développement : Raymond CROZE.

     Une mission très importante de "normalisation" avait été confiée à Charles GUILLOUX qui, dès 1968, éditait les premières prescriptions de constitution des dossiers : la "Bible". Sa mise en application dans tous les bureaux de dessin a demandé beaucoup de temps et de persuasion mais depuis cette date le dossier est devenu le point de passage obligé pour les liaisons études-production.

    Après le départ à la retraite de M. HUET fin 1970, Georges BOUDEVILLE, devenu Directeur Général, modifiait en 1972 la structure des activités de Gilbert FERRIEU et de Jacques DAGUET en créant sous l'autorité de ce dernier la Division Technique Téléphonie (D.T.T) regroupant également le laboratoire de Lannion créé en 1972 sous la direction de Maurice LE DORH.

    Les services techniques de MES s'étaient beaucoup développés avec le succès des radioaltimètres et des fusées de proximité. A partir de 1970, avec les lunettes et jumelles infrarouge, les épiscopes pour chars et les premières caméras thermiques, les perspectives de l'optronique se révéleront très prometteuses l'accroissement des effectifs d'optronique sera dès lors continu avec une nette accélération dans les années 80-86. En 1972 le démarrage de l'activité mines antichars (Jean-Pierre TRANIN) marquera également une étape significative.

    Paul LE GUYON étant parti à la retraite en 1975, Jean-Claude PETIT prenait en charge le Bureau d'Études Technologiques qu'il devait développer par rattachement du dessin assisté par ordinateur (Régis CAMIER), des études avancées de technologie (Georges KERSUZAN), des alimentations (Claude THOMAS) et des circuits intégrés (Roger CARMONA).

    En 1976 à la suite de l'appel d'offres pour le réseau TRANSPAC, fut créé un service de Commutation de Données avec Édouard ASSÉO et Henri VANNETZEL qui réalisa les premiers commutateurs en association avec SESA et T.I.T. Cette nouvelle activité contrebalançait l'abandon progressif de la télésupervision et des affaires ferroviaires et routières.

    L'étude de l'autocommutateur SX8 entreprise en 1977, dans laquelle TRT avait la responsabilité du logiciel, amena la création d'une importante équipe de logiciel sous la conduite de Jacques CATY.

    En 1978 les activités ferroviaires et routières quittaient TRT et passaient sous le contrôle d'OMERA (70% de l'effectif technique suivait sous la conduite de Michel LE DIBERDER). C'est cette année également que fut décidée la création de deux grandes divisions techniques auxquelles correspondaient deux grandes divisions commerciales :

        - D.T.C. (Direction Technique Civile) sous la responsabilité de Jacques DAGUET,
        - D.T.M. (Direction Technique Militaire) sous la responsabilité de Claude COSSE.

    Une activité "Fibres Optiques" avait été créée en 1978 et confiée à Daniel CAPOROSSI, mais devant les faibles débouchés rencontrés, TRT décida de céder ce service en 1982 à LTT.

    En 1980, Maurice VERGUET étant parti à la retraite, Dominique ROSSIER prenait la direction des laboratoires de Brive. Le service de Radio Militaire où Michel ETIENNE avait succédé en 1974 à Jean LARCHER était également réorganisé : Guy DAVID reprenait les études en cours sur les matériels air et marine et Jean-Pierre DEBOST se chargeait des études avancées Radio. Jean CHASTAGNIER assurait, avec Michel COUDREUSE, le suivi des études de Radio-Mobile.

    En 1981, Jacques DAGUET (parti à la retraite) était remplacé par François LERAILLEZ à la tête de D.T.C.

     La prise de contrôle en Novembre 1985 par TRT de la société SOCRAT entraînait le départ vers SOCRAT de Jean-Pierre TOMASI comme directeur technique et de Lucien BOULLE comme directeur de production.

     En 1985, une direction technique unique était créée avec à sa tête
François LERAILLEZ, Claude COSSE lui étant adjoint pour l'activité militaire.
François LERAILLEZ confiait les services de contrôle de gestion à
Henri VANNETZEL secondé par Alain d'AUNAY.

    En Janvier 1986, le centre de technologies informatiques (C.T.I.) de Fontenay était rattaché à TRT et Michel STEIN en assurait la direction après le départ à la retraite d'André BESSE.

    Au centre technique du Plessis, une restructuration des services techniques imbriquant davantage les activités civiles et militaires était annoncée. C'est ainsi que furent créées :

        - la Division Technique Radiocommunications (D.R.C.) confiée à Georges BONNEROT regroupant les          radiocommunications militaires (Jean-Pierre DEBOST), la radiomobile (Michel COUDREUSE), la          radiodistribution (René TANGUY) et un groupe d'études préliminaires (Jean-Pierre          VAN UFFELEN),
        - la Division Technique Détection Electromagnétique et Radionavigation (D.E.R.)
         confiée à François MAGNE regroupant la radionavigation (Michel RIFFIOD),
         les missiles (Roland ALLÉZARD) et les détecteurs de proximité (Jean-Pierre TRANIN),
        - la Division Optronique, confiée à François-Xavier DOITTAU en Juillet 1987.

     Le panorama des services techniques ne serait pas complet, si l'on n'évoquait pas les problèmes de propriété industrielle. Comme toute société, TRT a protégé ses inventions par des dépôts de brevets. Le tableau ci-après permet de voir le nombre de brevets déposés de 1952 à 1986 dans chaque domaine ainsi que le nombre de dépôts encore en vigueur en France ou à l'étranger au 31 Décembre 1986 :

   
EN
VIGUEUR
DOMAINE DÉPOTS FRANCE EN FRANCE A LÉTRANGER
Circulation routière ou ferroviaire 40    
Téléinformatique 71 55 378
Transmissions téléphoniques 87 38 155
Commutation tél. + postes tél. 41 27 139
Radiocommunications 59 28 130
Faisceaux hertziens 20 11 49
Optronique 70 57 230
Avionique 41 35 116
Fusées, mines 28 20 40
Antennes 11 5 8
Divers et technologie 52 25 64
TOTAL
520 301 1309


A noter l'imagination exceptionnelle de Fernand LOY (57 brevets), Jacques DAGUET, Gaston SALMET, Gilbert FERRIEU, Loïc GUIDOUX, Maurice BELLANGER (20 à 30 brevets).

 

 

LES SERVICES COMMERCIAUX


    Au début des années 50, la plupart des cadres commerciaux de TRT proviennent de S.I.P.L. où ils avaient travaillé sous la coupe de M. VIDREQUIN, qui avait pris la direction commerciale à son arrivée en Mai 1947, puis la direction générale en Août 1948. A cette époque on trouvait Robert LEMORO aux affaires militaires, Jacques DREVON aux affaires civiles, Lucien ROTHIER aux installations et Raoul PÉANT aux pièces de rechange. Parmi les matériels vendus ou installés, on notait les émetteurs de radiodiffusion 20 kW OM et OC, un lot d'émetteurs 40 W pour Madagascar, un 75 W (dit LOTTEMBERG) mais surtout un 500 W entièrement "tropicalisé" (160 ex.) concurrent du 1 kW SADIR et des émetteurs-récepteurs VHF pour la radionavigation aérienne. Egalement l'Armée avait commandé des émetteurs-récepteurs SCR 508 (4 à 500) et SCR 694 (1000) ce qui prépara le terrain aux AN-GR-C9. En Juin 1952 venaient s'y ajouter le 1 kW POLYTYPE (aussi bien radiodiffusion pour l'Outre-Mer, que radiotélégraphie ou radiotéléphonie) et très rapidement après les émetteurs FM 2 kW et 12 kW.

    Jacques DREVON avait présenté en 1953 aux PTT d'Outre-Mer les premiers 3 voies à courants porteurs (FTR 133) sur ligne aérienne et devant leur succès en Afrique et en Finlande, dut renforcer son équipe avec Pierre HERRENKNECHT.

    Du côté Faisceaux Hertziens également, l'intérêt de la Radiodiffusion Télévision Française (R.T.F.) pour les premiers faisceaux CZ8V nécessita de recruter deux nouveaux ingénieurs : Stéphane RAKOVER et Michel FOISY.

   En 1956, Jacques DREVON abandonnait le secteur des Transmissions par courants porteurs à Jacques LEVAILLANT, nouvellement arrivé, et se consacrait surtout aux matériels de radiodiffusion et de télévision.

    En Mars 1958 fut créée une section commerciale "ENGINS" confiée à Charles de GUITAUT chargé de tout ce qui gravitait autour des matériels radioguidés (fusées de proximité, radio-altimètres, etc...). En Décembre 1958, M. VIDREQUIN avait appelé M. ROY et lui avait confié la direction commerciale qui comprenait donc début 1959:

        Robert LEMORO (matériel militaire) secondé par Guy DUCORPS
        Charles de GUITAUT (engins),
        Jacques DREVON (radio, radiodiffusion, faisceaux hertziens),
        Jacques LEVAILLANT (courants porteurs),
        Raoul PÉANT (pièces de rechange),
        Lucien ROTHIER (installations, circulation ferroviaire et routière
        et télésupervision).

    Au début des années 60 le service commercial dut se renforcer fortement car étaient arrivés certains contrats importants : les courants porteurs militaires 4-12-24 voies étudiés avec CIT pour la SEFT, les radioaltimètres et les fusées de proximité pour missiles, les matériels SOTELEC, les faisceaux hertziens pour l'exportation, les matériels radio BLU, etc... Les affaires de télécommande et télésupervision étaient suivies par François BEIGNET, François GUILLAUD était chargé des transmissions de données.

     Georges BOUDEVILLE vers la même époque avait quitté la production pour seconder M. ROY à la direction commerciale, tandis que Jean LEFLAMBE assurait la coordination commercial/fabrication/études, et mettait en place les plans de 2 et 5 ans ainsi que les prévisions de facturation et de trésorerie. Il créait le S.A.C. (Service Administratif Commercial) avec Jean BALIGAND.

    Cette structure devait se maintenir au fil des années. Bernard DUBOIS avait remplacé Robert LEMORO, parti à la retraite en 1969, pour les matériels militaires de radiocommunications. Lucien ROTHIER était chargé des affaires chemins de fer et routières et Jean WATSON des installations. Jacques DREVON, appelé chez PHILIPS ELA, avait laissé à l'oeuvre Michel FOISY et Jean-Louis CHENON.

     En 1972 (Georges BOUDEVILLE avait été nommé Directeur Général en 1971) les services commerciaux furent remaniés : Jacques DREVON, revenu à TRT, prenait la direction des affaires civiles (Faisceaux Hertziens, Radiodiffusion, Signalisation) et Charles de GUITAUT, secondé par Bernard DUBOIS, la direction des affaires militaires et aéronautiques. Jacques LEVAILLANT et François GUILLAUD conservaient les affaires SOTELEC et les courants porteurs pour l'un, les transmissions de données et les modems pour l'autre, enfin Stéphane RAKOVER assurait l'exportation.


    Après le départ à la retraite de M. ROY et de Jacques LEVAILLANT (Avril 1973), Jean LEFLAMBE reprenait la direction commerciale et Antoine JOUSSET remplaçait Jacques LEVAILLANT. En 1978 étaient créées par Georges BOUDEVILLE la direction commerciale civile (François GUILLAUD) pendant de la direction technique civile (Jacques DAGUET), et la direction commerciale militaire (Bernard DUBOIS) pendant de la direction technique militaire (Claude COSSE). En 1980, Marc HOUERY devait remplacer François GUILLAUD après son départ chez PHILIPS.

     On peut constater que jusqu'en 1985 malgré les modifications de structure apportées, chaque commerçant a gardé le contact avec son "administration cliente" quel que soit le matériel proposé, cette solution permettait d'avoir des liens personnels importants et a sans doute facilité l'obtention de marchés difficiles ou permis d'adoucir certaines pénalités... Défendue par M. VIDREQUIN et poursuivie par MM. ROY, BOUDEVILLE et LEFLAMBE, cette organisation, qui tranchait nettement avec celle de nos concurrents (chefs d'articles ou chefs de produits), s'est avérée tout à fait efficace quand on regarde les résultats obtenus.

     En 1985, la direction commerciale civile devait subir une importante restructuration : les deux divisions Télécommunications publiques (Bertrand MANUALI) et Télécommunications d'entreprise (Paul VINAY) dont la création remontait à 1981 furent remaniées et divisées en départements (Marketing, Produits, Ventes France, Ventes Exportation, Gestion et Projets).

    En 1986 la création de TRT-TI entraîna le départ vers cette nouvelle société des ventes en France des modems et des matériels de commutation de données, cependant que les équipes restées à TRT devenaient responsables de ces deux activités pour l'ensemble de PHILIPS et continuaient à en assurer la vente à l'exportation.

    Il faut noter aussi le rôle joué par certains adjoints de Georges BOUDEVILLE, tels Jean BERGERON qui assura l'intérim de la direction commerciale civile ainsi que certaines relations internationales et Christian VIRET (directeur commercial d'OMERA de 1965 à 1979) spécialiste des matériels aéronautiques.
Pour terminer le panorama de l'activité commerciale il faut souligner le travail important effectué par le service des installations confié d'abord à Lucien ROTHIER puis par la suite à Jean WATSON secondé par Pierre BOIVIN. Leurs équipes ont été présentes partout dans le monde. Egalement l'activité des services d'après-vente et de réparation fut très importante pour la bonne renommée de TRT. Développés progressivement, à partir du service "pièces de rechange" de Raoul PÉANT, ils ne cessèrent de croître pour devenir un département important dont Jean-Pierre RIBE assura la direction depuis 1983.

 

LES USINES DE PRODUCTION


    Lorsque naquit TRT en 1952, la capacité de production de la société comportait : un atelier à Paris, rue Boyer, d'environ 150 à 180 personnes et l'usine de Brive, à la suite de son rachat en 1950 à RADIOSCIL,il existait aussi un atelier "confidentiel" à la Garenne où 4 ou 5 personnes s'occupaient des fusées de proximité ("radio-sondes" à cette époque).

     En 20 ans, cette capacité allait s'accroître considérablement à l'image de l'industrie française : en 1955 l'étude et la fabrication des fusées nécessitaient un accroissement de surface et ce fut la création de l'usine de Dreux, en 1956 la fabrication des émetteurs-récepteurs AN-GR-C9 dépassait la capacité des ateliers de Paris' et l'achat de l'usine de Rouen fut décidé, en 1971 était posée la première pierre de l'établissement de Lannion destiné surtout aux études, mais un atelier de production de 10 à 20 personnes devait y être installé vers 1975, enfin en 1976 TRT reprenait à PHILIPS l'usine de Lunéville avec une partie du personnel, pendant le même temps, l'usine de Brive passait de 300 à plus de 1000 personnes.

     Au départ, la Direction de production relevait directement de M. VIDREQUIN de qui dépendaient les directeurs d'usines de province. En 1963 fut créée une direction industrielle, confiée à Pierre PASTIER, en vue de mieux harmoniser les charges des différentes usines. La création d'une direction technique et industrielle, dont André LAURENS fut chargé, remonte à Novembre 1968, Pierre PASTIER restant directeur industriel. Les différents organigrammes permettent de suivre l'évolution de la direction industrielle au cours du temps (François GUILLAUD succédant à Pierre PASTIER, parti à la retraite en 1974, et Claude TEMPE à François GUILLAUD en 1978 quand celui-ci partit à la direction commerciale).

LES ATELIERS DE PARIS PUIS DU PLESSIS-ROBINSON

    En 1952 les ateliers de Paris étaient dirigés par Gabriel CHRÉTIEN. La fabrication était centrée surtout sur l'AN-GR-C9, apparaissaient en 1953 le 400 W AIR, en 1954 les premiers équipements à courants porteurs (FTR 133) et en 1955 les premiers faisceaux hertziens. Appelé à s'occuper des fusées à la Garenne, Gabriel CHRÉTIEN était remplacé par BONHOMME (1953) puis par Jean LEFLAMBE (1954-1958) et par J.P. VAN HALL (1958-1959). Ce dernier assurait depuis 1955 la coordination des usines de Paris, Brive et Dreux, rôle qui fut ensuite dévolu à Georges BOUDEVILLE.

    Le transfert des fabrications d'AN-GR-C9 à Rouen en 1956, des courants porteurs à Dreux en 1957 et des faisceaux hertziens à Brive en 1958 ramenait les ateliers de Paris au rôle d'usine pilote pour les fabrications de présérie ou de petite série. Depuis Décembre 1954, l'atelier de présérie était dirigé par Raymond CAPLIN. Les ateliers de mécanique étaient confiés à Marcel ROUSSET et ceux de câblage à Robert GUYOMAR. Les effectifs de mécanique et de câblage avaient été réduits, ceux du service essais étaient dirigés par Pierre PASTIER jusqu'à son départ en 1959 pour Brive date à laquelle Michel MONTADAT lui succédait. Le poste de chef de fabrication de Paris fut occupé par Jacques DE TRENTIGNANT (1962-1964) puis par Christian DOL (1964-1966). Peu après le transfert au Plessis-Robinson en 1966, Maurice GERVAIS assura la fonction de chef des ateliers du Plessis quelque temps, mais appelé auprès d'André LAURENS, il céda la place à Lucien BOULLE, arrivant de Dreux, qui devait garder ce poste jusqu'à sa nomination comme directeur industriel de SOCRAT en 1985, Daniel PILLONS lui succédant alors.

    De même que les ateliers de Paris avaient joué le rôle d'usine de présérie (courants porteurs militaires 4 et 12 voies en 1962/63 par exemple) de même les ateliers de Plessis se virent confier entre autres les préséries du V/UHF et surtout le regroupement sur la plateforme d'essais (Robert GIRAUD puis Jacques FOSSÉ, puis Louis LONDEIX) d'ensembles complexes (SNTI, réseaux de supervision ou de transmission de données...).

L'USINE DE BRIVE

     L'usine de Brive occupe un terrain de 80 000 m2 environ où dès 1937 avaient été construits par le ministère de l'armement des bâtiments destinés à être une annexe de l'arsenal de Tulle. C'est dans ces bâtiments que RADIOSCIL s'installa en 1940. En 1950, Jean LEFLAMBE étant directeur de cet établissement, S.I.P.L. se substitua à RADIOSCIL pour y fabriquer des copies des postes américains SCR694, SCR508, SCR528.

    Début 1951, Jean LEFLAMBE rejoignait Paris pour assurer la direction de Radio-Océan et Robert SAINE prenait la direction de l'usine, secondé par Henri LECAT chef des services administratifs. L'usine était composée de deux bâtiments et abritait également le service d'étude dirigé par Maurice VERGUET, qui se consacrait surtout à l'émission (300 W SEFT, 1 kW Polytype, émetteurs de radiodiffusion 2 kW FM et 12 kW FM). Pour compléter les charges, Paris sous-traitait à Brive certaines parties de l'AN-GR-C9 et plus spécialement les alimentations DY88.

     En 1956, Robert SAINE partait à Rouen pour démarrer la nouvelle usine et François ALLARD le remplaçait.

    En Juin 1959, Pierre PASTIER fut envoyé à Brive en vue de fermer cet établissement. En effet depuis un certain temps le manque de charges avait nécessité de fabriquer en sous-traitance pour PHILIPS des machines à laver, des appareils antisurdité et des magnétophones. En fait Pierre PASTIER reprit l'usine en mains et avec l'arrivée des fabrications de faisceaux hertziens, on renonça à la fermeture. Dès 1960 il fallut même construire un nouveau bâtiment.

    Des difficultés étant apparues à Rouen, Pierre PASTIER dut partager ses activités entre Brive et Rouen jusqu'à sa nomination à la direction industrielle. En conséquence Henri LECAT qui dirigeait les services administratifs (personnel, achats, comptabilité) assurait le contact par ses déplacements réguliers à Paris, Christian FOUHETY s'occupait de la fabrication et Raymond VIDAL des essais.

    La fabrication des émetteurs-récepteurs SEM 25 devant démarrer à Brive, Michel MONTADAT qui avait dirigé le service Essais de Paris depuis 1959 après le départ de Pierre PASTIER, puis avait été chargé par M. HUET de la mise en place du contrôle qualité en 1964, fut envoyé à Brive en Juillet 1965 avec le titre de représentant de Pierre PASTIER. A la mort de Henri LECAT en Juillet 1966, les services administratifs furent dirigés par Pierre LAFOND. Cette période fut marquée par une embauche très importante (environ 80 personnes de Janvier 66 à Octobre 66 dont de nombreux ingénieurs affectés aux tâches de production et d'essais). Jacques FRANDON assura aux essais la succession de Raymond VIDAL (celui-ci, assisté de Robert MICHAUDEL, s'occupant de la cellule commerciale nouvellement créée). Michel MONTADAT fut nommé directeur de l'usine de Brive en Juillet 1968.

    Les principales fabrications qui étaient alors le SEM 25 (60 à 70% des charges) et les faisceaux hertziens (7 à 10 appareils par mois) nécessitèrent l'achat en 1970 d'un nouveau bâtiment.

     En 1972 apparurent les matériels BLU (1 kW, 400 W, 100 W) pour l'Armée de l'air et la Marine qui, prenant le relais du SEM 25, assurèrent 60% des heures productives, les faisceaux montant en même temps à une cadence de 10 à 50 par mois. Michel MONTADAT profita de ces nouvelles charges pour réorganiser ses services de production. Christian FOUHETY devint directeur adjoint pour tous les services généraux et Jacques FRANDON supervisa les divisions de mécanique (Roland BRUGIERE), de câblage (Gabriel MISSOUT) et d'essais (Jacques RICHEUX).

    En 1973 commencèrent les fabrications des émetteurs-récepteurs V/UHF (ERA 7000) et autres matériels embarqués. La cadence atteignit 80 appareils par mois, tandis que les faisceaux arrivèrent à 70/75 appareils par mois en 1977. Les radioaltimètres, qui étaient fabriqués jusque là à OMERA, furent transférés à Brive et très vite la cadence atteignit 100 par mois. Les années 1976/77 furent sans doute les années les plus remarquables pour Brive puisque l'usine réalisa environ 900 000 heures et en sous-traita 700 000. Sous l'impulsion de Michel MONTADAT la fabrication et les essais furent très automatisés.
En 1978 les services d'Installation de Faisceaux Hertziens (I.F.H) soit 35 personnes environ furent transférés du Plessis-Robinson à Brive et confiées à Jean Pierre HALARY.

    En 1979, un nouveau bâtiment fut construit pour recevoir les services administratifs. En 1983, Michel MONTADAT étant appelé à de nouvelles fonctions à Paris, Yves GUYOMAR, qui était directeur de production à Rouen, lui succéda comme directeur de l'usine. En 1984, un nouveau bâtiment fut inauguré pour abriter les services d'études. Les fabrications se maintinrent à peu près au même rythme, (45% pour les F.H. avec 100 appareils par mois) mais la part de main d'oeuvre dans les matériels ne cessant de diminuer du fait de l'amélioration de la productivité, la sous-traitance disparut peu à peu.

    La technicité de l'usine de BRIVE n'a jamais cessé de s'améliorer aussi bien en électronique qu'en mécanique, mais c'est dans ce dernier domaine que BRIVE a acquis une réputation bien méritée, en effet, l'équipement de l'atelier de mécanique en machines outils et en centres d'usinage de très haut niveau de précision, entre les mains d'un personnel hautement qualifié, lui ont permis de réaliser sans problèmes la mécanique de tous les matériels TRT qu'il s'agisse des faisceaux hertziens, des radioaltimètres, du SEM 25 ou encore, et ce ne fut pas le plus facile, celle des dispositifs optiques de balayage des caméras optroniques (pour le compte de Lunéville).

    L'effectif de Brive sera passé de 350 personnes en 1952 à 1 050 en 1986.

L'USINE DE DREUX

    L'usine de Dreux a été achetée en 1955 pour y installer la fabrication des fusées de proximité d'artillerie ("radiosondes"). En effet une équipe TRT (Gaston SALMET -Édouard GUINAND - André DARFEUILLE) avait apporté de nombreux perfectionnements dont l'antibrouillage à une fusée originelle de PHILIPS-USFA et des commandes de série étaient attendues. André DARFEUILLE secondé par Maurice GERVAIS prenait la direction de l'établissement groupant 50 personnes et, tout en mettant en place l'outillage pour la production des fusées, assurait la charge par des fabrications d'accessoires d'AN-GR-C9. En 1956 André DARFEUILLE engageait Jean-Pierre TRANIN pour lui confier les études de fusées, il était rejoint en 1958 par Jean CLÉE.Tous deux devaient rester à Dreux jusqu'en 1960, date à laquelle M. HUET ramenait les études de fusées rue Brillat-Savarin. A cette époque Dreux fabriquait non seulement les fusées, mais également les équipements de courants porteurs 3 voies qui avaient été transférés de Paris, ainsi que quelques matériels de télécommande ou de télésurveillance, entre autres les matériels du dispatching MONCEAU.

    La période 1958-1962 fut la grande période de Dreux, les effectifs ayant atteint 350 personnes ! André DARFEUILLE avait même mis en place une gestion de production par mécanographie en l'appliquant aux équipements de courants porteurs.

    En 1962 André DARFEUILLE, nommé à la direction de l'usine de Rouen, emmène avec lui Jean LESPAGNOL pour la fabrication, Maurice GERVAIS assurant alors sa succession. A la suite du transfert à Rouen des autres fabrications, Dreux ne conservait que les fusées et les effectifs furent réduits à 75 personnes, la moitié de l'usine étant alors louée à MATELMECA, société du groupe PHILIPS qui assurait l'assemblage de téléviseurs. Maurice GERVAIS restait à Dreux jusqu,'en 1966, passant la direction à Lucien BOULLÉ qui, en 1968, la transmettait à Jean CLÉE. Les fabrications de déclencheurs PJE2 furent alors transférées de Rouen (1971), les fusées transistorisées démarrèrent et les effectifs recommencèrent à croître. En 1975 la responsabilité des fabrications était confiée à Robert GIRAUD transfuge du Plessis et les premiers exemplaires de la fusée ROLAND sortaient. C'est aussi à cette époque que Dreux commença la fabrication des mines antichar, avant leur transfert à Lunéville.

    Par la suite Dreux entreprendra la fabrication des fusées de 40 mm (1978)et des fusées hybrides de 3e génération à tubes.

En 1986 l'effectif de Dreux est de l'ordre de 200 personnes.

L'USINE DE ROUEN

    L'usine de Déville-lès-Rouen fut achetée en 1956 pour permettre la fabrication des émetteurs-récepteurs AN-GR-C9. En effet les ateliers de la rue Boyer étaient surchargés malgré la sous-traitance des alimentations à Brive et de certains sous-ensembles à Dreux, la place manquait pour accroître les cadences de production. Sur les 42 000 m2 de terrain existait un bâtiment de 6 400 m2 abritant une ancienne usine de tissage. Robert SAINE, qui avait dirigé l'usine de Brive depuis 1952 fut le premier directeur de l'établissement. Fin 1956 l'effectif atteignait déjà 150 personnes.

    L'évolution de la technique et des moyens de production a marqué toutes les usines, ais c'est sans doute à Rouen qu'elle a été la plus spectaculaire.

    De 1956 à 1970 sous la direction de Robert SAINE (1956-1959), de Francis VIOLET (1959-1962) et ensuite d'André DARFEUILLE, on assiste à la disparition des tubes et à leur remplacement par des transistors, de même les câblages additionnels font place aux circuits imprimés et la soudure à la vague remplace le fer à souder. Les matériels se miniaturisent et la densité de composants augmente : en 1960 un bâti de courants porteurs FTR 135 pour 12 voies pesait 300 kg et en 1970 un panier pour 30 voies MIC ne pèse plus que 20 kg. L'automatisation dans tous les domaines est très poussée.

    Au cours de cette période, les surfaces utiles n'augmenteront pas malgré la création des ateliers de traitement de surface, puis de circuits imprimés.

    De 1970 à 1985, nouvelle évolution avec l'apparition des techniques numériques, le remplacement des transistors par les circuits intégrés et une nouvelle "densification" du matériel avec les couches minces, puis les couches épaisses. Les matériels deviennent de plus en plus complexes (Transpac, transmultiplexeur) et l'introduction du logiciel n'est pas sans soulever de nouveaux problèmes. L'automatisation des essais et l'informatisation de la gestion sont en place pour assurer un niveau élevé de qualité.

    Cette période est caractérisée par un accroissement très important des effectifs (450 en 1969 et 850 en 1985) et des surfaces de production (6 400 m2 en 1969 et 18 500 m2 en 85) comprenant un bâtiment pour l'imprégnation, un autre pour les essais, un autre pour le câblage ainsi que le restaurant d'entreprise, le bâtiment pour les contrôleurs et le service commercial. A cela s'ajouteront un bâtiment pour les produits chimiques et un autre pour la microélectronique (couches minces puis couches épaisses) et les essais de matériels pour les télécommunications d'entreprise.

    Après le départ à la retraite d'André DARFEUILLE en 1985, remplacé par Raymond SALVY comme directeur, apparaissent les composants montés en surface et les circuits VLSI qui accroissent une nouvelle fois la complexité des matériels et exigent, comme dans la période précédente, un accroissement du nombre des techniciens au détriment des opérateurs de montage-câblage.

    Au cours de ces 30 années (1956-1986), les équipes qui se sont succédé, ont cherché à adapter les moyens de production à l'importance des fabrications. Parmi leurs travaux les plus significatifs il faut relever :
        - La mise en place des ateliers de bobinage vers 1963 pour les équipements par
         courants porteurs nécessitant plus de 300 000 bobinages par an (Jean LESPAGNOL).
        - L'automatisation des moyens de production et de mesures (Jean LESPAGNOL) avec les bancs de          test équipés de planches à clous.
        - La création d'un atelier de circuits imprimés (Yves GUYOMAR).
        - L'automatisation des moyens d'essais (mesureur de modems commandé par magnétophone 8 pistes          d'Allain PARIS).
        - Les automates de mesures pour MIC et modems (Daniel PILLONS). Les bancs de tests pour les          commutateurs Transpac (Pierre JÉGOU).
        - Le séquenceur pour l'insertion des composants            Yves GUYOMAR
        - Le robot d'assemblages multiples                                et
        - L'insertion automatique des circuits imprimés              Pierre JÉGOU

     Au cours de cette période il faut souligner l'importance accordée à la qualité. En effet dès 1963, la qualité était à l'ordre du jour avec la fabrication des matériels destinés aux PTT, grâce aux méthodes de mesure de la qualité (méthode des démérites) mises en place par Jean LESPAGNOL et Yves GUYOMAR, l'usine de Rouen fut souvent classée par les services de contrôle des PTT comme la meilleure usine Française en matière de qualité.

    Au plan des quantités les scores les plus remarquables de l'usine de Rouen concernent à fin 1986 :
        - 35 000 AN-GR-C9 de 1956 à 1965,
        - 3 000 Mobilophones,
        -15 000 Voies "Stackable CPVI",
        -13 500 Boîtes d'accord d'antenne pour SEM 25,
        - 200 000 Cartes de voie MIC 1G,
        -100 000 Cartes de voie MIC 2G,
        - 50 000 Répéteurs MIC 1G,
        - 55 000 Répéteurs MIC 2G,
        - 414 000 Modems de tous types,
        - 2 500 000 Circuits hybrides en couche épaisse.

L'USINE DE LUNEVILLE

    L'usine de Lunéville a été construite en 1967 par PHILIPS sur un terrain de 100 000 m2. Les surfaces couvertes sont de 12 000 m2. La vocation première était la production des cadres mécaniques pour supports de tubes d'éclairage et la fabrication des ballasts. Cette activité a décliné à partir de 1973 jusqu'en 1975, date à laquelle PHILIPS a décidé de l'arrêter.

    La société TRT qui avait besoin alors d'augmenter sa capacité de production, est venue s'implanter à Lunéville. Les bâtiments et le personnel qui pouvait convenir aux fabrications de TRT ont été repris progressivement sur 3 ans, de 1976 à 1979. Les activités de TRT se sont développées sous la direction de Jean LESPAGNOL, venu de Rouen, secondé par Bernard PENET avec des fabrications de difficulté croissante permettant la reconversion du personnel. Le premier produit a été la mine HPDF1 à partir de 1976, sa fabrication se poursuit encore aujourd'hui. Puis sont arrivés des matériels SOTELEC dont les répéteurs dipôles à impédance négative, les translateurs et les répéteurs régénérateurs du MIC 1G. Toutes ces fabrications ont été transférées des autres usines : Dreux pour la mine, Rouen pour les autres. Le premier produit à être industrialisé puis fabriqué à Lunéville a été l'émetteur-récepteur ERV 200 ou TRVP 16 de la Gendarmerie (VHP 80 MHz à synthétiseur de fréquence).

    Pour faciliter l'absorption du personnel PHILIPS, TRT Lunéville a repris une fabrication d'autoradios, en sous-traitance pour l'usine RTIC de Rambouillet. La fabrication qui atteignait environ 1 000 postes par jour a occupé une quarantaine de personnes jusqu'en Novembre 1982. Cette même année, un contrat de solidarité a favorisé le remplacement de 55 personnes par des ingénieurs et techniciens, permettant d'augmenter très sensiblement le potentiel technique de l'usine.

     Avec les perspectives de développement de l'optronique, TRT décida de spécialiser l'usine de Lunéville dans ce domaine et des investissements très importants ont été faits tant pour l'intensification de lumière (épiscopes, jumelles) que pour l'infra-rouge (caméras MIRA et CASTOR).

     En 1986, Lunéville emploie 18 ingénieurs et 160 techniciens sur un effectif de 340 personnes. L'usine est dotée d'équipements automatiques modernes pour l'insertion des composants dans le domaine du câblage.

    Les fabrications spécifiques à Lunéville sont (à fin 1986) :
        - le SNTI dans le domaine des transmissions numériques (50 systèmes),
        - les mines antichar (210 000),
        - les épiscopes (7000),
        - les jumelles de vision nocturne (2 900),
        - les caméras thermiques (2 200).

    La société TRT est devenue propriétaire des terrains et bâtiments à Lunéville début 1986, date qui coïncidait avec le l0ème anniversaire de son implantation. En octobre de cette même année, fut célébré le jour "0 défaut", point de départ officiel de Performance +.

 

PRINCIPALES ACTIVITES
DANS LE DOMAINE TECHNOLOGIQUE



     Les réalisations les plus importantes dans le domaine technologique au cours des années 50 concernaient l'accord automatique des circuits d'un émetteur-récepteur sur plusieurs fréquences déterminées (3 puis 12 puis 24). Les premiers dispositifs étaient entièrement mécaniques et comportaient soit des "billages" soit des "encliquetages" ; ultérieurement des dispositifs électromécaniques virent le jour, principalement pour l'accord des boîtes d'antenne. Les réalisations furent le fruit des travaux menés en collaboration par Paul LEGUYON, Marcel SOUFFLET, Gaston SALMET, Wladimir FAMILIER, Roger MALLET. Ce n'est qu'avec l'apparition des "synthétiseurs" (qui avaient succédé aux I.G.O.) que les mécanismes disparurent, cédant la place à des dispositifs entièrement électroniques.

    Dans le domaine des réalisations "électriques", le grand souci des années 50 était le fonctionnement dans un environnement climatique sévère (chaud, froid et humidité) tant des composants que des matériels. Aussi les émetteurs étaient câblés en fil nu maintenu sur des colonnettes ou des écarteurs en stéatite et les bobinages et condensateurs placés en carter avec sorties par perles de verre... Une petite révolution fut en 1953/1954 la réalisation des équipements à courants porteurs dans une construction baptisée "conclave" (boîtiers de 2 ou 3 dm3 composés d'une embase supportant un connecteur enfichable et d'un capot en aluminium moulé fixé à l'embase avec interposition d'un joint d'étanchéité). Les composants étaient placés sur un circuit bakélisé placé à l'intérieur du boîtier et une cartouche de Silicagel absorbait les dernières traces d'humidité. L'échauffement toléré permettait de placer 2 tubes dans un boîtier de 2 dm 3. Des dizaines de milliers de boîtiers furent ainsi réalisés de 1953 à 1970 et ce mode de construction avait même été retenu pour les courants porteurs militaires fabriqués jusqu'en 1975.

    Le problème des vibrations nécessita aussi des études, et des moyens de mesure importants. En particulier, pour les fusées, fut mise au point une machine destinée à injecter une mousse de polyuréthane (Ecofoam) dans les têtes de fusée, opération délicate car le produit polymérisait en 30 secondes.
L'apparition des premiers circuits imprimés à TRT remonte à 1956 et il fallut plusieurs années pour stabiliser cette technique tant par le choix du substrat que pour la métallisation des trous et la protection des circuits par des vernis polyuréthanes (1963).

LA MICROÉLECTRONIQUE HYBRIDE

    La "miniaturisation" fut l'objet pour TRT de tentatives variées. D'abord apparurent les circuits "cordwood" ou "fagots" qui permettaient d'accroître notablement la densité des composants discrets. Puis TRT réalisa, pour des circuits électriques transistorisés, des "MODULOS" résultant de l'enrobage d'un groupe de composants à l'aide d'une résine epoxide, puis de sylastène. De grosses difficultés furent rencontrées et cette technologie dut finalement être abandonnée.

    Rapidement il fut clair que la vraie solution résidait dans la microélectronique hybride et en 1963, sous la houlette de Georges KERSUZAN, des essais débutèrent sur des circuits à couches minces (chrome-or sur verre) en provenance de MULLARD, suivis de fournitures SPRAGUE puis RTC. TRT décida alors qu'il était essentiel pour elle de produire les couches minces et fin 1965 les premières furent gravées à TRT.
L'apparition de nouveaux composants nécessitait des investigations pour leur emploi : ainsi se succédèrent en 1967 les transistors BEAM-LEAD (utilisés sur les synthétiseurs des V/UHF), puis les transistors EP (encapsulés plastique), puis les transistors LID montés sur alumine. Les matériels militaires de cette époque en bénéficièrent sous des formes diverses y compris le report sur couches minces de petits substrats en verre mince recouverts d'aluminium et équipés de transistors Beam Lead.

    Alors que l'usine de Rouen s'équipait pour la production des couches minces (1970) le service TMH (Technologie des Microcircuits Hybrides) dirigé par Georges KERSUZAN s'intéressait aux couches épaisses, et les introduisait dans plusieurs réalisations. Il fallut attendre 1975 pour qu'à l'initiative de Pierre DALLOT cette technique gagne les faisceaux hertziens et soit utilisée en 1976 et 77 sur les oscillateurs 1 GHz et sur le FHP 8000. C'est vers cette époque également que TRT introduisit les colles conductrices.
En 1979, TMH disparaissait pour laisser la place au service DRH (Développement et Réalisation d'Hybrides) créé aux ateliers du Plessis.

    Georges KERSUZAN, à la tête du service ETA (Études Technologiques Avancées), fut alors chargé des problèmes nouveaux de métallisation des trous des couches épaisses, de métallisation par projection cathodique et d'une manière générale de tout procédé nouveau de réalisation.
LA MICROÉLECTRONIQUE MONOLITHIQUE

    Lorsque les circuits intégrés monolithiques se développèrent TRT considéra que, compte tenu de la spécificité de ses besoins et des relativement faibles séries nécessaires, elle devait acquérir la maîtrise de la réalisation de ces circuits et Jean DUCAMUS fut chargé de cette activité en 1967.

    Les premiers circuits intégrés avaient fait leur apparition en 1965 (bascule JK de Motorola) et Philips avait abordé l'étude d'un ampli BF intégré pour auto-radio. PYE-TMC sous l'impulsion de John RHODES avait commencé à étudier des circuits P MOS 4 phases. C'est en 1969 que TRT réalisa les premiers masques pour le TRT 11 (200 à 220 transistors) en utilisant les moyens de calcul de TMC ainsi que sa machine à tracer.

   En 1973 l'acquisition de la machine à dessiner KONGSBERG permit la réalisation des premiers masques entièrement à TRT (circuit TRT201 : convertisseur analogique/numérique). Dès lors suivirent bon nombre de circuits intégrés : les LSI pour modems en P-MOS 4 phases, un N-MOS pour le modem bande de base, les circuits intégrés destinés au transmultiplexeur (TRT 220-221-218-219) ainsi qu'un circuit destiné au MIC-2G. Pour tous ces circuits, TRT réalisait les masques et les programmes de test.

    En 1975/76 apparurent les C-MOS et TRT réalisa son premier C-MOS, un synthétiseur de fréquences (TRT 101) à l'aide de logiciels Philips.

    En 1980, virent le jour de nouvelles méthodes de développement ; en particulier les circuits pré-diffusés et les circuits pré-caractérisés furent étudiés en nombre relativement important. Avec l'étude et l'implantation des VLSI pour la nouvelle génération de modems, en particulier le PSI (voir transmission modem), les circuits CIA et CIJ, TRT confortait sa position dans ce domaine, la "fonderie" étant généralement réalisée par EFCIS.

    En 1985 TRT, sous la conduite de François MAGNE, aborda l'étude des circuits intégrés à très haut degré d'intégration et à très grande vitesse (CITGV) pour processeurs de signaux.
En 1986 fut lancé, à partir des travaux du LEP , le programme MMIC (Microwave Monolithic Integrated Circuits) qui consistait à définir la technologie, les méthodes et les outils nécessaires à la conception des circuits intégrés à 1' arséniure de gallium utilisables en hyperfréquences.

L'INFORMATIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE

    L'utilisation de l'informatique dans les services études techniques remonte à plus de 20 ans. Les premiers "pionniers" arrivèrent en 1967 ; ils se comptaient sur les doigts d'une seule main et travaillaient en service bureau chez IBM ou à la CISI. En 1968 apparut à TRT le premier terminal informatique relié au time-sharing BULL et l'utilisation de l'informatique commença à se développer pour atteindre une douzaine de personnes en 1974. Les années 1974 et 1975 seront marquées par l'arrivée des 2 premiers calculateurs de Conception Assitée par Ordinateur (CAO) dans TRT : en 1974 un système COMPUTER-VISION pour les circuits imprimés et en 1975 un système PHILIPS P880-P816 pour les circuits intégrés LSI.

    TRT prenait alors un virage important et l'utilisation de l'informatique interne commença à se développer de façon extrêmement importante. En 1978 le phénomène microprocesseur conduit TRT à choisir une philosophie de développement des logiciels pour microprocesseur avec l'utilisation d'un calculateur général P857 relié à une machine cible de compilation et d'édition de liens. L'informatique devient alors un outil de base pour tous les services techniques conduisant à accroître chaque année la puissance des moyens informatiques de près de 70 %. 1980 sera marquée par l'arrivée du premier calculateur DIGITAL de type VAX. 1985 verra le début de l'utilisation des premières WORK-STATIONS et de la décentralisation de la puissance informatique autour d'un réseau local.

    Après les premières applications de l'informatique dans des matériels utilisant des microprocesseurs (radioaltimètres AHV 530, avertisseur APS 500, système de transmission SNTI), des programmes plus ambitieux ont été abordés tels l'autocommutateur SX8 (400 000 instructions) et le réseau SAPHIR.
En 1986 l'ensemble des moyens informatiques dans les services études de TRT représente une puissance de plus de 25 MIPS (Millions d'Instruction Par Seconde). Chaque jour plus de 500 personnes utilisent ces ressources dont 60 % pour la CAO et 40 % pour le Génie Logiciel avec une méthodologie propre à TRT (PLATINE) dont les premiers concepts ont été mis en place en 1980. Plus de 500 000 lignes de programmes sont développés chaque année, ce qui représente l'activité de près de 300 personnes dans les services d'études.