Le chocolat par Valentine Tibère
Moteur de recherche interne     

Conférence



Miraculeux chocolat !

 

François Pralus et Valentine Tibère

En deux petites heures, Valentine Tibère a accompli au Cercle de l’Union une vraie performance. Celle d’entraîner sans coup férir un auditoire en haleine à la découverte de l’histoire presque mystique de la cabosse magique. Celle aussi d’avoir su associer sa science exceptionnelle aux talents rares et précieux de François Pralus, maître chocolatier à Roanne, expert dans l’art de la plantation et du processus de fabrication du divin produit.
L’auditoire a été manifestement ravi d‘alterner les dégustations et les explications de Valentine Tibère, qui lui a révélé l’art délicat de savoir distinguer et apprécier quelques crus de ce miracle qu’est un bon chocolat.

Il faut à la fois du nez, des papilles et la mémoire des goûts pour s’apercevoir sans grande surprise que le chocolat a, comme la vigne, ses grands crus mais aussi ses piquettes !
La soirée étant consacrée aux grands crus, on a évoqué de somptueux « madagascar », de chaleureux « criollos » longs en bouche, des « Forasteros » pour un cacao à l'amertume forte et courte, des « Trinitarios » pour un cacao corsé et long en bouche…et quelques autres offerts à cette occasion par François Pralus. Ce n’est d’ailleurs qu’un faible aperçu emprunté à une palette riche et variée : il y en a vraiment pour tous les goûts.Valentine Tibère, brillante et souriante conteuse, dynamique membre du Club des Croqueurs de Chocolat, co-auteur (avec Pierre Hermé, Coco Jobard et Nicolas Bertherat) du Larousse du chocolat, a évidemment retracé et illustré l’histoire millénaire de la cabosse de cacaoyer cher aux Mayas… François Pralus a quant à lui apporté le témoignage d’un planteur épris à la folie de son arbre fétiche et tombé amoureux d’une île du littoral malgache où il va régulièrement soigner sa plantation qui pousse lentement à l’abri des grands arbres. Bien des Roannais connaissaient ses productions fort appréciées bien au-delà de la région, ils savent maintenant son goût pour l’aventure et son audacieuse expérience de planteur grâce au film qu’il a tourné lui-même sur les lieux.
On ne pouvait rêver meilleure mise en bouche pour ajouter à l’expo temporaire du musée Déchelette le supplément de relief qu’elle méritait, et les spectateurs très nombreux ne s’y sont pas trompés au Cercle de l’Union. S’ils savent désormais que le chocolat était la nourriture des dieux et des princes, une monnaie d’échange, un médicament, un aphrodisiaque, ils ont également découvert qu’il en allait des fèves de cacaoyer comme des grains de raisins ou des grains de cafés : on fait monter très haut la qualité des crus à force d’exigence, de sélections, d’efforts incessants dans chaque étape : plantation, nettoyage, concassage, fermentation, séchage, torréfaction, conchage…
Les voilà plus que jamais convaincus que le chocolat n’est pas une simple gourmandise, mais bel et bien le résultat d’une sorte d’alchimie exotique pleine de mystères et de traditions.

(Michel Barras)

Vue de l'assistance
Différentes étapes du chocolat

(Cercle de l'Union le 2 février 2006)

bas de page