Les médicaments et leur action sur la mémoire.
Les médicaments existants ou en cours de recherches ont, à l'heure actuelle, pour objectif de corriger
les déficits caractéristiques de la Maladie d'Alzheimer. Dans le futur, ils seront utilisés pour retarder la
progression de la maladie par un effet direct sur les mécanismes responsables de ces déficits.
Il existe deux types de traitements, ceux qui sont spécifiques à la maladie d'Alzheimer et ceux qui visent à limiter
les troubles associés à la maladie d’Alzheimer.
Lors de leur élaboration en laboratoire, les médicaments suivent un parcours habituel de mise sur le marché.
Chaque molécule répond a une hypothèse précise de la cause de la maladie.
L'élaboration des médicaments consiste donc à trouver ces molécules, à trouver la dose
pour laquelle leur efficacité est optimale, à prouver cette efficacité et à prouver que le médicament n'est pas
dangereux (en neutralisant les effets secondaires par exemple).
La recherche de la dose optimale passe par une étude chez le patient lui-même. Le chercheur doit d'abord
considérer la dose minimale ainsi que la dose maximale tolérée afin de trouver la dose optimale.
Il dispose de plusieurs outils d'évaluation tels que les tests psychométriques,
l'EEG avec analyse spectrale et les
méthodes de neuroimagerie habituelles (l'
IRM
et le PET-SCAN par exemple).
Le chercheur compare aussi les effets des molécules sur les individus atteints et sur les individus sains.
Les tests durent au minimum six mois et différents points sont pris en compte, grâce à des échelles internationales.
Sont pris en compte :
- les paramètres cognitifs (échelle ADAS-cog) ;
- l'opinion globale du médecin et de la famille (échelle CGI) ;
- la vie quotidienne de l'individu (échelle IADL) ;
- les signes psychocomportementaux (échelles spécifiques NPI).
Vous pouvez effectuer certains de ces tests sur la page Testez-vous.
Il n'existe pas actuellement de traitements qui stoppent le développement des lésions cérébrales spécifiques de
la maladie d'Alzheimer ou qui la guérissent.
Mais de nombreuses recherches sont en cours. Elles ont notamment permis de découvrir des médicaments qui
ralentissent l'évolution de la maladie et qui améliorent la qualité de vie des patients et de leur famille.
Plusieurs médicaments sont indiqués dans les formes légère et modérée de la maladie. Un seul est indiqué au stade
sévère.
Ces médicaments sont tous prescrits initialement par un médecin spécialiste (neurologue, gériatre, psychiatre)
qui revoie le patient une fois par an. Entre-temps, la prescription peut être renouvelée par un médecin
généraliste.
Cinq médicaments principaux peuvent être préscrits dans le cadre de la maladie d'Alzheimer en France.
- Aricept (Principe actif : Donépézil)
- Cognex (PA : Tacrine)
- Exelon (PA : Rivastigmine)
- Reminyl (PA : Galantamine [Bromhydrate
de galantamine à libération prolongée])
- Exiba (PA : Chlorhydrate de mémantine)
Tous ces médicaments sont des
anticholinestérasiques.
Le médecin peut être amené à prescrire d’autres médicaments lorsque le patient présente certains troubles
associés, par exemple :
- antidépresseur en cas de dépression,
- neuroleptiques en cas de délire ou d’hallucinations,
- …
Le rôle de l’aidant est essentiel pour tenir le médecin informé de la pathologie du sujet, de son traitement
médicamenteux habituel, de ses réactions en cas de prescription d’un nouveau médicament et de la prise effective
du traitement prescrit.
Les traitements non-médicamenteux viennent compléter le traitement médicamenteux et visent à stimuler les
capacités restantes du malade. La stimulation agit sur les déficits du patient en permettant de développer des
stratégies pour pallier les difficultés et maintenir son autonomie. Elle redonne une plus grande confiance en
soi, restaure le sentiment d’identité et réduit la souffrance psychologique du malade.
Il s’agit de
- stimulation des fonctions intellectuelles (entraînement de la mémoire des évènements et des faits, exercices de raisonnement, exercices de reconnaissance des choses et des personnes),
- orientation dans la réalité (pense-bête, aide aux souvenirs),
- rééducation orthophonique et psychomotrice,
- kinésithérapie,
- développement des facultés d’adaptation, de l’autonomie, et des capacités relationnelles.
Ces actions sont menées dans les hôpitaux de jour, de réadaptation et les accueils de jour
thérapeutiques et peuvent être complétées au domicile et en institution.
Il existe actuellement de nombreuses pistes de recherche pour trouver des thérapeutiques qui agiraient sur les
causes de la maladie, qui la préviendraient ou qui la guériraient.
Les médicaments restent aujourd’hui un élément clé dans la prise en charge de la maladie d'Alzheimer. Leur impact bénéfique peut se
juger dans la vie de tous les jours. C'est pourquoi un vaccin ainsi que différents anti-inflammatoires et anti-oxydants supposés offrir une protection
contre la maladie sont à l’étude.