CONSEILS AUX FAMILLES

CAPACITE A APPRENDRE

L’incapacité à apprendre une nouvelle information est une perte cognitive qui a des implications à long terme sur un fonctionnement approprié. La conséquence de cette perte est que les malades posent des questions répétitives. Il est très important que l’entourage réponde sans sarcasme ou commentaire dévalorisants. Les malades, comme tous les autres être humains, supportent mal la critique, la dépréciation, l’infantilisation.

En résumé, bien qu’actuellement il n’y ait pas de traitement à la maladie d’Alzheimer, les comportements problématiques utilisés par les malades liés à leurs pertes cognitives, peuvent être significativement amoindris. En comprenant la nature de ces pertes cognitives et les techniques appropriées pour compenser ces pertes, l’entourage peut substantiellement réduire les problèmes de conduite quotidiens et peut significativement améliorer la qualité de vie des malades Alzheimer.

Il est très important, pour la santé mentale des personnes qui s’en occupent en dehors d’un contexte institutionnel, qu’elles puissent se reposer souvent de la très lourde charge de surveiller un malade d’Alzheimer. D’où l’importance des centres de prise en charge de jour pour malades Alzheimer, de type "hôpital de jour", où des professionnels peuvent appliquer les principes énumérés ci-dessus et offrir aux malades un contact social en dehors de leurs familles.

Indépendamment des soins délivrés par les médecins, la famille joue un rôle crucial vis-à-vis des malades. Mark J. SMITH donne ici un certain nombre de conseils aux personnes en charge de victimes de cette affection afin de limiter l’impact des troubles cognitifs liés à la maladie.

 

La victime de la maladie d’Alzheimer présente des comportements qui créent de sérieux problèmes aux personnes qui s’en occupent. Beaucoup de ces comportements sont liés aux pertes intellectuelles, souvent majeures dans la maladie d’Alzheimer. La réaction des personnes qui s’en occupent, face aux pertes cognitives inhérentes à la maladie et face aux comportements résultant de ces pertes, va déterminer la qualité de la vie, aussi bien pour le malade que pour l’entourage.

SPAN ATTENTIONNEL

Le span attentionnel est une des capacités cognitives élémentaires et consiste à être capable de se concentrer sur un objet particulier, une personne, une idée ou une tâche, pendant un temps donné. Dans la maladie d’Alzheimer, le span attentionnel est très limité. Etant donné l’importance du span attentionnel dans la communication et dans les tâches liées aux activités, il est essentiel pour la personne qui 5 en occupe de déterminer la longueur moyenne du span attentionnel du malade. La conséquence de l’incapacité des victimes d’Alzheimer à maintenir l’attention est que finalement ils arrivent à réussir peu de tâches.

CAPACITES A SUIVRE DES INDICATIONS

La capacité à suivre des indications est une autre capacité cognitive extrêmement importante. La plupart des malades ne peuvent suivre qu’une instruction à la fois. Pour maîtriser ce problème de la difficulté à suivre des indications, les personnes qui s’en occupent doivent tout d’abord déterminer si une tâche est simple ou complexe.

Dans les tâches complexes, chaque étape doit être identifiée et doit alors être présentée dans l’ordre approprié, une seule étape à la fois.

Chaque étape supplémentaire d’une tâche complète ne peut être présentée que quand l’étape précédente a été correctement réalisée. Pour renforcer les sentiments de succès et éliminer les sentiments d’anxiété et d’échec, il est très important que les tâches soient dans le répertoire des capacités du malade.

LA CAPACITE A CONCEPTUALISER

Les regards vides, les réponses verbales inappropriées et les actions inadaptées sont souvent ducs à l’incapacité à conceptualiser, autre capacité cognitive que la plupart des personnes qui s’en occupent considèrent à tort comme acquise. Un malade Alzheimer perd la capacité à conceptualiser, il devient très important d’avoir l’objet réel ou la personne présente pour faciliter la compréhension et la discussion.

LA CAPACITE A ABSTRAIRE

Une autre perte cognitive, qui compromet ultérieurement la communication effective, est la perte de la capacité d’abstraction.

Comme la capacité d’abstraction est perdue, les malades deviennent terriblement concrets ou littéraux quand ils interprètent ce qu’on leur dit.

CAPACITE A COMPRENDRE

Peut-être, la perte la plus frustrante pour l’entourage est l’incapacité des malades à saisir ou comprendre leur environnement. A mesure que la maladie progresse, le malade vit une incapacité accrue à comprendre la fonction des objets ainsi qu’une incapacité à comprendre les intentions et les mots des personnes de son entourage. Pour compenser la perte de la capacité à comprendre, l’entourage doit utiliser des techniques de communication non verbales. Les malades ont une capacité considérable à copier ou imiter.

LA CAPACITE A RAISONNER ET EXERCER UN BON JUGEMENT

La capacité à raisonner et à exercer un bon jugement. D’autres pertes cognitives vécues par les malades comprennent la perte de la capacité à raisonner et de la capacité à exercer un bon jugement. Reconnaître ces pertes permet à l’entourage d’anticiper les comportements et d’apporter l’environnement sécurisant au malade.

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