TIZI-OUZOU / AZEFFOUN : CARRIERE D'AIT RHOUNA

Publié le par Lounis

La remise en Etat pose problème:

       La carrière de roche du village d'Aït-Rehouna dans la commune d’Azeffoun qui a servi à l’enrochement du port de pêche et de plaisance de ladite localité, exploitée par le groupe réalisateur Meditram, subit depuis deux ans environ une opération de remise en état dont la roche extraite dans ce cadre est utilisée toujours dans le port de la ville voisine de Tigzirt-sur-mer, en construction par le même groupe réalisateur.

Pour rappel, avant le début des travaux dans le port de Tigzirt en automne 2002, Meditram avait jeté tout son dévolu sur la carrière du village de Taksebt dans la commune des Iflissen qui est un site historique classé et que seule la mobilisation sans faille de la population a pu sauver de l’explosif. Pour ce qui est de l’exploitation de la carrière de Aït-Rehouna, qui dure depuis un peu plus de dix ans, elle se faisait avec l’utilisation des explosifs. Ce qui avait provoqué des fissures dans les maisons de ce village de quelque 2 000 âmes, le plus peuplé après le chef-lieu de la commune. Plusieurs habitations, parmi les anciennes constructions ont subi de sérieux dommages dus aux fortes vibrations résultants de l’utilisation des explosifs, surtout parmi celles situées dans le périmètre de l’ancien village perché sur le pic de la colline exploitée, et pour qui l’Etat, premier responsable de la situation, n’a versé aucun dinar aux propriétaires afin de les aider à consolider leurs habitations. Un tort qui a été à l’origine de la grogne de la population d’ailleurs. Le sort réservé aux dizaines d’habitations fissurées dans le cadre de l’exploitation demeure à ce jour inconnu. Aucun propriétaire n’est indemnisé en dépit de nombreuses demandes formulées. Pour en savoir plus nous avons contacté une source au sein de l’APC d’Azeffoun qui nous a indiqué que “la commission sociale essayera de prendre en charge les cas limites”, c’est-à-dire les maisons très endommagées qui se chiffrent, selon notre source, “à une vingtaine environ”. Mais pour les autres le verdict est accablant. A préciser que la remise en état de la carrière est menée actuellement par Meditram, sans aucun recours à l’utilisation des explosifs comme ce fut le cas au temps de l’exploitation mais seulement avec des pelleteuses et des brise-roche. Lors de notre passage sur les lieux en fin de journée, il y a de cela quelques jours, nous avons constaté que le travail de remise en état, comprenant trois étapes distinctes et de longues tâches, est très loin d’être terminé. Les engins s’employaient au nettoyage général de la pointe de la colline exploitée et défigurée qui est un terrain rocheux et donc propice au glissement de terrain volumineux et dangereux. Dans cette mission particulièrement délicate, Meditram a procédé, par mesure de précaution, à l’enlèvement des blocs de pierre qui risquaient de glisser et au dégagement de la RN24 comme première étape de l’opération. Mais avant que Meditram ne finisse la première étape, commencée depuis un peu plus de deux ans, et ne passe à la réalisation des banquettes avec des points de gabionnage si nécessaire et décidé après étude, qui est la deuxième étape de l’important travail de remise en état, un effarant mouvement de terrain a provoqué un glissement volumineux de roches et de terreaux qui avait réduit presque à néant les efforts de Meditram, il y a un mois de cela environ. Quant à la troisième étape qui consiste, elle, au reboisement du site et au revêtement de la RN24 qui a trop souffert de l’exploitation abusive, elle n’est pas encore à l’ordre du jour.
                       
                           
Mohamed Ghernaout  le soir d’Algérie, Edition du : 15 septembre 2005

 

 

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