La classe américaine

Ou comment résumer en longueur dix courts jours aux Etats-Unis...

Propos

Pour mes premiers congés payés, j'ai eu l'occasion de passer 10 jours aux Etats-Unis, pays qui fascine et dérange à la fois. Pour marquer mes souvenirs, j'ai eu l'envie de relater mes impressions par écrit, agrémentées de quelques photos. Pour vous en faire profiter, je les partage ici !

la côte nord-est des Etats-Unis

Ma destination : les trois grandes villes du nord-est des Etats-Unis, Boston, New York City et Washington.

Avant-propos (placé après)

Avertissement n°1 : Tout ce que je dis ici est du domaine du ressenti, mes impressions n'engagent que moi, ne sont peu ou pas argumentées, je vous laisse y réagir.

Warning n°2 : par soucis de facilité, on entend ici "américain" en lieu et place d' "états-unien". De même je vais volontairement abuser ici de mots en anglais dans le texte pour faire local color. Les expressions et vocabulaires anglo-saxons sont surlignées en jaune, leurs traductions sont éventuellement affichées au survol.

Jour après jour

Avant le départ

Pour situer les circonstances de ce voyage-découverte, sachez que rien de tout celà n'aurait été possible sans la présence là-bas de Jeremy, dit "Popo". Jeremy est un ami d'enfance (pas véritablement de Flers En Escrebieux mais pas loin non plus) qui fut mon colloc d'un mois en Juillet de l'année dernière pour ceux qui s'en souviennent et qui vit actuellement un VIE (sorte de stage à l'étranger) d'un an dans une filiale de St-G** à Boston, Massachussetts. Arrivé aux Etats-Unis depuis 3 mois, il m'a proposé de passer 10 jours de vacances en sa compagnie, merci à lui !

Jour 1

Idée reçue n°1 : les américains sont fiers de l'être

Il est indéniable que les américains sont fiers d'appartenir à ce qu'ils considèrent comme le premier pays au monde, responsable implicite de la bonne tenue générale de la planête. Ce qui frappe le plus en mettant le pied sur leur territoire, c'est d'ailleurs l'omniprésence du drapeau des Etats-Unis, la Star-Spangled Banner. Hissée devant des perrons, affichée sous forme d'autocollant sur les voitures, elle semble flotter partout.

Je crois y déceler plusieurs raisons. Premièrement, les Etats-Unis sont effectivement le pays le plus influent de la planête, ce qui conforte leur sentiment de supériorité. Deuxièmement, les américains affichent beaucoup plus clairement leurs opinions que le feraient des européens par exemple et leur patriotisme n'y échappe pas. Troisièmement, ce pays très jeune et très cosmopolite trouve son identité dans ce sentiment d'appartenance. Sur ce dernier point, j'ai également cru remarqué une forte identification locales : le nombre d'américains qui portent un t-shirt ou une casquette des équipes sportives locales professionnelles ou universitaires en est le révélateur.

Je suis parti de Paris par un beau matin d'été trempé, emprunté le RER B depuis Gare du Nord pour rejoindre l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaule. J'ai d'abord embarqué pour un court vol vers l'aéroport de Londres-Heathrow avant d'effectuer la majorité du voyage dans un Boeing 747 British Ariways (7h de vol pour ma première sortie du continent européen). le voyage fut sans histoire et agrémenté par les films et musiques mis à disposition par la compagnie.

J'ai su après que je voyageais en compagnie de Mr Bean, himself, qui s'est bien gardé de se montrer.

Avec un passeport français réçent muni d'une piste magnétique (émis après 2003) et pour une durée inférieure à 3 mois, je bénéficie du programme d'exemption de visa. Aucun papier à remplir ou faire remplir à l'avance en m'est donc nécesaire, un formulaire très sommaire à renseigner en arrivant (adresse de destination, projets en accord ou non avec la sécurité du pays et les désormais célèbres questions [...] Are you a drug abuser or addict ?, Have you ever been or are now involved in espionage or sabotage; or in terrorist activities; or in genocide; [...] ?) constituant la tolalité des formalités. Une fois atterri, le passage de frontière à l'atterrissage est rapide et sans histoire. Je goûte aux premières différences dès l'accueil : des drapeaux américains et le mot freedom placardé partout, un employé de la douane qui me demande amicalement comment je vais et une dizaine d'employés dédiés à l'accueil des citoyens des Etats-Unis contre un pour le même nombre d'étrangers. Je récupère déjà mes bagages et me voici aux Etats-Unis, il est 8h pm, je suis parti depuis 14 heures.

la Popomobile

La voiture de Jeremy : une magnifique Ford.

Retrouvailles avec l'ami Jeremy, je découvre immédiatement après la "Popomobile" ! La voiture restant un élément essentiel de la vie américaine, l'une des premières choses que mon hôte a fait à son arrivée ici est l'aquisition d'un joli coupé Ford bleu qui nous servira bien. Histoire de ne pas trop me fatiguer d'emblée (il me faut quand même récupérer la fatigue du voyage et l'effet jet-lag), on traverse rapidement Boston pour s'engager sur la Highway qui rejoint Worcester, la ville où loge et habite effectivement Jeremy.

Worcester (prononcez "Wouster") est une ville de 180.000 habitants, deuxième ville en terme de poplation de l'état du Massachussetts et distante de sa capitale, Boston, d'environ 50 miles.

Idée reçue n°2 : les américains sont gros

En fait, je n'ai pas perçu cette obésité pourtant qualifiée de problème national. Sans doute parce que je suis loin d'être observateur et sans doute aussi parce que je n'ai visité que 3 des plus grandes villes des Etats-Unis parmi les plus riches, les plus cosmopolites et les plus éduquées du pays.

Le premier arrêt est hautement symbolique puisqu'il a pour double objectif de rassasier un jeune touriste fraichement débarqué et de le faire entrer de plain-pied dans la "gastronomie" à l'américaine. Le choix se porte donc sur un Ultimate double Whooper du Burger King, plutôt original et goutu pour un habitué des MacDo français mais pas évident à finir.

une vue de la maison de l'appartement de Jeremy

Une vue de la maison : l'appartement de Jeremy et ses collocataires occupe le second floor.

On file ensuite dans l'appartement qu'occupe Jeremy et ses deux collocs (également français en VIE) dans un quartier résidentiel de Worcester. La rue et la maison correspondent parfaitement à l'idée que je me fais d'un tel quartier : rue très large bordée d'arbres et de trottoirs en herbe, rangée de grandes maison en bois bien espacées. L'appartement occupe le deuxième étage (qui serait le premier en france puisqu'ici le Rez-de-chaussée est appelé first floor) d'une maison blanche de ce type.

La deuxième découverte concerne le deuxième élément essentiel de la vie aux Etats-Unis soit la télévision. Arrivé depuis trois mois, Jeremy se déclare déjà fan des Red Sox, l'équipe de baseball de Boston, lauréate du championnat national (dit world series pour la bonne et simple raison qu'aucun autre pays -ou presque, il parait que les japonais sont fans- ne pratiquent ce sport). Malgré mes préjugés Jeremy tente de m'expiquer les règles du baseball et surtout de convaincre de l'intérêt à le suivre. Difficile pour moi qui n'apprécie pas le sport à la télé en général de comprendre son engouement à suivre une équipe qui joue tous les jours (et tous les matchs sont retransmis en direct sur une chaine locale), dans un sport dont le temps de jeu effectif n'occupe pas 10% du temps réel et dont le système de règles semble archaïque.

Il est 11h pm ici, 5h du matin en France et je n'ai aucun mal à tomber dans un sommeil profond et satisfait.

Jour 2

Idée reçue n°3 : les américains mangent mal

Pendant ces quelques jours, je n'ai jamais mangé chez un américain mais j'ai pu tout-de-même constater des différences d'habitudes alimentaires. Plusieurs indices me permettent de penser que les américains mangent mal:

- l'incroyable fréquence des fast-foods et le nombre de chaînes dédiées (le MacDonald bien sur, le Burger King peu présent chez nous mais aussi le Taco Bell, à la mexicaine, le Subway, pour les sandwichs personnalisés, les Wendy's pour les hamburgers dit à l'ancienne,etc.)

- la taille des portions. Etonnés par le prix des pizza dans un relais d'autoroute, nous commandons chacun une pizza dite small qui se révélera être de taille à être vendue pour deux personnes en France.

- la présence des boissons sucrées souvent disponibles à volonté dans les restaurants.

restaurant McDonal et sa bannière étoilée

La bannière étoilée devant un restaurant de la chaîne ambassadrice du fast food américain.

Le réveil est calme, le décalage horaire ne semblant pas trop m'importuner. Nous décidons pour cette première journée de découvrir Boston. Nous refaisons donc le trajet de la veille en sens inverse pour rejoindre la capitale du Massachussetts.

Le Massachussetts (de son vrai nom The Commonwealth of Massachusetts et désigné par les lettres MA) est l'un des 50 états des Etats-Unis d'Amérique. Il est habité par 6,3 millions d'américains et appartient à la région New England, bastion démocrate et progressiste.

Boston est donc la capitale du Massachussetts. Boston est situé en bordure de l'Océan Atlantique et possède un port.

Mes premières impressions sur Boston sont très favorables. L'aspect général de la ville correspond à l'image que je me fais d'une métropole américaine avec ses rues très larges et ses grands buildings mais parmi eux s'intègrent des batiments anciens et des parcs qui donnent à l'ensemble un côté très plaisant. En cette fin de mois d'août, le temps est chaud et ensoleillé sans être etouffant et nous nous promenons tranquillement dans le centre-ville, le parc, le port.

Alors que ça fait 24h que je suis aux Etats-Unis, je croise complétement par hasard deux connaissances de l'INT (mon école que j'ai quitté voici un an) en la personne de Fabien et Céline. Je ne sais pas quelle est la probabilité d'une telle rencontre donc je me contenterais de la commenter pas un It's a small world.

Le soir nous nous rendons dans le grand restaurant (par la taille) en bordure du port qui propose une des spécialités locales : the lobster. Un gout prononcé, réellement pas mauvais mais j'éviterais d'en manger tous les jours.

Jour 3

vue du MIT

une vue du MIT depuis un jardin intérieur.

Pour cette deuxième journée du WE, nous décidons de découvrir Cambridge, une ville de l'agglomération de Boston, que Jeremy ne connait pas encore.

La ville de Cambridge est surtout célèbre pour accueillir deux prestigieuses institutions : the Harvard University et le MIT.

Nous nous garons dans la ville. Celle-ci fait très européenne (surtout anglaise bien sur) : des petites maisons en brique, des rues de taille plus humaine, des arbres. Nous entrons dans le MIT, plus pour saisir l'ambiance que pour la beauté des lieux. C'est la fin de l'été, la rentrée approche et l'atmosphère est très détendue sur le campus, ça donnerait presque envie de renouer avec la vie étudiante.

Cambridge est situé en bordure de the Charles river, on voit Boston sur l'autre rive et j'en profite pour réaliser un panoramique photo.

Après une après-midi de promeande et une pause Red Sox dans un pub, nous regagnons Worcester et son club de billard.

Soutien d'un candidat au City Council

La plupart des maisons de la rue affichent un pancarte de soutien à l'un des candidats au City Council de Worcester.

Idée reçue n°4 : les américains affichent leurs opinions

Comme je le précisais déjà dans l'idée reçue précédente, j'ai été surpris par la publicité donnée par les américains à leur opinion propre. Par exemple leur engagement politique apparait beaucoup plus visible qu'en France. Dans le quartier de Worcester où habite Jeremy, les habitants ont placé en vue des prochaines élections municipales des petites pancartes portant le nom du candidat qu'il supporte (bleu si il s'agit d'un démocrate, rouge pour un républicain) !

Dans le même registre, les auto-collants présents sur les voitures sont également révélateurs de cet affichage des opinions. Certains supportent un politicien ou au contraire le dénigre publiquement. Beaucoup affichent leur sympathie pour les troupes déployées en Irak à l'aide d'encart Support our troups sous forme de ruban. Mais on peut également voir des messages à portée religieuse ou morale...

Jour 4

Idée reçue n°5 : les États-Unis sont démesurés

Au grand amusement de Jeremy, j'ai qualifié plusieurs fois notre pays d'accueil comme "l'empire de la démesure" (sans savoir que cette expression est apparemment plutôt dédiée par les journalistes à la Chine). Aux yeux d'un européen, ce pays et ses comportements trahissent en effet une société qui n'éprouve que rarement le manque et qui n'a donc jamais mis en pratique l'économie. Tout m'a paru grand, trop grand pour être utile : les rues larges commes nos avenues, les autouroutes à n voies, les buildings aux dizaines d'étage, les emballages, les 4x4 omniprésentes, les panneaux publicitaires...

Géographiquement, les Etats-Unis sont le troisième pays au monde en terme de population et de superficie (290 millions d'habitants soit 6 fois la population française pour 9,630 millions de kilomètres carrés soit 14 fois la France). La densité y est faible et sillonner les autoroutes (même sur la côte nord-est pourtant très peuplée) donne l'impression de rejoindre des mégalopoles séparés par des étendues laissées à l'état naturel. J'imagine l'émerveillement qu'ont du represénter ces immenses territoires vierges il y a 300 ans !

C'est l'heure du grand départ ! Histoire de profiter un maximum de ces quelques jours, Jeremy m'a en effet proposer de rejoindre en voiture les villes de New York City et Washington. Notre retour est prévu pour dans 5 jours.

Notre première étape prévoit d'atteindre New York en fin d'après midi. Le trajet est d'environ 180 miles et est composé uniquement d'autoroutes. Nous traversons sucessivement les états du Connecticut et de New York. Nous n'éviterons malheureusement pas les embouteillages rendus un peu difficiles à supporter par la chaleur mais l'arrivée à New York se déroule dans les temps.

New York City n'est plus à présenter : première ville nord-américaine en terme de population (21 millions d'habitants), elle compte certainement parmi les villes les plus en vue et les plus fascinantes au monde. Au niveau des appellations, il faut distinguer l'état de New York et la ville de New York City, sa capitale.

Benjamin H**, un ami de l'INT, a gentiment proposé de nous héberger deux nuits à New York. En effet, après deux ans à Evry, il est parti étudier l'audiovisuel dans l'université du Michigan il y a deux ans puis à la fin de ses études s'est installé à New York pour chercher du travail. Il loge à l'époque dans une résidence étudiante juive rattachée à The Colombia University.

une vue du quartier Times Square

Times Square et ces panneaux publicitaires omniprésents : [photo 1], [photo 2].

Après avoir posé nos affaires dans la chambre de Benjamin et garé la voiture dans une rue parallèle, nous nous dirigeons directement vers l'un des plus célèbres quartiers de New York : Times Square. Après un petit coup de métro, nous voilà donc sur The Broadway Avenue célèbre pour ses comédies musicales. Le quartier est vertigineux : les grattes-ciels sont immenses et les panneaux d'affichage très envahissants, curieux mélange de spectacle et de commerce.

Benjamin nous rejoint là après son travail et entreprend de nous faire le guide pas si touristique. Après une promenade dans le quartier nous gagnons le dernier étage de l'hôtel Mariott, constitué d'un bar-restaurant sur un plateau-tournant qui fait un tour sur lui-même en une heure. La nuit tombe et le spectacle des skyscrappers environnants qui se découpe en lumière est magnifique.

Nous passons par l'Université de Colombia avant de regagner la chambre de Benjamin. Complétement intégré au milileu de la ville, le campus parait de taille réduite par rapport aux autres célèbres campus américains.

L'occasion de visiter la résidence qu'il occupe pour l'été (n'étant plus lui-même étudiant) et de rencontrer ses nombreux collocataires (ils sont plus d'une vingtaine). Chacun dispose de sa chambre, les lieux communs et les tâches ménagères sont partagées selon une organisation très précise et le tout baigne dans une ambiance de franche camaraderie.

Jour 5

Idée reçue n°6: les américains sont peu fervents d'écologie

Comme je le précisais dans l'épisode précédent, les américains m'apparaissent comme peu soucieux d'optimiser l'usage de leurs ressources naturelles, comme si leur prix était négligeable et leurs réserves inépuisables L'exemple le plus flagrant est bien entendu le parc automobile et la quantité incroyable de ce qu'on appelle aujourd'hui des S.U.V. (les 4x4 urbains) qui semblent représenter plus d'un tiers des véhicules en circulation.

La consommation ne semble pas une caractéristique étudiée (la hausse du prix de carburant est peut-être en train de changer la donne à ce sujet). On croise facilement de simples berlines familiales équipées de quatre pots d'échappement et les engins de chantiers me font furieusement penser à des jouets tellement le rapport cabine du camion / benne semble démesuré. Les trucks sont à l'image de ce qu'on peut voir dans les films, des monstres taillés pour avaler des kilomètres de goudron sans ralentir sur leur train constitué de dizaines de roues !

Nous entamons cette journée entièrement consacrée uniquement à la ville de New York par une habitude américaine à la mode : le Starbucks Coffee. Il s'agit d'une chaîne de "bars" qui propose uniquement des cafés servis dans des grands verres à emporter (on en trouve maintenant une dizaine à Paris). On peut personnaliser son breuvage, sa taille, son goût, le faire glacé, lacté ou aromatisé... une première pour moi et un régal ! A nous New York...

Après quelques errements, nous devenons vite dépendant du système de notation des rues. Toute l'île ou presque est construite sur un quadrillage parfait; les avenues à double sens courent du nord au sud, les rues perpendiculaires sont à sens unique et numérotés du nord vers le sud. Devant une disposition aussi logique, on en vient à se demander comment on s'y retrouve dans les autres villes.

vue interne de Central Park

On apperçoit un gratte-ciel de Manhattan au dessus de la verdure de Central Park.

Depuis les tours CNN, nous gagnons Central Park, un large espace de verdure au milieu de la jungle urbaine. En cette matinée estivale, le calme de l'endroit est impressionnant. Les joggeurs et les touristes arpentent le parc, ses bassins, ses terrains de sport et ses terrains de jeux. Un saxophoniste nous retient un moment. Au milieu de Central Park, un énorme bassin appelé the Reservoir me donne l'occasion de réaliser un autre panorama.

On trouve en bordure de Central Park, l'un des deux plus grands et plus célèbres musées new-yorkais : le Metropolitan Museum of Art (prononcez met pour faire in). Un musée impressionnant par sa taille, la variété de ce qu'il présente, l'immensité de sa collection et l'attention donnée à la présentation des oeuvres. D'abord partis pour voir une exposition consacrée à Matisse (finalement très décevante), nous passons deux heures dans la galerie impressionniste avant de rapidement visiter l'ensemble du musée, perdus en cherchant la sortie. Ce qui surprend le plus à la visite du "met", c'est l'utilisation faite des salles qui ne servent pas uniquement de contenant aux oeuvres mais aident également à les replacer dans leur contexte. Par exemple, la salle abritant des peintures religieuses médievales prend des allures de nef d'église avec ses piliers centraux et ses arcades. Certaines salles reconstituent exactement des lieux d'époque comme une chambre d'un hotel particulier parisien sous Louis XIV et le musée comprend même un temple egyptien en son sein. Pour information, beaucoup des musées américains sont gratuits (même si des indications de dons sont précisées) et celui-ci n'échappe pas à la règle. Nous l'ignorions et nous avons donc payé le "tarif" étudiant (7$), nous estimant alors chanceux d'avoir pu en bénéficié sans faire preuve de notre statut. Personnellement et avec le recul, je soupçonne le musée de volontairement taire sa gratuité !

vue de Manhattan

La pointe sud de l'île de Manhattan vu depuis le ferry pour Staten Island.

Après le musée, nous gagons le centre-ville (dit Downtown à New York puisqu'au sud de l'île de Manhattan; et par extensions l'expression est restée pour qualifier le centre-ville de toutes les villes américaines), petit passage par The Central Station, tout simplement magnifique et déjeuner copieux dans un pub. Nous retrouvons Times Square de jour pour s'enquir des places disponibles pour la comédie musicale tant vantée The Lion King, malheureusement complète. Retour au métro direction Ground Zero, ou il n'y a strictement plus rien à voir et c'est bien triste.

A la pointe sud de Manhattan nous prenons le ferry (public et gratuit) pour Staten Island (l'un des quartiers de New York City située sur une île). Ce sympahtique voyage d'une vingtaine de minutes nous permet de contempler The Statue of Liberty, Brooklin et la rive de l'Hudson River côté New Jersey. Au retour, la vue sur Manhattan et ses grattes-ciels est superbe dans le soleil couchant.

une vue du la statue de la liberté

La statue de la liberté dans le couchant vue depuis le ferry pour Staten Island (photo truquée).

Nous retrouvons Benjamin après quelques péripéties (difficile de s'organiser alors que nous ne disposons pas de téléphone portable, comment diable faisait-on avant sa commercialisation ??). Il nous propose de gagner le quartier dit East Village, quartier étudiant qui comporte donc quelques endroits sympathiques.

Après quelques verres et une conversation animée qui nous mène du modèle américain à l'importance de l'espoir, nous regagnons la résidence. Repos bien mérité !

Jour 6

Good Bye New York, hello Washington. Il nous faut maintenant reprendre la voiture pour gagner la capitale du pays, soit un trajet d'environ 230 miles également à travers les états du New Jersey, du Delawaere et du Maryland. Nous atteignons notre destination en fin d'après-midi après six heures de voyage entrecoupées par les traffic jams.

le Washington Mall

Le Washington Mall, vaste allée verte bordée de musées et d'administrations fédérales en plein centre de Washington.

La capitale de cette fédération d'états n'en est pas un. En effet, Washington dispose d'un statut à part de district nommé District of Colombia, pour préserver sa neutralité.

Par le plus grand des hasards (nous manquions d'éléments pour le choisir efficacement), notre hôtel se trouve sur la route directe qui conduit de New York à la capitale, chose dont nous aurions tout de même pu nous douter d'après l'adresse sur The New York Avenue. Nous prenons donc directement possession des lieux. L'hôtel est loin d'être formidable mais c'est l'histoire de deux nuits. D'après le peu d'informations collectées avant le départ et marmonnées par le gérant, nous nous mettons aussitôt à la recherche d'une station du subway pour gagner le centre-ville.

La première station rencontrée (New York Avenue - Florida Avenue) ne nous inspire guère confiance. Pas de place autorisée pour garer la voiture et le quartier est sordide : les maisons sont délabrées, les ateliers désafectés. La population de Washington est très pauvre. En fait dans cette ville avant toute administrative, ceux qui y travaillent n'y habitent pas et ceux qui y habitent ne travaillent pas.

Une aimable employée du métro nous explique alors le système des transports en commun et l'existence des Park and Ride. Nous gagnons l'un des ces parkings (conçus spécialement pour s'y garer avant de prendre les transports en commun) à côté de la station suivante (Rhodes Island Avenue), beaucoup plus rassurante. Le métro washingtonnien est étonnant de modernité. Il est constitué d'assez peu de lignes, elles même composées de peu de stations qui relient la capitale à la banlieue environnante à mi-chemin entre un métro et un RER à Paris. Pour rejoindre l'une de ces stations du métro, on peut alors utiliser un important service de bus ou l'un des Park and Ride. Le métro est très rapide, les wagons comme les stations semblent très réçents, le tout est moderne. L'un des autres éléments innovateurs est le payement au trajet : il faut créditer une carte magnétique et le montant débité pour chaque voyage dépend de la longueur du trajet et du temps effectué.

Idée reçue n°7 : les américains sont obsédés par la santé et la sécurité

Parmi les bizarreries entrevues durant mon séjour outre-atlantique, je peux citer les feux tricolores pour piéton avec compte-à-rebours, les numéros de téléphone à l'arrière des camions pour indiquer d'éventuels comportements dangereux des chauffeurs à leur compagnie, les mentions fat 0% sur tous les emballages.

XXX A continuer XXX

Nous descendons donc en plein centre de Washington. Les rues sont larges, très aérées, les bâtiments moins hauts mais plus massifs qu'à New York. Il s'agit uniquement d'immeubles de bureau modernes, en verre et métal.

Il est 8h30 pm et il n'y a plus personne dans les rues, pas de commerce, les restaurants et fast-foods ne semblent ouverts que le midi. Après avoir arpenté les rues et alors que la nuit tombe nous trouvons refuge dans un joli pub moderne nommé Capitol City et qui deviendra notre QG pour ces deux jours. Première surprise, ici il est autorisé de fumer dans les bars, chose impossible dans tous les états jusqu'alors traversés (il ne s'agit pas d'une loi fédérale). Le barman avec qui on en discute nous rétorque que cette même loi est en passe d'être approuvée en France.

la Maison Blanche

The White House de jour, siège et demeure du président des Etats-Unis à Washington.

Après s'être désaltérés, nous repartons en promenade dans cette ville fantôme en essayant d'atteindre le centre. On rejoint assez vite The White House, qu'on voit beaucoup mieux en photo que de visu, toute distante et cachée par les arbres qu'elle est.

Nos recherche d'un endroit ou se rassasier nous conduise à retourner au Capitol City, définitivement le seul endroit ouvert à 10h pm dans la capitale.

A l'hôtel j'ai l'occasion d'apprécier les plages publicitaires "à l'américaine", 5 minutes d'interruptions toutes les 15 minutes de film, le suspense est intolérable !

Jour 7

Idée reçue n°5 : les américains sont conviviaux

Le premier américain rencontré (je rappelle que je voyageais en compagnie anglaise) était donc l'employé de la douane. A première vue et avec l'image que sa fonction évoque on pouvait éspérer mieux pour un accueil chaleureux et rassurant. En fait j'ai été agréablement surpris et amusé qu'il m'apostrophe d'abord d'un sourire et d'un Hi ! how are you today ?. Il parait que j'ai eu de la chance, il n'empêche que c'était bienvenu. De la même façon, la policière qui fouillait les sacs à la sortie de la librairie du Congrés à Washington nous avait gentiment demandé si nous avions apprécié la visite.

De manière générale, tous les américains croisés (essentiellement des serveurs ou des employés des compagnies d'autoroutes plus les gentils passants qui nous ont expliqué notre chemin) commencent leurs échanges par un "comment allez-vous ?", qui sert finalement de "bonjour, comment ça va" étendu à tout le monde. Le You anglo-saxon participe sans-doute à cette familiratié générale.

C'est un peu cynique de rebondir là-dessus ici mais je cherchais où parler de la logique des tips. En effet, dans tous les bars ou restaurants américains il faut rajouter à l'addition le pourboire obligatoire équivalent à environ 10% de la note (moyenne variable selon l'endroit et bien entendu laissé à l'appréciation du client). Ces tips sont ensuite intégralement reversés aux serveurs et constituent une part non négligeable de leurs revenus, leur salaire prenant en compte cet avantage. Ce qui complique le payement par debit card, puisqu'il faut donner sa carte, voir revenir son ticket avec un ligne blanche pour indiquer le tips, renseigner le tips, calculer la nouvelle somme, signer le ticket (il n'y a pas de carte à puce et donc pas de code à taper dans les commerces, certains prétendant que les US n'ont pas adopté cette technologique parce que française ?) et le laisser sur la table.

Personnellement j'ai beaucoup de mal à supporter la complication et le rapport de force client / serveur engendrés par cette pratique...

Journée consacrée à la Capitale, nous regagnons le Park and Ride de la veille vers 10h am, malheureusement il est déjà complet mais nous trouvons place dans un parking privé à deux pas de là.

Le centre-ville de Washington est construit autour d'une large allée centrale appelée The National Mall qui court d'est en ouest (large d'environ 650 feet) bordée des bâtiments administratifs et d'un grand nombre de musées. A l'ouest, cette allée est bordée par The Capitol et à l'ouest par le Potomac et l'obélisque (la sœur jumelle de celle de la Concorde).

Nous décidons de consacrer la journée au parcours du National Mall en commençant par l'Ouest et la gigantesque librairy of Congress, placée juste derrière le Capitole. Cette bibliothèque, qui fait office de bilbliothèque nationale et s'avère être la plus grande au monde, comporte une magnifique salle de lecture sous un dôme gigantesque (mais qu'on ne peut malheureusement pas visiter pour ne pas déranger ceux qui y travaillent) et une partie expostions destinée au grand public et qui se veut une invitation à la connaissance. Je suis très surpris par l'impressions désordonnée qui ressort de l'assemblage dans trois salles sensées représenter l'étendue de la pensée (salles dites de la mémoire, de la raison et de l'imagination) de pièces aussi hétéroclites qu'un cahier d'école de Georges Washington, d'une des premières cartes du monde connu, d'un interview de Groucho Marx, du texte d'un opéra, d'une longue vue d'ornithologue ou de la batte de baseball d'un célèbre joueur. De manière générale, les musées vus ce jour là m'amènent à penser que les américains ne distinguent pas de frontières entre la culture et le ludique, la culture dite "populaire" étant d'ailleurs majoritairement exportée dans le reste du monde. Je serai loin d'être contre cet état d'esprit à l'opposé d'un trop facile élitisme vu ailleurs si il n'était à ce point dénué d'esprit critique.

le Capitole

Le Capitole.

Après la bibliothèque du Congrès, nous nous dirigeons donc vers le Capitole, siège du sénat et de la chambre des représentants (soit les deux organus du pouvoir législatif). Mais nous ne pouvons le visiter simplement sans inscription préalable. Nous nous retranchons donc sur le National Mall bordé de musées, tous gratuits.

Nous décidons de parcourir les expositions du National Air and Space Museum et du National Museum of American History. Les visites sont incroyablement riches, un peu désordonnées mais agréablement présentées. Nous ne pourrons voir qu'une petite partie des collections vu ce qu'il nous reste à voir. L'idée de visiter le musée de l'histoire américaine nous intrigue puisque c'est l'occasion de comprendre la vision qu'ont les Etats-Unis d'eux-mêmes. De ce que nous avons pu en voir, les Etats-Unis sont très fiers de leur position dominante, pleinement "conscients" de leurs influences et devoirs supposés dans le reste du monde. Le ton des expositions demeure bien entendu très descriptif et nous sommes malheureusement priés de sortir pour cause de fermeture avant d'avoir atteint les salles sur la guerre du Golfe et les opérations actuelles en Irak et en Afghanistan.

A propos de musées, il faut préciser que les musées de Washington ne sont pas gérés par l'état mais par une association nommée The Smithonians (du nom de l'anglais fondateur qui voulait ériger un Washington un vaste espace dédié à la connaissance). Cette association qui vit uniquement de dons et de subventions possède les musées, les collections et a pour but de permettre son accès au grand public. Ce mécénat et cette association privé/public, surprenant pour un français, a pour avantage de réunir en un endroit un nombre extraordinaire de collections visitables entièrement gratuitement.

Nous nous rendons ensuite pour revoir la Maison Blanche de jour mais on ne voit toujours que très peu de chose.

Après avoir vainement recherché un endroit pour manger, nous retrouvons le Capitol City : No comments.

Jour 8

La semaine se déroule vite, trop vite, il est déjà temps de songer à rentrer à Boston. Nous quittons l'hôtel, judicieusement placé entre la voix ferrée et l'autoroute soit dit en passant.

Avons d'entamer la journée de voyage qui risque d'être longue, nous regagnons le quartier de Georgetown, en périphérie de Washington. C'est un quartier résidentiel beaucoup plus riche que les quartiers défavorisés qui entourent l'hôtel. Les maisons, majoritairement en brique, bordent l'avenue principale et regroupent essentiellement des commerces de marques de vêtements et de bars/restaurants. Le tout a un petit air de station balnéaire.

En montant vers le nord, nous rejoignons le campus de Georgetown, qui a lui des airs de rentrée des classes. Les bâtiments sont superbes, un peu oxfordiens pour ce que j'en connais, le tout est vert. Encore une fois, nous en venons à penser qu'il doit faire bon étudier dans les grandes universités américaines.

Un peu blasés et barbouillés par la riche nourriture américaine, nous nous réfugions pour le déjeuner dans un restaurant au doux nom de "bistro français". Une salade et du George Brassens en fond musical nous font oublier un instant notre temporaire pays d'accueil. Nous voilà prêts pour le long trajet du retour.

L'Interstate 95 qui relit Washington à Boston et que nous avons emprunté à l'aller passe par New York. Quand je dis "par New York" je veux dire qu'elle passe "dans New York" : en plein milieu de Manhattan et du Bronx. Il n'existe apparemment pas de réel itinéraire de contournement. Or devoir atteindre, traverser et quitter New York un vendredi après-midi ne parait pas très optimal surtout en ce qui concerne les ponts et tunnels, toujours en sous-capacité par rapport à l'immensité du trafic. J'improvise donc tout de même un passage par le Nord (et le XX Bridge) qui ne sera pas exempt d'embouteillages mais qui nous maintiendra dans les temps impartis. Nous quittons donc le District of Colombia (dont la devise, gravée sur les plaques d'immatriculation, est A capital City), traversons donc successivement les états du Maryland (The Free State), du New Jersey (the Garden State), du Delaware (The First State), de New York (The Empire State), du Connecticut (The Constitution State) avant de rejoindre le Massachussetts (The Spirit of America) et Worcester. Nous aurons finalement passé 10 heures on the road à une moyenne horaire de 40 miles per hour en comptant pauses et embouteillages.

Jour 9

la rue où habite Jeremy

La rue "typique" où habite Jeremy.

Cette neuvième journée aux Etats-Unis est volontairement fainéante. Jeremy en profite pour me montrer un peu Worcester, ville très industrielle et peu enthousiasmante. Je découvre les grandes (énormes) surfaces américaines (notamment une sorte de supermarché discount ou on sert dans un hangar, un peu comme à la sortie d'un Ikea mais pour des quartiers de bœuf ou des palettes de bouteille de lait), et j'en profite pour faire quelques dernières photos du quartier ou habite Jeremy.

Jour 10

Ca y est il est maintenant temps de penser à rentrer. Nous regagnons Boston pour une dernière visite et pour effectuer quelques emplettes/souvenirs.

L'avion est cette fois-ci affrété par American Airlines, le vol dure normalement 6 heures (donc une de moins qu'à l'aller pour des raisons de sens de rotation de la terre sur lesquelles je ne m'apesantirai pas par pour éviter les maux de crâne) et sera finalement écourté d'une demi-heure. Ironiquement, le début de voyage du retour sera la seule occasion de discuter un peu avec des américains, mes deux voisins (des étudiants qui partent étudier pour un an à Florence) étant d'un naturel bavard.

J'atterris cette fois à Manchester : une heure d'attente avant de gagner un jet city-express. Le temps est magnifique, le vol rapide (à peine une heure) et j'ai une place à côté du hublot qui me permet de profiter du paysage.

Aterrissage et passage de douane encore une fois sans encombre, je m'étonne déjà d'entendre parler français autour de moi. Un RER pour la Gare du Nord, un kilomètre pour descendre la désormais célèbre rue de Maubeuge et une après-midi reposante avant de retourner travailler le lendemain. bigre !

Après

souvenirs des US

Mes souvenirs des US, on remarquera la double présence de Mr le père fondateur, George Washington.

Dans mon sac du retour et en guise de souvenirs je ramène :

Conclusions

Les Etats-Unis sont un pays surexposé aux regards par leur puissance et leur influence sur le monde moderne qu'elle soit idéologique, militariste ou tout simplement culturelle. Les sentiments qu'ils inspirent sont de ce fait souvent extrêmes et ce n'est pas sans raison que les français sont souvent déclarés coupables d'antiaméricanisme.

Moi-même je partais avec beaucoup de préjugés sur ce pays, qu'on connaît tous un peu même sans y avoir jamais mis les pieds. Ce qui m'a le plus surpris pendant ce (court) voyage c'est la réalité apparente de la plupart des clichés véhiculés à leur sujet. Je n'ai pas fait de découverte majeure, je n'ai pas remis en cause mes jugements, juste accepter de les constater de visu. Je ne peux que dire en rentrant "j'ai vu ce que je m'attendais à voir". Ceci n'enlève heureusement rien à l'attrait du voyage, tout le charme étant de s'y voir !

Je suis loin de vouloir dire que les Etats-Unis sont un pays exécrable. Au contraire, les villes que j'ai eu l'occasion de traverser m'ont semblé très agréables à vivre. Certaines habitudes ou pensées collectives américaines ne me correspondent pas mais d'autres carcatéristiques me font dire qu'y vivre doit être une expérience agréable.

Pour tempérer ces propos, je dois juste regretter de ne pas avoir réellement pu discuter sérieusement avec un américain natif pour essayer de comprendre et partager sa vision des Etats-Unis. Je ne peux que m'en prendre à ma lâcheté à refuser de parler anglais. Ça sera pour une autre fois...