Le Calcaire à Astéries de l'Entre-Deux-Mers d'Aquitaine est daté de l'Oligocène inférieur. Il doit son nom aux innombrables osselets d'Asteria, organisme apparenté aux étoiles de mer. Asteria sp.

Ce calcaire biodétritique s'est formé essentiellement à la faveur d'une baie protégée. Il présente localement de nombreuses figures de dépôt et des fossiles abondants, typiques des actuelles baies tropicales. Peplum billaudeli

_____________Retraçons les traits majeurs de cette époque ... ___

____________l'Oligocène européen

Les grandes surrections de l'Eocène ont élevé en Europe de nouvelles chaînes de montagnes.

L'Oligocène se marque par une phase distensive Est-Ouest, à l'origine de fossés subsidents intracontinentaux.

Les rivages de l'Europe occidentale dessinent de nombreuses baies qui communiquent.

____________ l'Oligocène français

La partie orientale du pays est marquée par la subsidence des fossés d'effondrement et l'accumulation des molasses périalpines.

Le pourtour nordique et occidental présente de nombreuses baies peu profondes propices à l'établissement de communautés biologiques diversifiées.

Au Sud, les dépôts saumâtres ou lacustres sont dominants.

 

____________ l'Oligocène aquitain

Au Stampien (ou Rupélien), le Golfe de Gascogne présente une vaste baie en climat tropical.

Quelques îles et hauts-fonds ponctuent cette plate-forme peu profonde, abritant des faunes spécifiques abondantes.

Le Calcaire à Astéries qui se dépose alors est marqué par la double influence marine et continentale. Il présente de nombreuses structures sédimentaires de dépôts littoraux et contient des faunes d'herbiers, ou plus localement d'environnement récifal.

Les bordures continentales de la baie sont parcourues de nombreux fleuves issus des massifs rajeunis. La formation des Molasses de l'Agenais atteste d'environnements complexes de nature fluviatile, lacustre ou palustre.

 

____________ l'Oligocène d'Entre-Deux-Mers

Le début de l'Oligocène se marque dans la baie Nord-Aquitaine par d'abondants atterrissements fluviatiles, sous l'effet d'une augmentation significative de la pluviosité.

Les matériaux détritiques repris par les courants de dérive forment des cordons dont l'emboîtement complexe isole des baies peu profondes d'eaux saumâtres. L'engorgement des exutoires fluviatiles entraîne l'étalement des zones palustres dans l'arrière-pays, tandis que cessent les arrivées d'eau douce en domaine marin.

Le maximum de la transgression stampienne s'installe sur une morphologie de hauts-fonds, où les faciès récifaux se développent, ponctués d'axes chenalisés où les matériaux biodétritiques s'accumulent. Localement, des zones protégées voient se développer des faciès d'herbiers à faune spécifique: gastéropodes Turbinidae et Trochidae, mammifère sirénien Halitherium.

La fin de l'Oligocène correspond à une reprise de la sédimentation fluviatile. La baie se comble progressivement, marquée par endroits de formations lacustres de faible développement.

 

____________ l'Oligocène de Langoiran

 La série Oligocène de Langoiran est le reflet de la complexité de la zone où elle s'est formée.

Déposé dans une zone de forte chenalisation entre des hauts-fonds récifaux, le calcaire à Astéries y est marqué dès sa base par les influences fluviatiles: Il apparaît en continuité avec la molasse inférieure.

Il présente ensuite un faciès bioclastique franc, à structures de dépôt constituées de grandes lamines obliques ou planes d'extension métrique à décamétrique. Puis les laminations tendent à diminuer en extension et présentent alors de plus fréquentes structures en berceaux, alors que les bioclastes toujours abondants s'associent à des fossiles de petite taille: Ostrea cyathula, Peplum billaudeli et Echinocyamus piriformis. Les termes bioclastiques se terminent avec un banc marqué par l'abondance de boules algaires à Echinolampas subsimilis, localement relayées par des massifs de bryozoaires encroûtants: la tendance récifale ne fait que s'esquisser sans réellement s'affirmer.

Le terme suivant, riche en berceaux, marque un retour de l'influence fluviatile et se termine par un niveau à bioturbations et empreintes de mollusques.

La seconde partie de la série débute avec des bancs très riches en organismes: Glycymeris, Cardium , Cardita et Crassatellites pour les lamellibranches les plus fréquents; Jujubinus, Tectus et Turbo pour les gastéropodes d'herbiers; Euspirocrommium et Ampullinopsis pour les gastéropodes prédateurs; Tympanotonos et Tapes pour les formes à tendance littorale. Les échinides y sont bien représentés par E. subsimilis et Parmulechinus agassizi. Les mélobésiées sont abondantes; on note la présence de fragments de côtes et de vertèbres du sirénien Halitherium, lui aussi typique des herbiers.

Les termes fossilifères s'achèvent avec une plus grande abondance des lamellibranches - notamment Ostrea - et enfin un banc très riche en algues, présentant par endroits des polypiers en position de vie: c'est, pour le secteur, le niveau le plus nettement récifal.

La série se termine avec un banc ravinant constitué presque uniquement de boules algaires plus ou moins roulées, puis de plaquettes à ooïdes pouvant passer latéralement à un calcaire azoïque grumeleux à flammèches. Quelques rares affleurements montrent la molasse supérieure qui clôt la série Oligocène.

Le site de la Côte de la Ruasse