Le droit de vote aux résidents étrangers

le 06/11/05, au Café Boogaloo

 

 

Pourquoi ce café démo ?

Depuis toujours, des populations sont privées de droit de vote, et donc souvent de moyen d’influer sur les politiques publiques. Il ne s’agit pas de faire des amalgames avec les événements actuels dans les banlieues, mais simplement, de réfléchir sur la manière dont les résidents étrangers peuvent participer aux débats publics et aux orientations des politiques en fonction aussi de leurs besoins.

 

Les questions de base au problème

1.     Citoyens, résidents ou Français. 1

2.     Quelles sont les différentes catégories d’étrangers ?. 1

3.     Droits de vote actuels en France. 2

4.     Ailleurs en Europe et dans le monde ?. 2

5.     Arguments pour / arguments contre. 2

6.     Changer la Constitution. 3

7.     Conclusion - comment représenter les besoins / demandes de populations immigrées locales : le référundum local, le conseil de quartier 3

8.     Actions du café démo AdN.. 3

 

Pour nous aider dans le débat, Hervé Andrès, doctorant sur le sujet, a rédigé un document détaillé mis en ligne avec ce compte-rendu.

 

1.     Citoyens, résidents ou Français

 

Les citoyens d’un pays ou d’une ville sont les habitants : à ce titre, ils sont partie prenante à la vie locale, chacun à son échelle. Ce terme n’a néanmoins aucune signification juridique et ne donne aucun droit de société, à l’inverse du résident ou du Français (ou naturalisé Français).

 

Obtention d’une carte de « résident », principaux cas pour un étranger en France, en provenance de pays tiers à l’Union Européenne :

-         10 ans de présence sur le territoire sans interruption

-         5 ans de présence en famille

-         2 ans de vie maritale effective avec un Français

 

Obtention de la nationalité française, principaux cas pour un étranger en France, en provenance de pays tiers à la France :

-         5 ans de résidence sur le territoire

-         parler français

 

 

 

2.     Quelles sont les différentes catégories d’étrangers ?

 

En France

3.26 Millions étrangers (1 personne sur 18), dont 2.75M étrangers immigrés. Parmi ceux-ci, on compte 1/3 d’Européens, 1/3 de Maghrébins, 1/3 d’autres pays. Principales communautés : >555.000 portugais, 506.000 Marocains, et 475.000 Algériens. Et environ 200.000 pour chaque communauté : Turcs, Africains (ex-colonies françaises), Italiens.

 

Votants potentiels parmi les étrangers (>18ans) : 2.7 Millions de personnes, soit 6.3% du total des votants en France, à caractère plutôt défavorisé :

-         taux de chômage important chez les étrangers,

-         1/2 des étrangers actifs sont ouvriers

-         11% de non-inscrits sur les listes d’électeurs, et 37% d’abstention parmi les inscrits.

 

Remarque : 2 Millions de Français vivent à l’étranger.

 

A Nice

31.000 étrangers, soit 9% des 343.00 habitants. Soit 25.000 électeurs potentiels.

 

3.     Droits de vote actuels en France

 

Constitution : exclusion des résidents étrangers. Exceptions :

  1. la « citoyenneté sociale » (élections dans les entreprises, dans les services publics, dans les organismes sociaux, dans les tribunaux)
  2. la « citoyenneté européenne »

 

Elections municipales et européennes actuellement :

-         les citoyens de nationalité française

-         les citoyens de l’Union Européenne

 

Elections départementales et régionales :

 

Elections parlementaires et présidentielles :

 

4.     Ailleurs en Europe et dans le monde ?

 

Soit situations juridique d’inclusion ou d’exclusion. En fonction de la frontière entre la notion de « citoyen » ou « non-citoyen ». Certains droits de vote sont donnés simplement sur le principe de réciprocité entre 2 pays (ex. Espagne, Portugal, Tchéquie, Malte).

 

Pays assez ouverts au droit de vote : Irlande, Suède (droit de vote même aux référendums nationaux), Danemark, Pays-Bas, Estonie, Finlande, Lituanie, Slovénie, Luxembourg, Belgique, Espagne, Portugal, Hongrie, Tchéquie, Malte, Royaume-Uni (avec le Common Wealth), Italie (certaines villes).

 

Pays fermés : France, Allemagne, Autriche, Chypre, Grèce, Lettonie, Pologne, Slovaquie.

5.     Arguments pour / arguments contre

 

POUR :

-         puisque que les étrangers paient des impôts obligatoires, il est logique de leur permettre de participer aussi à la vie locale par l’élection de représentants de leurs revendications / besoins etc.

-         faciliter l’intégration

-         discrimination dans le droit de vote aux résidents européens (et pourquoi par les autres !?)

-         retard par rapport aux autres pays européens

-         sondages favorables

-         un pas vers la citoyenneté française (naturalisation)

-         promesse de Mitterrand

 

CONTRE :

-         la seule porte d’entrée à la citoyenneté, ça serait la nationalité

-         certains préfèrent pousser ou faciliter la « naturalisation » des étrangers pour qu’ils puissent voter

-         donner le droit de vote uniquement aux élections locales risque de créer une forme de sous-citoyenneté

-         risque de la montée du communautarisme et de l’intégrisme

-         perte d’identité

-         la Constitution s’y oppose

-         Réciprocité avec les pays qui refusent de donner le droit de vote aux résidents Français

-         Il y a plus urgent

-         L’opinion ne serait pas prête

 

6.     Changer la Constitution

 

Pour introduire le droit de vote des étrangers (ne serait-ce qu’à l’échelon municipal), il faudra réviser la constitution, ce qui sera un peu difficile, mais possible. Pour cela, il faudra, soit un vote avec une majorité des 3/5 du parlement (députés + sénateurs), peu probable vu le poids constant de la droite au Sénat, soit un référendum national (éventuellement, dans le cadre d’une révision plus ample de la Constitution).

 

7.     Conclusion - comment représenter les besoins / demandes de populations immigrées locales : le référendum local, le conseil de quartier

 

Référendum local.

Conseil de quartier avec représentants des populations immigrées, en toute démocratie et transparence, et sans contrôle de la ville sur les contenus et orientations des débats.

 

8.     Actions du café démo AdN

 

- Soutien à la votation citoyenne de la LdH : http://www.ldh-france.org/actu_derniereheure.cfm?idactu=1110

- Demander à des élus locaux de se positionner sur ces points, dans le cadre de la campagne municipale qui s’annonce.