Site officiel de l'Académie Franck ROPERS de Penchak Silat

 

 

Visiteurs à ce jour

Les techniques

    

 

Les styles 
Sétia Hati Tératé 
Maitre Turjpin 
Les techniques 
Les armes 
Self défense 

 

 

Concepts techniques et philosophiques

On retrouve dans le Penchak Silat, des techniques à mains nues communes à beaucoup d'arts martiaux, qui se composent de balayages, de clés diverses destinées à luxer des membres supérieurs ou inférieurs, de frappes sur les points vitaux, d'immobilisations au sol, d'esquives et de blocages.

Les professeurs appelés Pendekar ont enrichi cette méthode de combat en y apportant des modifications aboutissant à chaque fois à un style de Penchak Silat. Il existe de nombreuses différences d'un style à l'autre, mais l'on peut distinguer quelques bases techniques :

  • Jurus : ce sont les armes naturelles du corps humain, à savoir les doigts, poings, coudes, genoux, tête, pieds... L'élève apprend à les utiliser le mieux possible, chacune servant à attaquer une cible déterminée : l'index plié pour l’œil, le tranchant de la main pour le cou, etc.
  • Langkah : ce sont les postures et les déplacements.
  • Bunga : le salut spécifique lié à l'idée de self-défense, au cas où l'adversaire attaquerait brusquement.
  • Sambut : le travail avec un ou plusieurs partenaires.
  • Rahasia : l'art d'attaquer les points vitaux.
  • Le travail des armes : les élèves confirmés combattent à mains nues contre un adversaire armé.
  • Kebatinan : c’est le travail spirituel. Certains maîtres sont censés avoir développés des pouvoirs spéciaux grâce à la méditation ; les élèves pouvant entrer dans un état de transe.

Le Penchak Silat est souvent pratiqué en musique, de la même façon que la boxe Thaïlandaise, ce qui pourrait faire croire, à tort, qu'il s'agit d'une danse. Le Silat, s'il est un art martial très redoutable, n'en possède pas moins un côté mystique et un ensemble de pratiques philosophiques initiatiques : L'Ilmu. L'Ilmu revêt plusieurs aspects. Elle est la mise en harmonie de l'esprit et du corps par la réalisation d'exercices de méditation et par la pratique de casse ou d'exposition du corps à des conditions extrêmes qui doivent produire un dépassement de nos capacités dites normales. Certaines postures de Penchak Silat se retrouvent dans certains Asanas (postures) du Hatha-Yoga.

L'idée essentielle du Penchak, c'est que la rapidité, la souplesse, l'emportent toujours sur la force ; de ce fait, cet art convient parfaitement aux femmes. En Indonésie, il y a 50 % de femmes parmi les pratiquants. Partant du principe que l'esprit dirige le corps, c'est l'esprit qui doit être développé, on parle aussi de "Tenaga Dalem" (force intérieure ou force de l'esprit). Le Penchak a un système de déplacement en triangle qui représente la base d'évolution du combat en Penchak. Elle s'intitule "Skutiga". Par exemple,  lorsqu'on travaille la position du "Passang" qui est le point de départ des enchaînements, beaucoup de disciples ne comprennent pas la nécessité de le perfectionner au maximum, avant de s'acheminer vers les mouvements qui en découlent. Pourtant, la concentration sérieuse sur le Passang permettra de localiser parfaitement le centre de gravité, constituera un exercice de conditionnement des jambes et permettra de positionner harmonieusement et efficacement les lignes du corps. Notre Passang constitue un point de départ et donc une trame de ce que vous ferez par la suite. Avant de faire du spectaculaire, respectons les étapes avec humilité et apprenons tout simplement à mieux respirer, à mieux nous déplacer sur le sol et à mieux nous tenir. Se lancer dans un art de combat, c'est peut être déjà apprendre à poser un pied devant l'autre, à penser son mouvement en sentant chaque phénomène qui en découle dans notre corps. Pendant l'entraînement, nous pouvons observer une extrême lenteur dans le but de perfectionner le geste technique dans les moindres détails, sans rien perdre de sa beauté. Lorsque le mouvement est maîtrisé, le rythme d'exécution des enchaînements techniques, intitulé "Djurus", est augmenté jusqu'à atteindre des vitesses foudroyantes. Le Silat s'inspirant des félins, il faut rechercher le relâchement musculaire et nerveux. Ainsi, en une fraction de seconde, vous serez capable d'attaques foudroyantes, de bonds prodigieux suivis d'un retour immédiat à sa position de repos. C'est une leçon que l'on retrouve chez les grands maîtres de Silat.

Le Penchak Silat est un style élastique qui évite le corps à corps, évoquant l'image de l'élément eau, qui se dérobe pour mieux vous envelopper. Il est à noter la référence fréquente qui est faite aux quatre éléments, constamment présents dans la symbolique du Penchak, et dans son cérémonial. Les mouvements sont exécutés souvent à des niveaux très bas ; ce qui exige de la part des adeptes un énorme travail des jambes et nécessite un conditionnement intensif pour ne pas dire douloureux. Les positions basses sont trompeuses car elles invitent l'adversaire à attaquer pour mieux tomber dans le piège ; on simule une chute, où l'on se met à plat ventre, ce qui invitera l'adversaire à s'approcher pour lui porter une attaque. Pendant une fraction de seconde, il découvre ses points vitaux. A ce moment, le pratiquant de Penchak Silat place un enchaînement qui peut être mortel : ruse, rapidité, précision. Ensuite, dans la plupart des combats, les doigts sont positionnés en griffes, fourches ou groupés en bec. Cela impose des mouvements d'une très grande précision avec un temps d'exécution parfaitement calculé.

L'apprentissage doit être surtout intérieur : l'esprit avec lequel on pratique le Silat surpasse largement les exercices techniques proprement dit. Les mouvements exécutés de façon tendu ou dans un esprit de compétition se situent à l'opposé du Penchak. La seule compétition concevable est celle que l'on effectue avec soi-même. Le salut nommé "Hormat" est obligatoirement exécuté par les élèves au début et à la fin des séances d'entraînement.

Les valeurs de l'ancien style Silat enseignent à protéger sa vie à n'importe quel prix, en faisant absolument tout ce qui peut être indispensable à la survie, car l'unique raison du combat est la protection de l'existence et de celle des êtres qui nous sont chers. Voilà pourquoi on éduque l'élève à considérer son partenaire d'entraînement comme un agresseur qui a l'intention de lui ôter la vie. En effet, si l'élève considère l'agresseur comme un simple compétiteur, la signification du Penchak Silat est niée, ainsi que l'esprit combatif de cet authentique art de guerre. Dans un entraînement de Penchak Silat, on enseigne aux élèves à tenir compte de plusieurs paramètres ; l'ambiance, le vêtement que l'on porte, le terrain où il faudra lutter. Tout cela se combine pour déterminer les tactiques et l'état d'esprit adéquat pour aborder le combat. Trouver de bons maîtres ou professeurs capables de transmettre la connaissance n'est pas chose aisée ; le Penchak traditionnel est très secret et reste clandestin. Généralement, le maître se base sur le caractère de l'élève mais surtout sur son tempérament, sa conduite, sa moralité, son éthique, sachant que la volonté d'apprendre du futur élève est importante car l'entraînement sera sévère. La discipline est dure et toute violation des règles se solde souvent par le renvoi de l'élève. L'apprentissage à l'ancienne n'est pas facile à supporter, c'est pourquoi le nombre de pratiquants est faible, son but étant de ne pas être accessible à tous.

 

Copyright (c) 2005 Academie Franck Ropers. Tous droits réservés.