1974

Georges Pompidou 1969-1974

François Mitterand et Valéry Giscard-d'Estaing au débat télévisé.
Gauche ou droite, il faut travailler 10 à 11heures par jour, 6 jour sur 7 pour payer ces bons-à-rien

France
URSS
Le Watergate
Portugal
Allemagne
La France invente la carte à puce
Grèce - Chypre
Ethiopie
Monde

1974

France
Georges Pompidou meurt, le 2 avril, de la maladie de Kahler alors que son entourage aura caché sa maladie jusqu'au dernier moment. (Plus tard le caméléon cachera lui aussi son cancer de prostate) Il était âgé de 62 ans. Sa disparition laisse la droite désemparée et une gauche unie, face aux élections présidentielles

Valéry Giscard d'Estaing est élu président de la République
Chaban-Delmas se dit être le candidat "naturel" du parti gaulliste. Il annonce, dès le 4 avril, qu'il est "le" candidat. Mais la majorité qui fut celle de Pompidou explose. La droite apporte des preuves qu'elle est bien la pus bête du monde. Jacques Chirac, ministre de l'Intérieur, proche de l'ancien président, s'en va avec 43 parlementaires "gaullistes" rejoindre Giscard d'Estaing. Au premier tour, le caméléon François Mitterrand, candidat unique de la gauche, arrive en tête (43%), devant Giscard (33%) et Chaban (15%). Au second tour, après un duel télévisé, une nouveauté en France. Giscard est élu avec 50,8% des suffrages. Chirac -Giscard lui doit bien ça- est nommé Premier ministre. Le nouveau président - 48 ans - veut être moderne et simple. Il commande le portrait officiel du président à Henri Lartigue; il se rendra dîner chez le Français "moyen ", recevra des éboueurs à l'Elysée; se promène en pull à col roulé.
Sur le plan politique, (personne n'est parfait !) il baisse la majorité légale de 21, à 18 ans,
IL réforme l'ORTF qui sera désormais divisée en sept entreprises publiques.
Il réforme le régime pénitentiaire.
Crée un secrétariat d'Etat à la Condition féminine qui sera tenu par Françoise Giroud.
Pense qu'il va maîtriser les effets de l'augmentation du prix du pétrole.
En octobre, syndicats et patronat se mettent d'accord pour indemniser les chômeurs à 90% de leur dernier salaire. Ils sont, à cette époque, 500 000.
Son ministre de la santé Simone Veil, juive rescapée des champs nazis défendra et réussira à mettre en place la nouvelle loi sur l’avortement (qui fera trois cent mille morts par an. Plus que les camps desquels elle avait échappé) Les militantes féminines exultent, elles ont gagné ! Les femmes pourront disposer de leur corps!
L’Eglise réaffirme son hostilité à l’avortement : La vie doit être protégée et favorisée dés le début. Le deuxième concile du Vatican, présidé par Paul VI, l’a très sévèrement condamné : "la vie doit être sauvegardée avec un soin extrême. L’avortement et l’infanticide sont des crimes abominables. Cet enseignement de l’Eglise ne peut absolument pas être changé. La société doit respecter la Vie dès sa conception.
Et moi je me dis : de quel droit peut-on disposer de la vie d'une autre personne? Qui plus est, sans aucune défense ?

URSS
Alexandre Soljenitsyne a fait publier l'an dernier en Europe occidentale, le premier volume de "L'Archipel du Goulag" une œuvre sur les camps de concentration Soviétiques, des camps où il a été lui même enfermé de 1945 à 1953. En février de cette année, il est expulsé d'Union Soviétique et finit par s'installer en Suisse. En URSS c'est Brejnev qui commande maintenant. Des intellectuels, que leur notoriété dans le monde libre protège relativement, sont au premier rang de la contestation. On les appelle les refuzniks : très peu d'entre eux échapperont aux condamnations. En 1973 Medvedev a été déchu de la nationalité soviétique - une véritable mort civile et sociale. Les écrivains Andreï Almalrik et Vladimir Boukovski sont en prison; Andreï Sinavsky, condamné en 1966 à 12 ans de prison a trouvé refuge en France; le mathématicien Léonid Plioutch a été interné dans un asile psychiatrique depuis plus d'un an. Le physicien Andreï Sakharov, quant à lui, pose un problème aux autorités soviétiques : "père" de la bombe H en Union soviétique, académicien, prix Staline 1969, sa notoriété est mondiale. Eh bien, il a eu la malencontreuse idée de publier, en juin 72, un texte pour demander la fin des internements pour motifs politiques ou religieux ! En plus, cette année, il remet ça! En août, il dénonce les "situations antidémocratiques intolérables en URSS". Depuis, il est devenu le traître à abattre.

Le Watergate
Les uns après les autres, les collaborateurs de Richard Nixon tombent et avouent. Dans l'affaire du Watergate révélée le Washington Post, le journal avait raison. Accusé d'avoir d'abord nié puis mis des entraves à la justice, le président accepte, en juillet, de fournir les bandes magnétiques des conversations téléphoniques de la Maison Blanche. C'est le dernier échelon avant la chute! Tout s'effondre quand les membres du Congrès lui demandent de démissionner. Pauvre Richard Nixon, d'autres présidents ont fait des choses bien pires que celles-là et sont auréolés de gloire !
Le 8 juillet, dans un discours télévisé de près d'un quart d'heure, Nixon d'une pâleur extrême malgré le maquillage de la télé, dresse un bilan de sa présidence : il a mis fin à la guerre du ViêtNam, détendu les relations avec l'URSS et la Chine etc.. Puis annonce sa démission. Son successeur, Gerald Ford, lui accorde la "grâce présidentielle" qui va lui permettre d'échapper aux poursuites judiciaires humiliantes.

Portugal
La révolution des œillets
En 1968 Salazar est mort après 36 ans de dictature. (Apparemment les ibériques ont subis le même sort) les guerres coloniales en Angola, au Mozambique, en Guinée-Bissau divisent l'opinion. Elles engloutissent 40% du budget et même l'armée dit qu'il faut en finir une fois pour toutes.
Le général Antonio Spinola, dit qu'il n'est pas d'accord avec la politique gouvernementale. Il propose, la création d'un « Commonwealth à la portugaise: des Etats autonomes liés à la métropole dans une fédération. Dans les casernes, ses thèses provoquent des débats contradictoires. Les partisans de Spinola sont moins nombreux et comme ils sont moins nombreux ils ont tort et on les réprime. Des jeunes capitaines, qui ont constitué le MFA – (Mouvement des forces armées) sortent de la clandestinité. Rapidement et sans effusion de sang, ils réussissent un coup d'Etat. Ils destituent aussi le successeur de Salazar, Marcello Caetano. Une partie de la population acclame cette révolution douce, qu'on va appeler la "révolution des œillets". Un gouvernement est formé avec des communistes et des socialistes. Aidé par le socialiste Mario Soares, ministre des Affaires étrangères, Spinola prend le dossier colonial en main. Cependant, il s'oppose au MFA sur l'orientation à donner au régime. Le MFA impose en juillet un Premier ministre proche des communistes. Spinola accélère le processus d'indépendance des pays d'outremer, puis il démissionne. Il est remplacé par le général Francisco da Costa Gomes du MFA.

Allemagne
Schmidt après Brandt
Originaire de la RDA, Günter Guillaume entre en République fédérale en tant que réfugié politique en 1956. Citoyen modèle, il devient conseiller personnel de Willy Brandt quand celui-ci devient chancelier. Cependant, les services de contre-espionnage commencent à le soupçonner de travailler pour l'Est. Manque les preuves. Ils décident de le laisser agir en toute liberté. En avril, les preuves existent et il est arrêté avec sa femme. En Allemagne c'est le scandale. Comme s'il était responsable Brandt doit démissionner. Il est remplacé par un autre socialiste, Helmut Schmidt.

France
La France invente la carte à puce
Depuis quelques années on a appris à stocker des millions d'informations sur une "puce". La puce est un petite surface recouverte de silicium et jusque là on s'en servait dans les ordinateurs. Roland Moreno (nom bien solognot) un Français de 29 ans, réussit à la coller sur une carte de papier ou de matière plastique. Il imagine une puce individuelle qui pourrait s'adapter pour notre carte d'identité ou notre livret de santé, sur une carte chargée d'un montant qui serait débitée au fur et à mesure de nos achats, retraits bancaires, communications téléphoniques. Petit à petit, elle s'étendra à bien d'autres applications.

Grèce - Chypre
En Grèce, les colonels qui sont au pouvoir depuis 1967, avait voulu donner donné à l'opinion nationale et internationale en 1973 une apparence démocratique. Par référendum, Georges Papadhópoulos, chef de la junte, avait fait abolir la monarchie, proclamer la Réplique et former un gouvernement avec des civils. Mais maintenant les colonels ont été renversés….par des généraux. Et la hiérarchie alors ! Qu'est-ce que vous en faites de la hiérarchie ?
Entre parenthèses on peut constater que quand ça va mal dans tous les pays du monde, les militaires pensent qu'ils n'y a qu'eux qui peuvent sauver le Pays.
Les nouveaux dirigeants, même s'ils sont plus gradés, sont comme leurs prédécesseurs: mêmes comportements autoritaires, même incompétence économique (le déficit commercial a doublé en dix ans). Impensable chez des militaires dont la vocation est défendre leur pays, en juillet ils soutiennent le coup d'Etat de l'organisation nationaliste EOKA à Chypre. Mgr Makarios est renversé. Dans l'île c'est la guerre civile. Les troupes turques débarquent et occupent 40 % du territoire. C'est une partition de fait... Cet échec lamentable -qui aura des conséquences historiques irréversibles- de la junte sera le dernier. L'ancien président du Conseil, Constantin Karamanlis, rentre de son exil à Paris. Il est accueilli à Athènes par une foule enthousiaste. Ses premières mesures sont de libérer les prisonniers politiques, restaurer les libertés démocratiques et procéder à une épuration modérée de l'armée. En novembre, son parti, l'Union du Centre, fondé en quelques semaines, obtient la majorité absolue soit 220 des 300 sièges à la Chambre. En décembre, les Grecs se prononcent à 69 %, contre la restauration de la monarchie et pour la République.

Ethiopie
Le 12 septembre, Le négus Hailé Sélassié est arrêté par des officiers de son armée et jeté en prison.
L'an dernier, la sécheresse avait entraîné une grave pénurie alimentaire. Les photos d'enfants décharnés couverts de mouches, avec de grands yeux où se lisait à la fois le désespoir, la résignation et, en même temps, une accusation sans doute inconsciente mais palpable, faisait le tour du monde.
Dans l'armée, des officiers attribuent cette pauvreté endémique du pays aux méthodes féodales de gouvernement. Ils demandent des réformes politiques. Ils réussissent à faire éclater des grèves en février et faire s'agiter les milieux étudiants. L'empereur change son Premier ministre et annonce des réformes. Mais il est trop tard... Des officiers et autres militaires, constituent un "Comité de Coordination" et contrôlent le gouvernement à partir de juin. Le DERG fait semblant de laisser un peu d'autorité à l'empereur jusqu'en septembre. Déjà la junte est divisée. Leur chef de gouvernement provisoire, qu'ils ont nommé en septembre, est destitué et exécuté en novembre. Il est remplacé par un autre militaire, le général BENTI. Les anciens dignitaires sont arrêtés et jugés sommairement. En décembre, l'orientation du régime est fixée: l'Ethiopie sera un pays socialiste avec parti unique. Vive la liberté et démocratie !
parenthèse toute personnelle qui n'a rien d'officielle et qui n'engage que moi. Le Négus aurait été assassiné par ses colonels qui l'auraient enterré sous le carrelage de son bureau. De sorte que lorsque l'un d' eux était assis au bureau, il foulait des pieds le cadavre de l'ancien empereur. Une autre précision: Les colonels influencés par les "conseillers"soviétiques" firent que les éthiopiens regrettent bien vite Hailé Sélassie et ses méthodes "féodales" de gouvernement.

Monde
Une équipe internationale de préhistoriens entre lesquels l'Américain Yohanson et le Français Yves Coppens..) Découvre en Ethiopie, un squelette d'australopithèque presque complet. Les savants lui donne le nom de Lucy. Lucy était de petite taille. Les australopithèques seraient apparus il y a 4 ou 5 millions d'années.
Le Pakistan reconnaît le Bengladesh
Retour des travaillistes en Grande-Bretagne. Harold Wilson redevient Premier ministre en mai.
46 Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique signent une convention –dite de Lomé- avec la Communauté Européenne
En juillet Isabelita Perón succède à son mari, comme présidente de l'Argentine.
L'Arabie Saoudite porte de 25% en 1973, à 60 % sa participation dans l'Aramco. Ses revenus ont été multipliés par 20 depuis 1970.
Yasser Arafat, chef de l'OLP, demande la création d'un Etat palestinien.
La mère de Martin Luther King est, comme son fils, assassinée.
Indépendance des Comores- au référendum organisé en décembre, seuls les habitants de l'île de Mayotte souhaitent rester sous administration française.
Ouverture de l'aéroport Charles-de-Gaulle, à Roissy en mars.
A partir de cette année, les Françaises pourront exercer la fonction de commissaire de police.
Fin du bateau France. L'orgueil national en prend un coup. Michel Sardou chante : ne m'appelez plus jamais France, la France m'a laissé tomber !
Oscar du meilleur film étranger à La Nuit américaine, de François Truffaut.
Eddy Merckx, gagne son 5ème tour de France.
En football St Etienne gagne pour la 3ème fois le doublé Coupe - Championnat
Bjorn BORG devient le plus jeune vainqueur du tournoi de Roland Garros à 18 ans.
Les arabes reconnaissent l'OLP comme le représentant officiel du peuple palestinien
L'Ile de Grenade obtient l'indépendance.
L'URSS expulse Alexandre Solzhennitsine de son territoire.
Golda Meir donne sa démission.
Willy Brandt donne sa démission.
Domingo Peron meurt. C'est sa femme Isabel Martinez qui lui succede.
Léonid Brézhnev devient secrétaire général du Soviét Suprême.
Felipe Gonzalez est élu secrétaire général du PSOE

     
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