Un partage des eaux explosif

 
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zoubab

Auteur(s) : zoubab
Créé le : 22/05/2010
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Un partage des eaux explosif

De nos jours, l'eau est une ressource précieuse, chère, et jalousement gardée. Va-t-elle cependant aller jusqu'à provoquer des conflits dans le monde ?

  1. Introduction
  2. Le droit international de l'eau
  3. Risques de conflits hydriques
  4. Exemple de tension : la Turquie
  5. Les victimes du stress hydrique

Introduction

Le partage de l'eau douce entre plusieurs États a toujours soulevé des polémiques : 263 bassins fluviaux dans le monde arrosent plusieurs pays (ils sont transfrontaliers). De plus, l'eau douce, malgré sa présence en quantité suffisante sur Terre, est inégalement répartie parmi les pays : dans le monde, 9 pays sur 198 se partagent 60 % des réserves d'eau douce (le Canada, les États-Unis, le Brésil, la Russie, la Chine, l'Indonésie, l'Inde, la Colombie et le Pérou). Aujourd'hui avec l'explosion démographique, ce sujet est d'actualité. En effet, plusieurs populations se trouveront en position de stress hydrique par cause de manque d'eau, lui-même provoqué par une inégale répartition de cette ressource. Dans les prochaines années, une crise de l'eau risquerait donc d'éclater, engendrant, d'après certaines prévisions, des conflits hydriques interétatiques.

Répartition des ressources hydriques dans le monde

Le droit international de l'eau

La première fois que l'on prit conscience de l'importance de cette ressource vitale qu'est l'eau fut lors de la conférence de Mar del Plata (Argentine) en 1977, lorsque les Nations Unies convoquèrent 150 pays pour parler du thème de l'eau. Mais le programme qui visait qu'en 10 ans, on rende accessible à tous de l'eau potable en quantité et en qualité suffisante échoua.

Le schéma des différents droits fondamentauxLe premier Forum mondial de l'eau fut organisé en 1997 par le Conseil mondial de l'eau (créé en 1996). Ce Forum a réuni à Marrakech (Maroc) 60 pays et 23 organisations internationales, parmi elles l'ONU. Finalement, le résultat ne fut pas celui tant attendu : alors que le programme visait d'établir une stratégie mondiale de gestion de l'eau, il n'aboutit finalement qu'à une liste des problèmes mondiaux liés à l'eau. De plus, elle rédigea une convention parlant de l'utilisation des cours d'eau douce à des fins autres que la navigation dans le monde. Ce texte prévoit un partage égal de l'eau interétatique, et donc une coopération pacifique des pays concernés.

Risques de conflits hydriques

D'après le vice-président de la Banque Mondiale, « les guerres du XXIème siècle auront l'eau pour enjeu ». Mais pour le moment, il n'y a eu aucun conflit international ayant l'eau pour origine, étant donné que les États concernés par ces tensions les ont résolues (du moins momentanément) par la signature de traités de partage de l'eau.

On remarque cependant de fortes tensions liées en partie à l'eau, essentiellement entre les pays arabes et Israël (celle-ci étant prête à se battre pour sa sécurité hydrique).

Carte des tensions hydriques dans le monde

Mais les vrais conflits de l'eau qui risquent d'éclater dans les prochaines années seront sans doute intraétatiques (conflits civils), étant donné l'épuisement des ressources hydriques et l'explosion démographique.

Exemple de tension : la Turquie

Carte avec le Tigre et l'EuphrateDepuis la nuit des temps, les hommes ont profité des eaux généreuses du Tigre et de l'Euphrate.
Ces deux fleuves qui prennent leur source en Turquie traversent plusieurs autres États comme la Syrie et l'Irak. Ces derniers les utilisent pour irriguer leurs cultures et nourrir la population.

Carte des barrages sur les deux fleuvesMais actuellement, le partage de l'eau pose problème car la Turquie, d'où partent ces deux fleuves, vient d'achever la construction d'une série de 21 barrages, canaux (pour l'irrigation) et centrales électriques, diminuant ainsi leur débit à leur arrivée en Syrie et en Irak.


Le barrage AtatürkAvec ces barrages, la Turquie contrôle le débit des deux fleuves, et peut donc priver ses voisins de leur eau. Cela fait donc de ces barrages une pression politique sur la Syrie et l'Irak, et donc en quelque sorte une arme hydrique redoutable.

Les victimes du stress hydrique

Agriculture traditionnelleL'activité humaine gaspillant le plus d'eau est l'agriculture productiviste (comme en Californie). Pourtant, ce ne sera pas la première victime du manque d'eau. Les personnes qui souffriront le plus de la rareté de cette Agriculture intensiveressource seront les paysans les plus défavorisés, donc ceux habitant les pays du Sud. On peut par exemple citer les paysans asiatiques aux exploitations situées en aval des fleuves himalayens (Inde et Pakistan), ainsi que des agriculteurs dans d'autres régions pauvres du globe.



    En savoir plus

  1. La page d'arte.tv consacrée à des reportages et des articles sur l'eau et sur les problèmes liés à cette ressource.

  2. La page du CNRS présentant toutes les facettes de l'or bleu.